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du IXe siècle (no 306, fo 212, Bibl. de l'Ecole de médecine de Montpellier), M. Boucherie a relevé les particularités suivantes : IXe siècle. 4° La diphthongue grecque ou est toujours rendue par u bɛou, oùρavou, sont figurés theu, uranu. Ce qui prouve qu'au IXe siècle l'u latin sonnait encore ou en France.

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2o Lex grec est rendu par k toutes les fois qu'il est suivi de E, n, al, El, v, ol: ex. : ke et non ce, p. ki et non ci dans catholikin, p. καθολικήν

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καί ; ky et non cy dans kyrion, p. xúptov. Au contraire, le x est figuré c, toutes les fois que la lettre suivante est a, o, ou une consonne, ex. : ca, cateltonta (sic), p. xatɛλθόντα, — co, sarcothenta, p. σαρκωθέντα, — cr, necrus, p. νεκρούς, ct, ec tu, p. ἐκ τοῦ.

Il faut conclure de là qu'alors comme aujourd'hui c devenait doux devant e, i et les sons congénères, et que c'est pour éviter de donner aux le son doux, qu'il n'a jamais eu en grec, que le copiste a pris soin de mettre invariablement k, c'est-à-dire c dur, devant e, i, y.

3° Les accents grecs, quand ils sont représentés, le sont toujours de la même manière, par le trait oblique qui figure notre accent aigu. Ce signe n'est employé que pour l'accent tonique. Ce qu'il y a de remarquable, c'est qu'il représente le périspomène aussi bien que l'oxyton sotirian, poniru, owτnpíav, Tоνηρо, preuve que dès cette époque les Grecs avaient dans leur prononciation cessé de distinguer l'aigu du circonflexe, et qu'ils allongeaient uniformément les syllabes frappées de l'accent tonique. Cette observation est confirmée par un autre document également du IXe siècle, par la prière grecque du psautier de Sedulius Scotus (ap. Montfaucon, Paléogr. grecque, p. 237), où les accents aigus et circonflexes sont marqués indistinctement par un point.

XIIe siècle. On vient de voir qu'au IXe siècle u latin sonnait ou en France, il n'en était plus de même au XIIe, au moins chez les Cisterciens. Un manuscrit qui leur a appartenu (no 322, XIIe siècle, Ecole de médec. de Montpellier) en fournit deux fois la preuve 1° dans le Pater grec reproduit en caractères latins (fo 4, ro) la diphthongue ou est toujours figurée ou et non plus v,

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comme autrefois : tou ponirou, To Tоνηро.- 2o Dans un petit traité sur l'accentuation latine ce même manuscrit donne les règles suivantes sur la prononciation de l'u latin (fo 48, ro): V. (sonat) in labiorum summulo Cum V. dicitur labia pene clauduntur. « U se prononce du bout des lèvres quand on dit u, les lèvres se ferment presque. » Définition ou plutôt description qui ne convient bien qu'à u et non à ou, et qui s'accorde pleinement avec celle de Molière dans le Bourgeois Gentilhomme.

Ce manuscrit nous donne aussi quelques lumières sur la prononciation de certaines consonnes. Dans le Pater & est figuré z: dos huiv, zos imin, - est figuré c: elceto, p. 20étw. Nous y voyons encore que le qu latin dans que, quis se prononçait ke, kis : xai μǹ eioɛvéyxns est figuré que, mi isenenquis. C'était la bonne prononciation. Donat avait déjà fait remarquer que l'u n'était ni voyelle ni consonne, quand il était placé entre le q et une voyelle. Quelques commentateurs, parmi lesquels Bède (ap. Putsch, col. 2350), ne comprenaient point cette observation; mais un fait très-positif cité par Velius Longus ne permet plus le doute: Ideoque nonnulli quis et quæ et quid per q et i et s scripserunt, et per qæ et per qid (Putsch, col. 2219). Les Latins prononçaient donc kis, ka, kid. Cependant la prononciation actuelle quis, quæ, quid date de loin, car c'était celle de Bède lui-même (ap. Putsch, col. 2350).

Enfin ce même manuscrit rapproché du document bilingue publié par M. Egger (Mém. de l'Acad. des Inscr. et Belles-lettres, 1re partie, t. xxi, p. 349) nous révèle une particularité très-curieuse sur la prononciation du t à la fin des mots latins.

Ce document se compose de deux parties, du Credo en langue romane et du Pater latin, reproduits l'un et l'autre par un copiste grec du XIIIe siècle (1). En l'étudiant, à la suite de M. Egger, M. Boucherie remarqua, avec le savant éditeur, que le t final des mots latins était toujours rendu par 0, bizarrerie qui lui parut d'abord inexplicable: ainsi adveniat, fiat sont écrits

(4) La transcription originale date très-probablement du XI• siècle. (Observation de M. Boucherie.)

¿μ6ívia0, qíao. D final est reproduit de la même manière : Sed, Géo. Heureusement il venait de rencontrer un passage inédit du traité d'accentuation latine du manuscrit 322, passage qui lui donna la clef de l'énigme. De pronuntiatione. T. (fo 48, vo) Sonus. t. in fine dictionis debilitatur, ut amat, docet, et in omnibus præter at, tot, quot, quotquot, aliquot ad differentiam, et sat, et atat propter euphoniam. Ce son adouci commun au t et au d, quand ils étaient placés à la fin des mots, n'était donc, comme on le voit, que celui du des Grecs, et il est probable qu'on prononçait sicut, sed à peu près comme sicouç, seç.

Il faut aussi remarquer que le document bilingue est d'accord avec les documents du IXe siècle pour la prononciation adoucie du c latin devant e. On y voit sanctificetur figuré σavτiqiτétoup et non σ.φικέτουρ, in calis figuré iv τζέλοις et non ἐν κέλοις. Il est également d'accord avec ceux du XII" pour la prononciation sèche de qu ainsi qui es in cœlis est figuré xí et non xoví.

M. Oppert fait une communication sur des documents assyriens du Musée britannique concernant trois observations d'éclipses, deux de soleil, une de lune, qui se rapportent aux années 930, 809 et 721 et qui viennent en confirmation de la chronologie biblique du livre des Rois.

Séance du vendredi 18.

PRÉSIDENCE DE M. RENIER.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et la rédaction en est adoptée.

M. le PRÉSIDENT annonce à l'Académie que M. le Secrétaire perpétuel a chargé M. Delisle de le remplacer pendant l'absence de M. Wallon.

M. D'AVEZAC continue la première lecture de son mémoire sur un ancien globe céleste de cuivre conservé à la Bibliothèque impériale.

Sont offerts à l'Académie les ouvrages dont les titres suivent:

1o Mémoires de l'Académie de Stanislas: 1867 (Nancy, 1868, in-8°). 2o Journal asiatique : juin 1868.

3o Leggende storiche Siciliane dal XIII al XIX secolo raccontate da Vinc. Mortillaro, marchese di Villarena (2a edizione), Palermo, 1866, in-18.

4o Reminiscenze dei miei tempi, par le même (Palerme, 1865, in-8o). 5o Notice sur la Roumanie principalement au point de vue de son économie rurale, industrielle et commerciale, suivie du Catalogue spécial des produits exposés dans la section roumaine à l'Exposition universelle de Paris en 1867 et d'une Notice sur l'histoire du travail dans ce pays (Publication de la Commission princière de la Roumanie à l'Exposition Universelle de Paris en 1867), Paris, 1868, in-8o.

6o Inventaire des Mss. de Saint-Germain-des-Prés conservés à la Biblio

thèque impériale sous les nos 11504 14231 du fonds latin, par Léopold Delisle, membre de l'Institut. (Paris, 1868, in-8°. Extr. de la Bibliothèque de l'Ecole des Chartes.)

M. DE LONGPÉRIER fait une communication sur deux bustes en bronze d'Auguste et de Livie, trouvés en 1813 dans le département de l'Allier, récemment mis en lumière et acquis pour le Musée du Louvre.

M. RENIER fait observer que la qualification d'Auguste donnée à Livie dans l'inscription d'un de ces bustes est, non pas un titre politique, mais un titre religieux et qu'elle dénote une époque postérieure à la restauration des dieux lares par l'empereur Auguste. Il en résulte que l'exécution des deux bustes doit se placer entre les années de Rome 747 et 767.

M. DELISLE lit en communication une Notice sur le cabinet de Gaignières.

Séance du vendredi 25.

PRÉSIDENCE DE M. RENIER.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et la rédaction en est adoptée.

L'ordre du jour appelle le choix d'un lecteur pour représenter l'Académie à la prochaine séance trimestrielle de l'Institut. M. le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL rappelle les lectures faites à l'Académie depuis le 1er janvier. Le scrutin étant ouvert, M. DELISLE est désigné par 13 voix, sur 15, pour lire devant l'Institut sa Notice communiquée le 18 septembre sur le cabinet de Gaignières.

M. JOURDAIN a la parole pour donner lecture d'une dissertation intitulée « Sur les sources philosophiques des hérésies d'Amaury de Chartres et de David de Dinan. »

:

L'Académie, sur la proposition du bureau appuyée par plusieurs membres, décide qu'une seconde lecture de ce morceau aura lieu à titre de mémoire.

Sont présentés à l'Académie par M. le Secrétaire perpétuel les ouvrages dont les titres suivent:

4o Au nom de M. LITTRÉ, la 20o livraison (PAC-PER) de son Dictionnaire de la langue française.

2o Au nom de M. DE SLANE, le tome XXI, 4re partie, des Notices et extraits des manuscrits, comprenant la troisième et dernière partie de sa traduction française des Prolégomènes historiques d'Ibn Khaldoun, accompagnée de notes et suivie d'un sommaire analytique des divisions de l'ouvrage pour cette partie, de notes additionnelles pour les trois parties, d'une liste des termes arabes expliqués par l'auteur ou par le traducteur et d'un index général pour l'ouvrage entier (in-40 de 573 pp.). « Ainsi se trouve terminé, dit M. le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL, un des plus grands travaux, des plus utiles et des plus méritoires à tous égards, qui aient été publiés sous les auspices de l'Académie dans cet ordre d'études. »

3o De la part de M. le Sénateur G. Fiorelli, directeur général du Musée de Naples, les nouveaux catalogues de ce musée dont les titres suivent I. Collezione Sant Angelo: Monete greche (Napoli, 1866, in-fo). II. La stessa Collezione: Monete del medio evo (Ibid. 4868, in-fo). -III. Raccolta epigrafica: Iscrizioni greche ed italiche (Ibid., 1867, in-fo); Iscrizioni latine (Ib., 1868, in-f"). - IV. Medagliere VI; Matrici, Punzoni e Conii della R. Zecca (Ibid. 1866, in-fo). V. Raccolta pornographica (Ib. 1866, in-fo).

4o Giornale degli scavi di Pompei. Nuova serie pubblicata dagli alunn della scuola archeologica. Vol. I (Napoli, 1868, no 4).

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