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d'un lecteur chargé de représenter l'Académie dans cette séance sera mise à l'ordre du jour du 20 mars.

Sont présentés à l'Académie les ouvrages suivants :

Par une lettre du 10 mars, M. Richard Cortambert, attaché à la Bibliothèque impériale, adresse, de la part de l'auteur, pour le concours du prix Volney, en 1868, l'ouvrage intitulé: Abrégé de grammaire annamite, par P.-J.-B. Tru'o'ng-Vinh-Ký, directeur du collège des interprètes à Saïgon (1867, 4 vol. in-8°, 2 ex.). « Tru'o'ng-Vinh-Ky est un linguiste très-distingué, qui à la connaissance de la plupart des langues de l'extrême Orient joint celle de plusieurs de nos langues d'Europe et qui parle correctement le français, l'espagnol, l'anglais et le latin. » Renvoi à la Commission du concours Volney.

M. le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL fait hommage, au nom de M. DE WAILLY, du Recueil de chartes originales de Joinville en langue vulgaire, publié par lui (Paris, 1868, in-8°. Extr. de la Biblioth. de l'Ecole des Chartes).

M. D'Arbois de Jubainville, correspondant, fait hommage de ses Recherches sur les premières années de Jean de Brienne, roi de Jérusalem, empereur de Constantinople (br. in-8°).

Sont présentés en outre :

4o La Bretagne avant Jésus-Christ étudiée au moyen de la langue celtique, par un Bas-Breton, F. Le Doze (Quimperlé, 1868, in-8°).

2o Société académique des sciences, etc., de Saint-Quentin: travaux de 4866-67 (Saint-Quentin, 1867, in-8°).

3o Bulletin de la Société impériale des Antiquaires de France: suite de l'année 1867 (in-8°).

4o Revue africaine: 42 année, no 68 (Alger, janvier 1868), in-8°. 5o Annales de la propagation de la foi : mars 1868.

6o Revue archéologique du midi de la France: vol. II, no 3 (43o livr. 4867), in-4°.

M. Egger, au nom de l'auteur, fait hommage de la suite des Etudes sur les antiquités juridiques d'Athènes, intitulée: La Propriété littéraire à Athènes, par M. Caillemer, professeur à la faculté de droit de Grenoble.

M. D'AVEZAC offre, de la part de l'auteur, l'ouvrage intitulé: Les trois projets anglais, allemand, français, d'exploration au Pôle nord: exposé historique et géographique de la question, accompagné d'une carte polaire nouvelle, par M. V.-A. Malte-Brun (Paris, 1868, in-8°).

M. Charles Robert, correspondant, achève la lecture, en communication du mémoire suivant: Sur les légions d'Auguste.

<< Dans un travail, servant d'introduction à l'histoire des légions du Rhin (1), j'ai donné le tableau suivant des vingt-cinq légions, qui, avec un nombre proportionné de cohortes auxiliaires et d'ailes de cavalerie, ont formé l'armée d'Auguste (2) dans les derniers temps de sa vie (après l'an 9 de notre ère) :.

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Ce tableau, qui ressort des textes en général fort explicites de Tacite et de Dion Cassius, n'est pas nouveau; il avait déjà paru avec quelques incorrections dans divers ouvrages, quand BORGHESI l'a donné à son tour (4). Comme on le voit, les légions numérotées XVII, XVIII et XIX, n'y figurent pas; elles avaient péri l'an 9, dans les défilés de Teutobourg (5). La dernière, la XXIIa Dejotariana, présente une difficulté; son existence est parfaitement démontrée par les monuments, mais son numéro manque dans la nomenclature de Dion Cassius, qui donne au contraire une seconde XXa. M. Mommsen rétablit la XXII en remplaçant dans le texte sixoσtou

(1) Coup d'œil général sur les légions de l'empire, in-4°. Franck, édit. (2) Il est ici question de ce qu'on pourrait appeler, en langage moderné, l'armée de ligne. L'empereur disposait en outre des cohortes prétoriennes et des anciennes turmes de chevaliers, qui formaient une troupe d'élite. Rome comptait plusieurs cohortes urbaines ou de vigiles. Quant aux villes de l'empire, elles avaient leurs milices. Le système était par conséquent complet.

(3) Il est possible que les surnoms, qui figurent à la suite des numéros des légions, ne leur aient pas tous appartenu du temps d'Auguste. (4) OEuv. compl., t. II, p. 263.

(5) Ces numéros, devenus néfastes, disparurent à jamais des contrôles de l'armée romaine.

par eixostou zai deutépou (1). Cette correction ne peut qu'être adoptée sans rien préjuger toutefois sur l'époque de l'organisation de la XXII légion.

Je vais aujourd'hui remonter au-delà de l'an 9 et rechercher quelles ont été les légions d'Octavien, lorsqu'il eut organisé l'armée sur un pied permanent, soit immédiatement après Actium (723), soit plus tard, en 725, lorsqu'il fut devenu, par la concession de l'imperium, le maître légitime de toutes les forces de la république, même de celles qui n'avaient pas pris part aux dernières luttes de la guerre civile. Cette étude n'est pas sans importance. On sait, en effet, que les légions d'Auguste, qui ont pour la plupart vécu autant que l'empire, ont fait et défait bien des césars et trop souvent imposé aux généraux, qu'elles avaient revêtus de la pourpre, leur volonté et leurs caprices; or on peut trouver dans leur origine et dans leurs emplacements habituels les motifs du rôle qu'elles ont joué ou du parti politique qu'elles ont suivi.

M. Mommsen est le seul, à ma connaissance, qui se soit occupé dans un travail d'ensemble de l'âge des légions d'Auguste. Sa doctrine occupe un chapitre du beau livre intitulé: Res gestae divi Augusti (2). Elle se résume ainsi:

Le second césar, après Actium, ayant réuni à ses 25 légions 23 ou 24 de celles d'Antoine, se trouva à la tête d'environ 50 légions; mais, la paix étant faite, il déclara que 12 légions suffiraient à l'empire, conserva les douze premières de son armée et licencia les autres, depuis la treizième; cependant il retint en outre six légions venant de Lépide et d'Antoine (3), et dont les numéros étaient également inférieurs à XIII (4). Auguste se contenta de ce nombre restreint de légions pendant 34 ou 35 ans, jusqu'en 758 ou 759, époque où la guerre contre Marobode et les Pannoniens exigea la création de huit nouvelles légions, ce qui en fit 26; plus tard, en l'an 9, les trois légions vaincues avec Varus ayant été supprimées et remplacées seulement par deux autres, Auguste (et sur ce point tout le monde est d'accord) ne laissa à son successeur que 25 légions. Ce sont celles de notre tableau.

Telle est la proposition de M. Mommsen. Voici maintenant les éléments de sa démonstration :

4° Octavien vainqueur devait ménager les susceptibilités du peuple romain, c'est pourquoi il déclara (publice professus est) que son armée ne compterait plus que douze légions; mais en y ajoutant six légions, dont les numéros étaient également inférieurs au chiffre XII, il en eut par le fait dix-huit, tout en paraissant n'en avoir que douze.

2° La guerre, qui continua de l'autre côté du Rhin, en 757 (an 4 de notre ère), et celle qui éclata, l'an 5, en Illyrie (M. Mommsen devrait dire l'an 5 et l'an 6) furent des plus redoutables au témoignage de Velleius Paterculus et de Suétone. On peut en conclure que l'empereur se vit dans la nécessité de créer dé nouveaux corps de troupes, et en présence du sur

(1) BORGHESI, op. laud. t. II, page 256, note.

(2) In-8°, Berlin, 1865, p. 46-50.

(3) La IIla Cyrenaica, suivant M. Mommsen, est une légion de Lépide et la IIIa Gallica, une légion d'Antoine; la IIIIa Scythica, la VI Ferrata, la Xa Fretensis et la XIIa Fulminata, qui ont toujours appartenu à l'Orient, paraissent compléter les six que M. Mommsen a en vue.

(4) On sait qu'Octavien avait attiré dans son parti, en Sicile, les légions de Lépide.

croît de dépenses, qui en résultait pour le trésor public, d'augmenter les impôts et de prendre à sa charge les sommes (præmia) dues aux prétoriens et aux légionnaires.

3° L'emplacement des légions à la mort d'Auguste prouve qu'elles ont été formées en deux fois, car celles dont les numéros ne dépassent pas 12, sont indifféremment réparties dans les diverses provinces de l'empire, tandis que les autres sont cantonnées en quelque sorte systématiquement sur le Rhin et sur le Danube, théâtre de la guerre pour laquelle elles auraient été créées. On reconnaît encore par l'examen de leurs numéros d'ordre que les légions d'Auguste ont été formées à deux époques distinctes; car, parmi celles qui sont évidemment anciennes, il en est qui portent le même numéro, ce qui s'explique, puisqu'elles proviennent nonseulement de l'armée d'Auguste, mais des armées d'Antoine et de Lépide, tandis que celles qui auraient été créées plus tard présentent, ainsi que cela devait être, la série naturelle des nombres de XIII à XX.

40 Enfin si Dion Cassius a choisi l'an 758 (5 de notre ère) pour donner l'énumération des légions d'Auguste, qui existaient encore du temps d'Alexandre Sévère, c'est qu'en l'an 5 on venait d'organiser le nombre de corps de troupes le plus considérable qu'ait possédé le second césar.

5o Les colonies militaires fondées par Auguste l'ont été au commencement de son principat; or les monnaies de ces colonies portant les numéros des légions fondatrices, et ces mêmes numéros ne dépassant pas XII, il s'ensuit que les légions de numéros supérieurs, c'est-à-dire XIII à XX, n'existaient pas encore.

Je demande maintenant à l'Académie la permission d'examiner un à un les arguments de M. Mommsen et de les combattre. C'est une tâche un peu hardie de ma part: mais je fais depuis quelque temps une étude spéciale des armées anciennes et, en concentrant mes efforts sur un seul point, je pourrai peut-être me mesurer, sans trop de désavantage, avec un des hommes qui dominent à juste titre l'histoire romaine dans son ensemble.

4er ARGUMENT.

Auguste réduisit à douze en apparence, à dix-huit en réalité, le nombre des légions afin de ménager les susceptibilités des Romains.

J'admets que le vainqueur d'Actium ait eu intérêt à ménager les susceptibilités du peuple; mais celui-ci aurait-il été dupe du petit subterfuge des numéros doubles, inventé pour atteindre le chiffre de dix-huit légions, tout en paraissant n'en avoir que douze, et aurait-il pris par exemple pour une seule et même légion la IIIIa Scythica d'Espagne et la IIII" Macedonica de Mésie? Certes, le second césar dut tenir compte dans son organisation militaire des exigences de la situation, et il le fit, mais ce fut en rejetant hors des murs les camps des troupes spéciales préposées à sa garde et en reléguant ses puissantes légions dans les provinces lointaines, où plus d'une avait déjà ses quartiers d'hiver, son dépôt si l'on veut, et où leur rôle fut désormais d'étouffer les séditions des provinciaux et de s'opposer aux invasions des barbares. Pour se rendre compte de l'importance de la réduction, qui aurait été opérée par l'adoption du chiffre

de dix-huit, il faut remarquer que le nombre des légions du monde romain, en 723, était assurément bien supérieur à cinquante; car si Pinarius Scarpus, légat d'Antoine, commandait dans la paisible Afrique plusieurs légions, qui ne reconnurent pas Octavien immédiatement après Actium (1), chacune des autres provinces en possédait aussi un certain nombre (2), que la défense des frontières ou l'état du pays n'avait pas permis de dédoubler ou de déplacer pour les lancer sur les champs de bataille de l'Italie, de la Sicile où de la Grèce. Mais le moment était-il bien choisi pour opérer cette immense réduction? Ouvrons Florus (3), et nous y verrons que, si la victoire d'Actium avait rendu la paix à l'intérieur du monde romain, les barbares, qui avaient grandi pendant la guerre civile, étaient en armes et menaçaient les frontières de toutes parts. Le danger, ajoute cet auteur, se montrait surtout au septentrion, où l'on avait affaire à des peuples redoutables, tels que les Noriques, les Illyrieos, les Pannoniens, les Dalmates, les Mysiens, les Thraces, les Daces, les Sarmates et les Germains. Or, dans une pareille situation, on avait besoin, et sur plus d'un point, d'un grand nombre de légions.

Rien ne justifie donc l'adoption du chiffre de dix-huit légions et, au contraire, toutes les probabilités historiques sont en faveur de la conservation après Actium d'un pied militaire plus considérable.

2o ARGUMENT. Les guerres de l'an 5 et de l'an 6 ont un caractère exceptionnel, qui oblige Auguste à créer les huit légions numérotées de XIII à XX.

Pour juger de la valeur de cette hypothèse, il faut avant tout interroger l'histoire avec soin et reprendre la série des événements militaires, accomplis en Occident depuis le commencement du principat d'Auguste jusqu'à l'an 5 et apprécier ceux de l'an 5 et de l'an 6.

L'empereur rencontra toutes les difficultés extérieures annoncées par le passage de Florus que je viens de citer. Pour ne parler que de l'Occident, il dut pacifier les Gaules révoltées, vaincre les Salasses, les Vindéliciens, les Rhétiens et certains peuples du nord de l'Espagne. En outre la guerre dura à peu près sans interruption sur le Danube et sur le

(4) Dion Cassius, Hist. rom., 1. LI, c. 5.

(2) On ne saurait admettre, par exemple, que les Gaules et l'Ibérie eussent été, à cette époque, complétement dégarnies de troupes, lorsqu'elles n'avaient pas compté moins de onze légions après la mort du dictateur. Ces légions étaient sous les ordres des légats d'Antoine, Calenus et Ventidius; à l'exemple de deux autres légions, qui avaient aussi appartenu à l'armée des Gaules (Appien, Guer. civ., III, c. 48; Cicéron, Philipp., passim), elles se prononcèrent pour Octavien, l'appelèrent au milieu d'elles et lui permirent de se rendre maître de toutes les possessions romaines situées au-delà des Alpes. Si l'histoire, qui ne dit rien en général des forces entretenues par la république dans les diverses provinces, s'occupe ici des légions de la Gaule et de l'Ibérie, c'est que leur défection fut un événement d'une portée politique immense (Appien, Guer. civ., 1. V, c. 48 et Dion Cass., I. XLVIII, c. 20).

(3) L. IV, 12.

ANNÉE 1868.

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