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merce, mais offert aux hommes de science par la générosité du fondateur. L'Académie accueille avec le plus vif intérêt cet hommage et cette communication, et M. LE PRÉSIDENT prie M. SAULCY de vouloir bien transmettre à M. Aug. Parent les remerciments de la Compagnie.

L'Académie se forme en comité secret pour la discussion des titres des candidats à la place d'académicien libre déclarée vacante.

La discussion close, la séance redevient publique.

M. Ern. Desjardins commence la lecture, en communication, d'une Notice sur le Voyage archéologique qu'il vient de faire dans la Dobrudja.

MOIS DE FÉVRIER.

Séance du vendredi 7.

PRÉSIDENCE DE M. RENIER.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et la rédaction en est adoptée.

Il est donné lecture de la correspondance officielle..

Par un message en date du 3 février, M. le Ministre de l'Instruction publique consulte l'Académie sur une demande de M. le Directeur de l'Ecole française d'Athènes, d'être autorisé à faire imprimer aux frais de l'établissement un manuscrit de Macarias Magnès, apologiste chrétien de la seconde moitié du IIIe siècle, manuscrit appartenant à un particulier et retrouvé en Epire. M. le Ministre désire être fixé sur l'intérêt de cette publication avant de prendre une décision au sujet de la demande faite. L'Académie renvoie l'affaire à l'examen préalable de la Commission de l'Ecole française d'Athènes. M. RENAN voudra bien s'adjoindre à la Commission, ayant des renseignements particuculiers à lui donner.

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M. le maire de Lunéville adresse, à la date du 31 janvier, une demande à l'effet d'obtenir, pour la bibliothèque publique de cette ville, la partie de l'Histoire littéraire de la France publiée par l'Académie. Renvoi à la Commission des travaux littéraires. L'ordre du jour appelle l'élection d'un membre libre à la place devenue vacante, par suite du décès de M. LE DUC DE LUYNES. L'Académie se forme, au préalable, en comité secret pour entendre la partie réservée du procès-verbal concernant la discussion des titres des candidats. Cette partie étant adoptée, la séance redevient publique. Lecture est faite des art. 19-21 du règlement. M. De Coussemaker ayant retiré sa demande, les candidats qui restent inscrits sont MM. Leroux de Lincy, Labarte, De Vogüé et Ch. Nisard. Le scrutin est ouvert, il y a 42 membres présents et votants, majorité 22 voix. M. de Vogüé obtient, au 4er tour, 33 voix, M. Labarte 4, M. Ch. Nisard 3, M. Leroux de Lincy 4, M. le Dr Briau (qui ne s'est point présenté) 1. - M. LE PRÉSIDENT proclame, en conséquence, M. le comte De Vogüé membre libre de l'Académie. - Son élection sera soumise à l'approbation de l'Empereur.

L'Académie passe à la présentation des livres.

M. LE SECRÉTAIRE PERPÉTUEL fait hommage, 1o, au nom de M. LITTRÉ, de la 17 livraison de son Dictionnaire de la langue française (MANMIS).

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2o De la part de l'Académie impériale des sciences de Vienne : I. des Comptes-rendus des séances, t. LV, cah. 3-4, in-8°; t. LVI, cah. 1-2; — II. des Archiv für Kunde österr. Geschichtsquellen, t. XXXVIII, cah. 4 (in-8°); III. des Fontes rerum austriac., t. XXVII, sect. II, in-8°. 3o Par une lettre latine datée d'Edimbourg, le 6 avant les kalendes de février, M. Gavin Hamilton, de l'Académie d'Elgin, adresse au Secrétaire perpétuel les 4 ouvrages suivants composés par lui et qui paraissent, sauf information précise, destinés au concours du prix Volney: I. The functions of si and qui, etc. (London, 1862 in-8°); II. The true theory of the subjunctive or the logic of the latin language (Edinb. 1864, in-8); -III. The true theory of the greek negative M (Ibid. 1866, in-8°); IV. The subjunctiv of the Greeks and Latins with an Appendix on Mh (Ib. 4867, in-8°).

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4 Gesch. der Stadt Rom von Alfred v. Reumont, t. II (De la do

mination des peuples germaniques à la fin du Grand Schisme), Berlin, 1867, in-8°, avec une lettre d'envoi du professeur De Giesebrecht, au nom de la Commission hist. de l'Académie des sciences de Munich.

5° De l'art récemment qualifié ANTÉDILUVIEN, examen critique, etc. par M. L. Fallue, br. in-8o (Extr. de la Revue artistique et littéraire). 6° Revue de l'Orient et des Colonies: 30 janv. 1868.

M. LE PRÉSIDENT présente les 3 ouvrages suivants :

7° Revue numismatique par MM. DE WITTE et DE LONGPERIER, 1867, nos 3-4.

8° Miroir trouvé à Corinthe par M. DE WITTE (extr. de la Revue archéologique, 1867).

9o Th. Vallaurii de Inscriptione Mediolani effossa, an. MDCCC. LXVII (extr. des Actes de la Société de Turin pour l'avancement des sciences, Turin 1868), article dédié à M. RENIER. A cette occasion, M. RENIER complète les observations de l'auteur sur le sens et la date du mot Aviaticus employé dans l'inscription sous cette forme: Avviaticis suis.

40° M. PAULIN PARIS fait hommage, au nom de la Commission chargée de diriger la collection de documents destinée à former l'Histoire générale de Paris, de l'ouvrage intitulé les Anciennes Bibliothèques de Paris, etc., par Alfred Franklin, t. I, 1867, in-4°, ouvrage déjà présenté par l'auteur au concours des Antiquités de la France pour 1868.

M. Ern. Desjardins termine la lecture, en communication, de l'Exposé des résultats géographiques et archéologiques de son Voyage dans la région du bas Danube.

ANALYSE.

M. Ernest Desjardins a adressé trois communications à l'Académie des inscriptions et belles-lettres, sur les principaux résultats de son voyage en Orient (Valachie et Bulgarie).

Ces communications sont datées : la première de Bucharest, 41 juin; la seconde de Galatz, 28 août, et la troisième de Vienne en Autriche, 9 novembre 1867.

La première, adressée à M. L. RENIER, alors vice-président annuel, était accompagnée des estampages de trente-quatre inscriptions, dont la plupart sont inédites et les autres inexactement publiées. Ces inscriptions figurent dans quatre dépôts différents :

la cour du général Mavros à Bucharest, le Musée des antiquités de cette ville, la villa de Moara Domneasca, située à dix kilomètres à l'est, et qui appartient à M. Kotzebue, gendre du général, qui la lui a cédée. Enfin quelques-unes sont tirées de divers points de la Valachie. Quant à leur provenance première, elle est malheureusement inconnue pour la plupart d'entre elles. On sait seulement que le général Mavros avait fait enlever, lors de la guerre de 1827, sur la côte danubienne de Petite-Valachie et de Bulgarie, tous les monuments qui se trouvent chez lui ou chez son gendre.

L'auteur de la lettre se bornait à donner quelques explications à propos de ceux de ces monuments qui renferment des indications géographiques. L'attention de l'Académie a été particulièrement fixée sur le texte historique inédit d'une inscription monumentale de trois mètres de long, faisant connaître officiellement, pour la première fois, le nombre des victoires remportées par les deux Augustes Dioclétien et Maximien et les deux Césars Constance Chlore et Galerius sur les Germains, les Sarmates, les Perses et les Bretons, à une date comprise entre les années 293 et 301.

Beaucoup d'autres inscriptions se recommandent dans les séries de Bucarest et de Moara Domneasca par les faits curieux qu'elles nous révèlent sur l'organisation militaire et municipale des provinces de Dacie et de Mésie.

La seconde lettre de M. Desjardins, adressée à M. DE LONGPÉRIER, alors président annuel de l'Académie, rend compte d'un voyage de reconnaissance géographique et archéologique effectué par lui, de concert, pour une partie du moins, avec M. Guillaume Lejean, sur la côte de Bulgarie, entre Vidin et Galatz. Cent quarante lieues environ de la rive danubienne de droite ont été étudiées au point de vue des antiquités. Une dizaine d'inscriptions, dont deux surtout ont une importance capitale, ont été estampées; une carte de tous les vestiges de l'antiquité romaine et byzantine a été dressée; une dizaine de plans de villes anciennes, de campements romains et de forteresses du VIe siècle ont été levés; enfin quelques dessins de monuments étaient joints à cet envoi. L'auteur de cette lettre s'est particulièrement attaché aux identifications avec les localités

modernes, des stations des deux itinéraires, des lieux de campements légionnaires indiqués dans la Notitia et des défenses militaires mentionnées dans le De ædificiis de l'rocope. Ce qui a rendu possible une exploration de cette nature, accomplie en si peu de temps, c'est la facilité offerte aux deux voyageurs par le capitaine de frégate De la Richerie, commandant la station française du Danube, qui a mis au service de la double mission française l'aviso le Magicien.

Tous les résultats de ce voyage, réunis à ceux de l'exploration' de la Dobrudja, sont consignés dans la troisième lettre que nous donnons in extenso à la suite de cette analyse.

Lettre à l'ACADÉMIE sur un voyage archéologique dans la Dobrudja.

Vienne, 9 novembre 1867.

<< J'ai eu l'honneur d'adresser à l'Académie deux communications sur la première partie de mon voyage : l'une, plus spécialement épigraphique, portait sur les inscriptions inédites que j'avais relevées à Bucarest et à Moara Domneasca; l'autre, surtout géographique, exposait les principaux résultats de mon exploration de la rive danubienne de Bulgarie (anciennes provinces romaines de Mésie supérieure et de Mésie inférieure).

» Je me propose d'entretenir la savante compagnie de mon voyage en Dobrudja, région de la Bulgarie qui correspond à la province romaine de Scythie, détachée, vers la fin du troisième siècle, de la Mésie inférieure (1). »J'ai dû me préoccuper d'abord de retrouver les stations de l'Itinéraire d'Antonin et de la Table de Peutinger; car l'identification de ces positions anciennes avec les localités modernes devait former autant de jalons propres à faciliter l'exploration géographique et archéologique de ce pays.

» A ce point de vue, la reconnaissance de toutes les positions romaines de la Mésie riveraine, que j'avais tentée dans le voyage danubien dont j'ai rendu compté à l'Académie, devait être le préambule nécessaire de la restitution géographique de la province de Scythie. En effet, la distance et les noms des deux itinéraires forment, pour toute la côte danubienne et maritime, comme une longue chaîne dont les anneaux se trouvent étroitement liés ensemble.

» A ces deux documents devaient s'ajouter: 1° la Notitia dignitatum dont les campements militaires dans la région danubienne ont été si imparfaitement étudiés jusqu'à ce jour au point de vue géographique; 2o le

(1) Le plus ancien document qui nous fasse connaître l'existence de la province de Scythie est la liste de Vérone découverte par M. Th. Mommsen, en 1862, et publiée, la même année, par ce savant. Elle a été traduite en français par M. Em. Picot, et publiée dans la Revue archéol. de Paris en 1867, in-8°, p. 25 et suiv. Cette liste date de 297 de notre

ère.

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