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Mr Gassendi et pour vous demeurer en propre quand il vous quittera. Il y a aussi une trigonomettrie de Mr Morin(1) qu'il envoie à Mr Gassendi et un exemplaire de Mercurius in sole qui est le seul que j'ai peu treuver parmi mes livres contre l'esperance que j'avois de vous pouvoir envoier les trois que vous m'auriez demandez. En quoi je suis extremement desplaisant de ne vous pouvoir satisfaire avec autant de ponctualité que j'ai d'affection de pouvoir meriter le nom de,

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J'espere que vous recevrez avec grand contentement ce pacquet ci; au moins ais-je esté bien consolé quand aprez avoir ouvert la lettre addressée à Mr Gassendi selon la liberté qu'il m'en ha donnée aultrefois, j'ai apris que Mr Schichard avoit receu les deux cahiers d'observations que je lui auois enuoiées à deux diverses fois; ce qui est in quarto n'est aultre chose que le calcul de Mercurius in sole observé par Mr Gassendi dont je croi lui auoir desja envoie un exemplaire; le reste est tel que vous le verrez. Je vous escrits à present avec assez de tranquillité, ma maison nouvelle estant aulcunement remise en ordre et

(1) Jean-Baptiste Morin, que l'on a surnommé le dernier des astrologues' avait fait paraître en 1633: Trigonometric Canonicæ lib. III (Paris, in-4). L'ouvrage fut aussi publié en français.

mon cabinet arrangé. Ma plus grande commodité en cette nouvelle habitation est d'avoir le chemin de chez moi chez Mr Du Pui bien plus aise que de mon aultre logis encore que bien peu plus court, oultre que n'estant pas tant en cœur de ville, je ne suis pas à beaucoup prez tant diverti (1). Je ne scai si ce bonheur me durera longuement. Au moins suisje prez d'estre traversé par le service de la chambre où je vais rentrer justement au temps que vous sortez de vostre palais. Je ne vous parle point du procez de Mr Gassendi qui, selon mon sens et le sien et comme je croi le vostre encor, aura toujours bonne issue pourveu qu'il en ait une (2); pourveu que ce bon homme conserve vostre bienueillance, il sera tousjours le plus content prelat du Roiaulme. C'est aussi la plus grande et plus riche posession que je souhaite que de me continuer l'honneur de,

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(2) Au sujet de la prévôté de Digne. Sur ce procès, qui traînait depuis dix ans et que Gassendi gagna enfin (19 décembre), voir Bougerel, p. 146. Voir encore sur Gassendi plaideur (je devrais ajouter, pour être juste, plaideur involontaire), divers documents réunis à la suite de la réimpression déjà citée de l'Oraison funèbre du prévôt de Digne par son successeur en cette dignité, Nicolas Taxil.

(3) Fonds français 9539, pièce 79.

LES AQUARELLES DE JULES JACQUEMART

POUR L'HISTOIre artistique DE LA PORCELAINE

Quiconque apporte quelque attention aux œuvres d'art exécutées de notre temps connaît les merveilleuses gravures à l'eau-forte de Jules Jacquemart. On connaît déjà moins ses aquarelles d'après nature, faites dans les dernières années de sa vie, quoiqu'elles aient été très justement remarquées aux expositions organisées par la Société des aquarellistes français, mais on connaît très peu, sinon point du tout, les dessins excellents que l'habile et aimable artiste a faits d'après les porcelaines de tous les pays avant de les fixer, à l'aide de sa pointe, dans le métal. Depuis longtemps déjà nous avons pris soin de signaler l'intérêt qu'offrent ces aquarelles, précises jusqu'à la minutie, fidèles jusqu'à la contrefaçon, mais ayant eu l'occasion de revoir ces aquarelles il nous a paru utile de les signaler de nouveau à l'attention des hommes de goût qui ont conservé le souvenir de Jacquemart et aux curieux qui aiment ce qui est excellent et parfait.

Au moment où la plupart de ces aquarelles ont été faites, Jacquemart était encore fort jeune. Son nom n'avait paru au bas d'aucune œuvre d'art et quelques essais timides, exécutés sous les yeux de son père, formaient tout le bagage du débutant. Comment fut-il amené à entreprendre cette série d'aquarelles, il est bon de le rappeler. Albert Jacquemart, qui occupait au ministère des finances un poste important, employait les rares loisirs que lui laissaient ses fonctions à recueillir des porcelaines de tous les pays

meilleures sources sur l'histoire et les progrès de cette industrie qui, par plus d'un côté, tient à l'art, et résolut, avec le concours de son collègue, M. Edmond Le Blant, d'écrire l'histoire de la porcelaine, non seulement au point de vue de son exécution matérielle, mais surtout au point de vue de l'art. Cet ouvrage terminé, les auteurs se mirent en quête de trouver un éditeur. La chose n'était pas aisée; les livres de cette nature s'adressent, s'adressaient à cette époque surtout, à un public très restreint, et il n'était pas facile de persuader à un libraire d'entreprendre une publication dans laquelle il devait mettre dehors une forte somme sans certitude aucune de rentrer dans ses déboursés. Le savant Bibliothécaire du ministère de l'Intérieur, M. Jules Niel, ami de MM. A. Jacquemart et Le Blant, se proposa comme intermédiaire et soumit à M. Techener le manuscrit qui lui avait été confié. Malgré les excellents arguments que M. Niel fit valoir aux yeux de M. Techener, celui-ci accueillit assez froidement la proposition qui lui était faite; quel que fût le mérite de l'œuvre et le savoir des écrivains, il craignait que le public goûtât assez peu une publication aussi spéciale dans laquelle aucune planche ne viendrait compléter pour les yeux les descriptions les plus exactes et les définitions les plus précises, et, d'un autre côté, il ne pouvait songer à faire faire à ses frais le nombre de planches qu'il jugeait nécessaire. Pendant que les négociations se poursuivaient, Jules Jacquemart ne cessait de faire des dessins d'après les porcelaines possédées par son père ou d'après certaines pièces particulièrement intéressantes qui avaient été confiées aux historiens de la porcelaine. Il entendait ainsi former un album intime composé des spécimens les plus précieux que son père avait décrits ou commentés dans son ouvrage. Il ne songeait guère que ces dessins exécutés à l'aquarelle allaient non seulement déterminer M. Techener à entreprendre la publication de l'histoire de la por

sa carrière. M. Niel, qui n'avait pas cessé ses démarches auprès de M. Techener, demanda à Jules Jacquemart de lui confier ses dessins, et armé de cet album il se rendit à nouveau chez l'éditeur indécis. Celui-ci fut charmé par ces œuvres exquises, mais ne se laissa pas encore convaincre. Qui pourrait graver, comme il conviendrait, des dessins aussi délicatement traités? Combien demanderait un artiste pour graver des aquarelles aussi précieusement et aussi intelligemment exécutées? A une première objection venait s'en ajouter une seconde. M. Niel ne se lassa pas d'insister, mais comprenait fort bien les excellentes raisons qui poussaient l'éditeur à la résistance. Il revint trouver Jules Jacquemart et lui demanda s'il ne se trouvait pas assez bien préparé pour graver lui-même les aquarelles qu'il venait d'exécuter d'une façon si excellente, certain, disaitil, que l'éditeur serait conquis si le jeune artiste consentait à transporter dans le métal ses merveilleux dessins. Désireux avant tout de faciliter à son père la publication de son important ouvrage, Jules Jacquemart, après avoir manifesté une surprise bien naturelle, promit d'essayer, mais ne prit aucun engagement. Il n'osait pas espérer qu'il pût réussir au gré de l'éditeur et il demanda quelque temps. avant de donner une réponse définitive. Il se mit à l'œuvre avec une ardeur sans pareille, faisant des efforts surhumains pour se rendre maître de procédés qu'il connaissait à peine, recommença plusieurs fois avant de réussir à son gré une ou deux planches et ne se décida à les présenter à M. Niel que lorsque son père lui eut assuré qu'elles lui paraissaient suffisamment bonnes pour être soumises à l'ami qui prenait en main avec tant de cœur leurs intérêts. M. Niel porta immédiatement à M. Techener les essais du jeune graveur et le traité fut signé peu de jours après; M. Techener se chargeait de tous les frais d'impression et Jules Jacquemart s'engageait à graver à l'eau-forte vingthuit planches d'après les dessins que M. Niel avait com

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