Par une lettre du 1/13 décembre, M. W. Tiefenhausen, Secrétaire de la Commission archéologique relevant du ministère de la Cour impériale à Saint-Pétersbourg, adresse à l'Académie les remercîments de cette Commission pour l'exemplaire des Papyrus grecs et celui des Mémoires de divers savants qui lui ont été offerts par une juste réciprocité de ses envois périodiques si remarquables. La Commission archéologique serait heureuse de recevoir également les volumes des propres Mémoires de l'Académie dont elle pourrait disposer. Renvoi de cette demande à la Commission des travaux littéraires.

Par une lettre signée des délégués du syndic (E. Waddington), au nom de la junte municipale de Pérouse, et adressée au Président de l'Académie, les remerciments de ce corps lui sont également offerts pour l'exemplaire des Papyrus grecs donné au Musée de la ville de Pérouse, sur la demande du professeur d'archéologie, aujourd'hui correspondant de l'Académie, M. le comte Giancarlo Conestabile.

Sont présentés pour les concours de 1868 les mémoires et ouvrages qui suivent :

I. Pour le concours du prix ordinaire dont le sujet est relatif « à la lutte entre la philosophie et la théologie des Arabes au temps de Gazzali, etc.» Un mémoire inscrit sous le n° 4 et portant pour épigraphe : « Se moquer de la philosophie, c'est vraiment philosopher.» (Pascal.)

II. Pour le concours du prix ordinaire, prorogé, dont le sujet est « l'Explication théorique et le catalogue descriptif des stèles antiques représentant la scène connue sous le nom de Repas funèbre. »

Un 2e mémoire inscrit sous le n° 2 et portant pour épigraphe : « Dans le Tartare, sous la terre, dans le monde d'en bas, les belles filles se lamentent et les beaux jeunes-gens pleurent. » (Chanson grecque moderne.)

III. Pour le concours Bordin de 1868 dont le sujet est:« Faire connaitre... l'organisation des flottes romaines, etc. »

Deux mémoires.

Le mémoire inscrit sous le n° 1 a pour épigraphe: « Trierium, quadrierium, quinquerium et liburnarum elenchum heic proposui, etc.»(Gori, Inscript. antiq. quæ extant in Etruriæ urbibus, t. III.)

Le mémoire inscrit sous le n° 2 a pour épigraphe: « Les Romains ne faisaient cas que des troupes de terre, dont l'esprit était de rester toujours ferme, de combattre au même lieu et d'y mourir. » (Montesquieu, Esprit des lois, XXI, 13.)

Renvoi des mémoires déposés à l'examen des futures Commissions.

Pour le concours Bordin prorogé, relatif aux Inscriptions himyarites, Nul mémoire n'a été envoyé.

IV. Pour le concours Gobert,

1o METZ, cité épiscopale et impériale (Xe au XVIe siècle), par M. H. Klipfel, Drès lettres, etc. (Paris, 1867, 4 vol. in-8°. - 6 ex.).

2o Les Epopées françaises.· Etude sur les origines et l'histoire de la littérature nationale, par M. Léon Gautier (t. II, 2o partie, 1867, 1 vol. in-8°.

6 ex.).

3o Histoire du commerce et de la navigation à Bordeaux, principalement sous l'administration anglaise, par M. Francisque Michel, correspondant de l'Académie (t. I, 1867, 4 vol. in-8°.

-

6 ex.).

4° La France pontificale (GALLIA CHRISTIANA): Métropole de Bordeaux • Métrople de Lyon et Vienne. Métropole de Reims, Soissons et Laon,

par M. H. Fisquet (sans date, 3 vol. in-8°. 6 ex.).

Renvoi à la Commission du prix Gobert.

V. Pour le concours de numismatique Essai sur les monnaies de Charles Ier, comte de Provence, par M. Louis Blancard, archiviste des Bouches-du-Rhône (ms. in-4o).

VI. Pour le concours des Antiquités de la France.

1° Notes et recherches sur l'histoire de la musique en France (du XIe à la fin du XVIe siècle), par M. Schwab (ms. in-4o).

2o Histoire de Royaumont sa fondation par saint Louis et son influence sur la France, par M. l'abbé H. Duclos (4867, 2 vol. in-8°. 2 ex.). 3o Essai sur la chronologie du Cartulaire de Brioude par M. Alex. Bruel, archiviste paléographe (1866, br. in-8°).

4o Etude historique et critique sur les copies manuscrites du grand Cartulaire de Brioude, par le même (ms.).

5o Le Sacre, étude historique, philosophique et religieuse, par M. l'abbé Quéant (1868, 1 vol. in-8°).

6o Gerbert, étude sur sa vie et ses ouvrages, par M. Edouard de Barthélemy (1868, 1 vol. in-12).

7° L'ancienne Eglise de France ou Etat des archevéchés et évéchés avant

la constitution civile du clergé : 4re année, 1re livr. par M. L. Sandret (1866, 4 vol. in-8°).

8° Notice sur Chilly-Mazarin. - Le château. L'église, Le village. Le maréchal d'Effiat, par M. Patrice Salin (1 vol. in-8°, 1868). Renvoi à la future Commission.

L'Académie, revenant à l'ordre du jour, quatre scrutins de liste ont lieu successivement, par suite desquels sont nommés, pour l'année 1868 :

4° Membres de la Commission des travaux littéraires, MM. NAUDET, MOHL, LABOULAYE, WALLON, EGGER, DE LGNGPERIER, MAURY, DELISLE.

2o Membres de la Commission des Antiquités de la France, MM. VITET, DE SAULCY, DE LONGPÉRIER, MAURY, DELISLE, DE LASteyrie, Desnoyers, Hauréau.

3o Membres de la Commission de l'Ecole française d'Athènes, M. BRUNET DE PRESLE, EGGER, Dehèque, Miller, WADDINGTON.

4° Membres de la Commission pour administrer les propriétés et fonds particuliers de l'Académie, délégués par elle à la Commission centrale administrative de l'Institut, MM. GARCIN DE TASSY et MOHL.

Sont offerts à l'Académie par le Secrétaire perpétuel les ouvrages suivants déposés sur le bureau:

4° Notice sur un papyrus de la Bibliothèque de lord Asburnham, par M. DELISLE, membre de l'Institut (Paris, 1867; br. in-8°).

2o LE KALEVALA, épopée nationale de la Finlande et des peuples finnois, trad. de l'idiome original par M. L. Léouzon le Duc. I. L'épopée (Paris, 1868; 1 vol. in-8°).

3o Recueil des Notices et Mémoires de la Société archéologique de la province de Constantine: 4er vol. de la 2a série (1867), Constantine, Alger, Paris, 1867; 1 vol. in-8°.

4° Dell'antico ponte romano sul Reno lungo la Strada Emilia e della precisa postura dell'isola del congresso triumvirale, mem del Dott. Luigi Frati (br. in-4°).

5o Annales de philosophie chrétienne: octobre 1867.

6o Revue hist. de droit français et étranger (septembre-octobre 1867). 7° Revue archéologique du midi de la France, vol. II, no 2, 1867, in-4°.

8° L'Orient: no du 25 décembre 1867.

M. RENAN offre à l'Académie, de la part de M. Lenormant, un estampage d'un monument punique pour servir au Corpus inscriptionum semiticarum. Le monument a été trouvé près de Carthage. Il se conserve au Musée Britannique. Il appartient à la plus basse époque, peut-être au temps de saint Augustin. On y remarque de singulières analogies avec l'art chrétien. L'inscription indique une dédicace à Baal-Hammon.

M. RENIER fait remarquer que cette dédicace n'exclurait pas une destination funéraire. On trouve en Afrique des stèles sépulcrales qui ont la forme de vœux à Saturne.

M. DE LONGPÉRIER, tout en croyant le monument de basse époque, fait remarquer que, quand il s'agit de monuments carthaginois, la grossièreté du style n'est pas toujours une marque bien sûre. Il pense que le personnage que présente le monument sous une espèce d'édicule ou d'arc triomphal est, non pas le dieu auquel le monument est dédié, mais le dédicateur, ce qui n'empêche pas que la dédicace ne soit faite à Baal-Hammon, représenté dans la partie supérieure.

M. RENAN croit, du reste, comme M. RENIER, que l'intention du monument est principalement funéraire.

Séance du vendredi 10.

PRÉSIDENCE DE M. RENIER.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et la rédaction en est adoptée.

Il est donné lecture de la correspondance officielle.

Par un message en date du 4 janvier, M. le Ministre de l'instruction publique adresse, en communication, un rapport accompagné d'un album et d'une série de croquis et de dessins, que M. Champoiseau, consul de France à Janina, a envoyé sur les résultats de la mission archéologique en Epire qu'il tient du ministère. M. le Ministre désire que ce travail soit soumis à l'exa

men de l'Académie et qu'elle veuille bien lui en faire connaître son avis, aussi bien que sur l'opportunité de la continuation de ces recherches. Elle est priée, en cas d'affirmative, d'y joindre les inscriptions qui pourraient guider l'explorateur. - M. LE SECRÉTAIRE PERPÉTUEL propose que la lettre et les pièces soient renvoyées à l'examen préalable de la Commission de l'Ecole française d'Athènes, qui vient d'être renouvelée, et qui offre, pour l'objet dont il s'agit, toutes les garanties de compétence.

ques observations, cette proposition est adoptée.

Après quel

Me Meignen, notaire à Paris, a transmis au Secrétaire perpétuel un extrait du testament de M. Jacques-Charles Brunet, homme de lettres, décédé en son domicile à Paris, rue de Seine, 55, le 14 novembre 1867, ledit testament reçu par Me Meignen le 5 novembre 1863, et portant entre autres legs particuliers:

Art. 7. « Désirant encourager après ma mort un genre d'études auquel je me suis livré pendant ma vie avec ardeur et persévérance, je lègue à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (seconde classe de l'Institut impérial de France), une inscription de 1,000 francs de rente, trois pour cent sur l'Etat français, et dont le revenu devra être appliqué au service d'un prix de 3,000 francs, qui sera décerné tous les trois ans à l'ouvrage de Bibliographie savante que l'Académie, qui en choisira elle-même le sujet, jugera le plus digne de cette récompense. Le délai de trois ans courra à partir du jour de la délivrance du legs que je prie l'Académie de me faire l'honneur d'accepter.

Art. 14. « Les legs particuliers qui précèdent sont faits francs et quittes de droits de mutation et de transfert, lesquels doivent être acquittés par mon légataire universel.

» Les legs en rentes, actions et obligations devront être délivrés avec jouissance du terme de revenus courant au jour de mon décès, et ceux en espèces ne produiront d'intérêts qu'en cas de retard dans les payements et seulement à partir du jour des échéances. >>

A cette pièce sont jointes les deux suivantes :

4° Celle qui concerne l'insertion légale, faite en exécution de