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IIe siècle, lors du martyre de saint Polycarpe, jouissaient d'une tranquillité profonde. Ici il n'était besoin que d'une simple police aux ordres du magistrat, telle que les Ayuntaí, qui se retrouvent dans une inscription de Marc-Aurèle, avec des détails d'où ressort nettement leur caractère. Rien n'y ressemble dans le récit de la Passion et dans la cohorte qui y figure, laquelle n'a pu être qu'un corps purement militaire.

De son côté, M. LE BLANT, cite d'après une série d'inscriptions publiées par Marini, le mot grec σлεïρα, appliqué à un groupe non militaire, sans que le latin cohors cesse d'être l'équivalent de cette expression.

M. WADDINGTON répond que crεipα, quand il est appliqué, comme dans les textes évangéliques, à un corps de soldats, otpatτaι, ne saurait désigner qu'une cohorte légionnaire.

M. RENAN ne saurait qu'être extrêmement frappé, pour la question dont il s'agit, des observations de M. WADDINGTON sur l'état de la Judée à l'époque de la Passion.

M. BRUNET DE PRESLE, au contraire, faisant abstraction du temps et des circonstances, s'en tient à ce qu'il a dit précédemment sur le sens du mot crapa appliqué et applicable à une troupe quelconque.

La lecture et la suite de la discussion, s'il ya lieu, sont renvoyées à la séance prochaine, M. NAUDET aimant mieux, dit-il, résumer son opinion dans quelques pages écrites qu'il communiquera plus tard à l'Académie.

Sont présentés à l'Académie les ouvrages suivants :

1o Les derniers jours de l'éloquence athénienne : Démosthène, Eschine et Hypéride, par M. EGGER (br. in-8°).

2o Démonstration critique de l'authenticité mosaïque du Deuteronome par Ch. Schoebel (Paris, 1868, in 8o).

3o Annales de philosophie chrétienne : no 97 (janvier 1868). A ce cahier est joint l'ouvrage suivant :

4o Analyse des recherches de M. LETRONNE sur les représentations zodiacales etc. par Ed. Carteron (Extr, des Annales de philosophie chrétienne, 1841-42) br. in-8°.

5o Revue historique de droit français et étranger: janvier-février 1868. 6o Le cabinet historique : janvier 1868.

70-8° M. EGGER fait hommage, au nom des auteurs, des deux ouvrages suivants I. La Bohème historique, pittoresque et littéraire, par MM. Joseph Fricz et Louis Léger (Paris 1867, 4 vol. in-8°); —II. Chants héroïques et chansons populaires des Slaves de Bohême, traduits sur les textes originaux, avec une Introduction et des notes par Louis Léger (Paris, 1868, in-12).

9o M. BRUNET DE PRESLE offre à l'Académie, au nom de la Société de linguistique dont il est le président, le tome I des Mémoires de cette Société (1868, 4 vol. in-8o).

Sont adressés au concours du prix Volney.

1° Exposé des éléments de la grammaire assyrienne, par M. Ménant (1868, 4 vol. in-8°).

2o Physiologie du langage phonétique et physiologie du langage graphique, par Adolphe d'Assier (Paris, 1868, 2 vol. in-12.2 ex.).

Renvoi à la Commission.

M. Daux continue la communication qu'il a été autorisé à faire à l'Académie sur Utique et ses environs.

Séance du vendredi 27.

PRÉSIDENCE DE M. REGNIER, VICE-PRÉSIDENT.

M. LE PRÉSIDENT fait connaître à l'Académie que M. le Secrétaire perpétuel, empêché par une indisposition de se rendre aujourd'hui à la séance, a chargé M. WALLON de le suppléer. En conséquence, il appelle M. WALLON au bureau.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

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M. LE BLANT continue la seconde lecture de son Mémoire sur la cohorte mentionnée par les Evangélistes dans le récit de la Passion. L'Académie reçoit :

4° Pour le concours Volney: I. Quelques Observations sur l'antiquité de la déclinaison dans les langues sémitiques (Paris, 1868, br. in-8o); —II. Essai sur les formes des pluriels arabes (Ibid. 1867, br. in-8°); - III. De pluralium linguæ arabicæ et æthiopica formarum omnis generis origine

et indole, etc. commentatio, etc. (Gottinga, 1867, br. in-8°). Ces 3 brochures, de M. Hartwig Derenbourg, reliées en un seul volume, sont renvoyées au concours Volney de 1868.

2o Pour le concours des antiquités de la France :

La ville, les vicomtés de la Coutume d'Auvillar, par A. Lagrèze-Fossat, avocat (Paris, 1868, in-8°). — Renvoi à la future Commission du concours de 1869.

Sont offerts à l'Académie :

1° De la part de l'Académie royale de Munich : 1. Sitzungsberichte, etc. 1865, II: Hefte 3-4; 1866, II: Hefte 1-4; 1867, I: Hefte 1-4; II: Heft 1 (en tout 11 cahiers in-8°).—II. Catalogus Codd. mss. Bibliothecæ reg. Monacensis: Tomi primi pars secunda codices arabicos complectens (Monach. 1866, in-8°); Tomi primi pars tertia codices persicos complectens (Ibid. 1866, in-8°); Tomus quintus Codd. germanicorum partem priorem complectens (Ibid. 1866, in-8°); Tomus sextus Codd. germanicorum partem posteriorem complectens (Ibid. 1866, in-8°). - III. Die Gottesurtheile der Indier von Emil Schlagintweit (Ibid. 1866, in-4o). · IV. Beitr. zur Gesch. der westlichen Araber herausg. von Marcus Jos. Müller (Heft I, Ibid. 1866, in-8°). — V. Abhandlungen der philosophisch-philologischen Classe der königl. bayerischen Akademie der Wissenschaften: Xten Bandes, 3te Abth. (Ibid. 1866), XIten Bandes, 1ste Abth. (Ib. 1866), 2 vol. in-4°.

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2. De la qualification de chevalier, par M. Anatole de Barthélemy (Paris, 1868, in-8°).

3o M. DE SAULCY offre, au nom de M. l'abbé Bargès, une dissertation intitulée Inscription phénicienne de Marseille. Nouvelles observations, etc. « Cet ouvrage, qui donne des détails nouveaux sur l'histoire de la dé couverte de la fameuse inscription phénicienne de Marseille, servira en outre à restituer la première ligne du texte. On y trouve cette observa-. tion fort intéressante: « Jusqu'à présent on avait cru que la pierre était » originaire de Provence et qu'ainsi elle avait été gravée sur les lieux. » C'était une erreur. Cette sorte de calcaire n'a d'analogue qu'en Afrique. » Ainsi le monument a été apporté tout gravé de Carthage pour être » placé dans le temple de Baal érigé à Marseille par les Carthaginois. » M. EGGER fait hommage à l'Académie de deux volumes renfermant les Actes du Congrès scientifique de France tenu à Aix en décembre 1866, (33e session, 1re partie). « M. EGGER, qui a présidé ce Congrès, peut témoigner du zèle des savants de Provence pour le progrès des études

qui sont l'objet de ces réunions. Les deux volumes offerts se distinguent entre tous par le soin avec lequel ils ont été composés et même par une sorte de luxe typographique. Celui qui les a publiés mérite surtout un tribut d'éloges et pour le zèle qu'il a mis à préparer les matières du Congrès et pour l'habileté qu'il a montrée dans ses fonctions de secrétaire. >>

M. DE VOGUE communique à l'Académie une suite d'inscriptions nabatéennes copiées par M. WADDINGTON et par lui dans le Haouran. Trois de ces textes renferment des noms royaux en les réunissant à l'inscription bilingue publiée par M. de Saulcy, (Musée Parent, er fasc.) on a une série de quatre monuments originaux de la dynastie nabatéenne. Les noms de ces souverains sont identiquement ceux que M. LE DUC DE LUYNES a retrouvés sur les médailles. M. DE VOGUE profite de cette occasion pour rendre hommage à la savante et habile sagacité dont a fait preuve en cette circonstance son éminent et regretté prédécesseur.

Il communique ensuite des médailles inédites de ces mêmes souverains, lesquelles, jointes aux inscriptions, permettent d'établir un peu d'ordre dans la chronologie de la dynastie. D'après l'ensemble de ces documents elle pourrait s'établir ainsi :

Arétas Philhellène (c. 95—c. 50) av. J. C., maître de Damas en 85. Battu par Pompée en 63.

Malchus (c. 50-c. 28) av. J. C., contemporain et rival d'Hérodele-Grand.

Obodas (c. 30-7) av. J. C., prince sans caractère, dominé par son procurateur Syllæus.

Arétas-Eneas Philodème (7 av. J. C. c. 40 ap. J. C.), beaupère d'Hérode-Antipas. Soutenu dans sa guerre avec lui par Caligula (37), reçoit sans doute de lui la ville de Damas et la gouvernait par un ethnarque au moment de l'évasion de saint Paul (39). Malchus, fils du précédent (c. 40—c. 75) ap. J. C., amène des troupes auxiliaires à Vespasien (67).

Zabelus (c. 75-105) ap. J. C., fils du précédent, règne d'abord sous la tutelle de sa mère Saqeilath, puis associé à sa femme Gemilath. - Détrôné sans doute par Cornelius Palma, qui prit Petra au nom de Trajan et réduisit la Nabatène en province romaine.

Les inscriptions expliquées par M. DE VOGUE appartiennent aux règnes suivants :

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1° - Malchus, année XI, correspondant à peu près à l'année 47 avant J.-C.

2o — Arétas, année XXXII, correspondant à l'an 25 ap. J.-C. 3°- Malchus, fils d'Arétas, année XVII, à peu près 61 ap. J.-C. 4° Dabel ou Zabelus, année XXV, à peu près 100 ap. J.-C. L'écriture de ces inscriptions est celle des inscriptions du Sinaï. La langue est la langue araméenne, mais les noms propres ont des formes arabes. M. DE VOGUE en conclut que les Nabatéens sont un peuple arabe qui a adopté la langue araméenne en même temps que les autres peuples du littoral, dans les derniers siècles qui précèdent l'ère chrétienne.

M. Daux continue sa communication sur Utique et ses environs.

MOIS D'AVRIL.

Séance du vendredi 3.

PRÉSIDENCE DE M. REGNIER, VICE-PRÉSIDENT.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et la rédaction en est adoptée.

Il est donné lecture de la correspondance officielle.

Par un message en date du 2 avril, adressé collectivement aux Secrétaires perpétuels de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres et de l'Académie des Sciences, M. le Ministre de l'Instruction publique fait connaître que, d'après le désir qui lui a été exprimé, et . sur sa demande, M. le Ministre des Finances, appréciant les motifs qui lui ont été exposés, a décidé que les libéralités testamentaires faites aux deux Académies par M. De la Fons Mélicocq ne seront pas frappées du droit de mutation. L'Académie, par son Secrétaire perpétuel, remerciera, en ce qui la concerne, M. le Ministre de l'Instruction publique de cet heureux résultat de son intervention, qui la met en possession définitive du legs la concernant. Elle peut désormais s'occuper de remplir les intentions du testateur et rédiger le programme du prix triennal qu'il a fondé sous ses auspices.

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