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« Le Musée du Louvre a récemment acquis deux bronzes antiques très-précieux, qui étaient pendant de longues années restés inconnus des archéologues. Ce sont des bustes d'Auguste et de Livie, trouvés, vers 1815, dans le sol du domaine de Bretagne, commune de Neuvy-le-Réal (Allier). Ils furent découverts par un paysan qui creusait le sol d'un chemin.

» Le premier représente Auguste, la tête nue; les yeux sont incrustés en émail blanc avec pupille noire. Ce buste s'ajuste, au moyen d'un goujon fixé à la partie inférieure de la poitrine, sur une base circulaire haute de 3 centimètres (diam., 13 cent.) décorée de cercles en relief tracés autour, et percée d'une mortaise.

» Sur le devant de cette base, on lit entre les deux moulures :

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>> Le second buste est celui de Livie. Les cheveux sont relevés autour du front, formant saillie sur le devant, et chignon sur la nuque. Deux grandes mèches fondues à part sont fixées dans deux trous pratiqués en arrière des oreilles et tombent sur les épaules. Une petite draperie couvre la poitrine. Les yeux sont incrustés. Sur la base circulaire, on lit:

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>> Les deux bronzes ont été évidemment exécutés par le même artiste et consacrés à la même époque, car les caractères des deux dédicaces sont identiques.

» Cette époque se place entre l'an de Rome 727 (27 av. J.-C.), date du changement de nom d'Octave, et 767 (14 de J.-C.), date de la mort de l'Empereur.

>> Il était encore vivant lorsque les bustes furent dédiés, puisqu'il ne reçoit pas dans l'inscription le titre Divus. Livie ne prit le nom Julia qu'après la mort d'Auguste, et en vertu du testament

de son mari, pendant l'existence duquel elle n'a pas porté légalement le titre Augusta. Cependant ce titre lui était donné dans quelques provinces; témoin l'inscription :

LIVIAE DRVSI F. AVGVSTAE MATRI CAESARIS' ET' DRVSI⚫ GERMANICI SVPERAEQVANI PVBLICE, gravée alors que Tibère n'était encore que Caesar (Romanelli, Topogr. hist. del regno di Nap. t. III, p. 134).

>> Atespatus est nouveau dans le catalogue des noms gaulois où figurent Atessates, Ateporix, Atepillus, Atepomarus, Atepo, Ateciritus, etc., etc. Au contraire Crixus est célèbre. Porté par un Gaulois compagnon de Spartacus dans la guerre des esclaves (Tit. Liv. epit. xcv, 7; xcvII, 1, 2; cf. Oros., V, 24), il appartient encore à un chef des Boïes (Sil. Ital. IV, v. 248).

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>> La formule Votum Solvit Libenter Merito indique très-positivement que ces curieux bustes, bien que représentant des personnages vivants, ont été consacrés aux deux Augustes considérés comme divinités. Ils ont dû figurer dans un laraire, de même que cette image de bronze que conservait Suétone (Oct. 7), et qui portait le nom de Thurinus (premier nom d'Auguste) incrusté en caractères que l'historien croyait être de fer, mais qui étaient bien plus probablement d'argent noirci par le temps, ce qui est plus conforme aux habitudes connues des anciens.

» Les bustes trouvés près de Neuvy-le-Réal, outre leur mérite d'exécution, leur état admirable de conservation, offrent encore une grande utilité pour les archéologues, en ce qu'ils montrent l'usage auquel étaient destinés d'autres bronzes de même dimension qu'on avait recueillis sans leur base, et par conséquent sans inscriptions. >>

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MOIS DE NOVEMBRE.

Séance du vendredi 6.

PRÉSIDENCE DE M. RENIER.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et la rédaction en est adoptée.

Il n'y a pas de correspondance officielle. L'Académie se forme en comité secret.

M. DESNOYERS, au nom de la Commission des Antiquités de la France, donne lecture de la première partie du Rapport dont il est chargé sur le jugement des ouvrages envoyés au concours en 1867 (médailles décernées).

M. LE SECRÉTAIRE PERPÉTUEL, pour M. DE LONGPERIER, que l'état de sa santé retient encore chez lui, lit le Rapport sur les résultats du concours de numismatique de 1867. Ce Rapport est ainsi conçu :

« Il a été remis à la Commission trois ouvrages déposés par leurs au

teurs:

1o Nouvel essai d'interprétation et de classification des monnaies de la Gaule, par A. Fillioux (2e édition, remaniée et augmentée de huit chapitres), 1867, in-8°;

2o Essai sur les monnaies de Charles Ier, comte de Provence, par Louis Blancard (ms.);

3o Beiträge zur aramäischen Münzkunde Eran's und zur Kunde der ältern Pehlewi Schrift, par le prof. Dr A. Lévy (1867, in-8°).

La Commission s'est vue dans la nécessité d'écarter préalablement le no 2 qui ne rentre pas dans les conditions du concours: le prix ne devant être décerné qu'à un ouvrage publié, c'est-à-dire imprimé. Cette décision n'implique aucun jugement sur la valeur du travail de M. Blancard, qui pourra être présenté de nouveau lorsqu'il aura reçu la forme indiquée par le fondateur du prix.

L'ouvrage de M. Fillioux est écrit avec une grande conviction, et, on doit ajouter, d'une manière claire et bien appropriée à un sujet d'érudition. Mais l'auteur poursuit l'application d'une idée qu'il a déjà émise dans d'autres publications, à savoir, la valeur astronomique des types représentés sur les monnaies de la Gaule. Cette fois encore, il a été contraint de supposer le principe sur lequel il édifie tout son système. N'est-ce pas, en effet, supposer le principe que de prendre pour base d'une série consi

dérable de raisonnements, non pas un texte antique, non pas même une donnée scientifique résultant de l'examen réfléchi d'un ensemble de monuments de divers ordres, mais tout simplement une assertion sans preuves et sans développements échappée à l'un de nos contemporains dans une correspondance intime? La doctrine qui repose sur une base aussi fragile est tellement absolue que la Commission ne saurait proposer à l'Académie d'accorder à M. Fillioux une récompense qui ne pourrait pas s'appliquer seulement aux bonnes qualités de l'écrivain.

M. Lévy a consacré un article de Revue à l'examen d'une suite trèsintéressante et très-précieuse de monnaies orientales antiques qui, depuis quelques années, ont attiré l'attention et exercé la sagacité de divers numismatistes. Mais il n'a pas encore eu à sa disposition tous les monuments de cette classe qui existent dans les collections. Plusieurs de ses observavations critiques subsisteront, mais son travail laisse encore la question fort obscure, principalement du côté historique.

La Commission, conformément à un usage adopté depuis longues années, a fait porter son examen sur les ouvrages qui, sans avoir été adressés pour le concours, n'en remplissaient pas moins toutes les conditions. Elle a pensé qu'il était opportun de donner une marque de son estime à un vétéran de la science, dont l'œuvre, poursuivie avec la plus louable persévérance, sans être arrivée à son terme, n'en présente pas moins un ensemble digne de la plus sérieuse considération. En conséquence, elle propose à l'Académie de décerner le prix à M. Domenico Promis, membre de l'Académie de Turin, pour la collection de Mémoires sur la numismatique italienne, collection dont le premier fascicule porte la date de 1852 et le onzième la date de 1868 (imprimé en 1867). Ces fascicules, de format gr. in-8°, accompagnés de nombreuses planches très-bien gravées, constituent, dans leur réunion, un traité de la numismatique italienne du moyen-âge. Voici les titres qu'ils portent :

1852. Monete del Piemonte inedite o rare.

4853. Monete della Zecca d'Asti.

4858. Monete dei Romani Pontefici avanti il Mille. 1858. Monete dei Paleologi Marchesi di Monferrato.

4860. Monete dei Radicati e dei Mazzetti.

4863. Monete della Zecca di Dezana.

4864. Monete della Zecca di Savona.

1865. Monete della Zecca di Scio durante il dominio dei Genovesi. 1866. Monete inedite del Piemonte. (Supplemento).

1867. Monete di Zecche italiane inedite o corrette.

4868. Monete della Republica di Siena.

Le tout comprenant 647 pages et 63 planches.

Plusieurs de ces Mémoires, que l'auteur a eu le soin d'enrichir de documents diplomatiques extraits des Archives d'Italie, outre leur valeur générale, ont encore pour notre pays en particulier un intérêt très-réel. Le Mémoire sur la monnaie pontificale contient une série très-complète de deniers carlovingiens frappés à Rome; ou, pour s'exprimer plus exactement, de monnaies sur lesquelles les papes ont inscrit le nom et le titre de Charlemagne et de ses successeurs. Certaines monnaies du Piémont, celles de Cuneo par exemple, sont émises par les comtes de Provence, de la Maison d'Anjou. Les monnaies d'Asti portent les noms de notre grand poète Charles d'Orléans, et de son fils Louis XII; une série de monnaies

de Sienne est frappée sous les auspices de notre roi Henri II (Henrico auspice).

Le travail sur l'atelier de Savone a révélé aux antiquaires français l'existence d'une collection tout entière de monnaies des rois Charles VI, Charles VII, Louis XI, Louis XII et François Ier, frappées en Ligurie et restées inconnues chez nous.

La Commission, d'ailleurs, n'oublie pas que M. Promis a publié, en 1842, un magnifique et excellent ouvrage (en gros volumes in-4°) sur la monnaie de Savoie, livre qui peut servir de modèle aux publications numismatiques, relatives au moyen-âge, et qui fournit d'inappréciables documents diplomatiques à l'histoire d'une contrée devenue française par le fait politique, comme elle l'était depuis longtemps par la langue et par les

mœurs. >>

Ont signé à la minute :

MM. De Saulcy, Renier, GuigNIAUT.

Ce rapport est adopté par l'Académie.

M. RENIER, Président de l'Académie, donne ensuite lecture du Rapport sur le concours dit des stèles. Ce Rapport est adopté et sera analysé dans le discours d'ouverture de la prochaine séance publique.

M. DELISLE lit le Rapport fait au nom de la Commission des Antiquités de la France, chargée de rédiger le programme du prix nouveau fondé par feu M. De la Fons-Mélicocq. Le programme proposé par la Commission est adopté et sera porté au programme général de la séance annuelle.

La séance étant redevenue publique, M. le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL présente à l'Académie les ouvrages suivants :

4° Au nom de M. DE WAILLY, Mémoire sur la langue de Joinville (1868, 4 vol. in-8°).

2° Bibliothèque de l'Ecole des Chartes: 6o série, t. IV, livr. 4-5.

3o Inscription de Tréves, avec une Digression sur l'origine du langage, par M. Benmohel (Dublin, 4868, br. in-8°).

4o Rapport annuel fait à la Société d'ethnographie, par M. L. De Rosny, son secrétaire, pour l'année 1866-67 (br. in-8°).

50 Bulletin de la Société des antiquaires de Picardie: 1868, nos 1 et 2. 6o Le Cabinet historique sept. 1868.

7° M. l'abbé Eug. Müller adresse deux exemplaires d'un travail intitulé: Trois évêques de Senlis. Obsèques d'un évéque au XVe siècle

(1 vol. in-8°).

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8° M. EGGER fait hommage, au nom de l'auteur, d'une dissertation in

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