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En

Qu'ont-ils de mieux à faire? N'ont-ils pas assez de loisir? Quand on les lui nomma, il fit une légère grimace. Eh bien! ajouta-t-il, c'est égal, leur pièce est jolie. effet, il n'aimait guère ni l'un ni l'autre, ils le savaient et le lui rendaient bien. Le seul ouvrage de Roger que la génération actuelle connaisse quelque peu, est le poème du Billet de Loterie (musique de Nicoló), composé aussi avec Creuzé de Lesser. Roger, homme d'esprit et de beaucoup de cœur, était déjà trop oublié quand il mourut en 1842. Ses Euvres choisies ont été publiées en 1834 en 2 volumes in-8°, avec une introduction par Ch. Nodier.

Jaymes ou Jaime Roig, poète valencien, sur lequel on trouvera des détails dans l'histoire de la littérature espagnole de Ticknor, traduite par Magnabal (I, 303 et suiv.), est auteur d'un poème bizarre, en petits vers rimés de deux à cinq syllabes, composé vers 1460, et imprimé pour la première fois à Valence, en 1531. Cette édition princeps, rarissime, qui fut suivie de quatre autres également peu communes dans le cours du xvIe siècle, est intitulée : Libre de cosels fet per lo magnifich mestre Jaume Roig. C'est à son neveu (nelot) qu'il adresse ce « livre de conseils très salutaires et profitables tant pour le réglement et ordre d'une bonne vie, que pour augmenter la dévotion à la pureté et à la conception de la très sainte Vierge ». L'auteur s'y prend d'une singulière façon pour «< augmenter la dévotion à la pureté ». Il entremêle à ses préceptes moraux de fréquentes et violentes invectives contre les femmes, et s'exprime sur leurs désordres avec une telle liberté, que l'éditeur pudibond d'une réimpression faite en 1735, supprimé bien des passages licencieux, prétendant pour s'excuser que ces retranchements étaient déjà opérés dans toutes les anciennes éditions qu'il avait pu voir, ce qui n'était pas exact. La conclusion est bien en effet une sorte d'hymne à la Vierge, qui contraste fort avec le reste. Roig

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il avait été, dit-il, page d'un «< cavalier d'antique lignage, gran bandoler (grand bandoulier ou bandit), avec lequel il apprit bien des choses utiles, à porter les armes, à chasser, à monter à cheval, sonner du cor, à danser, même à découper ». Cervantes nous a donné, dans ce Roque Cuinard, personnage historique, qui figure dans la seconde partie de Don Quichotte, un type de ces gentilshommes aventuriers comme il en existait encore de son temps, qui ne croyaient pas déroger en faisant le métier de bandit, tout en conservant certaines qualités chevaleresques. Seulement ce banditisme seigneurial était déjà en pleine décadence du temps de Cervantes, et les héros de grands chemins avaient affaire à la Sainte-Hermandad, encore dans les limbes au xv° siècle. Telle avait été la suite inévitable des guerres incessantes du moyen âge. Le Cid lui-même n'avait guère été autre chose qu'un gran bandoler, le plus grand de tous.

Un des livres les plus curieux sur l'histoire ecclésiastique de l'ancienne France, et des moins connus, bien qu'intéressant sous bien des rapports, est l'Histoire de l'église d'Autun (par M. X..., chanoine et garde des archives du chapitre de cette église). Autun, 1774, in-8° de 656 pages. On y trouve, entre autres choses, des détails sur l'administration de l'évêque de cette ville, le fameux abbé Roquette, celui qui était accusé de longue main, dit Tallemant, << de se faire faire ses pièces », oraisons funèbres et sermons, ce qui donna lieu à l'épigramme bien connue. C'était un prélat mondain et de mœurs relâchées, avec de grandes apparences de gravité et de dévotion, ce qui donna lieu de penser qu'il était l'original du Tartuffe. L'historien de l'église d'Autun, qui avait sans doute de graves raisons pour ne parler de son évêque qu'avec ménagement, a relevé quelques actes louables de son administration. Toutefois

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cesse appelé et retenu à Paris par une foule d'affaires, n'avait jamais pu, à son grand regret, faire la visite de son diocèse.

Le célèbre Roscoe, historien, poète et botaniste, auteur de la Vie de Laurent de Médicis et de celle de Léon X, est du nombre des bibliophiles que des embarras financiers ont mis dans la pénible nécessité de se séparer de leurs livres. Roscoe était plus que septuagénaire quand il dut faire ce sacrifice, qui lui inspira quelques stances empreintes d'une douloureuse résignation. Il avait formé une bibliothèque des plus riches en livres rares, notamment en anciens ouvrages italiens dont il s'était servi pour ses travaux historiques. Elle fut vendue 5,150 1. s. (128,750 fr.).

André de Rossant, avocat lyonnais, poète et ligueur fanatique, est l'auteur des deux plus atroces libelles qui aient été publiés après l'assassinat de Henri III: Les Mœurs, humeurs et comportements de Henry de Valois, représentés en vrai depuis sa naissance. Paris, Ant. le Riche, 1589, in-8°, et l'Histoire mémorable récitant la vie de Henry de Valois, et la louange de frère Jacques Clément, comprise en 55 quatrains fort catholiques. Paris, Mercier, in-8°. Dans ce dernier écrit, adressé au prévôt des marchands La Chapelle-Marteau, il demande l'érection d'une statue au martyr Jacques Clément! On lui attribue, peut-être à tort, un autre pamphlet non moins violent contre Henry IV. Lyon, J. Pillehotte, 1593. Toutefois, après le triomphe de celui-ci, Rossant chanta à pleine voix la palinodie, fit des vers et des anagrammes à la louange du nouveau souverain. Il était d'une grande force sur l'anagramme, et en avait fait notamment un assez heureux sur son propre nom latinisé, Andreas Derossatuis, qu'il métamorphosait en ardes ardens os vatis! Il était, en effet, des plus ardents. Ces trois libelles, en raison

L'un des derniers ouvrages qui ont été, avant la Révolution, l'objet des plus sévères condamnations judiciaires, est celui de Huerne de la Motte, avocat au Parlement: Libertés de la France contre le pouvoir arbitraire de l'excommunication. Paris, 1761. Il s'efforçait d'y démontrer, par de nombreux précédents, qu'on ne devait plus tenir les comédiens pour excommuniés. Le parlement s'émut de cette thèse, fit rayer l'auteur du tableau des avocats, et ordonna que « l'écrit en question serait lacéré et brûlé par l'exécuteur de la haute justice ». On trouve de grands détails sur cette affaire dans l'Histoire des ouvrages pour et contre le théâtre, par Desprez de Boissy, autre avocat au Parlement (1771, p. 660), lequel approuve fort ce traitement infligé à un confrère, qui ne devait pas ignorer, dit-il, l'esprit des lois sur la profession de comédien. Tant il est dangereux parfois d'avoir raison trop tôt !

Parmi les lettres de l'abbesse de Fontevrault (Gabrielle de Rochechouart, sœur de Madame de Montespan), recueillies par Pierre Clément, on en remarque plusieurs adressées au célèbre amateur Roger de Gaignières, dont elle avait fait la connaissance chez la maréchale de Noailles, où il était reçu dans l'intimité. Leur correspondance paraît avoir été assez active depuis le commencement de l'année 1700 jusqu'à 1704, époque de la mort de l'abbesse. On voit par ces lettres (toutes autographes sauf une seule), que l'abbesse avait eu particulièrement à se louer de l'obligeance de Gaignières dans diverses circonstances; notamment dans un procès qu'elle avait eu à soutenir contre les religieuses d'un couvent de son ordre, qui résistaient à ses injonctions. On voit aussi par plusieurs lettres de 1700 et de 1701, que l'abbesse et Gaignières s'entendirent pour négocier un mariage entre le marquis de Gondrin, petitfils de Madame de Montespan, et l'une des filles du maré

cesse appelé et retenu à Paris par une foule d'affaires, n'avait jamais pu, à son grand regret, faire la visite de son diocèse.

Le célèbre Roscoe, historien, poète et botaniste, auteur de la Vie de Laurent de Médicis et de celle de Léon X, est du nombre des bibliophiles que des embarras financiers ont mis dans la pénible nécessité de se séparer de leurs livres. Roscoe était plus que septuagénaire quand il dut faire ce sacrifice, qui lui inspira quelques stances empreintes d'une douloureuse résignation. Il avait formé une bibliothèque des plus riches en livres rares, notamment en anciens ouvrages italiens dont il s'était servi pour ses travaux historiques. Elle fut vendue 5,150 1. s. (128,750 fr.).

André de Rossant, avocat lyonnais, poète et ligueur fanatique, est l'auteur des deux plus atroces libelles qui aient été publiés après l'assassinat de Henri III: Les Mœurs, humeurs et comportements de Henry de Valois, représentés en vrai depuis sa naissance. Paris, Ant. le Riche, 1589, in-8°, et l'Histoire mémorable récitant la vie de Henry de Valois, et la louange de frère Jacques Clément, comprise en 55 quatrains fort catholiques. Paris, Mercier, in-8°. Dans ce dernier écrit, adressé au prévôt des marchands La Chapelle-Marteau, il demande l'érection. d'une statue au martyr Jacques Clément! On lui attribue, peut-être à tort, un autre pamphlet non moins violent contre Henry IV. Lyon, J. Pillehotte, 1593. Toutefois, après le triomphe de celui-ci, Rossant chanta à pleine voix la palinodie, fit des vers et des anagrammes à la louange du nouveau souverain. Il était d'une grande force sur l'anagramme, et en avait fait notamment un assez heureux sur son propre nom latinisé, Andreas Derossatuis, qu'il métamorphosait en ardes ardens os vatis! Il était, en effet, des plus ardents. Ces trois libelles, en raison

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