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tenait autrefois au couvent de Grotta-Ferrata, abbaye très-ancienne située dans les montagnes de Rome, et habitée par des moines grecs de l'ordre de Saint-Basile (1). »

Même en faisant la part de l'emphase et de l'exagération qui caractérisent les catalogues rédigés avec des intentions mercantiles, il est aisé de reconnaître que le volume dont on vient de lire la description est un manuscrit de premier ordre et qui serait remarqué dans les plus célèbres cabinets de l'Europe. Il est donc utile d'en déterminer l'origine. L'auteur de la notice que j'ai citée prétend que le Pentateuque a été tiré de l'abbaye de Grotta-Ferrata. Mais la note qui semble indiquer cette provenance a toutes les apparences d'une addition frauduleuse, à l'aide de laquelle on voulait dissimuler la véritable origine du manuscrit. Avec une sagacité qui lui fait le plus grand honneur, lord Ashburnham a découvert que son précieux Pentateuque vient, non pas de GrottaFerrata, mais d'une bibliothèque française. Il a rigoureusement constaté que c'était le manuscrit qui avait fourni l'un des modèles de la planche XXXIV du Nouveau traité de diplomatique (2) et que les Bénédictins (3) désignent par ces mots : « PENTATEUQUE DE SAINT GATIEN DE TOURS, manuscrit à deux colonnes, en vélin fort mince du VIIe ou VIIIe siècle. »

La publication de catalogues, tels que M. Dorange se dispose à nous en donner un pour les manuscrits à Tours, est le meilleur moyen de prévenir des abus pareils à celui que je viens de signaler.

Sont présentés à l'Académie les ouvrages suivants :

1° Pour le concours du prix Gobert: Ethnogénie gauloise, etc., par M. Roget baron de Belloguet, lauréat de l'Académie. Paris, 1858-68; trois parties formant 3 vol. in-8°, avec une lettre de l'auteur. la future Commission du prix Gobert..

Renvoi à

(1) Catalogue of the manuscripts at Ashburnham Place. Part the first, comprising a collection formed by professor Libri. N. 43.

(2) Je dois la connaissance de ces particularités à l'amitié de M. Paul Meyer.

(3) Nouveau traité de diplomatique, III, 40.

2. Descripcion general de las Monedas hispano-cristianas desde la invasion de los Arabes, par Aloïss Heiss: t. 1 (Madrid, 1867, in-4o et pl. 74-443, plus les portraits d'Alphonse V et de Juan II): ouvrage, dont le tome per a obtenu le prix de numismatique en 1867.

3o Epistolas Droapianas: Siete cartas sobre Cervantes y El Quixote, por el señor M. Droap, publiées avec notes et appendices par Mariano Pardo de Figueroa, de l'Académie d'histoire et de l'Institut archéologique de Rome (Cadix, 1868, in-8°, exemplaire réservé et adressé à l'Académie sous le n° 25).

4o Congrés archéologique de France: XXXIVe session. Séances générales tenues à Paris en 1867 (Paris, 4868, in-8°).

5° Journal asiatique: numéro de juillet-août 1868, renfermant (p. 11164) le rapport annuel sur les travaux de la Société rédigé par M. E. Renan, secrétaire actuel.

6o Annales de philosophie chrétienne: numéro de septembre 1868.

7° Annales de la propagation de la foi numéro de novembre 1868. 8o Bulletin de l'œuvre des pèlerinages en Terre-Sainte: octobre 1868. 9o Revue archéol. du midi de la France: vol. II, no 5.

M. EGGER présente :

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10°-47°. Au nom de M. Ch. Grandgagnage, les sept ouvrages suivants réunis en cinq volumes in-8° et in-4° reliés : Dictionnaire étymologique de la langue wallonne, t. I, II (1845-1850). De l'origine des Wallons (1852). Article sur l'ouvrage de M. Moke, intitulé : La Belgique ancienne. Notes étymologiques sur les noms de famille : 4 er article. Mémoire sur les anciens noms de lieux dans la Belgique orientale, avec un supplément. Vocabulaire des noms wallons d'animaux, de plantes et de minéraux (2e édition, Liége, 1857).

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18° Au nom de M. Maspero, Hymne au Nil, publié et traduit d'après les deux textes du Musée britannique (Paris, 1868, lithogr.), « travail plein d'espérance pour l'égyptologie. »>

19o Les habitants primitifs de la Scandinavie. Essai d'ethnographie comparée, par Sven Nilsson, 4re partie. L'âge de la pierre, trad. du suédois (1868, 1 vol. in-8°).

20° M. RENAN fait hommage, au nom de l'auteur, M. Judas, d'une Etude sur plusieurs séries d'inscriptions libyques, « étude qui complète ce que l'on savait déjà des découvertes de M. le Dr Reboud au cimetière de la Cheffia. Le nombre des inscriptions libyques trouvé à cet endroit est maintenant considérable. Ces recherches feront entrer la philologie berbère dans une voie bien nouvelle. » A l'occasion de cette

présentation, M. le PRESIDENT annonce à l'Académie qu'il a reçu dernièrement la visite de M. Judas, lequel lui a dit que M. le sous-préfet de Bône, propriétaire d'un monument phénicien portant un bas-relief, et audessous une inscription, a l'intention de faire hommage de ce monument à l'Académie, et désirait savoir comment il pourrait le faire parvenir à la Compagnie. Le PRÉSIDENT lui a conseillé de s'adresser

à M. Je Ministre en le priant de le transmettre à l'Académie.

24° M. RENAN présente ensuite à l'Académie l'ouvrage du Rév. Cheyne, de l'Université d'Oxford, intitulé: Notes critiques sur le texte d'Isaïe. « On sait combien, vu l'absence de manuscrits anciens, la tentative de faire des corrections au texte hébreu de la Bible est délicate et périlleuse. M. Cheyne déploie dans cette tâche difficile un savoir étendu et une critique exercée. »

M. DE LASTEYRIE donne lecture de la lettre suivante qu'il vient de recevoir de M. Odobesco, le savant commissaire général de la Roumanie pour l'Exposition universelle de 1867, à qui l'Académie doit déjà d'intéressantes communications sur divers objets d'art antique trouvés dans les monts Karpathes :

<< MONSIEUR,

» Il y a déjà bien longtemps que je me proposais de vous écrire; j'ai retardé ma lettre, espérant pouvoir y joindre un petit travail relatif à l'orfévrerie barbare, sur laquelle j'ai eu le bonheur, dans ces derniers temps, de réunir de fort intéressantes données, presque toutes nouvelles; mais le temps m'a manqué jusqu'ici pour rédiger les notes, assez nombreuses, que j'ai recueillies pendant une tournée dans le nord.

» En dehors du Musée de Pesth que j'ai soigneusement visité, et où j'ai trouvé plusieurs bijoux inédits, offrant les caractères distinctifs de cet art qui n'est plus l'art byzantin, sans être encore l'art purement gothique, le Musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg m'a offert une source inépuisable d'études sur l'industrie artistique des peuples barbares.

>> En visitant la riche collection d'antiquités, dites Scythiques ou Sibériennes (collection où l'on compte les anciens bijoux et vases en or massif et en pierreries par centaines, et qui est bien

distincte de celle du Bosphore Cimmérien), je me suis demandé comment il se fait que les antiquaires de l'Occident aient totalement négligé, jusqu'à ce jour, ces trésors de l'art ancien, amassés à Saint-Pétersbourg, depuis le temps de Pierre le Grand, de Catherine II, et que de nouvelles découvertes précieuses, faites en Sibérie et en Russie (sur les bords de l'Irtisch, de l'Obi, du Volga, du Don et du Dniéper), viennent enrichir presque chaque année? L'absence de publicité a évidemment produit en Russie le même résultat que chez nous, et l'on ignore la valeur archéologique de la collection scythique ou sibérienne, de même que l'on n'a longtemps attaché aucun prix à notre trésor de Pétrossa.

>> Je n'ai certes pas la prétention de mettre en évidence tout ce que la collection de Russie révèle de notions intéressantes sur les peuples d'origines diverses (Scythes, Goths, Slaves, Finnois, Huns, Mongols, etc.) qui se sont succédé, aux premiers siècles de l'ère chrétienne, dans les plaines qui bordent la mer Caspienne et qui yont presque tous laissé des indices de leurs goûts et de leurs idées artistiques et religieuses dans ces pièces d'orfévrerie que l'on a si heureusement réunies à l'Ermitage. C'est là un travail qui demande plus de connaissances que je n'en possède.

» Pour ma part, j'ai été vivement frappé par ce fait; qu'il a existé anciennement, dans tous les pays de l'Europe où les Barbares du Nord, et principalement les Germains, ont séjourné, un genre tout particulier d'orfévrerie. Poursuivant cet art depuis la péninsule ibérique jusque sur les rives du bas Danube, je n'espérais guère pouvoir en ressaisir les traces même au delà de cet antique établissement des Goths en Europe, lorsque le hasard me fit trouver à l'Ermitage de grandes et belles pièces d'orfévrerie cloisonnées, découvertes depuis plus d'un siècle sur les bords de la mer Caspienne. J'ai fait faire des photographies d'après les plus marquantes de ces pièces, qui n'ont jamais été publiées ni décrites, et je me propose d'en former un album, auquel je joindrai quelques modestes observations.

>> Si vous me le permettez, c'est à vous, Monsieur, que je l'adresserai, en vous priant, dans le cas où vous l'en jugeriez digne, de soumettre cet essai à la savante Compagnie, qui a montré tant de

bienveillance, il y a trois ans, à ma lecture sur le trésor de Pétrossa.

>> De nouvelles indications sur les arts des peuples barbares, recueillies dans l'extrême-orient de l'Europe et sur les confins de l'Asie (Hongrie, Roumanie, et Russie), quelque incomplètes qu'elles soient, ne peuvent qu'augmenter la somme des connaissances si ingénieusement et si laborieusement acquises par les archéologues de France, d'Angleterre, d'Allemagne, de Danemark.

>> Pour le moment, je glisse dans cette lettre, à titre d'épreuve ou d'avant-goût : - 4° laphotographie (grandeur d'exécution) d'une grande fibule représentant un aigle en or cloisonné (les pierres, probablement des grenats et des turquoises, ont disparu) qui fait partie de la collection scythique de l'Ermitage, ancien fonds de Pierre le Grand, longtemps conservé à l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg (2 planches).

» 2° Celle d'une couronne ou bandeau en or et pierres fines, trouvée par les Cosaques près de Novo-Tcherkask sur le Don, en 1864, avec un grand nombre d'autres bijoux et vases fort intéressants (l'une des épreuves est en grandeur d'exécution, l'autre est une réduction aux deux tiers).

Veuillez agréer.....

>> ODOBESCO. »

A l'appui de cette communication, M. DE LASTEYRIE fait passer sous les yeux de l'Académie les photographies dont il est question à la fin de la lettre, en appelant particulièrement l'attention de ses confrères sur l'extrême analogie qui existe entre la fibule ici représentée et celle du trésor de Pétrossa exposée l'an dernier dans la section roumaine de l'Histoire du travail. L'une et l'autre figurent un oiseau aux ailes éployées en orfévrerie d'or cloisonnée. Mais une particularité intéressante dans la fibule du Musée de l'Ermitage est que l'oiseau (un aigle sans doute) tient dans ses serres un animal terrassé où l'on peut reconnaître sans peine le bouqueţin du Caucase. Ce même animal, ainsi que l'élan, se trouve

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