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L'ordre du jour appelle le choix d'un lecteur pour la prochaine séance trimestrielle. Le scrutin étant ouvert. M. EGGER est désigné, à la majorité des voix, pour lire dans la séance dont il s'agit un extrait de son Mémoire sur les fragments nouvellement découverts de l'orateur Hypéride. Le bureau de l'Institut sera

saisi de cette désignation.

M. Ernest Desjardins est admis à communiquer à l'Académie une inscription qui vient de lui être envoyée par M. Guillaume Lejean, lequel l'a trouvée à Lom-Palanka (Forteresse de Lom) sur la côte danubienne de Bulgarie. Lom-Palanka occupe l'emplacement de l'ancienne Almo, ville de la Mésie Supérieure, mentionnée dans la Table de Peutinger (1), comme étant à XVI milles (23 kil. et demi), ou à XVIII (26 kil. 660 m.) selon l'itinéraire d'Antonin (2), en aval de la Colonia Ulpia Ratiaria, identifiée avec Arzer-Palanka. C'est parmi les démolitions de la forteresse byzantine d'Almo, car cette défense de l'Empire (3) avait été réparée par Justinien (4), que M. Lejean a copié cette inscription. Elle est ainsi conçue :

1.

ORVM- IANA
RI CAPITONIS
EPAPHRODITIN

СРР

HERMES SERVI

(1) Mannert, segmt. VII, A B.

(2) Wess., p. 219.

P

(3) Notit. Dign. : « Cuneus equitum stablesianorum, Almo » sous le dux Daciae Ripensis., Boecking, I, p. 106, 107.

(4) Τὸ δέ γε Αλμοῦ, χώραν περιβεβλημένον πολλὴν, ἐς ὀλίγον ξυναγαγὼν σὺν τῷ ἀσφαλεῖ ἄμαχον εἶναι τοῖς πολεμίοις εἰργάσατο. Procop. De Aedific. iv, 6, p. 82.

Ce monument en confirme un autre relatif aux mêmes personnages, trouvé dans le même pays et publié dans les Annali dell' Instituto di Corrispondenza archeologica de Rome, 1859, par M. W. Henzen, p. 109 et suiv. Cette seconde inscription est ainsi conçue :

2.

NVMINI AVGVSTOR

ETGENIOPPHERMES

IVLIORVM IAN V

ARI CAPITONIS

EPAPHRODITI

COND VCTORVM

PPILLYRICIET

RIPAETHRACIAE

SER VIL POSVIT

Il est question de ce même esclave et des mêmes personnages dans l'inscription 5262 d'Henzen (Suppl. au recueil d'Orelli), laquelle commence ainsi :

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Ces trois monuments se prêtent une mutuelle lumière. Le n° 2 doit se lire ainsi : Numini Augustor(um) et Genio portorii) p(ublici), Hermes, Iuliorum Ianuari(i), Capitonis, Epaphroditi, conductorum p(ortorii) p(ublici) Illyrici et ripae Thraciae, ser(vus) vil(licus) posuit.

Ce qui peut se traduire : « A la divinité des Augustes et au Génie du portorium publicum, (c'est-à-dire des contributions indirectes), Hermès, esclave et régisseur des Julii, (à savoir, Julius)

Januarius, (Julius) Capiton (et Julius) Epaphroditus, fermiers du portorium publicum de l'Illyricum et de la rive de Thrace, a élevé (ce monument). »

Le commencement de l'inscription n° 3 se lit ainsi : « D(eo) in(victo) M(ithrae), Eutyches Iülior(um), c(onductorum) p(ortorii) p(ublici) ser(vus), etc.

D'après cela, la lecture du monument récemment découvert est indubitable: - Genio I[uli]orum, Ianuari, Capitonis, Epaphroditini, conductorum) p(ortorii) p(ublici), Hermes ser(vus), villicus) posuit).

« Au Génie des Julii, (à savoir, Julius) Januarius, (Julius) Capiton, et Julius) Epaphroditinus, fermiers du portorium publicum, Hermes (leur) esclave (et leur) régisseur a élevé (ce monument). »

Ainsi les trois frères Julii, certainement chevaliers romains, avaient affermé les revenus du portorium publicum de l'Illyricum et de la rive de Thrace, à une époque où deux Augustes régnaient à la fois. Nous voyons, vaguement il est vrai, par ces trois monuments, quelle devait être l'importance de cette ferme qui comprenait toutes les contributions indirectes d'un pays très-vaste à ce qu'il semble; nous voyons que les noms de ces trois personnages avaient été, pour ainsi dire, identifiés dans les régions danubiennes avec le portorium publicum lui-même, puisque leur esclave élève un monument, tantôt au génie des contributions indirectes, tantôt au génie des Julii fermiers de cet impôt. Mais nous ne savons à quels règnes rapporter la transaction de l'état avec les Julii, ni l'étendue exacte de leur juridiction financière, ni ce qu'il faut entendre par l'Illyricum et la rive de Thrace. Toutes ces questions vont trouver leur solution par le rapprochement des trois monuments susdits avec un quatrième, beaucoup plus important et très-connu des épigraphistes, quoiqu'il n'ait jamais été expliqué d'une manière satisfaisante faute d'avoir été fidèlement reproduit.

Il s'agit du beau monument de marbre monolithe qui se voit présentement à Bucarest dans la cour du général Mavros. M. Ern.

Desjardins en a pris un estampage, qui lève toute incertitude de lecture.

Ce monument mesure 1m,72 de hauteur, 0, 82 de largeur sur la face et 0, 60 d'épaisseur, Il est gravé en fort beaux caractères carrés du second siècle, et probablement de l'époque de Marc Aurèle.

Il a été trouvé en 1829 et provient de la démolition, par les Russes, de la forteresse turque de Turnu Magoreli, ville valaque de la rive gauche du Danube, située en face et à quelque distance de Ghighen, l'ancienne Colonia Ulpia Oescensium, en Mésie Supérieure, lieu de provenance primitive de ce monument, ainsi qu'en témoigne le texte de l'inscription elle-même.

Elle a été publiée plusieurs fois, mais d'une façon tellement inexacte qu'elle est demeurée inintelligible jusqu'à ce jour, pour sa partie supérieure du moins, qui est la plus intéressante.

Elle l'a été d'abord par Neigebaur (1), dans le Bullettino dell' Instituto di Corrispondenza archeol. de Rome, 1848, p. 157. Les quatre premières lignes avaient été lues ainsi :

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Cette copie a été reproduite, faute de mieux, par M. Henzen dans son supplément au recueil d'Orelli, n. 5280.

Ackner et Müller l'ont donnée de nouveau dans leur ouvrage beaucoup plus récent (Die Römisch. Inschrift, in Dacien, Wien, 1865, p. 177, n° 844); mais ne comprenant pas les abréviations de la première ligne, ils en ont supprimé le P et ont lų:

(1) Neigebaur en a donné depuis une meilleure copie, dans ses Antiquités de la Dacie, p. 120.

VE CAPITONI. C. F. ILLYRICO, ce qui signifiait probablement pour eux « A Capiton, surnommé Illyricus, fils de Gaius. »

Le seul qui se fût rapproché du texte véritable était M. Treb. Lauriani, aujourd'hui doyen de la faculté des lettres de Bucarest (Coup d'œil sur l'hist. des Roumains, Bucuresti, 1846, p. 15); il s'en faut cependant que sa copie soit exacte. Il lit TR. T. au commencement de la seconde ligne et n'a pas vu la fin d'un L suivi d'un point séparatif au commencement de la troisième. Voici la lecture proposée par M. Ern. Desjardins, d'après son estampage, et qu'on peut considérer comme certaine (Voir pour le n° 4 la planche ci-contre).

La lecture de cette inscription, capitale pour la géographie de toute la contrée Danubienne, paraît maintenant définitive, grâce aux trois monuments de l'esclave Hermès. Cette lecture est la suivante :

lullio) Capitoni, c(onductori) p(ortorii) p(ublici) Illyric(i) [e]t ripae) Thraciae), omnib(us) honorib(us) ab ord(ine) [co]loniae) Flaviae) Sirmiatium honorato e[t]

[s]ententiae dicundae, item sacerdotalib[us]

ab ordine col(oniae) Ulp(iae) Oesc(ensium), et statuam aere co[llato], decretis jampridem ab eodem ordin[e]

ornamentis duumviral(ibus), item decuriona

lib(us) ornamentis honorato ab ordine

coloniar(um) Ulpiae Poetovionensis

ex Pannonia Superiore, Ulp(iae) Ratiar(ice), ex Moesia Superiore, Traianae Sarm[i]zegethusensium ex Dacia Superior[e],

item duumviralib[us] ab ordine municipi[i] Romulensium, buleutae civitatis

Ponticae Tomitanorum, patrono

Aug(ustalium) col(oniae) Ulp(iae) Oesc(ensium),

ordo coloniae) Ulp(iae) Oesc(ensium) statuam aer[e] collato, cum ornamentis sacer

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