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jardins propose de la lire ainsi : Deo Mηdúčet mensam C. Minutius Laetus vet[e]ranus leg(ionis) septimae, C(laudiae) P(iae) F(idelis), pro se et suis v(otum) s(olvit) l(ibens) m(erito), imp(eratore) Vespasiano septimum co(n)s(ule). Αντιόχεος, τῆς πρὸς Δάφνην, τόδε δῶρον.

« Il est probable qu'il y a un E lié avec le T dans le mot VETRAN(VS); à part cela, la lecture de cette inscription est certainę. Le VII consulat de Vespasien est de 76. A cette époque, la legio VII Claudia Pia Fidelis était en Dalmatie. Ce vétéran C. Minutius Laetus est d'Antioche près de Daphné, en Syrie. C'est ce qui peut donner à penser que cette divinité inconnue, à laquelle il offre une table de granit pour acquitter son vou, pourrait bien être une variété de Mithra, ou Mithra lui-même, qu'une inscription désigne sous le nom de MEDRV (Orelli, 1910). Il pourrait se faire que le D, seule lettre latine du mot MHAYZEI, représentât un ▲ lié avec un P grec; l'introduction d'une lettre latine dans un mot entièrement écrit d'ailleurs en caractères grecs n'est pas sans exemple, mais il est permis d'en chercher une autre explication que le caprice du lapicide. >>

M. WADDINGTON fait observer que le mot VETRAN a probablement été bien copié par M. Lejean: la syncope de l'E dans ce mot se rencontre fréquemment en Asie. Le même membre doute que le dieu mentionné dans cette inscription doive être identifié avec Mithra. Il s'agit probablement d'une divinité topique de la Syrie, comme les inscriptions de ce pays en ont déjà révélé de si nombreux exemples. Ce fait donne d'ailleurs un intérêt de plus à l'inscription de M. Lejean.

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M. GUIGNIAUT ajoute que, si le D du mot MHDYZEI ne représente que la lettre A, il n'y a aucune analogie possible à établir entre le nom nouveau révélé par l'inscription de M. Lejean et le MEDRV de l'inscription d'Orelli.

M. Ern. Desjardins ne voit d'analogie possible qu'en supposant la lecture Mopúčet; quant au Medru, comme il figure sur un monument surmonté de l'image de Mithra, il n'y a aucun doute possible c'est le nom de Mithra lui-même adouci.

MM. EGGER et MILLER font remarquer que ANTIOXEOC est

ANNÉE 1868.

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une forme de génitif et qu'ici le génitif dépend du mot pov.

Séance du vendredi 8.

PRÉSIDENCE DE M. REGNIER, VICE-PRÉSIDENT.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et la rédaction en est adoptée.

Il est donné lecture de la correspondance officielle.

Par un message, en date du 1er mai, M. le Ministre de l'Instruction publique accuse réception du tome XXIII, 4re partie, des Mémoires de l'Académie et y joint l'expression de ses remerciments.

Par un message du 4, M. le Ministre envoie les copies de cinq chartes latines qui lui sont adressées par M. l'archiviste du Loiret-Cher, et qui peuvent trouver place dans la collection des chartes et diplômes antérieurs à 1180. Ces chartes sont remises, séance tenante, à M. DELISLE, chargé de cette publication.

Par un troisième message du 6 courant, M. le Ministre adresse ampliation d'un décret rendu sur sa proposition, le 2 mai 1868, et par lequel l'Académie est autorisée à accepter la donation à elle faite par M. Brunet, d'une inscription de 1,000 fr. de rente, 3 pour 100 sur l'Etat français, affectée à un prix de 3,000 fr. à décerner tous les trois ans par elle à l'auteur du meilleur ouvrage de bibliographie savante, sur un sujet qu'elle aura choisi. Lecture est donnée du décret dont la teneur suit :

NAPOLÉON, par la grâce de Dieu et la volonté nationale, Empereur des Français,

À tous présents et à venir, salut:

Sur le rapport de notre Ministre secrétaire d'Etat au département de 1Instruction publique ;

Vu l'extrait authentique du testament olographe fait le 5 novembre 1863 par le sieur Brunet, décédé à Paris le 14 novembre 1867;

Vu la délibération prise le 10 janvier 4868 par l'Académie des Inscrip

tions et Belles-lettres pour l'acceptation de ce legs;

Vu l'acte notarié constatant le consentement du légataire universel à la délivrance dudit legs;

La section de l'Intérieur, de l'Instruction publique et des Cultes de notre Conseil d'Etat entendue,

Avons décrété et décrétons ce qui suit :

ART. 1er.

Le Secrétaire perpétuel de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres de l'Institut impérial de France est autorisé à accepter, au nom de cette Académie, aux clauses et conditions imposées, le legs à elle fait par le sieur Brunet (Jacques-Charles), suivant son testament olographe du 5 novembre 1863 et consistant en une inscription de mille francs de rente 3 0/0 sur l'Etat français, affectée à la fondation d'un prix de 3,000 fr. à décerner tous les trois ans, par ladite Académie, à l'auteur du meilleur ouvrage de bibliographie savante, sur un sujet choisi par elle.

ART. 2.

Notre Ministre secrétaire d'Etat au département de l'Instruction publique est chargé de l'exécution du présent décret.

Fait au Palais des Tuileries, le 2 mai 1868.

Par l'Empereur:

Le Ministre secrétaire d'Etat au Département de l'Instruction publique, Signé: V. DURUY.

Signé: NAPOLÉON.

Pour ampliation:

Le Conseiller d'Etat, Secrétaire général
Charles ROBERT.

La correspondance officielle étant terminée, et, avant de passer à l'ordre du jour, l'Académie étant réunie en grand nombre, M. REGNIER, vice-président, remplissant les fonctions de président en l'absence de M. RENIER, retenu loin de l'Académie par un motif grave, prend la parole et s'exprime en ces termes:

« J'ai à faire à l'Académie une communication, dont le sujet sera, je le sais, accueilli par elle avec un sympathique intérêt. Il y a eu cinquante ans au mois d'août dernier que notre Secrétaire perpétuel honoraire, notre vénéré doyen, M. NAUDET, a été nommé membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-lettres. Quelques-uns de nos confrères ont eu la pensée, adoptée avec empressement par tous les membres de la Compagnie, de consacrer par un durable souvenir cet anniversaire, ces cinquante ans si bien,

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si dignement remplis. Ils ont proposé et nous avons unanimement résolu de faire frapper une médaille qui sera le témoignage de cette longue et vaillante confraternité qui nous honore tous, nous et ceux qui y ont eu part avant nous. Un exemplaire déposé dans nos archives y demeurera la marque de notre profonde estime pour la science, le talent, les travaux de notre éminent confrère, qui, tour à tour ou à la fois, professeur accompli, traducteur habile, historien savant, judicieux, intelligent dans tout le sens qu'a prêté naguère à ce mot un maître illustre (1), nous a donné dans ses livres, dans ses mémoires, dans ses notices, et nous donne encore de parfaits modèles de saine et solide érudition, de sage et sagace critique et en même temps, dans des sujets et des genres très-divers, des qualités les plus fermes et les plus délicates de l'écrivain.

» Je prie M. NAUDET, au nom de tous ses confrères, de recevoir, d'aussi bon cœur que nous le lui offrons, ce gage, monumentum et pignus, de nos sentiments pour lui. Il me permettra d'y joindre l'expression du vœu sincère et de l'espoir, bien légitime pour qui le voit et l'entend, de conserver longtemps encore parmi nous la présente et toujours active autorité de ses exemples et de son expérience.

>> Notre honorable Président regrettera certainement de s'être trouvé retenu loin de Paris et de n'avoir pu être, en cette occasion, l'organe de ses confrères. Je m'associe à ce regret et prie seulement l'Académie d'être bien convaincue que, si un autre eût pu interpréter mieux que moi les sentiments de la Compagnie, personne ne l'aurait fait plus sincèrement et plus cordialement. »

Après ce discours, accueilli par un assentiment général, M. le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL remet à M. NAUDET l'écrin renfermant deux exemplaires, l'un en argent, l'autre en bronze, de la médaille qui lui est offerte par l'unanimité de ses confrères, et qui porte, au revers de sa fidèle image, l'inscription latine ainsi conçue:

IOSEPHO NAVDET OB ANNOS QVINQVAGINTA A COOPTATIONE EIVS IN

(4) M. TRIERS, dans la Préface de l'histoire du Consulat et de l'Empire

ACADEMIA INSCRIPTIONVM

HVMANIORVMQVE LITTERARVM GNAVITER

EXACTOS SODALI OPTIMO SODALES D. D. MDCCCLXVII.

Le vénérable doyen de l'Académie prononce à son tour les paroles suivantes plus d'une fois interrompues par son émotion.

<< On dit que les grandes douleurs rendent muet. Je comprends aujourd'hui que les grandes joies produisent le même effet. Il n'y a que le sentiment qui vous a dicté cette bonne et bienveillante pensée, qui puisse vous faire deviner tout ce que je voudrais et ne puis assez bien vous dire. J'ai peur qu'un peu d'orgueil ne se mêle à mon bonheur, mais il sera tempéré par la crainte de rester trop au-dessous de l'honneur que vous me faites. Ma reconnaissance tâchera de l'égaler.

>> Les paroles de M. le Président mettent pour moi le comble à cet honneur. »

Tous les membres quittent leurs places et félicitent à l'env leur cher et vénéré confrère.

La séance étant reprise, M. DE SAULCY a la parole pour une proposition.

Le Président de la Commission de six membres, formée il y a quelques mois, et chargée par l'Académie de la rédaction du nouveau recueil qu'elle a fondé sous le titre de Corpus inscriptionum semiticarum, annonce que cette commission s'est installée aujourd'hui même dans le local qui lui a été affecté et dont les dispositions répondent à ses besoins. Son secrétaire, M. RENAN, lui a rendu compte de ce qu'elle a fait pour préparer la réalisation de l'œuvre qui lui est confiée; mais elle a été frappée plus que jamais de l'importance de cette œuvre, de la nécessité de s'entourer de toutes les lumières, à commencer par celles qu'elle peut trouver dans l'Académie. C'est pour cela, et, en outre, pour la parfaite régularité de ses délibérations, qui doivent être prises à la majorité, son président déclinant d'ailleurs la voix prépondérante, que la Commission prie l'Académie de vouloir bien porter à 7 le nombre de ses membres.

La proposition étant accueillie et l'Académie se trouvant suffi

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