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samment éclairée par les renseignements qui lui sont donnés, il est passé au scrutin. Sur 27 votants, M. de VoGUÉ obtient l'unanimité, et est déclaré, en conséquence, membre de la Commission des inscriptions sémitiques.

M. NAUDET et M. MAURY cédant leur tour de parole, M. DEHÈQUE lit, en communication, la note suivante :

<< Dans une très-remarquable thèse sur la topographie des dèmes de l'Attique, soutenue pour le doctorat en 1853, M. Hanriot, ancien élève de l'Ecole normale, ancien membre de l'Ecole française d'Athènes, a dressé un catalogue de 162 dèmes de l'Attique actuellement connus, avec la désignation de leur emplacement certain ou probable.

» A ces 162 dèmes, je crois qu'on peut en ajouter un nouveau et en indiquer la situation d'une manière assez approximative : c'est l'objet de cette communication.

» Sur la Voie sacrée qui conduisait d'Athènes à Eleusis, que les initiés suivaient de la porte Dipyle jusqu'au temple des Grandes Déesses, que suivent encore aujourd'hui les archéologues aussi pieusement que les initiés d'autrefois, on trouve à droite et à gauche des restes de tombeaux. C'était l'usage des Grecs et des Romains de se faire enterrer le long des routes, usage symbolique qui rappelle que la vie est un voyage; mais la Voie sacrée éleusinienne qui aboutissait au sanctuaire des initiations avait de plus un sens mystique qui devait y faire rechercher plus particulièrement les sépultures.

>> Outre les tombes déjà connues et dont quelques inscriptions se lisent dans le Corpus inscriptionum græcarum de Boeckh parmi les Inscriptiones attice n° 841 et suiv., on en a récemment encore trouvé plusieurs dont les inscriptions funéraires me semblent avoir été également mal interprétées en ce qui regarde l'attribution du lieu d'origine, l'ethnique des morts que renfermaient ces tombes.

>> Ces morts sont pour la plupart des Héracléotes, 'Hρaxλεwται (1).

(4) Voir la très-instructive Monographie de la Voie sacrée éleusinienne,

» L'illustre épigraphiste Boeckh, étonné de trouver en Attique tant de morts qualifiés d'Héracléotes, avec le sens critique qui dirigeait ses études a soupçonné l'existence d'un dème d'Héraclée, sans l'affirmer cependant : « Heraclea fortasse demus..... est.... Attamen Heracleotæ qui memorantur, possunt etiam peregrini esse, quum multæ hoc nomine urbes fuerint, ex quibus haud exiguus inquilinorum numerus Athenis (sic) confluere potuerit (t. I, p. 522, du Corpus).

>> Il est vrai qu'il y avait beaucoup de villes d'Héraclée. Larcher, dans les notes qui donnent tant de prix à sa traduction d'Hérodote, en signale quarante-deux. Etienne de Byzance ou son abréviateur n'en nomme que vingt-trois, mais il donne l'ethnique de Hpaxλεwτns, comme s'appliquant aux habitants de toutes ces villes consacrées à Hercule.

>> En passant, nous remarquerons que, si beaucoup de cités se sont placées sous le patronage du dieu de la force, on en trouve à peine deux ou trois qui se soient mises sous l'invocation de la justice et du droit Aixaa en Thrace, Axαάpxɛ en Italie (Puteoli, Pouzzoles).

:

» Tous ces Héracléotes qui sont venus se faire enterrer sur la Voie sacrée, il faut les rendre à leur vraie patrie, et leur patrie c'est l'Attique.

>> Le doute de Boeckh ne serait-il pas devenu depuis longtemps l'évidence, si l'on s'était souvenu en temps utile du passage de Diodore de Sicile, XI, 18: « C'est dans cet ordre que les Grecs se mirent en mouvement pour venir occuper le canal situé entre le détroit de Salamine et le temple d'Hercule, tov лópov μετažu Zaλαμῖνος καὶ Ἡρακλείου κατείχον, » si l'on s'était souvenu également du passage de la vie de Thémistocle, c. 13, où Plutarque s'autorise du témoignage de l'historien Phanodème : « Le lendemain au point du jour, Xerxès se place sur une hauteur, d'où il surveille sa flotte et les dispositions de la bataille? C'était, suivant Phanodème, au-dessus d'Héracléum, près de l'endroit le plus resserré

4864, p. 39, et les Recherches archéologiques à Eleusis, 1862, p. 341, de M. François Lenormant.

du canal qui sépare l'île de Salamine de l'Attique, úñέp τò Hpάκλειον, ᾗ βραχεῖ πόρῳ διείργεται τῆς Αττικῆς ἡ νῆσος. »

» Un nouveau témoignage sur Héracléum nous est fourni par la publication récente d'un texte qui était resté inédit; il se trouve dans le fragment de l'histoire grecque d'Aristodème, publié à la suite de la Poliorcétique chez les Grecs, monument que nous devons à Minoïde Mynas, à l'égard duquel on manque souvent de reconnaissance, et à M. Wescher, ancien membre de l'Ecole française d'Athènes et déjà l'un de nos meilleurs hellénistes.

» Dans le récit de l'historien ou mieux de l'abréviateur, on voit Xerxès se disposant à jeter un pont pour unir le continent à l'île de Salamine et y faire passer des troupes et s'en emparer. A cet effet, il vient à Héracléum, xxì xev xατà Tò Hρáxλεtov. C'était là, nous a dit Diodore, que le canal était le plus étroit.

» Cet Héracléum paraît ici pour la troisième fois. Aristodème confirme les témoignages de Diodore et de Plutarque; la localité est d'ailleurs bien déterminée: c'est l'endroit où la mer est le, plus resserrée entre Salamine et le continent. Or, qu'on jette les yeux sur une carte de l'Attique, la Voie sacrée d'Eleusis, à cet endroit, n'est éloignée du littoral que de deux lieues au plus; elle touche presque le territoire d'Héracléum. Là était un temple consacré à Hercule, 'Hoaxλstov (1); et de ce temple le bourg ou dème aura été appelé 'Hpáxλetov. C'est de ce bourg ou dème que devaient être les Héracléotes enterrés sur la Voie sacrée éleusinienne et dans l'Attique; il n'est pas nécessaire de les faire venir d'Héraclée d'lonie, comme le dit un des derniers et des plus savants éditeurs des inscriptions d'Eleusis. Il est bien plus probable que c'étaient des habitants mêmes du pays, et c'est ainsi que l'abréviateur Aristodème, en nous rappelant les textes de ses prédécesseurs, a éveillé notre attention et fourni un argument de plus; c'est ainsi que ces textes et les tombeaux avec leurs inscriptions s'expliquent et se commentent mutuellement dans le sens que nous proposons.

>> Par tous ces témoignages, l'existence d'un nouveau dème de

(1) Voy. les 'Hpwdiavoo Eлiμεpioμol, ed. Boissonade, p. 236.

l'Attique me semble suffisamment constaté. C'est très-probablement un fait nouveau, un petit fait, acquis à la géographie et à l'histoire. >>

Sont présentés à l'Académie les ouvrages suivants:

4° Au nom de M. D'Arbois de Jubainville, correspondant, Note sur une chanson bretonne intitulée « Le retour d'AngLETERRE, » et qu'on croit supposée (Extr. de la Revue archéologique, 1868, in-8°).

2o Au nom de M. G. Perrot et de ses collaborateurs, les 20 et 24 livraisons de l'Exploration archéologique de la Galatie et de la Bithynie, etc. (feuilles 59, 60 et 61 du texte, planches 76-80, itinéraires, A, F, G).

3o Au nom de M. Wescher, les trois opuscules ci-après: I. Inscription archaïque gravée sur un rocher près de Delphes (Rome, 1866, in-8°); -II. Eclaircissement sur une inscription grecque d'Alexandrie appartenant au règne de Cléopâtre (Extr. du Bulletin de corresp. archéologique de Rome); III. Note relative à un prêtre d'Alexandre et des Ptolémées, avec deux restitutions tirées des mss. d'Elien et des inscriptions de Delphes (Extr. de la Revue archéologique, 1868).

4o Au nom de M. Lenormant, le 2e volume de son Manuel d'histoire ancienne de l'Orient jusqu'aux guerres médiques (Paris, 1868, in-12). 5° Bibliothèque de l'Ecole des Chartes 29 année, 6e série, t. IV, 4re livr.

6o Revue archéologique: mai 1868.

70 Pour le concours des antiquités de la France en 1869: Etienn Turquet et les Origines de la fabrique lyonnaise, par Vital de Valous (Lyon, 1868, in-8o, 2 ex.). Renvoi à la future Commission.

8o M. DE WAILLY fait hommage, au nom de l'auteur, M. Bertrandy,' inspecteur général des archives, de sa 2o Lettre sur les campagnes du comte de Derby en Guyenne, Saintonge et Poitou, adressée à M. Lacabane (Bordeaux, 1868, in-8°).

M. Lenormant continue la lecture, en communication, de son mémoire « Sur un document mathématique chaldéen et à cette occasion sur le système métrique de Babylone ».

M. EGGER commence la lecture, en communication, d'un mémoire de M. Zündel, professeur à Zürich, intitulé: Un meurtrier de César en Suisse.

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Le procès-verbal de la séance précédente est lu et la rédaction en est adoptée.

L'ordre du jour appelle la suite de la seconde lecture du mémoire de M. NAUDET.

Cette lecture donne lieu à un échange d'observations entre MM. LEBLANT, NAUDET, ALEXANDRE, RENAN et EGGER.

Séance du vendredi 22.

PRÉSIDENCE DE M. RENIER.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et la rédaction en est adoptée.

Il est donné lecture de la correspondance officielle.

Par un message en date du 12 mai, M. le Ministre de l'instruction publique adresse un mémoire de M. Julien Girard, sur les résultats de la mission qui lui a été confiée dans l'AntiLiban, et prie l'Académie de lui faire connaître si elle juge ce travail digne d'être inséré dans les Archives des missions scientifiques.

L'Académie, s'en remettant à la désignation du bureau, nomme une commission de quatre membres qui sera chargée de faire un rapport à ce sujet. Ces quatre membres sont MM. DE SAULCY, RENAN, WADDINGTON et DE VOGUE.

Sont présentés à l'Académie les ouvrages suivants :

1° De la part de l'Imprimerie impériale, le tome VI (grand in-fol.) du Livre des rois de Firdousi, texte persan et traduction française par M. MOHL, faisant partie de la collection orientale publiée par ordre du gouvernement. Ce volume embrasse l'histoire de la Perse pendant la plus grande partie du Ve et jusqu'à la fin du VIe siècle de notre ère. M. MOHL, dans sa préface, signale comme un morceau extrêmement curieux, après le détrô

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