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M. le Préfet qui les accompagne, à la Commission des inscriptions et médailles.

M. Francisque Michel, correspondant de l'Académie, écrit, en date de Cambridge, King's College, 2 juillet, pour témoigner à l'Académie sa gratitude de la nouvelle distinction dont elle l'a jugé digne en décernant au premier volume de son Histoire du commerce de Bordeaux le second des prix fondés par le baron Gobert.

M. DE WAILLY termine la première lecture de son Mémoire sur la langue de Joinville.

Sont présentés à l'Académie les ouvrages suivants :

1° Etudes critiques et exégétiques sur les Perses d'Eschyle, par Ch. Prince, docteur et professeur (Neuchâtel, 1868, 1 vol. in-8°), hommage de l'auteur à l'Académie transmis par M. EGGer.

2o M. H. Cavaniol offre, par une lettre datée de Chaumont (HauteMarne), 29 juin, pour la Bibliothèque de l'Institut, l'ouvrage, plus romanesque que scientifique, intitulé: NIDINTABEL. La Perse ancienne (Paris, 1868, in-8°), avec cette épigraphe : « Celui-ci est «.... Nidintabel qui a fait un mensonge; il disait ceci : Je suis Nabukhadanachara, fils de Nabonis, et je suis le roi de Babylone.... ..... » Inscr. de Bi-Sutoun.

3o Dictionnaire étymologique des noms propres d'hommes, etc., par M. Hecquet-Boucrand (Paris, 1868, 4 vol. in-8°), avec une lettre d'envoi.

4o Deux opuscules, en double exemplaire, accompagnés d'une lettre, par M. Alexandre Hahn, greffier de la justice de paix de Luzarches : I. Notice archéologique et historique sur le canton de Luzarches, avec une carte (Extrait de l'Annuaire de Seine-et-Oise, in-12). - II. Monuments celtiques des environs de Luzarches (Extrait des Bulletins de la Société parisienne d'archéologie et d'histoire, de 1865), in-8°.

5o M. L. Blancard, archiviste des Bouches-du-Rhône, adresse, par une lettre du 1er juillet, les sept premières feuilles imprimées de son Essai sur les monnaies frappées en Sicile par Charles Ier, comte de Provence, envoyé en manuscrit pour le concours de numismatique de 1868. Il y joint un Essai, de 1867, sur les monnaies siciliennes de Charles fer.

6o Bulletins de la Société des antiquaires de l'Ouest: 4er trimestre de 1868.

770 Bibliothèque de l'Ecole des Chartes: 6e série, t. IV, 2e livraison. 8° Catalogue méthodique de la Bibliothèque de la ville de Boulogne-sur

Mer Livres imprimés (Boulogne-sur-Mer), 1865, 2 vol. in-8°, plus un premier supplément en deux volumes également.

9o Revue historique de droit français et étranger: mars et avril 1868. 10o Le cabinet historique : avril et mai 1868.

44° Bulletin annuel de la Société protectrice des animaux, fondée à Alger sous le patronage de S. Exc. le maréchal de France duc de Magenta: 3o livraison (Compte-rendu des travaux pendant l'année 1867), br. in-8°.

M. Robert, correspondant de l'Académie, lit en communication une Notice sur Rosmerta et Mercure, appuyée sur trois monuments de l'est de la Gaule.

Cette lecture donne lieu à diverses observations.

M. RENIER pense que Rosmerta était identifiée par les Gaulois avec Maia, mère de Mercure, et que c'est là ce qui explique l'association de cette déesse avec Mercure sur les monuments dont il s'agit.

Suivant M. MAURY, il est très-difficile de reconnaître à quelle divinité romaine répondait une divinité gauloise. Ainsi l'on a cru pouvoir identifier avec Mercure plusieurs dieux gaulois ou germains, et il en a été de même pour les déesses. Rosmerta pourrait bien n'être qu'une déesse mère, comme il y en avait beaucoup dans la théogonie des habitants de l'est de la Gaule.

M. Heuzey termine la lecture du mémoire suivant:

Le sanctuaire de Bacchus Tasibastenus dans le canton de Zikhna
(en Thrace).

« La question de la nationalité des anciennes populations de la Thrace, de leur langue, de leurs usages, de leurs croyances religieuses et de leur histoire, mérite entre toutes d'occuper gravement le voyageur qui pénètre dans cette région encore peu connue. La curiosité est naturellement éveillée par l'importance ethnographique d'une race humaine qu'Hérodote considérait comme la plus nombreuse du monde antique après les Indiens. Il ne peut oublier non plus l'influence que cette race, de l'aveu même des anciens, paraît avoir exercée, aux temps anté-historiques, sur le premier développement d'une musique rudimentaire et de certaines formes de l'enthousiasme poétique et religieux, au sein des tribus grecques. D'un autre côté, ce que l'on sait de l'incorrigible barbarie et de la perpétuelle enfance où se sont obstinées les peuplades de la Thrace, jusqu'au moment où elles ont été absorbées dans la vaste unité romaine, lui laisse peu d'espérance de retrouver sur les monuments quelques vestiges d'une nation qui en a si peu laissé dans l'histoire. Le sang même des anciens Thraces paraît s'être perdu dans l'épais amalgame de tribus, d'idiomes et de croyances diverses, qui a formé au moyen-âge les races

bulgare et valaque. Aussi, malgré les progrès de l'érudition moderne, les questions qui se rapportent à ce peuple sont-elles restées fort obscures, et quelques mots de son vocabulaire, dispersés dans les auteurs, ont seuls permis de supposer qu'il appartenait à la grande famille indo-européenne.

Ces réflexions me venaient à l'esprit lorsque, parcourant les villages de la vaste plaine de Philippes, je retrouvais uniquement sur mon passage l'empreinte des civilisations romaine et macédonienne, sans découvrir aucun vestige des premiers maîtres du pays, des véritables indigènes. Cependant, en m'avançant dans l'intérieur des terres, vers la limite montagneuse où les paysans bulgares remplacent les grands propriétaires turcs et les Grecs, vignerons ou marchands, du littoral, je fus heureusement surpris de commencer à rencontrer, contre mon attente, quelques monunuments qui, sous l'enveloppe grecque ou latine, appartenaient réellement à l'antique population thrace et permettaient de remonter jusqu'à elle. Ces monuments sont de simples inscriptions funéraires, trop peu nombreuses encore pour qu'il soit possible d'en tirer grand parti; mais je suis persuadé, d'après des indications recueillies sur les lieux, que l'explorateur qui pénétrerait plus avant dans la région de la Roumélie habitée par les Bulgares, ferait une ample moisson de ces inscriptions thraco-grecques et thraco-romaines, dont j'ai découvert, je crois, les premiers échantillons: c'est une des chances heureuses que je souhaite à notre jeune collègue de l'Ecole d'Athènes, M. Dumont, qui est justement parti pour visiter ces

contrées.

J'ai déjà publié, pour prendre date, quelques-uns de ces textes épigraphiques, mais sans les faire suivre d'aucun commentaire. En les réunissant ici et en les accompagnant de quelques réflexions d'ensemble, je désirerais surtout attirer sur ces curieux monuments l'attention de l'Académie et les signaler aux savants que la connaissance des langues de l'Orient et l'étude approfondie de la philologie comparée rend capables de jeter quelque lumière sur un point aussi obscur de l'archéologie antique.

Comme je me renseignais auprès des primats grecs de Drama sur les antiquités de la contrée environnante, ils me citèrent pour une merveille des marbres d'une dimension extraordinaire, couverts, disaient-ils, de lettres franques, qui se trouvaient au village de Reussilova, dans le pays de Zikhna. Je compris qu'il s'agissait de quelque grande inscription latine et je résolus sur-le-champ de faire une reconnaissance dans cette direction.

Le Khasa de Zikhna est un district montagneux situé à une petite demijournée de Drama, dans la direction du nord-ouest, entre cette ville et celle de Sérès. Le point vers lequel je me dirigeais plus particulièrement est un enfoncement entre de hautes montagnes, qui forme à la fois la partie la plus septentrionale de ce canton de Zikhna et le coin le plus retiré de la grande plaine de Philippes. Le fond de cette espèce de golfe est barricadé par les pentes roides et les crêtes neigeuses du Boz-dagh; au nord se dresse le mont Ouchti-Thodoro, dont le pic, également couvert de neige, se rattache au rideau de hauteurs qui s'étend jusque derrière Drama; au sud, règnent des montagnes plus basses, mais encore abruptes, sous les noms divers de Tchatalka, de Beslep et de Sukhdem. Dans les deux angles, formés par la rencontre du Boz-dagh et des chaînes latérales, s'ouvrent deux cols profondément échancrés, celui du nord, commandé par le village de Kalopodi, donne passage à une route qui conduit à Névrokop, ville de Valaques, située dans une vallée fermée, au milieu des montagnes; celui du sud, gardé par le village de Keurlikova, laisse passer la route haute qui va de Drama à Sérès, l'antique Siris des Péoniens. La

bourgade de Reussilova, où je me rendais, est située plus en avant, sur les dernières pentes de la chaîne méridionale.

Le creux de la vallée n'est sillonné que par de minces torrents, mais son ouverture du côté de l'orient est fermée transversalement par le cours d'une rivière assez forte. Elle surgit tout à coup du mont Ouchti-Thodoro, au milieu d'un chaos de roches bizarres, et d'une ceinture d'arbres magnifiques; on assure que ses eaux, traversant la montagne, viennent par un émissaire souterrain de la haute vallée de Névrokop. Cette source merveilleuse est celle que Cousinéry décrit longuement dans son voyage et qu'il nomme la source de l'Angitès. Les habitants l'appellent Maharas et appellent Maharitza la rivière qui en découle. Quant au nom antique que Cousinéry applique à ces eaux, j'ai fait observer ailleurs que l'Angitės d'Hérodote ressemblait trop au Gangitės d'Appien, qui traversait le champ de bataille de Philippes, pour en être distingué.

A peine arrivé sur la place publique de Reussilova, je reconnus aussitôt les monuments dont on m'avait parlé à Drama. Au premier coup d'œil on croirait voir deux grands sarcophages, que les habitants ont disposés comme des réservoirs pour contenir les eaux de la fontaine du village. Un examen plus attentif me convainquit que l'un de ces bassins monolithes avait seul un fond, avec une pente ménagée du côté de la tête, comme pour servir d'oreiller; l'autre était ouvert des deux côtés. Ces deux pièces étaient faites pour s'ajuster l'une sur l'autre, et formaient par leur superposition une énorme caisse de marbre blanc, de 1,38 de large sur 2m,83 de long. L'une des faces porte une inscription en grands caractères; mais cette épitaphe ayant été gravée après l'ajustement des deux moitiés du sarcophage, la troisième ligne, qui se trouvait sur le joint, a beaucoup souffert de leur désunion, et se trouve coupée en deux dans toute sa longueur. Voici ce texte épigraphique, tel qu'il se présente, si l'on suppose les deux pièces remises à leur place.

BITHVS-TAVZIGIS-FILQVIET

MACER. N.LX-TAVZIES BIHI⚫QUI•ET·RV FVS LL XIV BITLUSTAVZICISIW[[[{\\|| 6 € ZIPACENTVS TAVZIGIS BITHICEN THVS

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くく

CERZVLAE SABIN VS DIOSCVT IS HEREDES.F.C. IDEM BITIVS DONAVITHASIS IIB PAT-TASIBAST-XCC. ET RVFVS-XC.EXQVOR-REDIT-ANNY. ROSAL AD MONIMEN EOR VESCEN VR.

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Bithus Tauzigis filius) qui et Macer, an(norum) (sexaginta). Tauzies Bithi, qui et Rufus, an(norum) (quatuordecim), Bithus Tauzigis...... h(ic) siti sunt).-Zipacenthus Tauzigis, Bithicenthus Cerzulæ, Sabinus Dioscuthis, heredes, faciendum) curaverunt). Idem Bithus donavit thiasis Lib(eri) Pat(ris) Tasibast(eni) (denarios) (ducentos) et Rufus (denarios) (centum), ex quo(rum) redit(u) annu(o), Rosalibus), ad moniment(um) eor(um) vescentur.

<< Bithus, fils de Tausix, surnommé Macer, âgé de soixante ans, Tausix, fils de Bithus, surnommé Rufus, âgé de dix-neuf ans, Bithus, fils de Tausix....., sont ici ensevelis: Zipacenthus, fils de Tausix; Bithicenthus, fils de Cerzula; Sabinus, fils de Dioscuthès, leurs héritiers, leur ont fait faire ce monument. Le même Bithus a donné aux thiases de Liber Pater Tasibastenus deux cents deniers et Rufus cent deniers, sur le revenu annuel desquels ces thiases feront un repas auprès du tombeau, au jour des Rosalia. »>

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Au dessous de Reussilova, se trouvent les ruines d'une vieille église, au milieu desquelles je rencontrai une seconde inscription, qui offre trop de rapport avec la précédente pour être expliquée séparément. Elle est gravée sur un tombeau, présentant la forme d'un autel à quatre faces. Entre la dédicace aux Dieux Mânes, inscrite sur la bande saillante qui couronne le monument, et les autres lignes, on a sculpté en bas-relief un cavalier dardant le javelot, sujet funéraire, presque aussi commun, dans ces régions du nord de la Grèce, que la scène du repas de famille. Un personnage à pied paraît suivre le cheval, comme acolyte, ouμлaрalε Tл, suivant un usage qui s'est conservé encore de nos jours dans le train des grands seigneurs turcs, mais que l'on trouve déjà figuré sur d'anciens monuments grecs: Pausanias cite notamment un groupe consacré à Delphes par les Pharsaliens, où Patrocle jouait ce rôle auprès d'Achille représenté à cheval (1). Sur notre tombeau thraco-romain, un sanglier s'avance à la rencontre du chasseur, non loin d'un arbre, autour duquel s'enroule un serpent. En voyant une pareille représentation répétée si souvent sur les tombeaux, on ne peut s'empêcher de songer à ces monstres symboliques que le Dante rencontre sur son chemin, dans le prélude de sa descente aux régions infernales. L'inscription est conçue comme il suit :

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L'abréviation DIM se lit ordinairement D(eo) 1(nvicto) Mithrœ): le bas-relief du cavalier serait alors un sujet en relation avec le culte de Mithra, ce qui n'est pas en désaccord avec ce genre de représentation. Toutefois, comme de pareilles invocations ne se sont pas encore rencontrées, que je sache, sur des tombeaux, je préfère l'invocation ordinaire aux Dieux Mânes. La formule Dis inferis manibus est contestée; mais dans un pays où les usages grecs étaient très-répandus, elle peut trèsbien s'expliquer par une sorte de confusion avec la formule grecque correspondante : Θεοῖς καταχθονίοις. Je lis done:

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D(is) Inferis) Manibus) — Lucius, Casi Victori[s] servus actor, an(norum) (quinquaginta), h(ic) s(itus) e(st). Idem Lucius thiasis Lib(eri) Patris) Tasibasten(i) donavit (denarios) (centum et.....).

(4) Pausan. X, 13, 5.

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