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pose des pieds est différente. Le pied droit du no ↑ (Voir A, B, D) est muni de deux petits ailerons comme on en voit à un certain nombre de figurines de Mercure. Une des deux figurines représentait donc ce dieu. L'ensemble était dédié à Atesmerius. Si ce nom appartient à une divinité topique, on aurait là un nouvel exémple de figures de divinités consacrées à un autre dieu. L'Académie n'a pas oublié les belles recherches de notre illustre Letronne sur ce sujet. Si Atesmerius est un surnom de Mercure, on pourrait fort bien s'expliquer la suppression du nom romain sur un si petit monument. C'est ainsi que les deux ex-voto de bronze, trouvés en 1851, à Géromont près Gérouville (Meuse), nous offrent, le plus grand :

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On pourrait être tenté de lire sur notre base n° 1, Atesmertus au lieu d'Atesmerius, le radical Smert figurant dans un grand nombre de noms gaulois, tels que Smertorix, Smertomara, Smertulitanus, Smertuccus, etc.; et l'on pourrait chercher une liaison entre le surnom Atesmertus et le nom de la déesse Rosmerta si souvent associée à Mercure. Mais le petit apex qui surmonte l'R retourné à la fin du second mot a tout à fait l'apparence d'un I, et non d'un T. Nous connaissons d'ailleurs une inscription de Nîmes, conservée par Gruter et ainsi conçue:

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TVTIAE SORORI

FACIVNDVM CVRAVIT.

Je n'entrerai ici dans aucun détail sur les noms gaulois commençant par Ate (sanscrit Ati, indice de prééminence). C'est un sujet qui a déjà été traité par des gens plus compétents que moi. Il me suffit de rappeler les savantes recherches de M. Pictet. Mais je constate seulement que de l'existence de ces noms on peut conclure que le nom Atesmerius doit se couper ainsi : Ate-Smerius, de même que le nom inscrit sur les bronzes d'Auguste et de Livie, dont j'ai eu l'honneur de parler à l'Académie, doit se décomposer en Ate-Spatus (1). Il y aurait encore plus d'une remarque à faire sur les bronzes découverts à Meaux. Je me bornerai pour aujourd'hui à faire observer à quel point il est heureux qu'ils aient été retrouvés ensemble, car séparés, ils nous eussent offert une énigme de plus. »

Sont présentés à l'Académie par le Secrétaire perpétuel les ouvrages sui

vants :

I. Pour le concours de numismatique :

L'Art gaulois ou Les Gaulois d'après leurs médailles, par M. E. Hucher (avec une lettre d'envoi), Paris et le Mans, 1868, 1 vol. in-4° avec 101 planches.

II. Pour le concours des Antiquités de la France:

4o Le Champ du mensonge, par J. Morellet, censeur des études en retraite, à Colmar (ms. de 474 feuillets oblong, avec une lettre d'envoi). 2° Vézelay. Etude historique, par Aimé Chérest, vice-président de la Société des sciences naturelles et historiques de l'Yonne (3 vol. in-8°, 1863-68), 2 ex. avec une lettre.

M. Chérest fait, en outre, hommage à l'Académie des Lettres de l'abbé Lebeuf, qu'il a publiées sous les auspices de ladite Société, et en collaboration avec M. Quantin (1866-68, 3 vol. in-8o), « persuadé, dit-il avec raison, que l'Académie accueillera favorablement la correspondance d'un savant qu'elle s'honore d'avoir compté parmi ses membres. »

Sont offerts encore à l'Académie :

1o Au nom de M. GARCIN DE TA ssy, le Discours prononcé à l'ouverture

(4) V. plus haut, p. 323.

de son cours d'hindoustani à l'Ecole des langues orientales le 7 déc. 1868.

2o De la part de M. RITSCHL, associé étranger, Zur Geschichte des lateinischen Alphabets (Extr. du Rheinisches Museum, t. xxiv, 1869, tirage à part, in-4°).

3o Revue archéologique : décembre 1868.

4. Par M. REGNIER, vice-président de l'Académie, au nom de M. Max Müller, correspondant, l'écrit intitulé: On the stratification of language. Sir Robert Rede's lecture delivered in the Senate House before the University of Cambridge on Friday, May 29, 1868, by Max Müller, etc. (London, 1868, in-8°).

M. le Dr Briau, bibliothécaire de l'Académie de médecine, commence la lecture, en communication, d'un mémoire intitulé De l'assistance médicale chez les Romains.

Séance du mercredi 23.

PRÉSIDENCE DE M. RENIER.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et la rédaction en est adoptée.

Il n'y a pas de correspondance officielle.

M. LE PRÉSIDENT annonce qu'il y a lieu, aux termes du règlement, de consulter l'Académie sur la question du remplacement de M. VINCENT, décédé le 26 du mois dernier. Il donne lecture au préalable des articles 14, 15 et 16 dudit règlement, ainsi que de l'arrêté réglementaire du 18 avril 1845 relatif à l'exécution de l'article 16. L'Académie consultée décide, par un premier scrutin, à la majorité absolue des voix, qu'il y a lieu de remplacer. Consultée de nouveau, en vertu de ce vote, elle fixe au vendredi 22 janvier prochain l'exposition et l'examen des titres des candidats.

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M. LE PRÉSIDENT a la douleur, qui sera partagée par l'Académie, d'avoir à lui notifier une perte nouvelle et des plus sensibles, celle de M. WELCKER, associé étranger, décédé à Bonn, dans le cours du présent mois.

L'ordre du jour appelle la nomination de la Commission de 4

membres, qui doit, aux termes du règlement spécial de 1839, modifié quant à l'époque de cette nomination, juger les ouvrages envoyés au concours du prix fondé par le Baron Gobert et soumettre son jugement à l'approbation de l'Académie, Sont élus au scrutin et à la majorité absolue, pour faire partie de la Commission du concours de 1869, MM. MAURY, HAURÉAU, JOURDAIN et DE VOGUE, auxquels s'adjoindront les membres du bureau.

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M. le Dr Briau continue la lecture, en communication, de son Mémoire sur l'assistance médicale chez les Romains. · Cette lecture est l'objet de diverses observations de M. LE PRÉSIDENT et de plusieurs autres membres, auxquelles répond l'auteur du Mémoire.

M. DE ROUGE fait hommage à l'Académie du 2o fascicule de l'Abrégé grammatical qui forme la première partie de sa Chrestomathie égyptienne. La lithographie n'ayant pas donné des résultats satisfaisants, l'éditeur s'est décidé à recourir aux types. égyptiens de l'Imprimerie impériale et à réimprimer le premier fascicule. La partie nouvelle contient tout ce qui concerne les articles, les substantifs, adjectifs, pronoms et noms de nombre.

M. DE ROUGE saisit cette occasion pour attirer l'attention de l'Académie sur la série des chiffres cursifs égyptiens, extraits des manuscrits appartenant au premier empire. Ces figures présentent des différences très-notables, quand on veut les comparer aux chiffres dits hiératiques des documents postérieurs à l'expulsion des pasteurs et qui ont servi à Champollion pour les tableaux de sa grammaire. Ce qui donne à ces formes primitives un intérêt tout particulier, c'est que leur vue explique assez clairement l'origine de leur tracé. On peut toujours y reconnaître la jonction et l'abréviation de ces traits verticaux que l'on répétait jusqu'à dix, dans l'écriture monumentale, pour écrire les nombres.

L'application de ces principes était restée très-claire pour les nombres deux, trois et quatre, où le tracé hiératique ne voilait en aucune façon l'imitation cursive de la figure 111T. Mais, dès le nombre cinq, le chiffre hiératique du second empire

ne paraissait plus avoir aucun rapport avec les groupes 1114 ou. Dans les formes antiques, au contraire, on rencontre d'abord un modèle où l'on distingue trois petits traits verticaux que suit un trait terminal allongé remplaçant évidemment deux unités. Les petits traits se réduisent ensuite à une simple ondulation, laquelle disparaît à son tour, jusqu'à ce que le chiffre cinq soit réduit à deux traits réunis et puis enfin à un seul trait courbe, qui ne porte plus aucune marque de son origine.

Le nombre six s'écrivait par deux rangées de trois unités¦¦¦; le chiffre cursif laisse reconnaître les trois premières et fait comprendre que la rangée inférieure a été abrégée en un large trait horizontal.

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Le nombre sept, écrit a donné lieu à la même 11 ou 11119 opération : les deux rangées sont abrégées en deux traits horizontaux inégaux que le calame joint entre eux pour la rapidité du tracé. Mais de plus une des figures antiques montre encore clairement ici la distinction des unités de la rangée supérieure. Cette forme très-rare est tirée d'un manuscrit appartenant au musée de Boulaq.

Le chiffre huit montre à son tour deux lignes horizontales bien égales entre elles, qui remplacent dans le même système 'deux rangées de quatre unités. Enfin le chiffre neuf, dans le modèle antique, paraît clairement formé par l'addition au chiffre sept de deux traits pour deux unités.

La genèse des chiffres, des dizaines et des centaines s'explique par les mêmes considérations, et M. DE ROUGE pense que ces remarques peuvent jeter quelque jour sur le principe de la formation des chiffres chez d'autres nations que les Egyptiens. Elles montrent comment des abréviations successives ont pu dérober la trace d'un système primitif extrêmement simple, qui consistait premièrement dans l'addition des signes de l'unité jusqu'à trois, quatre ou cinq, réunis par la rapidité du tracé, et secondement, dans l'indication de plus en plus abrégée des groupes de 111 ou 1111 (3 ou 4 unités) qui composaient les nombres plus élevés.

Les mêmes phénomènes peuvent être naturellement soup

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