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pas qu'il ait rien écrit. Ses improvisations, rédigées en latin d'après les souvenirs de ses auditeurs, furent imprimées peu de temps après sa mort; les unes, à Cologne, 1479, in-4°; d'autres, celles du Rosaire; De immensa et ineffabili dignitate Psalterii Virginis Mariæ, à Stockholm en 1498, et De Psalterio V. M. in Suecia, la même année à Anvers. On connaît aussi deux traductions françaises de ces sermons, l'une in-4° goth. s. d. imprimée par Vérard; l'autre in-16, également s. d., par Jehan Jehannot. Toutes ces éditions sont fort rares, parce que les dominicains, effrayés des écarts d'imagination de leur confrère, en détruisirent la plupart des exemplaires. Les œuvres du P. de la Roche furent néanmoins réimprimées plusieurs fois au xvII° siècle; mais ces éditions, expurgées (Cologne, 1624, in-8°; Fribourg, 1619; Naples, 1630), sont bien moins recherchées que les premières. Il existe une Vie d'A. de la Roche, que Prosper Levot signale comme «< remplie d'indécences », dans l'ouvrage de Rechac de Sainte-Marie, dominicain; « La vie..... des trois plus signalez religieux en saincteté et en vertu de l'Ordre des Frères Prescheurs de la Province de Bretagne.» Paris, 1644 et 1664, in-12. Les deux autres sont les PP. Maheuc et Quintin.

Roger, de l'Académie française, a joui, de son vivant, d'une grande réputation comme poète comique. L'une de ses meilleures pièces est la Revanche, écrite en collaboration avec Creuzé de Lesser, et représentée pour la première fois pendant la guerre de 1809 contre l'Autriche, le 15 juillet. A son retour de Vienne, l'Empereur se fit jouer à Fontainebleau cette comédie, qui lui plut beaucoup. Apprenant de Fontanes que les auteurs avaient cru devoir garder l'anonyme, parce que tous deux étaient membres du Corps législatif : -Belle raison! dit-il. Est-ce que j'ai

Le P. Alain de la Roche, religieux dominicain breton et prédicateur populaire au xve siècle, possédait évidemment à un haut degré cette qualité que Démosthène nommait <«< la première, la seconde et la troisième partie de l'éloquence » ; — l'action oratoire. On peut en juger par l'impression qu'elle produisait sur les populations rurales de l'Allemagne et de la Hollande, dont il ignorait la langue, et dont la plupart ne connaissaient pas davantage la sienne. Il était obligé d'avoir auprès de lui un confrère pour interpréter au fur et à mesure son langage français. Mais il n'en faisait pas moins merveille, par la puissance de l'organe et l'éloquence du corps. Ceci ne paraîtra nullement incroyable à ceux qui ont assisté aux triomphes de grands orateurs populaires plus récents; qui ont vu, par exemple, O'Connell passionner un immense auditoire, dont la majeure partie était trop loin de lui pour l'entendre, ne pouvait que le voir et saisir ces mots : IRLANDE! pauvre IRLANDE!! auxquels il donnait une accentuation si énergique et si pathétique, résumant dans cet appel les souffrances séculaires de ses compatriotes et le réveil des espérances de son pays. L'objet principal des prédications du P. de la Roche était la restauration de la confrérie du Rosaire, instituée par S. Dominique, et il produisait, lui aussi, des effets prodigieux, à l'aide du seul nom de Marie et de l'exhibition du chapelet. Il y joignait des récits plus ou moins authentiques de prodiges qui circulaient de bouche en bouche; comme l'histoire d'un soldat breton miraculeusement sauvé de l'écroulement d'une énorme muraille, par la récitation du chapelet. Il fit aussi quelques missions en Picardie et dans les environs de Paris, où son auditoire pouvait le comprendre. Ce puissant orateur mourut en 1475, à 47 ans, prématurément épuisé par les travaux de la prédication dans des conditions si difficiles. Sauf une lettre apologétique adressée à l'évêque de Tournay, pour se justifier du reproche assez

pas qu'il ait rien écrit. Ses improvisations, rédigées en latin d'après les souvenirs de ses auditeurs, furent imprimées peu de temps après sa mort; les unes, à Cologne, 1479, in-4°; d'autres, celles du Rosaire ; — De immensá et ineffabili dignitate Psalterii Virginis Mariæ, à Stockholm en 1498, et De Psalterio V. M. in Suecia, la même année à Anvers. On connaît aussi deux traductions françaises de ces sermons, l'une in-4° goth. s. d. imprimée par Vérard; l'autre in-16, également s. d., par Jehan Jehannot. Toutes ces éditions sont fort rares, parce que les dominicains, effrayés des écarts d'imagination de leur confrère, en détruisirent la plupart des exemplaires. Les œuvres du P. de la Roche furent néanmoins réimprimées plusieurs fois au xvI° siècle; mais ces éditions, expurgées (Cologne, 1624, in-8°; Fribourg, 1619; Naples, 1630), sont bien moins recherchées que les premières. Il existe une Vie d'A. de la Roche, que Prosper Levot signale comme «< remplie d'indécences », dans l'ouvrage de Rechac de Sainte-Marie, dominicain; « La vie........... des trois plus signalez religieux en saincteté et en vertu de l'Ordre des Frères Prescheurs de la Province de Bretagne. » Paris, 1644 et 1664, in-12. Les deux autres sont les PP. Maheuc et Quintin.

Roger, de l'Académie française, a joui, de son vivant, d'une grande réputation comme poète comique. L'une de ses meilleures pièces est la Revanche, écrite en collaboration avec Creuzé de Lesser, et représentée pour la première fois pendant la guerre de 1809 contre l'Autriche, le 15 juillet. A son retour de Vienne, l'Empereur se fit jouer à Fontainebleau cette comédie, qui lui plut beaucoup. Apprenant de Fontanes que les auteurs avaient cru devoir garder l'anonyme, parce que tous deux étaient membres du Corps législatif : Belle raison! dit-il. Est-ce que j'ai

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Qu'ont-ils de mieux à faire ? N'ont-ils pas assez de loisir?

Quand on les lui nomma, il fit une légère grimace. Eh bien! ajouta-t-il, c'est égal, leur pièce est jolie. » — - En effet, il n'aimait guère ni l'un ni l'autre, ils le savaient et le lui rendaient bien. Le seul ouvrage de Roger que la génération actuelle connaisse quelque peu, est le poème du Billet de Loterie (musique de Nicoló), composé aussi avec Creuzé de Lesser. Roger, homme d'esprit et de beaucoup de cœur, était déjà trop oublié quand il mourut en 1842. Ses Œuvres choisies ont été publiées en 1834 en 2 volumes in-8°, avec une introduction par Ch. Nodier.

Jaymes ou Jaime Roig, poète valencien, sur lequel on trouvera des détails dans l'histoire de la littérature espagnole de Ticknor, traduite par Magnabal (I, 303 et suiv.), est auteur d'un poème bizarre, en petits vers rimés de deux à cinq syllabes, composé vers 1460, et imprimé pour la première fois à Valence, en 1531. Cette édition princeps, rarissime, qui fut suivie de quatre autres également peu communes dans le cours du xvIe siècle, est intitulée : Libre de cosels fet per lo magnifich mestre Jaume Roig. C'est à son neveu (nelot) qu'il adresse ce « livre de conseils très salutaires et profitables tant pour le réglement et ordre d'une bonne vie, que pour augmenter la dévotion à la pureté et à la conception de la très sainte Vierge ». L'auteur s'y prend d'une singulière façon pour «< augmenter la dévotion à la pureté ». Il entremêle à ses préceptes moraux de fréquentes et violentes invectives contre les femmes, et s'exprime sur leurs désordres avec une telle liberté, que l'éditeur pudibond d'une réimpression faite en 1735, a supprimé bien des passages licencieux, prétendant pour s'excuser que ces retranchements étaient déjà opérés dans toutes les anciennes éditions qu'il avait pu voir, ce qui n'était pas exact. La conclusion est bien en effet une sorte d'hymne à la Vierge, qui contraste fort avec le reste. Roig

il avait été, dit-il, page d'un « cavalier d'antique lignage, gran bandoler (grand bandoulier ou bandit), avec lequel il apprit bien des choses utiles, à porter les armes, à chasser, à monter à cheval, sonner du cor, à danser, même à découper ». Cervantes nous a donné, dans ce Roque Cuinard, personnage historique, qui figure dans la seconde partie de Don Quichotte, un type de ces gentilshommes aventuriers comme il en existait encore de son temps, qui ne croyaient pas déroger en faisant le métier de bandit, tout en conservant certaines qualités chevaleresques. Seulement ce banditisme seigneurial était déjà en pleine décadence du temps de Cervantes, et les héros de grands chemins avaient affaire à la Sainte-Hermandad, encore dans les limbes au xv° siècle. Telle avait été la suite inévitable des guerres incessantes du moyen âge. Le Cid lui-même n'avait guère été autre chose qu'un gran bandoler, le plus grand de tous.

Un des livres les plus curieux sur l'histoire ecclésiastique de l'ancienne France, et des moins connus, bien qu'intéressant sous bien des rapports, est l'Histoire de l'église d'Autun (par M. X..., chanoine et garde des archives du chapitre de cette église). Autun, 1774, in-8° de 656 pages. On y trouve, entre autres choses, des détails sur l'administration de l'évêque de cette ville, le fameux abbé Roquette, celui qui était accusé de longue main, dit Tallemant, << de se faire faire ses pièces », oraisons funèbres et sermons, ce qui donna lieu à l'épigramme bien connue. C'était un prélat mondain et de mœurs relâchées, avec de grandes apparences de gravité et de dévotion, ce qui donna lieu de penser qu'il était l'original du Tartuffe. L'historien de l'église d'Autun, qui avait sans doute de graves raisons pour ne parler de son évêque qu'avec ménagement, a relevé quelques actes louables de son administration. Toutefois

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