Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

>>

[ocr errors]
[ocr errors]

dotalib(us), ex decreto, et ornament(is)

duumviralib(us) jam pridem honorato,

ob ejus erga se merita (posuit; Julius Capito) honore contentus impendium remisit.

Locus) datus) d(ecreto) d(ecurionum).

«... A Julius Capiton, fermier du portorium publicum de » l'Illyricum et de la rive de Thrace, honoré de tous les honneurs (municipaux) par le sénat (ou conseil des Décurions) de la >> colonie Flavienne de Sirmium et (jouissant) du droit d'opiner (dans les délibérations de cette compagnie), (honoré) de » même des honneurs sacerdotaux par le sénat de la colonie » Ulpienne d'Oescus et ayant mérité une statue, par souscription publique, les ornements duumviraux lui ayant été antérieu>rement décrétés par le même sénat, honoré de même des » ornements de décurion par les sénats des colonies (dont les >> noms suivent): (la colonie) Ulpienne de Poetovium de la (pro>> vince de) Pannonie supérieure, (la colonie) Ulpienne de Ra» tiaria de la (province de) Mésie supérieure, (la colonie) Tra» jane de Sarmizegethusa de la (province de) Dacie supérieure, >> (honoré) de même des (ornements) duumviraux par le sénat du >> municipe de Romula, sénateur de la cité Pontique de Tomis, » patron des Augustales de la colonie Ulpienne d'Oescus.

<< Le sénat de la colonie Ulpienne d'Oescus, en vertu d'un dé»cret, [Capiton] ayant été honoré antérieurement des orne>>ments duumviraux, [lui a élevé] une statue par souscription >> publique, avec les ornements sacerdotaux, en raison des bien>> faits qu'il en a reçus. Capiton, satisfait de l'honneur, a épargné » (à la cité) les frais [du monument].

>> Emplacement concédé par décret des décurions. »

Il ne manque à cette inscription que le prénom de Julius Capiton. Ainsi restitué, expliqué, et rapproché des trois inscriptions précédentes, ce monument nous apprend :

1° Que Julius Capiton fut fermier général des contributions indirectes de l'Illyricum et de la rive de Thrace;

ANNÉE 1868.

2° Qu'il exerça ces fonctions sous le règne de deux empereurs, probablement de Marc-Aurèle et de Lucius Vérus ;

3° Qu'il les exerça conjointement avec ses deux frères, Julius Januarius et Julius Epaphroditus ou Epaphroditinus, et qu'il les exerça seul dans un autre temps;

4° Qu'il fut particulièrement honoré par le conseil des Décurions de la colonie Ulpienne d'Oescus, dont les ruines se voient près de Ghighen, en Bulgarie, non loin des rives de l'lsker, qui a retenu quelque chose de l'ancien nom de l'Oescus, ou Escus, affluent de droite du Danube, représenté et inscrit à côté de la ville du même nom, Esco, dans la table de Peutinger (Segm. VII, B, de Mannert);

5° Que, six autres cités lui ayant également conféré divers honneurs, il y a tout lieu de croire que ces sept cités étaient comprises dans la juridiction financière de ce fermier général ;

6o Que, ces cités étant parfaitement identifiées avec des localités modernes connues, sauf une qui ne l'est que conjecturalement, leur ensemble peut nous donner une idée de l'immense étendue de pays compris dans cette juridiction; en effet, Sirmium, colonie de la Pannonie inférieure, est dans le Syrmien autrichien, à Mitrowitz ou Mirovitz, rive gauche de la Save; Oescus est à Ghighen en Bulgarie turque, comme il a été dit plus haut; Poetovium, colonie de la Pannonie supérieure, est à Pettau, sur la Drave, au sud de Grätz, en Styrie autrichienne; Ratiaria, colonie de la Mésie supérieure, est à Arzer Palanka, rive droite du Danube, au sud de Vidin, dans la Bulgarie turque; Sarmizegethusa, colonie de la Dacie supérieure est à Várhely ou Gradischte, dans les Carpates de la Transylvanie autrichienne méridionale; Romula, municipe de la Dacie inférieure, mentionné par la table de Peutinger (Segm. VII, A, de Mannert), est en Valachie, non loin des rives de l'Olto supérieur, et, d'après les distances de la Table, ne saurait être cherché loin de Rimnic, district de Valcea; enfin la cité grecque de Tomis, du Pont, dans la Mésie inférieure, a été récemment identifiée avec Kostendjé, dont le nom turc n'est autre que celui de Constantia qui fut donné à l'ancien lieu d'exil d'Ovide, au IV® siècle de notre ère. Or, en ne prenant que les deux points extrêmes

de cette série de noms géographiques, Poetovium et Tomis, nous avons entre elles un espace de neuf cents kilomètres, ou 225 lieues de l'ouest à l'est. Il en résulte que le pays dont les impôts indirects étaient affermés à un seul personnage comprenait au temps de Marc-Aurèle les provinces suivantes : 1° Pannonia Superior, 2o Pannonia Inferior, 3o Dalmatia, ou Illyricum proprement dit, 4o Dacia Superior, 5° Dacia Inferior, 6° Moesia Superior, et 7° Moesia Inferior, et probablement le Noricum que nous savons avoir été compris dans l'Illyricum;

7° Que le nom usuel d'Illyricum, qui n'était point une dénomination officielle, s'appliquait non pas au pays de l'Illyrie proprement dite, mais vaguement à tous ceux qui avaient été conquis au nordest et à l'est de cette contrée, si bien que le nom s'appliqua, au temps de la Notitia Dignitatum, à un pays qui, sous la dénomination de la Praefectura Illyrici, comprenait deux diocèses composés des provinces de Dacia Ripensis et de Moesia prima, sous les ordres de duces; de Dacia mediterranea, de Creta et de Macedonia sous les ordres de consulares; enfin de Thessalia, d'Epirus vetus, d'Epirus nova, de Dacia Ripensis, de Moesia prima, de Praevalitana, de Dardania, enfin de Macedonia Salutaris, sous les ordres de praesides (1) ; en tout treize provinces. La Dacie transdanubienne abandonnée depuis Aurélien, n'y figure plus. L'Illyricum proprement dit est devenu un diocèse de la préfecture d'Italie (2);

8° Que la désignation vague de Ripa Thraciae devait s'appliquer alors à la côte danubienne de la Mésie inférieure. Il faut se rappeler que Strabon étend les Thraces au nord fort au delà de l'Hamus, et jusque sur les bords du Danube (3). Ptolémée nous donne la limite des deux Mésies vers l'époque de notre inscription et il a soin de dire que le Ciabrus, qui est le Cibr moderne, complète la limite qui sépare la Mésie de la Thrace (4). Mais le Ciabrus ne devait pas être la limite de la Thrace au nord-ouest, c'est-à-dire

(4) Boecking, I, p. 3, 7.

(2) Boecking, II, p. 6, 9, 10. (3) L. VII, 3, 2.

(4) ̓Απὸ δὲ ἀνατολῶν μέρει Θράκης τῷ ἀπὸ τοῦ εἰρημένου πέρατος ἕως

qu'une portion de la Mésie inférieure devait être encore dans l'Illyricum, et il est probable que la Ripa Thraciae ne comprenait pas la colonie d'Oescus. On serait plutôt tenté de considérer comme la vraie limite de l'Illyricum et de la Thrace, le contrefort élevé du Balkan qui s'avance vers le nord entre l'Osma (Isamus) et le Vid (Uto) et qui vient former, par ses escarpements, une barrière entre les deux pays et une défense naturelle sur le Danube à l'ouest de Nicopolis. C'est du moins là qu'était la limite de ces deux régions au temps de Justinien et, comme il ne s'agit pas de divisions politiques, mais de dénominations géographiques populaires, cette limite conventionnelle acceptée et devenue comme une tradition n'a pas dû changer. Or le passage de Procope est formel. L'historien de Justinien suit, dans l'énumération des défenses danubiennes de l'Empire, la marche de l'ouest à l'est; il cite Uto, qui était certainement sur les bords du Vid, et le château de Lapidarium; puis, avant de mentionner Securisca (dont M. Ern. Desjardins a reconnu l'emplacement et levé le plan, sur le versant oriental du contrefort dont il vient d'être parlé, près du petit village bulgare de Sercovitza, et à l'endroit même où l'on jette la fondation de la Nouvelle Nicopolis ou Sultanieh), il dit: ταῦτα μὲν Ἰουστινιανὸς βασιλεὺς ἐν Ιλλυριοῖς διαπέπρακται... Τὰ μὲν οὖν Ἰλλυριῶν ὀχυρώματα παρὰ ποταμὸν Ἴστρον ταύτῃ πη ἔχει. Ἐπὶ Θρᾴκης δὲ νῦν ἰτέον ἡμῖν τὰ ἐρύματα, ὅσα δὴ παρὰ τὴν ἐκείνῃ ἀκτὴν Ἰουστινιανῷ βασιλεῖ εἴργασται (4). L'historiographe byzantin se sert, on le remarquera, des termes mêmes de nos inscriptions: Ripa Thraciae.

9. Notre inscription nous apprend encore que Sirmium était bien une colonie, colonia Flavia Sirmiatium, comme on devait le conjecturer d'après l'inscription publiée par Mommsen (I. N. 2674):

L. VALERIO. DAMNIIS...

F. ISPANO 7. EX. III. NEPTUN. (2)

Κιάβρου (var. : Κιάμβρου) ποταμοῦ κατὰ πέρας, οὗ ἡ θέσις (50° — 43°) ΙΙΙ, 9, 1.

(1) De Aedif., IV, 5 et 6.

(2) Centurioni ex triere Neptun[o].

MILITAVIT. ANNIS. XXXVII
VIXIT. ANNIS.LV. PANNON..
DOMO.FLAVIA. SIRMI.IVNIA.HYGI..

[ocr errors][merged small]

Il faut donc rendre à cette cité le titre de colonie et lui enlever celui de municipe qu'une fausse lecture de l'inscription de Capiton lui avait fait attribuer;

10° Le nom de la Colonia Ulpia Poetovionensium est connu depuis longtemps par le même monument qui, sur ce point, avait été bien lu;

14° La division des deux Dacies, l'une supérieure, l'autre inférieure, séparées probablement par la chaîne méridionale des Carpates, ressort clairement de l'inscription de Capiton. Il ne s'agit pas ici de subdivisions procuratoriennes de la province créée par Trajan, mais bien d'une division politique;

12o Enfin la condition de municipium donnée à Romula au deuxième siècle de notre ère, est un fait également révélé par ce monument.

Je ne parle pas du titre de Buleuta de Tomis donné à Capiton dans cette inscription; il est connu par d'autres monuments (1) ;

43° Quant au surnom de Pontica attribué à cette ville, il est confirmé par deux inscriptions grecques que M. Ern. Desjardins a rapportées de Kostendjé.

M. LE BLANT poursuit la seconde lecture de son Mémoire sur la cohorte mentionnée par les Evangélistes dans le récit de la Passion.

M. WADDINGTON, au sujet des rapports signalés entre le récit dont il s'agit et celui du martyre de saint Polycarpe, pense que ces rapports sont plus apparents que réels et que le nom d'Hérode, commun aux deux récits, a pu seul être l'occasion du rapprochement qui en a été fait. La Judée sous Pilate, au Ier siècle, était encore frémissante. Le gouverneur devait y être entouré d'une force militaire considérable. Au contraire, l'Asie et Smyrne, au

(1) Henzen, n. 5287.

« ZurückWeiter »