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mandant, distinguer la cohorte légionnaire de la cohorte auxiliaire, etc. Au fond, il est d'avis qu'il ne convient point de trop presser le texte des Evangiles, qui sont, avant tout, pour nous des livres d'édification.

M. LABOULAYE dit que, sans doute, il ne faut point trop presser le texte des Evangiles, mais qu'il ne faut pas non plus les exclure; qu'il vaut mieux les interpréter en les appréciant selon les règles de la critique.

M. LE BLANT rappelle qu'avant a traduction de saint Jérôme, il existait une antique version latine de l'Evangile, et que le mot cohors figure dans ce texte aussi bien que dans celui de la Vulgate.

M. EGGER croit nécessaire de rétablir la vraie pensée de M. le BLANT, qui est un peu méconnue. Par la cohorte, il n'entend point un corps faisant partie de l'armée romaine, mais un corps secondaire étranger à cette armée.

M. WALLON rappelle qu'en définitive Jésus fut condamné par Pilate, en dépit de toutes ses tergiversations. De ce moment, les soldats romains durent intervenir, comme ils intervinrent dans l'exécution, sauf à démontrer d'ailleurs l'existence d'une cohorte d'estafiers aux ordres des prêtres (péτα) qui semblent avoir joué ici le principal rôle.

M. le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL fait observer qu'il serait peut-être à propos de suspendre une discussion déjà très-prolongée, et dont quelques points cependant n'ont été qu'effleurés jusqu'ici. Indépendamment de la date des monuments de l'art qu'on a invoqués comme témoignages pour la présence des soldats romains, il y a la date même des textes qui est la plus importante de beaucoup.

La discussion est suspendue et la présentation des livres a lieu.

4° M. le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL fait hommage, au nom de M. Michel Bréal, du tome II de la Grammaire comparée des langues indo-européennes, traduite de l'allemand de FR. BOPP, sur la deuxième édition et précédée d'introductions sur chaque tome. « Celle que le savant traducteur a placée en tête de ce second volume d'un ouvrage de si haute et si juste réputation est l'exposition la plus lumineuse de ce chapitre fondamental de toute grammaire, qui traite d'abord de la phonétique, c'est-à-dire des sons ou des lettres, éléments les plus simples du langage, pour passer

ensuite aux racines et aux formes grammaticales en commençant par la déclinaison. »>

2o M. le PRÉSIDENT offre ensuite à l'Académie, de la part de l'auteur, l'ouvrage intitulé Grammaire comparée des langues classiques, contenant la théorie élémentaire de la formation des mots en sanscrit, en grec et en latin avec référence aux langues germaniques, par M. F. Baudry, 4re partie (Phonétique), Paris, 1868, in-8°, ouvrage fondé sur le précédent, mais qui répond parfaitement à son objet plus restreint et se distingue par une grande netteté d'exposition.

3o Précis analytique des travaux de l'Académie impériale des sciences, belles-lettres et arts de Rouen pendant l'année 4866-67 (Rouen, 1867, in-8°). 4° Mémoires de Nakhoda Mouda de Samangka écrits par lui et ses enfants, traduits pour la première fois en français, sur la version anglaise de W. Marsden, par Aristide Marre (Paris, 1868, in-8°).

5° Sur les études archéologiques nécessaires aux artistes, etc., par M. L. Fallue (br. in-8°).

6° Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, 28° année, 6 série, t. III, 6 livraison (1867).

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M. de VOGUE communique à l'Académie une inscription rapportée des ruines de Carthage par M. le baron de Théis, ancien consul général à Tunis, et signalée dans sa magnifique collection par M. MILLER; elle est gravée sur une petite plaque de marbre noir de 0m, 19 sur 0m, 7. Le commencement des lignes est effacé. M. DE VOGUE la lit ainsi :

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« Tombeau de Himilcat fils d'Azrubal fils de Bodo fils de Iathantsid fils de Mammas. »

Les noms propres qui composent cette inscription sont tous connus par les inscriptions trouvées à Carthage, excepté les deux derniers.

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Le dernier est contracté du participe Dy et dérivé du radical ony, porter, soutenir : comparez les noms bibliques Amos, Amasiah, et le nom carthaginois Dyas, Eschmounamas, qui se

trouve dans les inscriptions inédites de la collection tunisienne, à l'Exposition universelle.

Le nom le plus intéressant est celui de Iathantsid, qui signifie << Don de tsid », nom de même forme que les noms bibliques et phéniciens si nombreux composés avec la racine « donner » et un nom divin: Fathaniel, lehounathan, Baaliathon, Melekiathon, etc., etc. Nous apprenons donc, par ce mot, le nom d'une divinité phénicienne Tsid, inconnue jusqu'à présent. Ce nom, M. DE VOGUE le retrouve dans d'autres inscriptions inédites, entrant dans la composition de plusieurs noms propres. Ainsi :

צדותן בן גדצד הצרי

Tsidiathon fils de Gadtsid le Tyrien

dans un proscynème phénicien inédit copié par M. Devéria sur les murs du temple d'Abydos dans la Haute-Egypte :

יתנצד בן שפט

lathantsid fils de Schofet

dans une des inscriptions de la collection tunisienne de l'Expo

sition.

La découverte de ce nom divin permet d'expliquer mieux qu'on ne l'a fait jusqu'à présent deux passages de Sanchoniathon, ou plutôt de son traducteur Philon de Byblos. Dans l'énumération des générations divines il cite deux personnages, ̓Αγρεύς et Αλιεύς (Orelli, 18), fils d'Hypsouranios, « inventeurs, dit-il, de la chasse et de la pêche ». Plus loin (id., p. 38), il fait donner la ville de Béryte aux «Cabires chasseurs et pêcheurs. » Les commentateurs ont déjà remarqué que le mot Aλús était la traduction de 773 (Hebr. 1773), dieu éponyme de la ville de Sidon, dont le nom signifie pêcheur, pêche. 'Aypeús, traduction de y chasseur, paraissait un pléonasme nos inscriptions nous prouvent que le texte original portait bien la mention de deux personnages divins distincts, l'un du nom de 3 T'sid, l'autre du nom de 73 Tsidon. On peut conclure du second passage de Sanchoniathon que c'étaient deux des Cabires adorés spécialement à Béryte.

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Le procès-verbal de la séance précédente est lu et la rédaction en est adoptée.

Il est donné lecture d'une lettre de M. Léon Brièle, archiviste bibliothécaire de l'Assistance publique, ci-devant élève de l'Ecole des Chartes (promotion de 1858) et archiviste du Haut-Rhin pendant 8 années, qui se met sur les rangs pour la place d'auxiliaire des travaux de l'Académie, devenue vacante par suite du décès de M. Le Brethon. Le nom de M. Brièle sera inscrit sur la liste des candidats et sa demande renvoyée à l'examen préalable de la Commission des travaux littéraires qui donnera son avis.

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L'ordre du jour appelle la continuation de la 2o lecture du mémoire de M. LE BLANT Sur la cohorte mentionnée par les Evangélistes dans le récit de la Passion.

L'auteur croit avant tout nécessaire de reprendre quelques points qui paraissent avoir besoin d'être éclaircis dans sa dernière lecture. De la cohorte qui figure dans la Passion du Christ il rapproche la cohorte du préteur, sur laquelle le commentaire du PseudoAsconius, à propos d'un passage de la seconde action contre Verrès, donne quelques détails, et qui comptait, parmi d'autres appariteurs, une manus armata, formée de ce qu'on appelait en Sicile les servi venerii. La cohorte mentionnée dans l'Evangile lui paraît rappeler par ses actes le rôle propre à l'apparitio, et il hésite à y voir un corps purement militaire, une cohorte de l'armée.

M. NAUDET donne des explications sur la cohorte du préteur. qui était sa garde, son escorte toute militaire, à laquelle pouvaient se rattacher d'autres éléments, mais qui n'a point encore, comme l'auteur du mémoire inclinerait à le supposer, les caractères de l'officium des temps postérieurs. Il voudrait qu'il fût tenu compte de la distinction des époques, ce qui est capital dans la question.

M. BRUNET DE PRESLE insiste, au sens de la thèse de M. LE BLANT,

sur la signification très-générale de cohors en latin, traduit par

σπεῖρα en grec.

M. RENAN, à son point de vue, pense que la distinction du civil et du militaire échappait aux Juifs et que les narrateurs de la Passion ont bien pu s'y tromper.

M. NAUDET estime, au contraire, que, depuis Pompée, les Juifs, familiarisés avec les institutions et les mœurs des Romains, n'ont pu commettre une telle méprise et confondre la force romaine, aux ordres du gouverneur de la Judée, avec ce ramas confus d'hommes, armés ou non, qui s'emparèrent de Jésus et le conduisirent devant le grand-prêtre.

M. LE BLANT pense, comme il vient d'être dit, que les pêcheurs de Judée purent bien confondre une manus armata quelconque avec un corps de soldats. Il allègue les textes du Digeste où sont rapprochées les expressions de manus militaris, apparitio et officium. Il s'appuie, en outre, de l'opinion de savants jurisconsultes, entre autres de MM. Walter, Zimmern, Bethman-Hollweg, qui signalent, d'après ces textes, une section de forme militaire dans les rangs de l'Apparitio.

M. NAUDET pose encore une fois la question qui lui paraît capitale, comme à d'autres membres, de savoir si ce sont, ou non, des soldats romains qui furent chargés de l'exécution de Jésus. Il persiste, pour lui, à penser qu'à l'époque dont il s'agit il n'y avait point encore d'officium.

M. LE BLANT, de son côté, soutient son opinion, d'après laquelle la cohorte de la Passion pourrait n'être que l'Apparitio depuis longtemps constituée, et qui, dès le 1er siècle de notre ère, aurait reçu, tout en retenant son nom, la qualification d'officium. Il signale, d'après le Digeste et d'après un document qui remonte au IIe siècle, un centurion dans l'Apparitio.

M. NAUDET demande à être entendu de nouveau sur la question au commencement de la séance prochaine.

Le renvoi de la discussion est prononcé.

M. le PRÉSIDENT rappelle que, la prochaine séance trimestrielle de l'Institut devant avoir lieu le mercredi er avril, la désignation

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