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(2) Cod. id est post mille passus locat, et ad sequens milliarium nulla

interpunctione jungit.

(3) Cod. viginti et unam scriptum habet, ac millia omittit.

(4) Millia hic pariter in Cod. deest.

(5) Cod. pessimo lapsu quinquaginta ponit.

(6) Cod. mille millia.

(7) Cod. quingentos pedes.

(8) Cod. eisdem stadiis post multiplicatis minus clare locat.

(9) Hic omissum in Cod. collocandum pedes, male supra in protensione passuum ocius intersitum.

(10) Cod. mille passibus millia.

(11) Cod. quingentas uncias.

(12) Legitimum hunc obtinet passibus locum, superiori prave juxta Cod. pedum numero intermixtum vocabulum.

(13) Huc recte defertur uncias, quod in Cod. sicuti et passibus male numero pedum intromittebatur.

(14) Hic intrusum in Cod. pedibus post unciarum protensionem reportari oportet.

(15) Cod. mille.

(16) Cod. redundanter mille millia secunda vice repetita hîc apponit. (47) Cod. quinque millia.

(18) Cod. et unum.

(19) Cod. unciæ.

(20) Juxta videlicet antiquiorum unciæ partitionem. (21) Cod. multiplicatæ.

M. Daux continue et achève la lecture de ses

Études

sur Utique

et ses environs.

ANALYSE.

« Chargé par Sa Majesté l'Empereur, parmi d'autres travaux, de rechercher et de préciser les traces de l'ancienne Utique, j'ai été assez heureux pour parvenir, au moyen de fouilles et d'études suivies pendant plusieurs années, à opérer la restitution complète des grands édifices, des fortifications, des ports, du réseau des rues principales, et des environs de la ville.

J'ai parcouru tout le pays, les commentaires de César à la main, dressant mes tentes partout où une étude nécessitait un séjour de quelque durée; et me guidant pour les recherches de localités historiques, sur les indications généralement précises qu'ils contiennent.

J'ai pu retrouver tout ce qu'ils indiquent, villes antiques, édifices, camps, champs de batailles, etc., etc. (1).

Mais qu'il me soit permis de dire que ce travail a présenté un grand nombre de difficultés de diverses natures; car, outre les répugnances des indigènes et le mauvais vouloir qui m'était opposé par certains personnages haut placés, le temps avait rendu les recherches mêmes bien obscures. En effet, depuis l'époque de la guerre de Curion et du séjour de César à Utique, date à laquelle étaient précisées mes études, la physionomie de cette partie de l'antique Zeugis a étrangement changé d'aspect. Un grand fleuve, dont les berges ont été témoins des grands faits remarquables mentionnés dans l'histoire, a complétement changé de cours; et les ruines d'Utique, les seules cependant qui par leur importance puissent faire admettre qu'elles attestent l'emplacement du célèbre port de mer, entourées actuellement de vastes champs de culture entrecoupés de marais, se trouvent à dix kilomètres de la partie du littoral moderne la plus proche. Des palmiers et des plantations d'oliviers en plein rapport, des jardins et cultures maraîchères, couvrent d'immenses espaces que dans les temps anciens sillonnaient les flottes phéniciennes et romaines.

La grande carte de Tunisie, dressée au ministère de la guerre en 1857, au 400,000e était à une échelle trop restreinte et contenait des détails trop incertains pour m'être utile.

J'ai dû procéder pour cette partie du territoire tunisien, ainsi que j'avais déjà été obligé de le faire sur d'autres points; c'est-à-dire opérer la triangulation du pays et lever ensuite topographiquement toute la partie que j'avais à étudier, en dresser complétement la carte en un mot, pour pouvoir me diriger avec quelque certitude.

Ce travail géodésique fait, et muni de cette nouvelle carte dressée au 100,000, j'ai interrogé, la pioche en main, le sol et les ruines.

J'ai pu retrouver le cours primitif du Bagrada, ainsi que les contours anciens du golfe d'Utique j'ai été également conduit par ces travaux à pouvoir fixer l'emplacement des célèbres Castra Cornelia.

Certain de la position d'Utique, que je venais de déterminer (2), j'ai pu ensuite me livrer à l'étude en détail des ruines.

J'ai d'abord déchaussé les murs apparents à fleur du sol; j'ai fouillé les fondements des quais et des ports à travers les joncs et les flaques d'eau des marais; puis j'ai mesuré les contours d'édifices.

J'ai déblayé également les voûtes sous terre, les principales du moins. J'ai mis à jour, sous d'assez grandes profondeurs, les larges assises de fondation des grands murs d'enceinte fortifiés, et retrouvé, au moyen de jalonnages, leurs profils périmétriques, les directions, et leur puis

sance.

J'ai pu suivre quelques voies, artères principales de viabilité dans la ville, en déchaussant, à droite et à gauche, les restes de constructions, ei observant la continuité parallèle des murs de maisons ou d'édifices. Lorsque les restes d'un monument de quelque importance étaient mis

(1) Recherches sur la guerre de Curion. Cartes de la topographie ancienne, textes, plans, etc.

(2) (Méridien de Paris). Sommet de la coupole du Marabout sur le plateau élevé de l'ancienne forteresse :

7° 43′20′′ longitude - 37° 2′50′′ latitude.

à jour par les fouilles, et la distribution des salles ou des galeries intérieures bien dessinée par les déblais, surgissait la question de savoir à quel peuple, romain ou phénicien, il fallait en attribuer l'édification.

Car il arrive assez souvent que les signes ou bien les formes extérieures ont été rendues douteuses par le temps ou les mutilations. Lors-qu'il en était ainsi, une large cassure pratiquée sur un pan de mur noirci et désagrégé par le temps à l'extérieur, cassure mettant à jour une surface fraiche de quelque superficie, tranchait les doutes par l'examen de cette surface neuve.

Au moyen de ces diverses investigations, faites sur la nature des constructions, comme aussi des fouilles opérées sur toute l'étendue du sol qu'occupait la ville, j'ai pu reconstituer l'antique cité aussi complétement que possible, c'est-à-dire sauf les massifs de maisons particulières dont les constructions, relativement légères, n'ont pu résister à l'action désorganisatrice du temps, mais dont les fondements néanmoins existent en partie sous le sol.

J'ai obtenu par ces procédés non-seulement le plan et la restitution d'Utique, mais également les plans et les périmètres exacts de plusieurs autres villes d'origine phénicienne en Afrique, telles que Carthage, Hadrumète, Thapsus, Thysdrus, Leptis parva, Uzita, Ruspina, etc., etc. Presque tous les édifices, ainsi que les fortifications, les ports, etc., ont laissé des traces, des fondements, des blocs massifs, tombés sur place ce sont autant de témoins gisant, soit en-dessus, soit en-dessous du sol, témoins suffisant, à peu près partout, pour offrir à l'étude des indications de leur étendue, de leur puissance et quelquefois même de l'ordonnance générale qui présidait à leur décor.

Beaucoup de ruines offrent encore, à quelques centimètres à peine sous le sol, de merveilleux pavages en fines mosaïques dont le dessin varie selon la salle à laquelle ils appartenaient. D'autres ruines ont la surface qu'occupait l'édifice couverte de blocs de maçonnerie, de pierres de taille, gisant pêle-mêle avec des tronçons de fûts et des chapiteaux mutilés, en pierre ou en marbre, des colonnes qui les décoraient. Ailleurs, parmi les débris de grandes voûtes écroulées, sont épars des fragments de frises délicatement sculptées, et accusant telle ou telle ordonnance architecturale. Ou bien le sol est jonché de petits morceaux de marbre, de provenances multiples, de couleurs variées, plats, minces, et désignant que l'intérieur de l'édifice, auquel ils appartenaient, avait ses salles décorées de placages des plus beaux marbres de l'Italie, de la Grèce et de l'Afrique.

Le monument, à Utique, qui offre les ruines les plus saisissantes d'intérêt par leurs dimensions grandioses, est l'antique Palais-Amiral qui s'élevait sur un flot, au centre du port de guerre.

On y voit avec surprise d'énormes pans de constructions encore debout et s'élevant à une grande hauteur au milieu de nombreux et gigantesques blocs écroulés sur place, puissants cubes de maçonnerie disloqués, sapés à leur base par les siècles, et surtout par des mutilations réitérées, et présentant, sur leurs diverses faces, tantôt l'échancrure d'une base de fenêtre ou de porte, tantôt la courbe accentuée de l'intrados ou de l'extrados d'une voûte; ici, une rampe et des degrés d'escalier emprisonnés dans la formidable épaisseur des murs, et là, la naissance d'un pilier massif, ou le pavage d'une salle supérieure.

A fleur de sol, l'oeil peut suivre la trace des murs accusant la forme et les dimensions d'une partie des salles du rez-de-chaussée; les murs

debout indiquent à quelle hauteur était le dallage des chambres supérieures, ainsi que les terrasses qu'elles supportaient.

On a donc des indications certaines pour la reconstruction du palais. Autour du corps d'édifice principal, on touche de la main les bases de bastions et celles des tours qui se flanquaient aux angles; on marche sur le dallage des quais et des cours: ces quais extérieurs le séparaien de l'euripe.

J'ai minutieusement étudié tous ces blocs, tous ces murs, toutes ces traces; j'ai comparé les épaisseurs de murs tombés avec celles des murs restés en place. J'ai mesuré les cordes des segments de voûtes ainsi que leurs flèches pour obtenir les diamètres comparatifs; examiné les surfaces d'arrachements des blocs tombés ainsi que celles de leurs bases en place pour les reconstruiré en élévation sur ces données.

Il m'a été possible de parvenir ainsi à réédifier l'ensemble de ce vaste et curieux édifice, spécimen peut-être unique de l'antique architecture des Phéniciens en Afrique.

Tous ces levés, dessins et calculs partiels sont réunis dans mes cartons, comme pièces justificatives de la restauration.

J'ai agi de même pour le port et tous les autres grands édifices.

A ce point de la lecture, l'un des académiciens, M. BEULE, m'a adressé quelques observations ce que je venais de dire tendait, a-t-il objecté, à faire reconnaître qu'il existerait un système de construction avec ciment et en blocage des Phéniciens en Afrique, fait archéologique qui lui paraissait d'autant plus contestable qu'il avait visité ces mêmes localités et que, dans son opinion, tout ce qu'il avait pu voir dans ce genre lui avait paru porter l'empreinte du système romain; que d'autres savants voyageurs, après avoir parcouru également ces ruines à différentes époques, n'avaient pas hésité à aboutir à la même conclusion; que l'opinion arrêtée de tant de personnes d'une expérience et d'un savoir faisant autorité en matière archéologique, devrait peut-être m'engager à douter au moins de ma façon de voir sur ce sujet ; que d'autres avant moi avaient déjà tenté d'étendre l'existence des restes de constructions phéniciennes ou carthaginoises, que M. BEULE lui-même avait recherché dans ses fouilles des restes authentiques des constructions carthaginoises, que ces restes étaient d'appareil régulier sans ciment.

Que son opinion personnelle s'appuyait sur une expérience pratique acquise en étudiant pendant deux campagnes consécutives le sol de Carthage. Qu'enfin, puisque je persévérais à affirmer une opinion contraire, il m'engageait à décrire à l'Académie les remarques que j'avais pu faire, à Utique ou ailleurs, sur les débris étudiés par moi, et à établir nettement les différences qui pouvaient exister soit dans les formes en général, soit dans les modes de bâtisses mêmes, différences devant être suffisantes au moins pour élever des doutes, sinon pour porter une conviction nouvelle qu'il pensait utile de donner à l'Académie.

A ces observations du savant académicien, j'ai répondu :

Qu'un long séjour sur le terrain de ces ruines, c'est-à-dire dans l'ancien Zeugis et dans le Byzacium, m'avait mis à même d'y étudier à loisir et minutieusement les antiquités phéniciennes et romaines. Que l'agencement des bâtisses, puniques ou romaines, présente, sur une surface fraîche, des différences parfaitement saisissables. En général, la maçonnerie phénicienne, blocage massif et d'une grande densité, laisse à peine distinguer la cassure de la pierre de celle du mortier. Les pierres employées, petites et sans forme, prises dans le pays même, aux environs, sont noyées et soigneusement tassées dans un bain de mortier à

sable tamisé si fin, qu'on en voit à peine le grain; mortier dont la base, c'est-à-dire la chaux, a été produite avec la même pierre, et auquel l'action des siècles à donné une consistance et une homogénéité égales, souvent même supérieures, à celles de la pierre employée. A la cassure, leur couleur se confond; quelquefois on distingue la pierre parce qu'elle est un peu plus facile à entamer, ou bien parce qu'elle présente un grain plus fort par places, par zones.

La couleur du bloc, frais, pierres et mortier, est généralement grisbrun, et la texture est très-lisse.

Les gros murs sont le plus souvent sans parement extérieur; dans l'intérieur des salles un crépi de mortier couvre les surfaces.

Quelquefois cependant on trouve de gros murs à parements par assises; dans les fortifications par exemple : dans ce cas, les assises, assez irrégulières dans le sens horizontal, sont composées de petites pierres sans forme déterminée, si ce n'est un léger aplatissement sur la face extérieure.

Il n'est pas inadmissible de supposer que ce mode, par petites assises, eût précédé en Afrique l'époque de l'occupation romaine, les architectes phéniciens ayant pu s'en pénétrer en visitant le Latium, la Grèce ou la Sicile.

En somme, la ténacité et l'excessive dureté acquises à cette méthode de bâtisse phénicienne, en blocage, sont incontestablement supérieures à tout ce que j'ai vu, sauf les enduits romains à base de pouzzolane. Aucun secret, du reste, ne in'a paru avoir présidé à la confection de ces mortiers ou ciments. Le choix des chaux, maigres pour les fondements, et grasses pour les élévations, mélangées avec un soin minutieux à des sables spéciaux et tamisés très-fin, le tout bien employé à point dans la bâtisse, m'ont paru les seuls moyens auxquels les architectes anciens aient eu recours.

Dans les bâtisses romaines, en Afrique, le système du blocage, également employé, se trouvait toujours au centre des murs, entre deux parements bien réguliers, soit en pierres de taille, soit en moellons équarris et bien dressés. La cassure fraîche de la maçonnerie romaine offre à l'œil des différences bien tranchées. Le mortier est d'un blanc mat, à grain de sable très-visible, parfois même assez gros, surtout dans le 'blocage des massifs de gros murs.

La pierre, taillée ou non, venue le plus souvent d'assez loin, hors du pays, d'un grain variable, poreuse même quelquefois, selon les provenances, ou bien à gros grain rugueux, se détache par une couleur jaune plus ou moins foncée sur le blanc mat du mortier.

Les pierres de taille, destinées à l'appareillage ou à être profilées en moulures, provenaient généralement du dehors, de l'étranger; leur calcaire n'a pas d'analogue dans cette partie nord de l'Afrique.

La bâtisse romaine est invariablement à parements unis à l'extérieur comme à l'intérieur des murs: les pierres de parement, pierres de taille ou moellons, smillées et bien équarries, sont disposées par assises parfaitement régulières, soit horizontalement, soit en diagonales (opus reticulatum).

Je n'y ai jamais vu l'opus incertum, l'appareil polygonal. Le centre du mur, c'est-à-dire la partie du milieu entre les deux parements, dans l'épaisseur des fortes bâtisses, est aussi, le plus souvent, en blocage, mais il est moins dense que le blocage phénicien ; on y observe ces petites cavités, ces vides partiels produits par le retrait du mortier en séchant, effet dû à ce que le blocage est beaucoup moins bourré de petites pierres que le mortier phénicien. Ensuite pierres et mortier sont mêlés avec

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