Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

PREMIÈRE PARTIE.

HYMNES

POUR CHAQUE JOUR DE LA SEMAINE.

POUR LES DIMANCHES.

(Depuis l'octave de l'Épiphanie jusques au Carême, et depuis le mois d'octobre jusques à l'Avent.)

A MATINEs.

En ce jour, le premier qu'ait vu briller la terre,
Ce jour où du néant Dieu tira l'univers,

Ce grand jour que choisit ce maître du tonnerre

Pour terrasser la mort et briser tous nos fers,

PARS PRIMA.

HYMNI

PRO SINGULIS DIEBUS HEBDOMADÆ.

PRO DOMINICIS.

(Ab octava Epiphaniæ ad Quadragesimam, et a mense octobri ad Adventum.)

AD MATUTINUM.

Primo dierum omnium,

Quo mundus exstat conditus,
Vel quo resurgens Conditor
Nos morte victa liberat,

CORNEILLE. IX

29

Aux langueurs du sommeil dérobons nos paupières, 5
Développons du lit nos membres engourdis,

Et cherchant dans la nuit la source des lumières,
Suivons ce qu'un prophète a pratiqué jadis.

Prions ce créateur de toute la nature
Qu'il écoute nos vœux, qu'il nous tende la main;
Et qu'ayant épuré nos cœurs de toute ordure,
Cette main nous élève au bonheur souverain;

10

Que quiconque amoureux de sa gloire divine
L'exalte en ces moments les plus sacrés du jour,
Quiconque y donne un temps qu'au repos on destine, 15
En ait pour digne prix les dons de son amour.

Nous t'en conjurons tous, vive clarté du Père,
Écarte de nos cœurs ce qui les peut blesser;
Bannis de nos desirs ce qui peut te déplaire,
Et de nos actions ce qui peut t'offenser.

Pulsis procul torporibus,
Surgamus omnes ocius,
Et nocte quæramus, pium
Sicut prophetam novimus;

Nostras preces ut audiat,
Suamque dextram porrigat,
Et expiatos sordibus
Reddat polorum sedibus;

Ut quique sacratissimo
Hujus diei tempore
Horis quietis psallimus,
Donis beatis muneret.

Jam nunc, paterna claritas,
Te postulamus affatim,
Absit libido sordidans,

Et omnis actus noxius.

20

Que jamais rien d'impur, que jamais rien de sale
Ne tache le dehors, ne souille le dedans;
Et que jamais l'ardeur d'une flamme brutale
N'ait de quoi nous livrer à des feux plus ardents.

Daigne, Sauveur bénin, effacer de nos âmes
Tout ce qui fait rougir le front des vrais chrétiens;
Et sur les traits biffés de ces marques infâmes
Grave tout ce qui mène au séjour des vrais biens.

Que dégagés ainsi des passions charnelles,
Reçus de ton empire au sacré célibat,
Comme osent l'espérer tes serviteurs fidèles,
De ta gloire à jamais nous bénissions l'éclat.

Accordez cette grâce à nos humbles prières,
Père incompréhensible, Homme-Dieu Jésus-Christ,

Ne fœda sit vel lubrica
Compago nostri corporis,
Per quam Averni ignibus
Ipsi crememur acrius.

Ob hoc, Redemptor, quæsumus
Ut probra nostra diluas,

Vitæ perennis commoda

Nobis benigne conferas;

Quo carnis actu exules,
Effecti ipsi cœlibes,
Ut præstolamur cernui,
Melos canamus gloriæ.

Præsta, Pater piissime,

Patrique compar unice,

25

30

1. Les mêmes strophes finales reviennent souvent dans le Bréviaire romain. Corneille, comme nous l'avons déjà vu faire dans la version des hymnes de l'office et des psaumes, se règle sur le mètre, pour modifier ou répéter sa traduction. Voyez ci-après, p. 634 et 635.

Qui régnez l'un et l'autre au séjour des lumières,
Où sans fin avec vous règne le Saint-Esprit.

A LAUDES.

De ce vaste univers créateur immuable,
Qui gouvernez la course et des jours et des nuits,
Et variez leurs temps par l'ordre invariable
Dont la diversité soulage nos ennuis,

Le

messager du jour commence votre éloge :
Ce vigilant oiseau par ses chants nous instruit,
Sa voix aux voyageurs dans l'ombre sert d'horloge,
Et sépare à grands cris la nuit d'avec la nuit.

Il prend un soin exact d'éveiller le Phosphore1:
Il l'invite à chasser les ténèbres des cieux,

Cum Spiritu Paraclito
Regnans per omne sæculum.

[merged small][merged small][ocr errors]

AD LAUDES.

Æterne rerum conditor,
Noctem diemque qui regis,
Et temporum das tempora,
Ut alleves fastidium,

Præco diei jam sonat,
Noctis profundæ pervigil,
Nocturna lux viantibus,

A nocte noctem segregans.

Hoc excitatus Lucifer

Solvit polum caligine;

1. Phosphorus, en grec wspópos, a été employé par Martial (livre VIII, épigramme XXI, vers 1) dans le sens de Lucifer, « l'étoile du matin. »

a

Menace le voleur du retour de l'aurore,

Lui fait cacher sa proie et redouter nos yeux.

Du nocher à ses cris la vigueur se rappelle;
Les vagues de la mer roulent moins fièrement;
Pierre se reconnoît pour disciple infidèle,
Et par des pleurs amers lave son reniement.

Levons-nous sans tarder, entendons sans remise
Ce qu'il nous dit si haut dès son premier réveil;
Sa voix a convaincu le prince de l'Église,
Sa voix aux paresseux reproche le sommeil.

Nous sentons à ses chants renaître l'espérance;
Le malade en reçoit un rayon de santé,
Le glaive du brigand nous laisse en assurance,
La foi vive succède à l'infidélité.

Que par toi de nos cœurs la guérison s'achève :

Hoc omnis erronum chorus
Viam nocendi deserit.

Hoc nauta vires colligit,
Pontique mitescunt freta;
Hoc ipsa petra Ecclesiæ
Canente culpam diluit.

Surgamus ergo strenue,
Gallus jacentes excitat,
Et somnolentos increpat;
Gallus negantes arguit.

Gallo canente, spes redit,
Ægris salus refunditur,
Mucro latronis conditur,
Lapsis fides revertitur.

Jesu, labantes respice,

15

20

25

« ZurückWeiter »