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tiques, et il ajoute que la Compagnie serait heureuse et reconnaissante de recevoir de lui les estampages des inscriptions libyques et puniques qu'il pourra découvrir; car, sans préjuger du cara ctère de la langue, une section sera réservée aux textes libyques à la fin de l'ouvrage.

M. Peigné-Delacourt informe l'Académie de la découverte qu'il vient de faire d'un pont de bois long de 900 pieds et large de 12, établi sur le marais de Breuil-le-Sec qui touche au sud au mont de Cren, séparé par une étroite vallée des pentes de la montagne où s'élève Clermont. Ce pont, qui se trouve aujourd'hui recouvert à la hauteur de 50 centimètres environ par la tourbière, est, au dire de M. Peigné-Delacourt, admirablement conservé, et les pièces de bois, dont il présente quelques échantillons à l'Académie, laissent encore reconnaître à l'écorce leur essence. M. Peigné-Delacourt suppose que ce pont aura été jeté sur le marais par César, comme il marchait contre les Bellovaques (De bello gall., VIII, 14). Il met sous les yeux de l'Académie, à l'appui de sa conjecture, divers objets d'industrie romaine trouvés dans le même lieu.

Sont offerts à l'Académie les ouvrages suivants :

4° Studj archeologico-topografici sulla città di Bologna, par M. le comte Giov. Gozzadini (Bologna, 1868, in-4°).

2o Bulletin de l'œuvre des pèlerinages en Terre Sainte: n° de juillet

1868.

3o Bulletin de la Société archéologique de l'Orléanais : no 56-58.

M. DE WAILLY continue la seconde lecture de son Mémoire sur la langue de Joinville.

M. DE LASTEYRIE donne lecture, en communication, du morceau suivant :

Essai de restitution d'un des boucliers daces représentés sur les basreliefs de la colonne trajane.

<< Vers la fin de 1865, l'Académie (elle n'en a certainement point perdu le souvenir) recevait de M. Odobesco, conseiller d'Etat des

principautés roumaines, une fort intéressante communication relative au trésor trouvé à Pétrossa, sur l'un des derniers contreforts des monts Carpathes. L'importance de cette découverte pouvait être appréciée dès lors d'après les très-exacts et magnifiques dessins mis sous les yeux de l'Académie par M. Odobesco. Ces mêmes dessins, placés en regard des objets originaux euxmêmes, ont figuré à l'Exposition internationale de 1867; et l'on a pu se convaincre encore mieux du caractère vraiment original de la plupart des pièces d'orfévrerie dont se compose le trésor de Pétrossa.

>> Ainsi que le faisait observer l'auteur de la communication, ainsi que je m'efforçai de l'établir moi-même dans les quelques mots que je prononçai à cette occasion, on chercherait vainement dans les monuments de l'antiquité classique des analogues à ces pièces d'orfévrerie d'or, la plupart incrustées de grenats, et marquées d'un cachet si particulier. Par contre, nous faisions tous deux remarquer qu'elles présentent comme procédé, sinon comme formes, une analogie complète avec un certain nombre de joyaux bien connus et bien authentiques provenant des conquérants qui s'établirent dans les différentes contrées du midi ou de l'occident de l'Europe, à la suite de l'invasion des hordes parties du nord et de l'est sous les noms d'Ostrogoths, de Wisigoths, de Lombards, de Burgondes, de Francs, de Saxons, etc.

» Cette trouvaille si importante et si imprévue avait un intérêt tout particulier pour moi qui, à propos des couronnes de Guarrazar, avais osé dire, il y a déjà huit ans, que tous les objets de ce même travail, toutes les œuvres de cette orfévrerie d'or cloisonnée, incrustée avec grenats ou verres de couleur, devaient être attribués à l'art primitif des peuples que je viens de nommer, en dehors de toute influence romaine ou byzantine. Qu'on les rencontrât en France, en Italie ou en Espagne, en Suisse ou en Angleterre, ce n'étaient, selon moi, que les produits d'un art d'importation, inconnu avant l'invasion, et dont on ne devait, par conséquent, trouver aucun monument antérieur à cette époque. » Les découvertes subséquentes pouvaient seules déterminer le

plus ou moins de fondement de cette assertion accueillie d'abord par beaucoup de mes plus doctes confrères avec ce que j'appellerai une courtoise et affectueuse incrédulité.

» Il fut donc bien agréable pour moi de pouvoir constater que la découverte du magnifique trésor de Pétrossa, bien loin de démentir mes prévisions, semblait les justifier dans une assez large mesure, et qu'il en ressortait (du moins à mon avis) des présomptions de plus en plus fortes en faveur de l'opinion que j'avais émise.

» Là se trouvaient, en effet, réunies et simultanément représentées par des spécimens divers, les trois différentes formes sous lesquelles le genre d'orfèvrerie dont il s'agit nous était jusqu'alors apparu isolément, c'est-à-dire, le simple cloisonnage, l'incrustation par alvéoles ménagées dans le plein du métal, et le cloisonnage à jour. Et, chose à noter, cette représentation simultanée de tous les différents procédés du même art se trouvait pour la première fois au fond de ces contrées encore peu explorées d'où partirent successivement la plupart des hordes d'envahisseurs auxquels j'attribuais dès lors et j'attribue encore l'importation de cet art spécial dans le reste de l'Europe.

» D'autres découvertes, moins importantes, mais assez nombreuses, ont été faites successivement dans les contrées Danubiennes.

» Le musée de Pesth, si bien représenté à la grande Exposition rétrospective de 1867, y avait envoyé divers spécimens d'orfévrerie d'or cloisonnée, qui prouvent que cette industrie florissait évidemment dans les contrées dont il s'agit à une époque trèsreculée. Quant à déterminer exactement cette époque, c'est à quoi l'on ne peut guère arriver que par induction; car, par euxmêmes, ces divers objets, y compris le trésor de Pétrossa, ne portent aucune indication de dates certaines (1).

(4) « Le jour même où je lisais ce travail à l'Académie, m'est parvenue de Bucharest une très-intéressante notice sur les antiquités de la Roumanie, publiée par les soins du gouvernement des principautés Danubiennes, et due au même M. Odobesco. Cette notice renferme de très

>> Les monuments proprement dits sont eux-mêmes fort rares dans ces contrées, sauf ceux qu'y purent laisser les Romains, et qui appartiennent, par conséquent, à une civilisation toute différente de celle dont nous cherchons ici la trace. A peine commençons-nous aujourd'hui à bien connaître l'histoire, la filiation des peuples qui vécurent successivement là, sur les confins de la puissance romaine ou, plus tard, de la puissance byzantine. Les Goths, venus du nord, n'y séjournèrent pas longtemps. Les Daces, qui les y avaient précédés, semblent y avoir pris, à un certain moment, de plus solides racines. De ceux-là, nous connaissons du moins quelque chose par les historiens romains, et, bonne fortune plus rare, nous retrouvons leur trace sous une forme pour ainsi dire saisissable dans un monument contemporain auquel l'archéologie moderne peut ajouter un large degré de confiance, la colonne trajane.

» Comme tout le monde, j'ai contemplé bien souvent ce magnifique monument; j'ai bien souvent suivi livre en main cette longue série de bas-reliefs se développant en spirale, où vainqueurs et vaincus sont représentés dans toutes les phases de leurs longs et belliqueux exploits. Ceci, encore une fois, a toute l'autorité d'un monument contemporain. Que les artistes romains aient un peu arrangé les choses à la romaine; qu'ils n'aient pas reproduit avec tout le scrupule de fidélité d'un archéologue exercé certains détails des costumes ou des trophées, c'est possible. Cependant leur œuvre porte en général un grand caractère de vérité; ils avaient leurs modèles sous les yeux, et l'on observe d'ailleurs, dans leurs bas-reliefs, une telle différence d'accoutrements entre les Romains et les Daces, que l'on peut, ce me semble, accepter comme suffisamment vraie, à quelques détails près, la forme donnée par eux aux diverses pièces de l'équipement des vaincus.

» C'est surtout cette conviction qui me faisait étudier naguère,

précieux éclaircissements sur le trésor de Pétrossa, lesquels confirment pleinement son attribution aux Goths qui vinrent occuper ces contrées du III au Ve siècle. »

avec plus d'attention que je ne l'eusse fait peut-être autrefois, les bas-reliefs de la colonne trajane.

>> Ceux du piédestal ne sont pas les moins curieux, puisque c'est là que se trouvent entassés, et reproduits sur une plus grande échelle, tous les trophées de la victoire, glorieuses dépouilles des vaincus. Il y a, dans le nombre, beaucoup de boucliers. L'un d'eux a particulièrement fixé mon attention. Je vous demande la permission d'en mettre le dessin sous vos yeux.

» C'est un grand bouclier ovale, décoré au centre d'une sorte de rondelle en relief composée de plusieurs cercles concentriques encadrant cinq ornements symétriques en forme de peltes. De ce centre partent, dans le sens du grand axe, deux nervures rectilignes auxquelles se rattache, de chaque côté, une grosse guirlande serrée de feuilles de laurier. Dans le sens du petit axe, l'espace très-resserré compris entre l'umbo et l'orle du bouclier est occupé presque entièrement par un ornement à deux branches recourbées assez difficile à bien définir, sur lequel je vais avoir bientôt à revenir. Enfin, quatre palmettes symétriques relient les différentes pièces d'ornementation du grand et du petit axe.

» La rondelle centrale et l'ornementation du grand axe n'offrent, dans leur ensemble, rien de bien particulier, et c'est seulement dans quelques-uns de leurs détails que je trouverai peut-être tout à l'heure matière à induction.

>> Il n'en est pas de même de l'ornement si caractéristique du

petit axe. Celui-là n'a évidemment rien de classique, rien qui

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