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Je ne sais si à la col. 20, 1. 9, la leçon KρoÑAvoлw... peut être admise. Celle-là me semble assez conforme au fac-simile. Mais elle est peu satisfaisante en elle-même. Après le nom du mort TаThρ Пay vou... « le père de Pachnou..., » que pouvons-nous trouver ? L'indication d'une profession et l'indication d'un domicile. KρoNAυoл... est-il un nom de domicile? Non, car après KρоNAvon... on lit ev tois Kepau... « (en la ville, au quartier, ou) rue des Poteries. » La leçon KpoÑAUоT... cache donc un nom de profession. Je lis xpоMMυол... c'est-à-dire xpoMMʊoñóλου « marchand d'oignons, » et j'ai un 'sens satisfaisant : « Le père de Pachnou....., marchand d'oignons (en la ville, au quartier, ou) rue des Poteries. » Ici, en ce qui concerne xpoMMυoл... le fac-simile n'est pas absolument pour nous; mais notre interprétation a pour elle une foule de passages semblables dans le papyrus en question, par exemple, pour ne citer que celui-là, à la col. 35, 1. 6: TаThρ Παχνου... γαλακτο... ̓́Απεως « Le père de Pachnou..., marchand de lait (laitier), à Apis. »

Pourquoi, dans les listes que le Papyrus no 5 nous a conservées, trouvons-nous tantôt un tel, fils d'un tel, et tantôt le père d'un tel, le mari d'une telle, la femme d'un tel ? C'est qu'autre chose est occuper, autre chose est posséder. A mon sens, les mots Tap Пlaxvoυ... « Le père de Pachnou...» indiquent que le caveau est occupé par le père de Pachnou..., mais qu'il est possédé par Pachnou..., qu'il est la propriété de Pachnou... C'est ce qui me fait croire que dans xpoMMυoл..., mot que le scribe a écrit en abrégé, la finale n'est pas λης mais λου. Avec κροΜΜυοπώλης au nominatif, ce serait le père de Pachnou... qui aurait été marchand d'oignons; avec xpoMMUолóλou au génitif, c'est Pachnou qui est marchand d'oignons. Or le père de Pachnou étant dans le caveau mortuaire, on n'avait guère à indiquer sa profession. Mais dire que le caveau où était le père de Pachnou... était la propriété de Pachnou..., le marchand d'oignons, cela assurait la propriété de ce caveau mortuaire à un Pachnou..., marchand d'oignons, à l'exclusion de tel ou tel autre Pachnou..., qui ne faisait pas le commerce des oignons.

III

ΧοΛχύτης doit être remplacé par Αχύτης.

Il resterait à prouver qu'entre les leçons si controversées xoAχύτης et χοΑχύτης la legon χολχύτης, leçon de M. Letronne et de M. A. Peyron, acceptée par M. Brugsch, est fautive, et que la leçon xoAzúτns, leçon proposée par un savant anglais, adoptée par M. Ideler, et préférée par M. Brunet de Presle (1), est grammaticalement excellente. Mais cela sera démontré dans un Mémoire que nous nous proposons de publier bientôt sur les mots grecs de formation analogue. Il suffit de dire ici que le mot des temps ptolemaiques χρα-χύτης contient χόα accusatif de χους et xúns nom verbal actif, rac. xéo, absolument comme le mot des temps homériques ποδά-νιπτρον contient πόδα accusatif de πούς, et νίπτρον nom verbal actif, rac. νίπτω. Le composé χραχύτης est tout aussi régulier que peut l'être le composé лodávιπтρоν.

Ajoutons que, les deux autres corporations funéraires égyptiennes étant désignées par les mots σχιστής ου διασχιστής et ταρι xεutás, il est plus naturel de chercher un nom grec qu'un nom égyptien pour la troisième de ces corporations. >>

M. Lenormant continue la lecture de son Mémoire sur le système métrique de Babylone.

Sont offerts à l'Académie les ouvrages dont les titres suivent:

1° Nota sullo scheno eracleese, egiziano e greco, di Amedeo Peyron (Torino, 1868, br. in-8°).

2° Monogr. storica delle zecche italiane di Carlo Morbio (Asti, 1868,br. in-8°).

3o Séances publiques de l'Académie des sciences, etc., d'Aix: 1867 et 1868 (2 br. in-8°).

4° Bibliothèque de l'Ecole des Chartes: 29° année, 6o série, tome IV, ge livraison.

(4) Papyrus du Louvre, p. 157-458, où M. Brunet de Presle réfute bien l'opinion de M. Brugsch, Lettre à M. de Rougé, p. 41, sur le sens et l'origine de ce mot.

5o Revue hist. de droit français et étranger: mai-juin 4868.

6o M. EGGER offre à l'Académie, au nom de M. C. Schoebel, un mémoire intitulé: Recherches sur la religion première de la race indoiranienne (Paris, 1688, br. in-8°).

Séance du vendredi 28.

PRÉSIDENCE DE M. RENIER.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et la rédaction en est adoptée.

M. le Secrétaire donne lecture d'une lettre de M. le maire d'Auxerre qui demande à l'Académie de lui faire don de ses mémoires. La demande est renvoyée à la Commission des travaux littéraires.

Sont offerts à l'Académie les ouvrages dont les titres suivent :

Annales de philosophie chrétienne: juillet 1868.

Le cabinet historique: juillet-août 1868.

Chronique de la revue orientale: août 1868.

M. Boucherie communique à l'Académie son étude sur les Epμnveúμara du Ms. 306 de la bibliothèque de l'Ecole de Médecine de Montpellier.

Ces 'Epμnνεúμaτa sont écrits à la fois en latin et en grec. C'est un ouvrage analogue à ceux que l'on compose aujourd'hui pour l'étude ou plutôt pour la pratique des langues vivantes. Il était destiné aux Grecs et aux Romains, mais surtout aux premiers, car l'intérêt, le désir de faire fortune retenaient à Rome plus de Grecs que l'amour des lettres ou la curiosité n'attirait de Romains en Grèce.

Naturellement cet ouvrage n'a aucune prétention littéraire : il reproduit fidèlement le langage familier, et à ce titre il est singulièrement intéressant, puisque c'est précisément la partie des langues anciennes que nous connaissons le moins. M. Böcking en a donné une édition partielle sous ce titre Dosithei magistri Inter

pretamentorum liber tertius (1). S'il n'a pas complété sa publication en y comprenant les premiers livres, c'est qu'il ne les a pas trouvés assez développés dans les deux manuscrits dont il s'est servi (2), et que, d'un autre côté, il ne connaissait pas le manuscrit de Montpellier. Le texte de ce manuscrit est donc inédit, et nonseulement il n'a pas été l'objet d'une publication spéciale, mais encore il a échappé jusqu'à présent aux recherches des auteurs de lexiques et de leurs collaborateurs. M. Boucherie s'en est assuré en le confrontant minutieusement avec les publications les plus modernes, pour le latin, avec le Supplément de M. Quicherat, pour le grec, avec le Thesaurus de M. Didot, et en poursuivant le même travail sur les deux glossaires de Ducange. Il s'est assuré de plus que le manuscrit de Montpellier enrichit la lexicographie grecque et latine, et principalement la première, de trois cents mots environ, nouveaux de forme ou de sens.

Ce premier point établi, restait à savoir par qui et quand cet ouvrage avait été composé.

Avec le seul manuscrit de Montpellier il était impossible d'arriver à rien de précis, car il ne donne ni date ni nom d'auteur. Cependant dès la première lecture on s'aperçoit qu'on est en plein paganisme, en pleine antiquité: il n'y est pas une fois fait une mention, même indirecte, du christianisme. C'est là une grande probabilité, confirmée d'ailleurs par le Ms. de Leyde qui fixe à l'an 207 ap. J.-C. la composition de la seconde partie (Böcking, p. 65). Résultat très-important, parce qu'il fait tomber toutes les suppositions défavorables qu'on serait en droit de faire sur la valeur du texte des 'Epunveúμata, et aussi parce qu'il peut servir de jalon pour retrouver le nom de celui qui les a écrits. Ni le Ms. de Montpellier, ni ceux de Leyde et de S' Gall ne nous le font connaître. Cependant, d'après M. Böcking, l'auteur serait Dosithée Magister. Il se fonde sur ce que le Ms. de St Gall les fait précéder d'une grammaire de cet auteur. Mais ce rapprochement peut n'être

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qu'un effet du hasard. Voici du reste à quoi il se réduit au commencement du Ms. on lit: Incipit grammatica Dosithei Magistri, Puis se succèdent dans l'ordre habituel les différentes parties d'une grammaire assez médiocre que clôt la formule finale Explicit. Après quoi, et sans nouveau titre, viennent des exercices grammaticaux latins non traduits en grec, puis des verbes latins classés par ordre alphabétique avec leurs équivalents grecs en regard. Enfin la moitié inférieure de la colonne, où s'arrête cette liste, est vide « inferior laterculi pars dimidia vacua est», dit M. Böcking lui-même, p. xi. Dès lors il est au moins douteux qu'il faille rattacher les 'Epunveúμata à la Grammaire de Dosithée, puisqu'ils en sont séparés et par l'explicit, et par un long recueil d'exercices grammaticaux et de verbes, et par une lacune d'une demi-colonne.

Mais si Dosithée n'est plus l'auteur incontesté des Epμnvεúμaтα, à qui les attribuer ? Tant qu'il n'a eu connaissance que des Mss. de Leyde, de St Gall et de Montpellier, M. Boucherie n'a pu répondre à cette question. A la fin un hasard heureux l'a mis sur la voie, et il croit pouvoir déclarer que l'auteur est très-probablement le même que celui qui a composé l'Ovouacτixóv, le fameux lexicographe Julius Pollux.

L'honneur de cette découverte revient en partie à M. Hase.

La bibliothèque de l'Ecole de Médecine de Montpellier, outre le Ms. original des Epunveúμata, en possède une copie beaucoup plus récente qui seule, par suite de circonstances particulières, parvint à la connaissance de l'illustre savant. Trompé par la physionomie toute moderne de l'écriture, il ne devina pas l'importance de ce document; mais, grâce à son habitude des manuscrits, il reconnut que les quinze premières lignes environ se retrouvaient dans un Ms. du xve-xvIe siècle écrit par G. Hermonyme de Sparte, et intitulé Πολυδεύκους περὶ καθημερινῆς ὁμιλίας (Biblioth. imp. 3049), Cette exacte ressemblance ne s'étend point, il est vrai, au reste de l'ouvrage, cependant elle subsiste pour l'ensemble. On ne saurait donc douter que les 'Epunvεúμata de Montpellier et ceux de Paris ne soient du même auteur, et puisque le Ms. de Paris est

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