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fité de dons: mais il n'y a qu'un même Esprit; y a diverfité de minifteres: mais il n'y a qu'un même Seigneur ; et il y a diverfité d'opé rations: mais il n'y a qu'un même Dieu qui opére tout en tous. Or les dons vifibles du Saint Efprit font donnés à chacun pour l'utilité de l'Eglife: l'un reçoit du Saint Esprit le don de parler avec fageffe: un autre reçoit du même Efprit le don de parler avec fcience: un autre reçoit la foi par le même Esprit: un autre reçoit du même Efprit la grace de guérir les maladies: un autre le don de faire des miracles: un autre le don de prophétie; un autre le difcernement des efprits: un autre le don de parler diverfes langues: un autre celui de les interpréter: or c'est un feul et même Esprit qui opére toutes ces chofes, diftribuant à chaGun ces dons comme il lui plait. a) Et quand on fait le rapprochement de ces expreffions du Maitre des Gentils: Il n'y a qu'un même Efprit, il n'y a qu'un même Seigneur, il n'y a qu'un même Dieu qui opére tout en tous. C'eft un feul et même Esprit qui opére toutes ces chofes, diftribuant à chacun ces dons comme il lui plait: eft-il poffible de méconnoitre que ce grand Apôtre a manifeftement enseigné la divinité du Saint Efprit; qu'il a manifeftement attribué au Saint Efprit ce fouverain domaine qui n'appartient qu'à Dieu ?

a) 1 Cor. XII. 4-11.

II.

Ces dons visibles de l'Efprit faint qui ont été fi multipliés dans les jours de l'Eglife naiffante, et qui ont contribué fi efficacement à la propagation de l'Evangile, font devenus plus rares, dans la fuite des fiecles, parcequ'ils y étoient moins néceffaires: mais il eft d'autres largeffes que l'Esprit faint n'a point ceffé, et ne cefse point de répandre.

L'Esprit de Dieu confacre les fideles, les fanctifie, les bénit, les gouverne, les protége, et les confole. Il les aide dans leur foibleffe. a) Il eft le foleil spirituel des yeux de l'ame, la lumiere de l'homme intérieur, le fceau de la grace du baptême, le lien qui unit les fideles à Jéfus Chrift: il eft l'auteur de la foi, il infpire l'espérance, il répand cette charité ineffable qui réjouit le cœur et l'échauffe; il fait prendre à l'ame un noble effor, la détache des chofes de la terre, l'attire vers les chofes du Ciel; il l'enflamme d'un faint défir des biens qui l'y attendent; il lui apprend à rechercher ces demeures dans la maison du Pere, ces couronnes qui ne se flétriffent point, ces délices fans dégout, cette gloire, cette joie, cette vie fans fin, cette cité des vertus, cette patrie toujours exempte

a) Rom. VIII. 26.

de troubles, ce port qui met éternellement à l'abri des tempêtes.

C'eft 'parceque l'Esprit de Dieu opére ainfi fur les ames, qu'on a vu dans l'Eglife un fi grand nombre de fideles, de tout âge, de tout féxe, de toute condition, qui bleffés de l'amour divin, ont méprisé la mort, vaincu la nature, dompté la chair, foulé aux pieds la tyrannie des voluptés, éteint les flammes des convoitifes, regardé comme des fonges ce qu'on appelle biens fur la terre, les richeffes, les honneurs, les agrémens de la vie, et fait le généreux facrifice de tout ce que les liens du fang peuvent avoir de plus doux. Pleinement convaincus et perfuadés par l'opération de l'Esprit faint de ces grandes vérités, que nous n'avons point ici de cité permanente, mais que nous cherchons celle où nous devons habiter un jour: a) que nous fommes ici voyageurs et étrangers: b) que nous n'avons qu'un Pere qui eft dans les Cieux: ) ils ont foupiré après ce Pere célefte; ils n'ont aimé que lui fur la terre, ils n'ont défiré que lui dans le Ciel; et leur chair et leur coeur fe confumant par les faintes ardeurs de la charité,d) ils ont regardé la mort comme ungain, et fouhaité d'être dégagés des liens du corps,

a) Hebr. XIII. 14. Matth. XXIII. 9.

b) ibid. XI. 13. d) Pf. LXXII. v. 25. 26.

pour aller fe réunir à l'objet éternel de leur amour. a)

Heureux ceux en qui habite l'Esprit faint, b) qu'il anime ainfi par fon fouffle vivifiant, qu'il tire à lui par tous les attraits de la charité; c) et qui le fuivant avec courage à l'odeur de fes parfums, d) marchent, courent, volent dans les fentiers de la juftice! Dès cette vie même, ils goutent et voyent combien le Seigneur eft plein de bonté, combien il rend heureux ceux qui mettent en lui leur confiance; ) et dans la vie future, ils feront comblés d'une joie ineffable et pleine de gloire: lorsqu'ils remporteront le falut de leurs ames, comme la fin et le prix de leur foi, de leur espérance, de leur amour. f)

III.

Dieu a fait fur nous une riche effufion du Saint Efprit par Jefus Chrift Notre Sauveur; g) et nous avons eu part à ce bienfait ineftimable dont le Maitre des Gentils rappelloit le fouvenir aux premiers fideles, lorsqu'il leur écrivoit: Vous avez été fcellés (en Jéfus Chrift,) de l'Esprit faint qui avoit été promis, ce qui eft le gage de notre héritage. h) Mais ce grand Apôtre leur écrivoit auffi:

a) Philip. I. 21. et 23.

b) Rom. VIII. 11.

c) Ofée XI. 4. d) Cant. I. 3. e) Pf. XXXIII. g) Tit. III. 5. 6.

V. 9. f) Petr. I. 8. h) Eph. I. 13.

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N'attriftez point le Saint Efprit de Dieu: a) n'éteignez point l'Efprit. b) Nous fommes nous conformés a ces régles indifpenfables? N'avons nous point attristé le Saint Esprit de Dieu? Ne l'avons nous pas éteint? Dieu a mis dans nos ames une lumiere éclatante, allumée par la grace de l'Esprit faint: mais cette lumiere qui eft le don de l'Esprit, une vie déréglée l'éteint dans ceux qui dépravent ainfi leur voie; ) car il eft écrit: LEfprit faint..... fe retire des pensées qui font fans intelligence, et l'iniquité furvenant le bannit de l'ame. d) Et comment cet Esprit faint, et fanctificateur, pourroit-il habiter dans une ame pleine de désordres, et couverte d'une multitude de péchés? Or quelles ont été nos pensées? Quelles ont été nos œuvres? Quelle a été, quelle eft encore notre vie?

Ah! fi nous avons contrifté le Saint Efprit de Dieu, fi nous l'avons éteint, fi nous l'avons forcé de ne plus habiter en nous: La couronne eft tombée de notre tête; malheur à nous, parceque nous avons péché!) Mais hâtons nous de fortir d'un état fi funefte; et pour y réuffir, recourons avec une humble confiance à cet Efprit même que nous avons attrifté, que nous avons éteint. C'eft de lui que viennent les larmes

a) Eph. IV. 30. b) 1 Theff. V. 19. c) Genef. VI. 12. d) Sap. I. 5. e) Thren. V. 16.

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