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le Verbe qui étoit au commencement, qui étoit avec Dieu, qui étoit Dieu, et qui ayant été fait chair, n'a point ceffé d'être ce qu'il étoit avant fon incarnation. a)

Mais que cette foi ne foit point en nous une foi ftérile: qu'elle y produise fon fruit; qu'elle nous pénetre des fentimens de la plus profonde vénération pour Marie; qu'elle nous faffe mettre en Marie la plus grande confiance. Après Dieu, qu'y a-t-il, que peut-il y avoir de plus digne de nos hommages, que la Mere de Dieu? Quelle autre créature jouit auprès de Dieu d'un crédit femblable au crédit de la Mere de Dieu? Et dans quelle autre créature pourrions nous trouver autant de charité, de compaffion, de bonté, de clémence, que dans le cœur de la Mere d'un Dieu fait homme pour racheter les hommes?

PRIERE.

O vous qui feul, avant tous les fiecles, engendré par Dieu votre Pere, êtes coéternel, confubftantiel, égal en toutes chofes, à celui du fein duquel vous fortez, Jéfus Sauveur du monde: graces immortelles vous foient rendues, de ce que vous avez daigné prendre dans le temps un corps et une ame semblables aux nôtres. En vous uniffant ainfi perfonnellement à la nature

a) Joan. I. 1. 2.......... 14.

humaine, vous avez fait entrer en participation de la nature divine, a) tous ceux qui par le facrement de la régénération deviennent membres de votre corps facré. b) Puisqu'il vous a plu de m'élever à un fi haut degré d'honneur; puisque votre bonté toute gratuite m'a fait chrétien: ne permettez plus, Seigneur, que je perde de vue les rapports que vous avez daigné établir entre vous et moi. Hélas! Seigneur, malgré la grace ineftimable que vous m'avez accordée, en me purifiant par l'eau où j'ai été lavé, et par la parole de vie, c) je n'ai depuis que trop porté l'image de l'homme terreftre, en faisant le mal: que désormais je porte toujours l'image de l'homme célefte, en faisant le bien, et menant une vie conforme à vos exemples et à vos leçons. d)

Aidez moi par votre puissante médiation, à obtenir de votre Fils adorable les fecours dont j'ai besoin pour marcher dans une vie nouvelle, c) augufte Vierge, qui en concevant du Saint Efprit, et mettant au monde le fruit béni de vos entrailles, f) avez tant contribué à l'accomplissement du grand deffein que Dieu avoit formé dans fa miféricorde, de réconcilier le monde

a) 2 Petr. I. 4. c) ibid. V. 26.

Rom. VI. 4.

b) Ephef. V. 26.... 30. d) 1 Cor. XV. 47. 48. 49. ƒ) Luc. I. 42.

avec lui, a) de détruire la mort, et de découvrir par l'Evangile la vie et l'immortalité. b)

ARTICLE XIV.

LE DIMANCHE DE LA PASSION.

Reflexions.

I.

Le temps eft venu où l'Eglife va f'occuper fpécialement des douleurs et de lamort de fon Epoux, et nous remettre sous les yeux les circonftances fi touchantes de ce facrifice fanglant, que l'Homme Dieu, tout à la fois pontife et victime, a confommé fur la croix, pour nous réconcilier avec fon Pere. Redoublons nos efforts pour nous mettre en état de célébrer avec fruit la mémoire de notre Rédemption; et appliquons nous à bien entrer dans l'efprit de cet ineffable inyftere.

Jefus Chrift a fouffert pour nous, nous laiffant un exemple, afin que nous marchions a) 2 Cor. V. 19. b) 2 Tim. I. 10.

*

S. Leo. Serm. I. et II. de Nativ. Dom. S. Fulgent. Lib. de fide ad Petrum. S. Joan. Chryf. Hom. X. in Joan. Hom, XLII, in Epift. 1. ad Cor. Hom. V. in Epift. ad Hebr. S. Bernard. de Laud Virg. matr. Super Miffus eft angelus, Họm. I. et II,

fur fes traces. a) Et pour nous convaincre de l'obligation indifpenfable où nous fommes de fuivre cet exemple qu'il nous a laiffé, ce divin Sauveur a dit: Celui qui ne prend pas fa croix, et ne me fuit pas, n'eft pas digne de moi: b) Quiconque ne porte pas fa croix, et ne me fuit pas, ne peut être mon difciple; et encore: Le difciple n'eft pas plus que le maitre.... c'eft affez au difciple d'être comme fon maitre.

Il ne fe rencontre perfonne fur la terre qui foit conftamment à l'abri des fouffrances: on ne peut y trouver aucun homme qui n'éprouve jamais ni chagrins, ni tristeffe. Si quelquefois on voit luire des jours fereins, ils font bientôt fuivis de jours nébuleux: et le deüil ne tarde pas à remplacer la joie. c) Non, il n'est pas poffible d'être exempt de fouffrances durant cette vie: elles y font auffi inévitables que la mort; et ces heureux du fiecle euxmêmes, dont la fituation paroitroit fi brillante et fi digne d'envie, parcequ'ils font environnés de ce que le monde appelle honneurs, richeffes, plaifirs: font fouvent en proie aux plus rudes angoiffes, et boivent jusqu'à la lie le calice le plus amer. f)

a) 1 Petr. II. 21. b) Matth. X. 38. c) Luc. XIV. 27. d) Matth. X. 24. 25. e) Prov. XIV. 13. f) Ezech. XXIII. 34.

Réduits, comme nous le fommes, à l'indifpenfable néceffité de fouffrir, ne négligeons rien pour rendre nos fouffrances utiles et falutaires, en nous efforçant d'imiter la conduite de ces hommes vénérables, que l'Apôtre S. Jacques propofoit pour modeles aux premiers Chretiens, lorsqu'il leur écrivoit: Mes freres, perfévérez dans la patience jusqu'à l'avènement du Seigneur... et affermiffez vos cœurs... Prenez, mes freres, pour exemple de la patience dans les afflictions, les Prophétes qui ont parlé au nom du Seigneur. Vous voyez que nous appellons heureux ceux qui ont fouffert avec patience: vous avez appris qu'elle a été celle de Job, et vous avez vu comment le Seigneur a terminé fes maux: car le Seigneur eft plein de compaffion, et de miféricorde. Y

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Hélas! fi quand il plait au Seigneur de nous éprouver par des afflictions, nous nous laiffons abattre, nous nous abandonnons au découragement, nous nous livrons peut être à des murmures contre la divine providence: nous ne faifons qu'aggraver nos maux, bien loin de les alléger; et nous y mettons le comble, en fouillant notre confcience.

Si au contraire nous acceptons ces épreuves avec réfignation; fi nous nous efforçons de les fupporter avec patience;

a) Jac, V. 7. 8.... 10. 11.

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