Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

encore plus clairement représenté à l'orle supérieur de la couronne trouvée à Novo-tcherkask. N'y a t-il pas là comme un certificat d'origine de ces précieux bijoux? L'élan, le bouquetin du Caucase, n'existait pas en Grèce, tandis qu'ils étaient au contraire fort communs dans les pays occupés par les Barbares à qui semble due l'introduction en Europe de cette orfévrerie sui generis. Après avoir remonté, ainsi qu'on a déjà pu le faire, grâce aux communications de M. Odobesco, de ses monuments épars dans l'Occident un peu partout où ont passé les Wisigoths, les Ostrogoths, les Lombards, les Francs, les Burgondes, jusqu'au point de départ de ces hordes d'envahisseurs dans les contrées danubiennes, n'estil pas infiniment intéressant de trouver aujourd'hui des traces de cet art barbare aux confins mêmes de l'Asie, véritable berceau des peuples conquérants qui le portèrent partout avec eux ?

« Un grand intérêt, dit en terminant M. DE LASTEYRIE, s'attache aux découvertes qui se font chaque jour dans cette voie si nouvellement ouverte aux investigations des érudits, l'archéologie venant ainsi, dans un parallélisme complet avec l'ethnographie et la linguistique, apporter son contingent de preuves à l'histoire des grandes migrations des peuples. »

Cette communication provoque différentes observations de MM. RAVAISSON et BEULÉ, auxquels se joint M. le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL.

Lecture est donnée par le SECRÉTAIRE perpétuel d'une lettre de M. l'abbé Chevalier, dont l'ouvrage intitulé: Documents inédits relatifs au Dauphiné, a été admis au concours des antiquités de la France en 1869. L'auteur de cette lettre demande d'être autorisé à joindre à son quvrage divers opuscules dont il donne la liste assez longue. L'autorisation est accordée sous la réserve de l'avis ultérieur de la future Commission.

L'Académie se forme en comité secret.

MOIS DE DÉCEMBRE.

Séance du vendredi 4.

PRÉSIDENCE DE M. RENIER.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. Il n'y a pas de correspondance officielle.

M. le PRÉSIDENT fait connaître, d'après une lettre de M. le commandant de l'aviso le Magicien, l'arrivée en rade de Brest de ce bâtiment, porteur de toutes les pierres épigraphiques qui sont devenues la propriété de l'Académie et qui doivent être déposées à la Bibliothèque impériale. -Toutes les précautions seront prises pour que ces précieux monuments parviennent sans accident à leur destination.

Conformément à l'art. 25 du règlement, l'ordre du jour appelle la lecture de la liste des correspondants. - Aucune vacance ne s'étant fait connaître jusqu'ici, dans le cours de cette année, l'Académie sera consultée de nouveau, s'il y lieu, avant la fin

du mois.

La nomination de la Commission du prix Gobert demeure fixée au dernier vendredi de décembre, suivant l'usage actuellement établi.

A défaut d'autre lecture, M. MILLER lit une notice intitulée : P. Taisand. Lettres inédites de Bossuet et de Mule de Scudéry.

Sont présentés à l'Académie les ouvrages suivants :

1o Au nom de M. DE CHERRIER, comme hommage à l'Académie, le tome II de son Histoire de Charles VIII, roi de France, ouvrage aujourd'hui complet.

2o Geschichte der Stadt Rom, von Alfred Reumont, tome III (depuis le rétablissement du St-Siége jusqu'à l'époque actuelle) : 4re partie, La Restauration (Berlin, 1868, in-8°).

3o Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse: 6 série, t. VI (Toulouse, 1868, in-8°).

4° Le Code Napoléon mis à la portée des Sourds-Muets, par M. Ferdi

[ocr errors]

nand Berthier, sourd-muet, doyen en retraite des professeurs de l'Institution impériale de Paris (Paris, 4868, un vol. in-12).

5o Pour le concours du prix Volney, Glossaire des mots espagnols et portugais dérivés de l'arabe, par M. Dozy, correspondant de l'Académie, etc., et le docteur W. K. Engelmann (2e édition, 1869, 1 vol. in-8°).

6o Pour le concours des antiquités de la France, Elude hist. sur la ville de Bayonne, par Jules Balasque, juge au tribunal civil de cette ville, avec la collaboration d'E. Dulaurens, archiviste : T. I et II (1862-69,

[ocr errors]

in-8°).

7° Mémoires pour servir à l'histoire de la ville de Luxeuil par M. Dey (Vesoul, 1864, in-8°).

80 M. DULAURIER fait hommage à l'Académie, au nom de l'auteur, M. L. De Rosny, d'un recueil intitulé: Variétés orientales, historiques, géographiques, scientifiques, bibliographiques et littéraires (Paris, 4868, 4 vol. in-8°).

9° M. REGNIER, vice-président, fait hommage, au nom de l'auteur, M. Max Müller, correspondant à Oxford, de la 2e édition de son recueil ayant pour titre Chips from a german workshop (Copeaux d'un atelier germanique), ce qui s'explique par un mot caractéristique du baron de Bunsen, << son ami et son bienfaiteur », à la mémoire duquel est dédié le premier des deux volumes du recueil. Ce premier volume (Londres, 1868) comprend des Essais relatifs à la science de la religion, principalement des livres sacrés et des croyances de l'Inde et de la Perse, etc. Le deuxième se compose d'articles sur la mythologie comparée, les mythes et légendes de la Grèce et d'autres pays de l'ancien et même du Nouveau-Monde. « C'est une lecture, ajoute M. REGNIER, des plus sérieuses, des plus intéressantes et des plus variées. »

M. le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL donne lecture d'une lettre qui lui est adressée d'Aix-les-Bains, à la date du 23 novembre, par M. le D'baron Despine, médecin dé l'établissement thermal. L'auteur de cette lettre appelle l'attention de l'Académie sur les découvertes d'antiquités romaines que l'on a récemment faites à Aix en Savoie, en nivelant les terrains acquis par la ville pour y créer un parc. << A peu de distance de l'arc romain érigé par L. POMPEIVS CAMPANVS, dont ces inscriptions forment autant de dédicaces en l'honneur de ses proches parents, on a trouvé, dit M. Despine, à la profondeur de deux mètres, des pans de murs offrant la disposition connue des archéologues sous le nom d'Opus reticulatum,

deux anneaux d'or; un groupe en marbre blanc formé de deux statuettes d'enfants se livrant à l'exercice de la lutte; plusieurs médailles de bronze des trois premiers siècles; des fragments de colonnes, d'amphores, de tuiles à rebords, de vases en terre de Samos d'un travail exquis et d'autres poteries plus grossières ; enfin des plaques de divers marbres. Parmi ces derniers j'ai remarqué des morceaux de porphyre vert (ophite) semblable à l'urne que possède le Musée du Louvre, de porphyre rouge oriental, de jaune de Numidie et de marbre blanc cristallin semblable au beau marbre statuaire de Paros. Il y a peu de temps, on avait déjà retrouvé les bases des deux colonnes qui ornaient l'entrée du temple à Antes, connu sous le nom de temple de Diane, placé près des anciens thermes d'Aix. - Les fouilles qui se poursuivent en ce moment dans l'espace compris entre l'arc de Campanus, le temple et le vaporarium romain, dont les pavés suspendus (suspensura) excitent surtout l'admiration des antiquaires, promettent d'intéressantes découvertes. »

M. Eug. Müller, vicaire à Noyon, fait connaître, par une lettre du 27 novembre, que son ouvrage intitulé: « Trois évêques de Senlis », dont il a adressé deux exemplaires, est destiné au concours des Antiquités de la France. - Renvoi à la Commission.

M. EGGER communique le fragment suivant d'une lettre de M. Alb. Dumont, datée d'Andrinople, le 1er novembre.

«....... Voici un résumé rapide et un peu pêle-mêle de mes impressions sur le voyage dans la Thrace proprement dite : j'ai consacré beaucoup de temps au Bosphore, dont je donnerai une topographie, et à plusieurs points de Constantinople; mais cela est déjà très-ancien. Je me borne aux provinces d'Europe, d'Hémimont et de Thrace que je viens de parcourir. Vous verrez que mes espérances ont été dépassées.

» Je reviens de Philippopolis qui a été pendant un mois mon centre d'exploration. De là j'ai visité à peu près toute la province de Thrace depuis les pieds du Rhodope jusqu'à ceux de l'Hémus, sans toutefois pouvoir aller à Béroé (Eski-Zahra), où règne le

typhus. Précédemment j'avais traversé les deux provinces d'Europe et d'Hémimont en suivant la voie romaine qui allait de Périnthe, par Andrinople, Trimontium, Sardique et Naissus au Danube. Je ne m'en étais guère écarté que pour une excursion à Panidon, où l'on m'avait signalé des restes antiques et où en effet j'en ai trouvé. Je viens d'arriver de nouveau à Andrinople, où j'ai déjà fait un assez long séjour. Je compte descendre le long de l'Hèbre à Trajanopolis, capitale de la province du Rhodope, suivre la côte jusqu'à Gallipoli et remonter ensuite à Vysa. Le temps qui jusqu'ici a été très-beau, me permettra, je l'espère, d'exécuter ce plan.

» Bas-reliefs. Contre mon attente, l'intérêt principal du voyage est le grand nombre de monuments figurés qu'on y rencontre. Ils sont presque tous barbares, mais ils ont le rare mérite de nous faire connaître les caractères très-particuliers de la mythologie thrace. Ils représentent des dieux nationaux ou des dieux grecs et romains. Les uns et les autres diffèrent beaucoup des types traditionnels de l'art classique. Ainsi, pour commencer par les dieux grecs et romains, Junon est représentée comme une Diane barbare, armée d'une lance grossière, la tête recouverte d'une peau de bête l'inscription KVPIAIHPAI ne laisse aucun doute sur le nom de la divinité. Apollon est un fort chasseur qui, suivi de ses chiens, poursuit les sangliers; Hermès un dieu pasteur qui conduit ses troupeaux. Bacchus, Jupiter et Esculape ne donnent lieu à aucune remarque. Parmi les dieux nationaux, il faut citer en première ligne le héros thrace. J'en ai vu plus de 30 représentations, sans que ces petits ex-voto m'aient révélé le nom ou les noms du personnage que la piété populaire figurait sous les traits les plus constants. Les inscriptions portent invariablement KVPINI HPQ1, puis le nom de celui qui a dédié l'offrande. Ce sont de petits marbres de 3 décimètres au plus sur 2. On voit un chasseur courant à droite; sa chlamyde vole au vent; d'une main il tient les rênes du cheval, de l'autre une pique. Ses chiens l'accompagnent. On ne peut confondre ces bas-reliefs avec les stèles funèbres. Nous avons évidemment là des avaluaτa. Quelques pierres sépulcrales qui portent la même représentation, mais ANNÉE 1868.

27

« ZurückWeiter »