Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

Pareil mandement enuoyé a chacun des Colonnels de cette d. ville.

Monsieur le Président de Boullancourt, plaise vous trouuer ce jourd'huy a midy précisément en l'hostel de la ville en l'Equipage qui vous a esté ordonné pour aller audeuant du Roy. Faict au Bureau de lad. ville, le mercredy vingt neuf° jour d'octobre 1597.

Pareil mandement a esté enuoyé a chacun de Messieurs les Conseillers de lad. ville.

De par les Preuost des Marchands et Escheuins de la ville de Paris.

Maistre Adrian Danes, Quartenier ne faillez a vous trouuer auec ceux et en l'Equipage qui vous a esté ordonné ce jourd'huy a midy précisément en l'hostel de la ville pour aller au deuant du Roy. Fait au Bureau de lad. ville le mercredy vingt neufe jour d'octobre 1597.

Pareil mandement a esté enuoyé a chacun des quarteniers de cette d. ville.

Et led. jour de mercredy vingt neuf dud. mois d'octobre, lesd. Srs Preuost des Marchans, Escheuins, Greffier, Procureur, Receueur, Coners, Quarteniers, Cinquanteniers, Dixainiers et Bourgeois mandez, estans tous aud. hostel de ville a cheual et en housse enuiron une heure apres midy seroient partis dud. hostel de ville en l'ordre qui ensuit :

Premierement:

Marchoit le Colonnel d'herbannes estant sur un petit cheual conduisant les compagnies de tous les aultres Colonnels et Capitaines de cette d. ville estans en fort bel equipage.

Apres les d. Compagnies marchoit le Capitaine marchant suiuy de trois cens archers de la ville a cheual, et en bon equipage allant au deuant eulx des Trompettes.

Apres lesd. archers marchoit le maistre des œuures de

en housse, vestus de leurs robbes my parties et nauives d'orfanerie, et apres eulx marchoit le greffier de la ville seul a cheual, et en housse, vestu de sa robbe my partie. Lesd. Preuost des marchans et Escheuins aussi vestu de sa robbe d'escarlaste a costé de luy le Receueur du domaine de la ville, puis aulcuns desd. S Conors apres eux lesd. Quarteniers, Cinquanteniers, Dixainiers et Bourgeois mandez estans en fort grand nombre et bien vestus. Et en cet ordre allerent trouuer Mons' d'Estrées, Lieutenant pour le Roy au Gouvernement de cette ville. Et apres auoir salué led. S' Gouuerneur seroient tous. partis au mesme ordre estant led. Srs Preuost des marchans a costé dud. S' Gouuerneur. Et allerent tous ensemble a la maison des Tuilleries size et faubourgs Saint Honoré ou estoit sad. Majesté assisté de plusieurs princes et seigneurs et de Mgr le Chancelier. Ou apres s'estre prosterné a genoulx deuant luy sad. Majesté les auroit faict leuer, et auroit led. S Preuost faict sa harangue (en blanc).

A quoy sad. Majesté fist reponse auoir beaucoup de contentement de la Joye qu'il voyoit de son peuple qu'il auoit faict ce que un Prince deuoit faire, et qu'il n'auoit pas toujours demeuré a couuert, mais passé plusieurs nuicts dans la tranchée, sans aucune apprehension du danger de sa personne. Et a l'instant un chacun se print a crier par une grande demonstration de joye Viue le Roy. Ce faict estans sortis du logis des Tuilleries lesd. Srs Gouuerneurs, Preuost de Marchans, et Escheuins et toute la Bourgeoisie se seroient rangez près des murailles de l'enclos du parc des Tuilleries du costé de la riviere en attendant sa Majesté.

Lequel aussitost seroit party auec plusieurs Princes et seigneurs de sa cour, montez sur grands cheuaux de Parade, richement enharnachez, et tiré son chemin vers Chaliot pour veoir les Esqadrons de Gendarmerie dressez

fait plusieurs Escopeteries, a quoy sa Majesté print fort grand plaisir. Ayant veu lesd. Esquadrons sad. Majesté auroit prins son chemin tirant vers cette ville de Paris le long du faulxbourg sainct honnoré.

Et a la premiere faulce porte estoient les armoiries de France et de Nauarre auec de certains chiffres et doubles H, ayans une espée au mitan couronnée par dessus auec la devise qui ensuit (en blanc).

Et au dessus du portail de la porte St Honnoré estoit le tableau dont cy dessus est faict mention, ou estoit sa Majesté représentée a cheual et grand nombre de sa gendarmerie, et audessous estoient escripts les vers desquels la teneur ensuit (en blanc).

Ou sa Majesté s'arresta, et print fort grand plaisir. Et lors qu'il estoit arresté les Joüeurs d'jnstrumens commencerent a sonner de leurs haults bois, cornets et aultres jnstruments de musique semblablement fut tiré grande quantité de coups de canon et boëtes, le tout en exclamation de Joye de la victoire du Roy.

Et en cet estat fut sa Majesté conduit jusques en l'Eglise Nostre Dame de Paris, ou tout le long du chemin, les rues et maisons estoient remplies de peuple qui tous crioient a haulte voix Viue le Roy.

En laquelle Eglise Nostre Dame fut receü par Messieurs du Clergé, et encores par Messieurs de la Cour de Parlement, Messieurs des Comptes, et Messieurs de la Cour des Aydes. Et la fut chanté le Cantique de Te deum laudamus. Et a la fin d'jceluy le Psalme de Exaudiat te deûs in die tribulationis, protegat te nomen dei Jacob. Ainsi jusques a la fin d'iceluy.

A l'issue duquel sa Majesté commanda tant a Messieurs. des Cours souueraines que Preuost des marchans et Escheuins, l'aller trouuer en son Chasteau du Louure ce que fut faict.

NOTES

SUR QUELQUES

LIVRES RARES ET CURIEUX

PROVENANT DE

L'ANCIENNE ABBAYE DE FÉCAMP

L'origine de cette abbaye, naguère l'une des plus considérables et des plus riches de France, paraît remonter au VIIe siècle. Ce serait vers 660 que saint Waning aurait établi un monastère de femmes dans cette vallée alors presque déserte, débouchant sur la mer. Suivant la légende, ce fut là qu'une tempête lança, assez avant dans les terres, la souche creuse de figuier renfermant, dans une boîte de plomb, la relique du précieux sang. C'était le neveu de Joseph d'Arimathie, héritier de cette relique, qui, à l'approche des armées romaines, l'avait confiée à la mer. Celleci, comme on voit, avait mis du temps à restituer ce dépôt ! Il doit pourtant y avoir un fondement historique pour cette légende, de laquelle dérive le nom de Fécamp: Fici campus, champ du figuier.

Cette abbaye a subi bien des fortunes diverses. Elle fut d'abord saccagée, en 841, par les pirates normands. Ce fut à cette occasion, comme on sait, que plusieurs religieuses se coupèrent le nez et les lèvres pour faire plutôt terreur qu'envie aux païens, et étre seulement tuées! Deux anciennes statues voilées, qu'on remarque dans la chapelle des fonds baptismaux de l'église abbatiale, sont, dit-on, une allusion à cet acte d'héroisme féminin, peu commun dans les couvents et ailleurs, en pareilles circonstances. Comme

ducs normands devenus chrétiens. Au commencement du x1° siècle, les religieuses de Fécamp furent transférées à Montivilliers. On installa à leur place des chanoines réguliers, lesquels se conduisirent si irrégulièrement qu'un siècle après, tout au plus, ils furent à leur tour remplacés par des moines bénédictins. L'un de nos anciens collaborateurs et amis, Leroux de Lincy (1), L. Fallue, Gourdon de Genouillac et plusieurs autres littérateurs ont écrit sur cette abbaye célèbre. Elle était une de celles qui relevaient immédiatement du pape sa juridiction comprenait plusieurs autres monastères considérables, et s'étendait jusque sur quelques quartiers de Rouen. On connaît le vieux proverbe :

[ocr errors]

Ou qu'il pleuve ou qu'il vente,

L'abbaye de Fécamp a rente.

Au moment de sa suppression, en 1791, ses revenus s'élevaient encore à plus de 160,000 livres. Les bâtiments et les jardins, encore à peu près tels qu'ils sont figurés sur un plan du commencement du xvi° siècle, reproduit dans divers ouvrages, couvraient une superficie de 13 acres normandes (de 160 perches).

La bibliothèque de cette abbaye comprenait, lors de sa destruction, 6,655 volumes et 89 manuscrits. Un certain nombre de ces volumes ont été rassemblés par M. Le Grand, l'ingénieux inventeur ou reproducteur de la célèbre liqueur de table dite Bénédictine. Ils occupent aujourd'hui une salle du curieux Musée annexé à son établissement industriel, vaste construction en style gothique du xvo siècle, qui vient d'être terminée. La petite bibliothèque qui fait partie de ce Musée comprend présentement 220 articles, provenant en effet pour la plupart de l'ancienne collection de l'abbaye. On va voir, par l'indication de quelques-uns des plus importants, que M. Le Grand a souvent eu la main heureuse dans ses recherches.

« ZurückWeiter »