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Sur la proposition de M. le PRÉSIDENT, des remerciments sont votés à la Commission des comptes pour le zèle vigilant dont témoigne son rapport.

M. le PRÉSIDENT, au nom de la Commission chargée d'examiner les mémoires adressés pour le concours du prix ordinaire sur les stèles, prorogé en 1868, présente les conclusions de cette Commission, en ajournant à la prochaine séance son rapport développé et motivé. Ces conclusions sont de décerner le prix au mémoire enregistré sous le n° 2 et portant cette épigraphe : Xape ». Le billet cacheté étant ouvert et l'épigraphe reconnue, M. le PRÉSIDENT déclare que le prix est décerné à M. Albert Dumont, membre de l'Ecole française d'Athènes.

Sont présentés à l'Académie les ouvrages suivants :

1o The journal of the roy. asiatic Soc. of Great Britain and Ireland: New Series, vol. III, part. 1 (London, 1867, in-8°).

2o L'abbaye de Clairmarais d'après ses Archives, par M. H. De Laplane (Saint-Omer, 1864-68, 2 vol. in-8°), avec une lettre de l'auteur, lauréat du concours des Antiquités de la France pour son ouvrage sur les Abbės de Saint-Bertin, et digne continuateur des travaux de son vénérable père, correspondant de l'Académie, aujourd'hui presque centenaire.

3o Revue des questions historiques: 4e année, tome v (1868, in-8°): << revue qui prend une importance de plus en plus marquée pour les études historiques. »

4° M. le Préfet des Landes, ancien Préfet du Lot, fait hommage à l'Académic du Mémoire (petit in-fo) qu'il a fait rédiger à la suite de la découverte d'un oppidum gaulois à Mursens, et des fouilles qui ont été pratiquées sur son initiative. M. DE SAULCY a récemment entretenu

l'Académie de cette découverte.

5o Annales de la Société impériale d'agriculture du département de la Loire, t. XI, livr. 4 à 4 (4867, in-8°).

6° Deux fascicules détachés de M. le Dr Eug. Robert sur la création, les silex taillés, etc. (in-8°).

7o Congrés international d'archéologie et d'histoire, organisé par la Société des antiquaires rhénans, à Bonn, pour le 14 sept. 1868 (br. in-4o).

8o M. EGGER, au nom de l'auteur, M. Saripolos, fait hommage du 2o volume de l'ouvrage (en grec) intitulé: Système de la législation pénale en vigueur dans la Hellade (Athènes, 1868, in-8°).

9° M. MAURY offre à l'Académie, de la part de M. J.-J. Guiffrey, le livre couronné par elle, ayant pour titre « Histoire de la réunion du Dauphiné à la France. » (Paris, Académie des Bibliophiles, 1868, 4 vol. in-8°.)

Séance du vendredi 24.

PRÉSIDENCE DE M. RENIER.

M. le PRÉSIDENT donne lecture de la lettre suivante de M. le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL :

« Monsieur le Président et cher confrère,

» Le besoin depuis longtemps senti d'un repos quelque peu prolongé et les prescriptions impérieuses du médecin m'obligent à m'éloigner de Paris demain. Veuillez en informer l'Académie et la prier de trouver bon que notre séance publique annuelle soit ajournée au mois de novembre.

>> Comme en 1860, et même une fois au moins avant cette époque, dans des circonstances analogues, tout est prévu pour qu'à l'issue des opérations du présent mois et par une publication faite en temps utile, les prix décernés et les prix proposés soient portés à la connaissance des intéressés.

» Notre confrère, M. WALLON, que je délègue, pour le temps de mon absence, aux termes du règlement, veut bien se charger du soin de nos affaires. >>

>> Veuillez, Monsieur le Président et cher confrère, recevoir ici mes adieux, avec l'expression de mes sentiments les plus affectueux et les plus dévoués.

J.-D. GUIGNIAUT,
Secrétaire perpétuel.

En conséquence, M. LE PRÉSIDENT appelle M. Wallon au bu

reau.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.

L'Académie, conformément au désir exprimé par M. le Secrétaire perpétuel dans sa lettre, ajourne la séance publique au mois de novembre et décide que le programme contenant les prix décernés et les questions mises au concours sera publié dès que les sujets des prix auront été choisis et adoptés.

L'ordre du jour appelle le choix d'un lecteur pour la séance publique des cinq Académies du 14 août. M. HAURÉAU est désigné, par 16 voix sur 18 votants, pour lire son Histoire d'un avertissement au lecteur.

L'Académie procède à la nomination d'une commission de six membres qui proposera des sujets pour le prix Bordin et pour le prix ordinaire de l'Académie. Sont élus MM. DE ROUGE, EGGER, RENAN, MAURY, DELISLE et JOURDAIN.

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M. DELISLE, secrétaire de la Commission des Antiquités de la France, fait connaître à l'Académie le résultat des délibérations de la Commission :

<< Le concours des Antiquités de la France, auquel trente-huit auteurs avaient envoyé leurs ouvrages, a été jugé plus faible que celui des années précédentes, et la Commission s'est vue dans la nécessité de n'accorder que deux médailles et six mentions honorables.

La re médaille est décernée à M. Jules Labarte pour son Histoire des arts industriels au moyen-âge et à l'époque de la renaissance (4 vol. in-8° et 2 vol. in-4° de pl.).

La 2 médaille à M. l'abbé Pécheur, pour ses Annales du diocèse de Soissons (2 vol. in-8°).

La re mention à M. Morin pour l'ouvrage intitulé: L'Armorique au Ve siècle.

de l'Armagnac (in-8°);

La 2o mention à M. Bladé, pour sa Dissertation sur les chants héroïques des Basques (in-8°); pour son recueil de Contes et proverbes populaires pour ses Mémoires et dissertations concernant l'histoire civile et ecclésiastique de la Gascogne (ms.); ses Etudes historiques sur l'ancien droit de la Gascogne (ms.); ciennes Coutumes des Landes (ms.).

et son recueil des An

La 3 mention à M. Bruel, pour son Essai sur la chronologie du cartulaire de Brioude (in-8°) et son Etude historique et critique sur les copies manuscrites du grand cartulaire de Brioude (ms.).

La 4 mention à M. Bascle de Lagrèze, pour son Histoire du droit dans les Pyrénées (in-8°).

La 5 mention à M. Duhamel, pour ses recherches sur les Négociations de Charles VII et de Louis XI avec les évêques de Metz au sujet de la chatellenie d'Epinal (in-8o).

La 6 mention à M. Martin, pour son Essai historique sur Rozoy-surSerre et les environs (2 vol. in-8°).

M. le général Faidherbe communique à l'Académie un certain nombre d'inscriptions dont plusieurs bilingues recueillies par lui sur d'anciens tombeaux d'indigènes, dits tombeaux mégalithiques en Algérie. Le général a entrepris la recherche et l'examen de ces tombeaux au point de vue de la science anthropologique. Il se propose de déterminer par la comparaison des débris humains qu'on y trouve à quelle race on les doit rapporter. Mais il n'a pas négligé ce que ces monuments peuvent offrir de curieux pour l'archéologie. Dans ces cimetières d'un autre âge on avait jusqu'à présent découvert 12 ou 15 stèles portant des inscriptions libyques. Mais récemment on en a recueilli en une seule fois 25, entre Bone et La Calle, et l'on a l'espoir d'en trouver d'autres qui permettront de les lire et de les interpréter. Les caractères qu'on y voit ressemblent aux lettres dont se servent encore les Touaregs. Plusieurs sont bilingues. Généralement une inscription libyque se joint à une inscription punique. Il y en a quatre qui sont latines et libyques. Elles ont été publiées dans la Revue africaine. Quant à l'intérieur des tombeaux, on n'y trouve que fort peu de choses en fait d'objets de bronze, quelques bracelets, et cela est très-rare.

M. DE ROUGE demande si, sur les crânes exhumés de ces tombes, il y a encore trace de cheveux. Il rappelle que, du XV au XIII siècle avant l'ère chrétienne, il y eut un développement considérable de populations de race blanche sur la côte d'Afrique. Les monuments d'Egypte les dépeignent avec la couleur rosée, les yeux bleus, les cheveux roux ou blonds: Il serait curieux de trouver dans ces tombeaux la confirmation de ce fait. On y trouverait une preuve des rapports signalés par d'anciennes traditions entre les populations répandues au N. et au S. de la Méditerranée à cette époque.

M. le général Faidherbe dit que les crânes découverts sont complétement nus et on le comprend, puisque ces tombeaux ne renfermaient pas de cadavres embaumés, de momies comme en Egypte. Il ajoute que, du reste, il y a toujours eu des hommes blonds dans la Kabylie, bien qu'en petit nombre; et les obser46

ANNÉE 1868.

vations qu'il a faites sur nos tirailleurs indigènes, qui sont des troupes berbères à la façon des mercenaires de Carthage, peuvent en donner approximativement la proportion : elle est de 1 blond sur 80 et de 1 châtain sur 20. Les tombeaux mégalithiques devaient appartenir à toute la population indigène sans distinction de couleurs. M. le général Faidherbe a visité deux nécropoles de cette espèce à Roknia et à Masla. A Masla, les dalles des tombeaux sont plus régulières, mais aucun débris humain ne s'y est conservé. Quelques fragments d'os qu'on y a voulu relever sont tombés en poussière. Il en est tout autrement à Roknia.

M. DESNOYERS demande à M. le général Faidherbe si les tumulus qu'il y a vus sont disposés en lignes régulières.

M. le général répond qu'on les trouve, non en lignes, mais pourtant dans une certaine symétrie.

M. le PRÉSIDENT fait remarquer que, dans l'Aurès, on trouve des tumulus plus perfectionnés que dans la Gaule, ajoutant toutefois que la plupart pourraient être de l'époque romaine.

M. DESNOYERS demande encore à M. le général Faidherbe s'il lui a été possible de constater quelques relations d'âge entre les monuments mégalithiques et les cavernes dont il a reconnu l'existence dans la même contrée. Ces relations sont jusqu'ici une des questions les plus intéressantes et les plus obscures de l'étude des temps préhistoriques dans tous les pays où ces deux sortes de monuments ont été observés.

M. le général Faidherbe répond qu'il a été trouvé un trop petit nombre d'objets, soit dans les cavernes, soit sous les monuments mégalithiques, pour qu'il lui soit possible d'établir entre eux des relations d'âge avec quelque certitude. Il a seulement constaté que des 3 ou 400 cavernes qu'il a visitées, une centaine avaient servi de tombeaux, que le reste avait servi d'habitations.

M. le PRÉSIDENT rappelle à M. le général Faidherbe que l'Académie s'occupe de la publication d'un Recueil d'inscriptions sémi

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