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les fouetteurs publics. « Caton, écrit Aulu-Gelle, invectivant contre Quintus » Thermus, lui reprochait d'avoir dit : Les décemvirs ont mal préparé mon » dîner. Sur quoi il les fit dépouiller de leurs vêtements et flageller. Les Bru>> tiens flagellèrent les décemvirs. Le peuple en fut témoin. Qui peut souffrir » une pareille injure, un pareil outrage, une pareille marque de servitude 1? » Comme les habitants du Picénum, les Brutiens furent exclus des armées romaines, et, en aggravation de peine, obligés de fournir les licteurs de la République. Arrivés de leur pays, on les mettait aux ordres des magistrats envoyés dans les provinces. Ils les suivaient, comme dans les comédies ces valets appelés Lorarii ou fouetteurs; car une de leurs fonctions était de lier et de flageller ceux qui leur étaient désignés 2.

Est-ce à ce peuple de fouetteurs officiels qu'appartenaient ceux qui flagellèrent Notre-Seigneur, Dimas et son compagnon? Baronius n'ose l'affirmer. Nous ne serons pas plus affirmatif que le savant cardinal. Disons seulement que c'est une insulte qu'on a longtemps jetée au front des Calabrais. Il est certain, d'après le passage d'Aulu-Gelle, que, peu d'années avant Notre-Seigneur, les Brutiens remplissaient encore la honteuse fonction. Il est également certain que Pilate avait des licteurs et que c'étaient chez les Brutiens qu'ils se recrutaient. Telle était la règle générale.

Que plus tard et dans bien des cas, les soldats, et même d'autres personnes, aient rempli ce ministère, le témoignage de Tertullien ne permet pas d'en douter 3. Mais, comme dans l'histoire de la Passion, nous voyons, d'une part,[que Notre-Seigneur a été flagellé, ce qui eut également lieu pour les deux voleurs; et que, d'autre part, les soldats ne sont nullement désignés, comme ayant été les ministres de la flagellation proprement dite, on pourrait conclure, ce sem. ble, que la triste fonction fut remplie par les Brutiens'.

Le reste du livre est employé à parler des vertus manifestées par le bon larron, des voleurs célèbres qui se sont convertis, de la découverte des croix qui auraient servi au sacrifice du Calvaire, et du culte que l'Eglise a permis que l'on rendit au bon larron, dont la fête est marquée dans le martyrologe romain au 25 mars.

A. BONNETTY.

'Q. Thermus dixit a decemviris parum sibi bene cibaria curata esse. Jussit vestimenta detrahi atque flagro cædi. Decemviros Brutiani verberavere. Aul. Gell., lib. x, c. III.

? Itaque hi sequebantur magistratus, tanquam in scenicis fabulis qui dicebantur Lorarii, et quos erant jussi vinciebant et verberabant. Festus, vo Brutiani.

* Suadens homini christiano ne militet, hæc ait : « Et vincula, et carcerem et tormenta et supplicia administrabit, nec suarum ultor injuriarum, etc. » De coron., milit., c. 11.

* Voir Bar., an. 34, no 83, 84.

Apologétique catholique.

RÉPONSE AUX PRINCIPALES OBJECTIONS

Dites SCIENTIFIQUES

FAITES CONTRE LA BIBLE.

Sous ce titre Aveugles volontaires ou involontaires, M. l'abbé Moigno fait la réponse suivante à un des savants anti-bibliques les plus renommés :

« Le croirait-on? Un homme d'esprit et de talent, qui a beaucoup lu, beaucoup appris, beaucoup écrit, M. Henry de Castelnau, dans le Moniteur scientifique de M. Quesneville, va jusqu'à dire cette monstruosité:

<< Il faudrait être aujourd'hui aveugle, sourd et muet de naissance pour » croire à l'infaillibilité des bibles (dites la Bible, il n'en est qu'une), en sup» posant qu'on puisse croire quelque chose, quand on est tout cela. Les >> preuves du contraire courent tellement les rues qu'on a quelque honte de les >> rappeler; nous résumerons cependant les plus saillantes, puisque cela paraît encore nécessaire. >>

Nous ne sommes certainement ni aveugle, ni sourd, ni muet de naissance, et nous affirmons avec la conviction la plus profonde, d'accord avec les savants les plus illustres, qu'il n'est rien, absolument rien, dans la sainte Bible, qui soit contraire à la science, en opposition avec une vérité scientifique quelconque. Voyons les preuves de M. de Castelnau, elles sont à mourir de rire, et il n'a pas à craindre que nous nous irritions sérieusement contre son excès d'audace.

1o La Bible enseigne que tous les êtres organisés ont été créés en quelques jours après la terre! - Non, mille fois non ! Les jours de la Bible peuvent être des périodes de temps aussi longues qu'il plaira à M. de Castelnau.

2o La Bible enseigne que la terre est plate. Non, mille fois non! La Bible parle des extrémités de la terre, des bouts du monde, comme nous en parlons encore aujourd'hui, avec la conviction que la terre n'est pas un bâton à deux bouts. La Bible parle souvent des gonds et des pôles de la terre; Job, dans son magnifique langage, nous montre Dieu prenant la terre par les deux extrémités de son axe et la secouant pour en faire sauter les impies. Lorsqu'il dit que tout ce qu'il voit est à lui, le marquis de Carabas ferait-il donc acte de foi à la terre plane? Ce serait une platitude que de le dire.

3o La Bible enseigne que le ciel ou le firmament est une voûte, où sont comme fixés, enchâssés, le soleil, la lune qui tournent autour de la terre. Mensonge! La Bible parle des étoiles, nous le rappellerons ailleurs, comme en parlent les astronomes les mieux inspirés, de leur multitude innombrable, de leur lumiêre propre, variant de l'une à l'autre en nature et en éclat, de leurs mouvements, etc., etc.

4° La Bible considère la lune comme un corps lumineux par lui-même; les

étoiles comme des lampions; elle fait tomber les étoiles sur la terre mille fois plus petite qu'elles! - Qui ne parle encore aujourd'hui de la lumière de la lune, des pâles rayons de Phébé, avec la pleine conviction qu'elle reçoit sa lumière du soleil. Partout la Bible nous représente la lune comme un corps dont la lumière varie sans cesse, croît et décroit, monte et descend, ayant ses temps et ses phases, recevant par conséquent une lumière qu'elle réfléchit diversement, suivant sa position dans le ciel. Un des prophètes, Baruch, fait même cette distinction admirable: Le soleil brille, la lune éclaire, ils brille>> ront comme le soleil, ils éclaireront comme la lune '. « Ecoutez bien M. de Castelnau: « L'homme saint, dit l'Ecclésiastique, reste immuable dans sa >> sagesse comme le soleil; l'insensé varie comme la lune 2, » et c'est pour cela qu'on l'a appelé lunatique! Vous ignorez donc que la science moderne a fixé l'époque après laquelle le soleil sera éteint, qu'elle nous fait prévoir l'instant où la terre ira alimenter la lumière et la chaleur solaire en se consumant; que nous montrer les étoiles tombant sur la terre, c'est nous montrer la terre se précipitant sur le soleil qui fait partie du système stellaire; qu'il n'est question actuellement que d'étoiles filantes, tombantes, etc., etc. Pitié.

5o La Bible enseigne que le jour du supplice de Jésus, toute la terre fut couverte de ténèbres, ce qui est encore affirmer la sphéricité de la terre! Cet obscurcissement du soleil n'était pas le résultat d'une éclipse ordinaire, puisqu'il survint à l'époque de la pleine lune; il a donc pu s'étendre à toute la terre. Vous ne savez donc rien de la science moderne, Monsieur de Castelnau, puisque vous ignorez qu'indépendamment des éclipses, il est des offuscations du soleil dont les annales de tous les peuples font mention 3, et que l'on explique, soit par la matière cosmîque qui entoure le soleil et dont la présence est aujourd'hui démontrée, soit par le passage des météores, soit par les brouillards secs, etc. Et votre Virgile, vous êtes donc aussi brouillé avec lui. Il est vrai, que comme beaucoup de vos confrères, ce qui précède suffit à le prouver, quand il s'agit d'attaquer la Bible et la Révélation, vous commencez par ne vouloir plus rien savoir, par vous condamner à une ignorance absolue, dont vous rougiriez partout ailleurs, mais dont vous êtes fier ici, tant je ne dirai pas la haine vous aveugle, mais tant la répulsion instinctive de tout ce qui est surnaturel vous place en dehors des limites de la vision.

Comment l'expliquer chez vous comme chez tant d'autres, cette horreur instinctive du surnaturel? D'une manière bien simple: vous êtes plongé, noyé, dans le naturel, pourquoi ne dirions-nous pas dans la matière, comme un oiseau dans l'air, comme un poisson dans l'eau. Vous en avez fait l'élément de votre vie; le surnaturel sera donc pour vous mortel comme l'air pour le poisson, comme l'eau pour l'oiseau; l'air, l'eau, le surnaturel sont des milieux excellents en eux-mêmes, que bénissent les êtres appelés à vivre dans leur sein, que 1 (Dii gentium) neque ut sol lucebunt, neque illuminabunt ut luna (Baruch, VI, 66).

2

Homo sanctus in sapientia manet ut sol: nam stultus sicut luna mutatur (Eccli. xxvII, 12).

3 Voir le Miracle de Josué attesté par le témoignage des différents peuples, dans les Annales, t. x, p. 321 (1" série).

maudissent les êtres organisés ou qui se sont organisés pour vivre dans un autre milieu. Voilà le secret de la haine de la Révélation qui va grandissant toujours, voilà aussi ce qui doit nous rendre tolérant pour les personnes, alors même que nous détestons le plus leurs doctrines. - Voulez-vous une autre comparaison qui vous frappera peut-être davantage? Vous savez qu'un organe qui n'exerce pas ses fonctions s'atrophie; les poissons qui vivent dans les rivières souterraines des cavernes géantes du Kentucky ne voient pas, leur œil est resté à l'état purement rudimentaire. Il en est de même des canards et des oies que l'on élève dans les profondeurs inaccessibles à la lumière des salines de la Pologne. Vous vous êtes placé volontairement ou par la fatalité de vos études spéciales dans un milieu où la lumière surnaturelle ne peut plus vous atteindre; l'œil du surnaturel s'est atrophié, sa perception est devenue pour vous impossible. Vous voyez l'artiste qui a fait un bon dîner ou une bonne montre, mais vous ne voyez pas le créateur des mondes ! Ce qui nous semble à nous le plus simple, le plus absolument certain et nécessaire, l'existence d'un Dieu, des esprits bons et mauvais, de l'âme humaine, des sacrements, des miracles, d'un culte, d'une liturgie, etc., etc., sont pour vous ce que les couleurs si bonnes, cependant, et si belles sont pour un aveugle. Vous êtes des aveugles volontaires souvent, involontaires quelquefois! Au moins ne nous méprisez point! L'aveugle n'est pas en droit de mépriser, pas même de plaindre le clairvoyant qui pleure avec raison sur son sort.

(Les Mondes du 16 juillet 1868.)

F. MOIGNO.

ITALIE.

NOUVELLES ET MÉLANGES.

ROME.

Notice sur la collection numismatique de la bibliothèque du Vatican.

Cette collection ne date que de peu d'années, l'ancienne ayant été volée pendant les troubles de la république romaine. On la doit au zèle et à la science bien connue du professeur Tessieri. Elle est installée dans une des pièces attenantes aux chambres Borgia. Comme elle n'est pas publique, il faut une permission spéciale du conservateur pour la visiter.

Son intérêt est doublé par la réunion de tous les ouvrages qui traitent de la numismatique.

Le fonds provient du riche médailler du chevalier Belli, acheté par les soins du cardinal Antonelli et classé par Sibilio. Depuis, il s'est considérablement augmenté, grâce aux acquisitions faites au compte du ministère du com

merce.

La collection numismatique se compose de médailles et monnaies en or, argent et bronze, classées méthodiquement dans des casiers étiquetés, et les plus précieuses sont mises entre deux verres, d'après un système fort ingénieux dont M. Tessieri est l'auteur, en sorte qu'on peut les voir dans tous les sens, sans être obligé d'y toucher.

Les grandes divisions de ce médailler colossal comprennent l'ancienne Grèce, l'empire romain, les familles consulaires, la série des souverains pontifes, y compris leurs bulles de plomb, et les divers États de l'Italie, ainsi que ceux de l'Europe moderne.

La plus ancienne monnaie pontificale remonte à Grégoire III (731-741). La plus ancienne bulle de plomb date du pontificat de Dieudonné (614). Voici l'indication de quelques livres qui traitent de la numismatique papale et qui sont entre les mains de tous les collectionneurs, omettant à dessein ceux publiés en France par du Molinet et Ch. Lenormant.

SCILLA. Delle monete pontificie antiche e moderne. Rome, 1705, in-4°, VIGNOLII. Antiquiores et antiqui Pontificum Romanorum Denarii a Floravante notis illustrati. In-4o, Rome, 1734-38, tom. 2, rare.

VENUTI. Numismata RR. Pontificum præstantium a Martino V, ad Benedictum XIV. Rome, 1744, in-8°, fig.

ACAMI. Sulla zecca di Roma ed altre dello Stato Pontificio, sopra i valori delle monete, alterazioni, etc. In-4°, Rome, 1752.

ZANETTI. Delle monete di Faenza. In-4°, Bologna, 1777, fig.

Serie de conj di medaglie pontificie esistenti nella zecca di Roma. Rome, in-8°, 1824.

CINAGLI. Le monete dei Papi descritte in tavole sinottiche. Fermo, 1848, in-fol.

On voit aussi, dans le même cabinet, une collection de monnaies chinoises,

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