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quille), Rendu (Armand-Marie), Legrand (Etienne - Victor-Théodore), Beaucorps (Maxime-Georges-Marie), Chauffier (LouisMarie).

M. LE PRÉSIDENT fait une communication développée sur la suite des fouilles entreprises au Palatin, sous la direction de M. Pietro Rosa.

Sont présentés à l'Académie par le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL les ouvrages suivants déposés sur le bureau, savoir :

1° La première partie des Discours de S. Jean-Chrysostôme sur le sacerdoce, publiés d'après les Mss. et les éditions les plus estimées, avec une introduction, des remarques diverses et des tables (le tout en grec), par Dorothée Evelpidès, archimandrite du monastère de Batopaidion. Cette première partie comprend l'introduction et le premier discours (Athènes, 1867, in-8°). L'éditeur y a fait preuve d'un savoir étendu et d'une connaissance, rare en Orient, des travaux anciens et modernes, tant sur le texte que sur le sujet de l'œuvre importante qu'il a entrepris de remettre en lumière.

2o Memorie storiche Agrigentine, par l'avv. Gius. Picone: Memoria terza Sul periodo Elleno Carthaginese (Girgenti, 1867, in-4°).

3° Revue archéologique, numéro de février 1868, où l'on remarque', entre autres articles, une Lettre de M. Albert Dumont à M. Egger sur quelques tablettes grecques du tribunal des Héliastes, conservées au musée de la Société archéologique d'Athènes.

4° Annales de philosophie chrétienne : décembre 1867.

5° Actes de la Société d'ethnographie: 5 janvier 1868.

M. Lenormant termine la lecture de son mémoire, en communication, sur l'inscription dédicatoire du temple du dieu Yat'â à Abian, près Aden.

ANALYSE.

Cette inscription, l'un des monuments les plus étendus de l'épigraphie de l'Yémen, a été copiée en 1845 à Abiân par M. Gauldraud. La copie est assez défectueuse et présente de nombreuses confusions entre des lettres de formes voisines. Cependant, après une longue et minutieuse étude philologique qui ne saurait trouver ici sa place, M. Lenormant arrive à en établir le texte de la manière suivante.

עבדשמשם אצלם שריש בעלן תבע שרחבאל מלך שבא ואחהו מרתדם קני מלך בנו ואל עבד וקני מלכי שבא גנאו בית יתעם ובניו מדבחת יתעם ביום נף ב־ -חוף שמהעלי בן אלשרה בן שמ־ העלי חג דת וקההמו יתעם במשאל־ ים בדת הופיהמו יתעם ויהופין די ין תנבאהו והקניו יתעם דעדן שי־ מהמו ושפתהמו אדנת דהב וברר כ־ דתם וורק לופיהמו וופי הגרן עדן וביתנהן אבינם ואבעלהו ומלכהמו ושעדהמו בעתתר ובהובש ובאלמקה ו־ ביתעם ובדתחמים ובדתבעדנם יבאל-הי ובאלהתי הגרן עדן

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<< Abd-Schams Aslam, eunuque de notre seigneur le tobbâ Schourahbil, roi de Saba, et son frère Mart'ad, esclave du roi, fils de Wal, serviteur et esclave des rois de Saba, ont consacré le temple de Yat'â et ont construit un autel de sacrifices à Yat'â, dans le jour naf, dans l'année de Samahâli fils de Alyschrah fils de Samahâli, parce que Yat'à les a exaucés conformément à leur prière, parce que Yat'à les a préservés, et il maintiendra cette promesse qu'il a faite. Et ils ont offert à Yat'à seigneur d'Aden leur présent et leur offrande, un poids d'or et d'argent, de métal en lingots et d'espèces monnayées, pour leur propre salut et le salut de notre ville de Aden, de notre château ici présent de Abiân,· de ses seigneurs et de leur roi, ainsi que pour leur heureuse fortune. Au nom de A't'tor, au nom de Haoubas, au nom d'Almakah, au nom de Yat'â, au nom de Dhat Hami, au nom de Dhat Bâdan, et au nom des dieux et déesses de notre cité d'Aden. »

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Ce précieux monument épigraphique n'a pas moins d'importance au point de vue de l'histoire qu'au point de vue de la connaissance de la langue antique de l'Yémen.

Jusqu'à présent les inscriptions himyaritiques ont fourni les noms de trois monarques de Saba : Yehounîm: Fresnel, nos 45 et 54.

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Faråa Yanhab Inscription de Mareb conservée au Musée Britannique (pl. XVI, no 33, de la publication anglaise ; pl. XXXII du mémoire de M. Osiander),

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C'est vainement qu'on chercherait les trois premiers dans les listes de rois de l'Yémen qui nous ont été conservées par les historiens arabes de l'époque musulmane. Mais ceci ne doit pas nous surprendre et l'on peut être assuré à l'avance que la grande majorité des noms de rois de Saba qui seront déchiffrés dans les inscriptions, lorsqu'on en possédera un plus grand nombre, ne se retrouveront pas dans ces listes. La plupart du temps, en effet, les rois y sont désignés, non par leurs noms véritables, qui seuls peuvent être inscrits sur les monuments contemporains de leurs règnes, mais par de simples titres, tels que Tobbâ, ou par des surnoms populaires comme Dhou-el-adhâr, l'homme des terreurs, Dhou-ssarh, l'homme du château, Dhou-Habschân, l'Abyssin, Abou-Karib, le père de la puissance, etc.

L'intérêt supérieur de la dédicace du temple de Yat'à à Abiân copiée par M. Gauldraud, consiste en ce qu'elle contient le premier nom de roi que l'on puisse retrouver dans les listes des historiens musulmans, le nom d'un prince qui y fait une grande figure, et qui précisément avait le droit de porter le titre de tobbâ qui lui est donné dans l'inscription, car il réunissait sous son sceptre toute l'Arabie Heureuse. C'est donc le premier monument de l'épigraphie yamanite auquel on puisse attribuer une date précise.

Schourahbil est en effet le sixième roi de la dynastie des Himyarites (CAUSSIN DE PERCEVAL, Histoire des Arabes, t. I, p. 74 et suiv.) et il inaugura le règne d'une nouvelle branche de cette dynastie. Les écrivains arabes varient sur sa généalogie, mais il est certain que, s'il descendait de Himyar, il n'était pas au nombre des petits-fils de Hârith-er-râïsch, fondateur de la souveraineté de cette maison (CAUSSIN DE PERCEVAL, t. I, p. 61 et suiv.). Les Sabéens, fatigués de la tyrannie de Dhou-el-adhâr, s'étaient soulevés contre lui. Ils proposèrent la couronne à Schourahbil. Vainqueur de son rival après un grand combat, celui-ci demeura en ANNÉE 1868.

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possession de la souveraineté de tout l'Yémen (Aboulféda, Hist. anteislam., p. 416).

Suivant Ibn-Hischâm, cité par Ibn-Khaldoun, Schourahbîl faisait sa résidence habituelle à Mareb; néanmoins c'est à lui qu'on attribue généralement la construction du célèbre palais de Ghoumdân, dans la ville de Sanâa. « C'était, dit Kazwîni, un immense » édifice à quatre faces, l'une rouge, l'autre blanche, la troisième » jaune et la quatrième verte. Au milieu s'élevait un bâtiment à

quatre étages. Chaque étage avait quarante coudées de hauteur. » Le dernier formait un salon, iwán, entièrement en marbre, et » couvert d'une seule dalle de marbre. Aux quatre coins de ce >> salon, on voyait des figures de lions; elles étaient creuses, et » quand le vent s'engouffrait dans leurs gueules, elles rendaient >> des sons semblables à des rugissements. Ce palais, avec un >> temple qui en dépendait, fut détruit par l'ordre du khalife Oth» mân (vers le milieu du VIIe siècle de notre ère). » Cette curieuse description est évidemment faite d'après des souvenirs précis et des documents exacts. Elle montre à quel degré la civilisation des bords de l'Euphrate et du Tigre avait exercé une profonde influence sur la civilisation et les arts de l'Arabie méridionale, influence que, dans un travail spécial, nous essaierons de montrer aussi grande sur la religion de l'Yémen. Ces façades entièrement peintes d'une même couleur, qui varie sur chacune et qui est la couleur consacrée à l'une des planètes - jaune, le Soleil; blanc, la Lune; rouge, Mars; vert ou bleu, Mercure-cet édifice à sept étages, évidemment en retraite les uns sur les autres, comme l'indique l'exiguïté de la salle supérieure, couverte d'une seule dalle de marbre, sont des données qui appartiennent essentiellement et exclusivement à l'architecture assyrienne et surtout babylonienne. Il me semble que, d'après la description de Kazwini, on peut se figurer le palais de Ghoumdân comme pareil à ce qu'était la Tour de Babel à la suite des restaurations de Nabuchodonosor, d'après la description d'Hérodote et les fouilles de sir Henry Rawlinson composé d'un immense soubassement carré, dont chaque face avait sa couleur et au-dessus duquel s'élevait une tour à sept étages égaux formant pyramide. Il faut encore voir, sur le palais

:

de Ghoumdân, les textes réunis dans le Journal de la Société Asiatique allemande (t. VII, p. 472 et 476 ; t. X, p. 20).

Revenons à Schourahbil. Ainsi que nous l'avons déjà dit, il fut le cinquième roi après Harith, et, suivant Thaâlebi, dans le Tabakat-el-Molouk, celui-ci monta sur le trône 700 ans avant l'islamisme, c'est-à-dire un siècle environ avant l'ère chrétienne (CAUSSIN DE PERCEVAL, Histoire des Arabes, t. I, p. 63). D'un autre côté, cinq règnes seulement, dont quelques-uns très-courts, le séparent du fameux événement connu dans les traditions arabes sous le nom de Seyl-el-arim, c'est-à-dire de la rupture de la digue de Mareb (CAUSSIN DE PERCEVAL, t. I, p. 85 et suiv.), désastre qui amena la ruine partielle et la décadence complète de cette ville qu'Agatharchide décrivait comme si magnifique au temps de sa splendeur (p. 186, éd. C. Müller). L'illustre SILVESTRE DE SACY (Mém. de l'Acad. des Inscr., t. XLVIII, p. 492 et suiv., p. 634 et suiv.), se basant sur un calcul de généalogies et sur les données de Hamza (Hist. imp. vet. yoct., p. 24), a cru pouvoir fixer ce dernier événement vers l'année 150 de notre ère; M. CAUSSIN DE PERCEVAL a préféré la date de 118 à 120. Nous pensons, quant à nous, qu'il est nécessaire de faire remonter la rupture. de la digue de Mareb un quart de siècle plus tôt, en se rapprochant ainsi du calcul d'Ibn-Dourayd (Reiske, De Arab. epoch. vet., p. 24). C'est sur le Périple grec de la mer Erythrée que nous nous fondons pour proposer cette manière de voir. Le Périple, sur la date duquel on a émis tant de conjectures différentes, est dans tous les cas forcément antérieur à la réduction de l'Arabie Pétrée à l'état de province romaine, en 105, puisqu'il y est (§ 19) question de Malichas, 15, roi des Nabatéens. Or, à la description qu'il donne des différentes parties de l'Yémen, on ne saurait méconnaître l'état du pays après le Seyl-el-arim. Mariaba ou Mareb a tellement perdu son ancienne importance qu'elle n'est plus même nommée. La capitale du monarque des Sabéens et des Himyarites, alors appelé Charibaël, x¬¬ɔ (nom qui se présente plusieurs fois dans les inscriptions), se trouve désormais à Saphar (§. 23), la Sapphar de Pline (VI, 26) et de Ptolémée (VI, 27), c'est-à-dire Dhafar dans le district de Yahseb, sur la route de

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