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titulée Histoire et théorie de la conjugaison française, par M. Camille Chabaneau (Paris, 4868, in-8°), et en expose brièvement les mérites.

M. EGGER fait, au nom de M. Maspero, une communication sur des objets trouvés à côté ou dans la poitrine des momies dans un tombeau de Cuzco, en 1810, objets dont les dessins sont mis sous les yeux de l'Académie. — La figurine en or et celle en argent représentent probablement Illa Canopa (Illa lumière), le lumineux Canope. On trouve de ces figurines formées par des bandes alternées d'or et d'argent fort délicatement soudées. Les figures d'animaux représentent Llama Canopa (le Canope lama). On ne sait quel était le rôle de ces divinités d'ordre très-secondaire. Il est probable qu'elles ne sont pas d'origine quichua pure, mais d'origine aymara. Les Quichuas ne figuraient pas la divinité. La seule mention d'une statue se trouve sous le règne de Yupanki (?); mais ce n'était pas la figure du soleil, de Inti lui-même; c'était celle d'un fantôme qui lui était apparu dans le désert. On les trouve au cou ou dans le ventre des momies.

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Séance du vendredi 13.

PRÉSIDENCE DE M. RENIER.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.
Il est donné lecture de la correspondance officielle.

M. le Ministre de l'Instruction publique, par un message en date du 9 novembre, informe l'Académie que le choix qu'elle a fait du vendredi 20 de ce mois, pour le jour de sa séance publique annuelle, est approuvé.

Par un second message du 10, M. le Ministre accuse réception des deux nouveaux volumes qui lui ont été offerts par l'Académie savoir, le T. xxIII, 4re partie, des Mémoires de l'Académie (Histoire) et le T. XXI, 1 partie, des Notices et extraits des Manuscrits. M. le Ministre prie l'Académie d'accueillir ses remercîments.

M, Lecesne, Président de l'Académie d'Arras, par une lettre en

date du 31 octobre, sollicite, au nom de ce corps savant, la concession d'un exemplaire des Prolégomènes d'Ibn Khaldoun.- Renvoi à la Commission des travaux littéraires.

M. le PRÉSIDENT annonce que l'embarquement des dons faits à l'Académie par MM. Engelhardt, Desjardins et More vient d'avoir lieu et qu'en exécution des mesures prises par M. le Ministre de l'Instruction publique, conformément au vœu exprimé par la Compagnie, les monuments, objets de ces dons, sont dirigés sur la Bibliothèque impériale, qui en recevra le dépôt.

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M. TEXIER informe l'Académie du résultat des fouilles archéologiques faites dans une localité du département du Cher appelée Les Barres. Un propriétaire du pays ayant remarqué dans un champ des vestiges de constructions, résolut de les extraire. Il mit à découvert une muraille épaisse de plusieurs mètres, dans laquelle il trouva une quantité de squelettes juxtaposés deux à deux; il rencontra, dans la fouille, des débris de vases et des objets de bronze qu'il crut être des anneaux, mais qui sont, sans aucun doute, des bracelets. La découverte de ces objets de travail gallo-romain donne approximativement la date des sépultures.-M. le comte Jaubert, membre de l'Académie des sciences, rendit compte de cette découverte à M. le Ministre de l'Instruction publique qui ouvrit un crédit pour continuer ces fouilles dont la suite fut dirigée par la Société archéologique du Berry.

En résumé il a été constaté que la muraille dont il s'agit est un ouvrage romain: tous les matériaux le prouvent. Les sépultures sont d'une date beaucoup plus rapprochée de nous, car les objets qu'on y a découverts, et notamment une petite boucle d'oreille, sont gallo-romains. Ainsi l'on aurait converti un ancien édifice romain en un lieu de sépultures gallo-romaines, fait remarquable et non encore observé.

M. Lenormant fait la communication suivante Sur un document assyrien relatif aux rois de Lydie.

« Je viens de recevoir de M. George Smith, jeune et habile assyriologue attaché au Département Oriental du Musée Britanni

que, copie d'un fragment nouveau des annales du roi ninivite Assourbanipal, fils d'Assarahaddon, qui complète de la manière la plus heureuse et la plus importante la partie de ces annales relative aux relations du monarque assyrien avec la Lydie.

>>> Le texte ainsi complété devient d'un si haut intérêt historique que j'ai cru devoir appeler immédiatement l'attention de l'Académie sur les faits qu'il contient. Ce n'est pas une traduction complète que j'en apporte ici, car elle présenterait encore quelques difficultés, mais une analyse du récit tel que j'ai pu le comprendre dans une étude un peu hâtive du texte. Je dois, du reste, rendre à chacun ce qui lui appartient et proclamer ici que les savants anglais avaient déjà déchiffré les premiers ce passage des annales d'Assourbanipal et qu'en m'en envoyant copie M. Smith, qui m'avait vu étudier dernièrement à Londres la portion déjà connue et exposée au Musée Britannique sous une désignation très-exacte, m'indiquait en quelques mots de la manière la plus précise le contenu du fragment nouveau. Je ne prétends donc en aucune façon dérober à ce savant l'honneur de sa découverte, mais seulement la communiquer à l'Académie.

» Voici l'analyse du texte étudié par moi avec la plus avide curiosité. Il sera publié dans le tome III des Cuneiform inscriptions of Western Asia.

» Gouggou (qu-ug-gu et seulement gu-gu dans d'autres endroits), roi du pays de Loudi (mat lu-di), pays lointain près de la mer, dont les rois assyriens, prédécesseurs d'Assourbanipal, n'avaient jamais entendu parler (ce sont les expressions du texte), eut une vision où le dieu Assour lui apparut et lui ordonna d'envoyer une ambassade à Assourbanipal et de le reconnaître pour son suzerain. L'ambassade fut envoyée avec des présents, et Gouggou, tout en se reconnaissant vassal d'Assourbanipal, lui demanda des secours pour se délivrer des Gimirraï (gi-mirra-aï) qui ravageaient son pays et qu'il ne pouvait pas chasser.

» Le texte ne dit pas formellement qu'Assourbanipal fournit à son nouveau vassal les troupes auxiliaires qu'il demandait. Mais il raconte que, peu de temps après, Gouggou envoya une nouvelle ambassade à Ninive pour annoncer la défaite des Gimir

raï, dont il rendait grâce à Assouret à Istar, les dieux de l'Assyrie; l'ambassade était chargée de riches présents et conduisait, à titre d'hommage du suzerain à son vassal, les deux principaux chefs des Gimirraï, faits prisonniers dans la bataille.

» Mais un peu plus tard, Assourbanipal étant occupé dans la guerre contre Téoumman, roi d'Elam, qui fut un des principaux faits de son règne et que retracent de grands bas-reliefs conservés au Musée Britannique, Pisamilki (c'est-à-dire Psamétik) (pi-samil-ki), roi d'Egypte, se révolta contre la suzeraineté assyrienne et chassa ses collègues, vassaux comme lui d'Assourbanipal. Gouggou lui fournit un corps de troupes pour l'aider dans cette entreprise.

» Assourbanipal, n'étant pas en mesure de quitter la guerre engagée en Susiane pour châtier ces actes de rébellion, invoqua les dieux en leur demandant que Gouggou, pour prix de sa félonie, mourût sous les coups de ses ennemis et que ses serviteurs fussent emmenés en captivité.

>> En effet les Gimirraï accoururent à l'appel des dieux Assour et Istar et envahirent tout le pays de Loudi. Gouggou mourut de mort violente dans cette invasion, et son fils Ardou (ar-du), qui lui succéda, ne vit son royaume délivré que lorsqu'il se fut à son tour déclaré le vassal de l'Assyrie et eut envoyé son tribut à Assourbanipal.

» Tel est le récit du document assyrien. - Il n'est pas possible de méconnaître dans Gouggou et son fils Ardou, rois du pays de Loudi, Gygès et son fils Ardys, rois des Lydiens, non plus que dans les Gimirraï les Cimmériens, dont les invasions désolaient alors l'Asie Mineure. Ainsi les données qu'Hérodote nous a conservées sur l'histoire de la monarchie lydienne sont confirmées jusque dans leurs détails par les textes cunéiformes contemporains des princes dont il a parlé. Car l'invasion cimmérienne que l'historien d'Halicarnasse met en rapport avec le règne d'Ardys est bien évidemment celle dont parle notre document: « Au temps d'Ardys, les Cimmériens, chassés de leurs demeures par les Scythes nomades, descendirent sur l'Asie et prirent Sardes, à l'exception de la citadelle. » (Hérodot., I, 15.)

» Mais le passage des annales d'Assourbanipal que je viens d'analyser n'a pas seulement pour résultat de donner un caractère définitivement historique aux personnages de Gygès et d'Ardys, il prouve, chose entièrement nouvelle, que la suzeraineté assyrienne se maintint sur la Basse-Egypte pendant tout le temps de la Dodécarchie et que les derniers vestiges n'en disparurent que lorsque Psamétik Ier, ayant vaincu ses collègues de pouvoir, devint maître de toute l'Egypte. Le document assyrien dit que Gygès lui fournit des soldats auxiliaires pour cette entreprise; et en effet Hérodote mentionne des gens venus de l'Asie Mineure avec les mercenaires grecs dans l'armée avec laquelle Psamétik gagna le trône.

» C'est ainsi que les progrès que l'on fait dans la connaissance des antiquités orientales viennent chaque jour apporter de nouvelles démonstrations de l'admirable exactitude du père de l'his. toire et de l'habileté avec laquelle il savait prendre ses informations. >>

M. DE SAULCY fait quelques observations sur la forme des noms propres cités dans la précédente communication. L'assimilation de ces noms avec ceux que fournit Hérodote lui paraît certaine; mais il croit pouvoir maintenir les objections qu'il a déjà plusieurs fois opposées au système de transcription syllabique généralement en usage aujourd'hui chez les assyriologues. Sans contredire le syllabisme originaire de l'écriture cunéiforme, il regarde toujours une transcription alphabétique comme préférable.

M. WADDINGTON demande la parole pour une communication.

<< On vient de découvrir, dit-il, à Jérusalem auprès de l'église Sainte-Anne, qui appartient à la France, un petit monument fort intéressant, dont M. Clermont-Ganneau, drogman-chancelier du consulat de France, me prie d'entretenir l'Académie. C'est un pied en marbre, fort mutilé; la partie antérieure est brisée, mais le cou-de-pied est intact, ainsi que le bas de la jambe, qui est coupée un peu au-dessus de la cheville; on voit encore une portion de la sandale et des courroies qui l'atta

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