Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

à gauche, comme dans les plus anciennes peintures de cette espèce. La déesse est casquée, vêtue d'une tunique talaire et armée de l'égide dont les écailles et les serpents rappellent le style ancien. L'épisème du bouclier est un grand astre rayonnant. La noblesse du profil, l'attitude donnée à la déesse, la sobriété dans les ornements, tout annonce une bonne époque. Les colonnes doriques qui encadrent la figure de Pallas sont surmontées de l'image, toute nouvelle sur les vases de cette espèce, de Triptolème dans son char ailé traîné par des dragons et tenant dans la main des épis. Cette représentation de Triptolème annonce une époque relativement récente, si l'on compare cette image avec les peintures du cinquième siècle. On y reconnaît le dessin employé dans les vases à peintures rouges sur fond noir, où la roideur disparaît pour donner place à une plus grande liberté dans les mouvements et dans les attitudes. A gauche devant la déesse, on lit: TON AŒENEOEN AOA (pour 20λov); les deux dernières lettres ont disparu. A droite paraît le nom de l'archonte: ΠΟΛΥΙΗΛΟΣ ΑΡΧΑΝ, Πολύζηλος ἄρχων.

On remarquera que, dans l'inscription habituelle, Tov 20évε0εv 20λov, on a conservé les voyelles brèves, tandis que les voyelles longues H et 2, introduites par Simonide, sont employées dans la seconde inscription: Πολύζηλος ἄρχων.

L'archontat de Polyzèle est de la dernière année de la cire olympiade, 367 avant J.-C., onze ans avant la naissance d'Alexandre, de sorte que l'amphore donnée en prix sous l'administration de cet archonte précède de 34 ans celle de Nicocrate, la plus ancienne (333 ans avant notre ère) que nous connaissions avec la Pallas, tournée à droite.

Les inscriptions de l'Attique postérieures à l'archontat d'Euclide (olymp. xciv, 2, 403 avant J.-C.) offrent très-souvent des exemples de l'emploi simultané des lettres longues et des lettres brèves. On pourrait citer un grand nombre d'inscriptions dans lesquelles on rencontre ce mélange; je me contenterai de rappeler ici une inscription de ce genre publiée par M. François Lenormant dans ses Recherches archéologiques à Eleusis (1) et où l'on lit le nom de

(1) Recueil des inscriptions, p. 63, Paris, 1862.

l'archonte Ménéclès dont l'année est inconnue. Cet archonte doit avoir exercé sa charge dans le troisième siècle avant l'ère chrétienne. On possède la liste complète des archontes d'Athènes depuis le commencement du cinquième siècle jusqu'à la fin de la CXXI olympiade, 293 avant J.-C. A cette époque, il y a des lacunes et l'année de l'archonte Ménéclès ne peut pas être antérieure à cette dernière date.

La numismatique de Syracuse fournit également de fréquents exemples de l'emploi simultané des voyelles longues et brèves.

Sur ses médailles de la première manière le graveur Eumène ne se sert que de l'E et de l'O. Plus tard il adopte indifféremment l'E et l'H dans sa signature, EYMENOY, EYMHNOY, et l'O ou l'Q dans le mot ΣΥΡΑΚΟΣΙΟΝ ΟΙ ΣΥΡΑΚΟΣΙΩΝ (1). Le graveur Eumène appartient à l'époque de transition où l'usage des voyelles longues s'est introduit dans l'épigraphie.

Plus tard l'usage d'employer indifféremment les voyelles longues et brèves continue. Je citerai les monnaies de bronze d'Agathocle (317-289 avant J.-C.); on y lit d'un côté, près de la tête de Diane le mot ΣΩΤΕΙΡΑ et au revers ΑΓΑΘΟΚΛΕΟΣ ΒΑΣΙΛΕΟΣ. Sur les monnaies d'or d'Hiéron II (275-245 avant J.-C.) et sur celles d'Hiéronyme (245-244 avant J.-C.) on lit BAZAEO IEPONO et ΒΑΣΙΛΕΩΣ ΙΕΡΩΝΥΜΟΥ.

Au revers de l'amphore de Polyzèle sont représentés deux lutteurs et deux personnages qui tiennent des palmes.

M. Newton a eu l'obligeance de m'envoyer le dessin colorié d'une troisième amphore. Cette peinture doit être rapprochée de la précédente. Pallas armée, tournée à gauche, comme sur le vase de l'archonte Polyzèle, est représentée dans l'attitude du combat; les deux colonnes doriques sont surmontées de l'image de Triptolème dans son char, traîné par des dragons, tenant à la main des épis.

Je crois cette amphore un peu moins ancienne que celle dont je viens d'entretenir l'Académie. Je me fonde, pour établir cette opinion, sur le caractère moins noble de l'image de Pallas et aussi

(4) DUC DE LUYNES, Revue numism., 1843, p. 7.

et surtout sur la manière dont sont disposées les deux inscriptions composées de lettres superposées en colonnes verticales comme sur les vases panathénaïques de l'époque d'Alexandre. A gauche on lit l'inscription habituelle: TON AMENEOEN: AOAON, les deux derniers mots séparés par deux points et où l'on a maintenu les voyelles brèves. A droite est tracée l'inscription: ΑΙΤΤΟΣ ΕΠΟΙΗΣΕΝ. Je lis Κίττος ἐποίησεν, avec la voyelle longue H. Le nom de Kirtos pour Kiccós est connu. Il est donné à un changeur de monnaies athénien et à un esclave, dans les discours de Démosthène (1) et d'Isocrate (2).

C'est la première fois qu'on rencontre un nom de fabricant sur les amphores panathénaïques, et ce qui est singulier, c'est que ce nom remplace celui de l'archonte. Cette particularité mérite de fixer l'attention. Le revers du vase portant la signature de KítToS montre deux pancratiastes.

Une quatrième amphore panathénaïque se distingue des autres par un caractère tout particulier. Ici Pallas dans l'attitude du combat, armée du casque, de la lance et du bouclier, est vêtue d'une tunique richement brodée au milieu de laquelle, entre des fleurs, des flots et des ornements variés, on remarque une large bande sur laquelle est dessinée une branche d'olivier avec ses fruits. Des coqs sont placés au sommet des colonnes, comme sur le plus grand nombre des vases de cette espèce; mais ces coqs ont une tournure toute particulière. A gauche est tracée l'inscription: TON ΑΘΗΝΗΘΕΝ ΑΘΛΩΝ.

Le bouclier de la déesse porte un épisème extrêmement curieux et très-remarquable, c'est le groupe des tyrannicides Harmodius et Aristogiton, tel qu'il paraît sur les monnaies d'Athènes (3). Un jeune savant allemand, M. O. Benndorf, vient de publier dans les Annales de l'Institut archéologique (4) un mémoire plein d'intérêt sur les monuments qui représentent Harmodius et Aristo

(1) Orat. XXXIV, 6, p. 908, ed. Reiske.

(2) Orat. XVII, 14.

(3) BEULÉ, Monnaies d'Athènes, p. 335. (4) Tom. XXXIX, 1867, p. 304 et suiv.

giton. Indépendamment des tétradrachmes d'Athènes qui ont pour type secondaire, dans le champ à côté de la chouette, le groupe des tyrannicides, on connaît un bas-relief et les statues de la collection Farnèse, au Musée de Naples et celles qu'on voit dans les jardins Boboli à Florence. Le revers de l'amphore dont je viens de donner la description montre deux athlètes et un agonothète qui tient une palme. Ce vase semble, quant à la date, devoir être placé entre l'amphore de Polyzèle et celle du fabricant Kitros. Car l'inscription, quoique offrant déjà les voyelles longues, n'est pas encore disposée en colonne verticale. Ce qui vient à l'appui de cette opinion, c'est l'inscription TON AOENEOEN AOAON, avec les voyelles brèves, qui est tracée sur une cinquième amphore auprès de Pallas, également vêtue d'une tunique à riches broderies; les colonnes sont surmontées de coqs. Trouver une amphore avec l'inscription où paraissent les voyelles longues et une autre amphore avec l'inscription archaïque qui conserve les voyelles brèves, avec une image de Pallas parfaitement identique, me semble une circonstance qui permet de croire que la Pallas, vêtue d'un riche costume brodé, appartient à une époque intermédiaire entre les vases qui ont conservé la sévérité des anciens temps et ceux de la dernière période qui répond au temps d'Alexandre.

M. Newton m'a envoyé la description de quelques autres vases découverts dans les nécropoles de la Cyrénaïque, mais ces vases ne fournissent aucun détail nouveau. Je me contenterai donc, pour terminer de mentionner ici une amphore de petite dimension sur laquelle est représentée Pallas armée de l'égide, debout entre les deux colonnes ordinaires, surmontées de béliers, particularité qui ne s'était pas encore rencontrée jusqu'à ce jour. Au revers sont représentés deux lutteurs. >>

M. le SECRÉTAIRE PERPETUEL présente les ouvrages suivants déposés sur le bureau:

4° Au nom de M. LITTRÉ, la 18 livraison de son Dictionnaire de la langue française (MIS-NOI).

2o Notice sur M. Prosper Dupré, par M. DE WITTE (Paris, 1867, in-8°.)

3o Bulles byzantines de la collection de M. le baron de Köhne et de

diverses autres provenances: Lettre à M. DE LONGPERIER par M. Miller (Extrait de la Revue numismatique, 1868).

4o Bullettino di archeologia cristiana: Anno v, no 6 (Roma, nov. e dic. 1867). « Ce numéro débute par un article d'un grand intérêt sur un vase de plomb en forme de seau, trouvé dans la régence de Tunis et dont l'origine évidemment chrétienne s'annonce par les figures symboliques dont il est orné, non sans mélange toutefois d'emprunts faits à la mythologie païenne. Autour, court l'inscription en beaux caractères grecs de l'époque impériale : ANTAHCATE YAQP MET EYOPOCYNHC. M. DE Rossi donne de ce monument curieux une description détaillée; il en explique l'usage et les symboles et en détermine l'époque. Une planche lithographique y est jointe, représentant le monument à la moitié de l'original d'après une photographie communiquée à M. DE ROSSI par le comte de Richemond, zélateur de ces études. >>

[ocr errors]

5o Deux opuscules de M. Guerrier de Dumast, correspondant à Nancy: I. Sur l'enseignement supérieur tel qu'il est organisé en France et sur le genre d'extension à y donner (Paris, 1865, br. in-8°); II. Sur les besoins intellectuels de la France d'à-présent (Nancy, 1868, br. in-8°), accompagnés d'une lettre de l'auteur dont il est donné lecture.

-

6o Le Maha-Bharata, trad. par M. H. Fauche (8 volume, gr. in-8°, 1868), offert par l'entremise de M. GARCIN DE TASSY.

7° La juridiction consulaire de Lorraine-et-Barrois et la confrérie des marchands de Nancy, par M. H. Lepage (Extr. des Mémoires de la Société d'archéologie lorraine), br. in-8° offerte par l'entremise de M. DELISLE.

:

8o Trois opuscules (in-8°) de M. l'abbé Chevalier, intitulés I. Mémoires et documents publiés par la SOCIÉTÉ DE LA SUISSE ROMANDE (18381867); - II. Notice sur le nécrologe de Saint-Robert de Cornillon au diocèse de Grenoble; III. Notice sur un cartulaire inédit de la ville de Gre

noble.

9o Articles Assistance et Associations et article: Aveugles, par M. Brochin (Extr. du Dictionn. encycl. des sciences médicales du Dr Dechambre), 2 br. in-8° 1866.

10° Discours sur les PSEUDO-PHILOSOPHIE, etc., par M. F. Alliot (1868, in-12).

14° L'hypocauste de Champlieu près de Pierrefont, par M. Peigné Delacourt (Beauvais, 1867, br. in-8°).

42° Evangéliaire du Xe siècle avec plaques d'ivoire sculptées, abbaye royale de Morienval, pl. in-fol., édité par le même.

« ZurückWeiter »