DU 381682 CHRISTIANISME. CORRESPONDANCE RELIGIEUSE DE L. BAUTAIN, PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE A L'ACADÉMIE DE STRASBOURG. PUBLIÉE PAR L'ABBÉ H. DE BONNECHOSE. TOME SECOND. DE LA VILLE DE PARIS, DÉRIVAUX, LIBRAIRE, RUE DES GRANDS-AUGUSTINS, 18. STRASBOURG, FÉVRIER, LIBRAIRE, RUE DES HALLEB ARDES, 23. M DCCC XXX V. * Sicut rectus ordo exigit, ut profunda christianæ fidei credamus, priusquam ea præsumamus ratione discutere, ita negligentia mihi videtur si, postquam confirmati sumus in fide, non studemus quod credimus intelligere. D. ANSELMUS (Cur Deus homo, cap. 2). Comme l'ordre véritable exige qu'on croie les vérités fondamentales de la foi chrétienne, avant de se permettre de les discuter par la raison; ainsi il y aurait, ce me semble, de la négligence à ne pas tâcher d'acquérir l'intelligence de ce qu'on croit, après qu'on est affermi dans la foi, SAINT ANSELME. * " D'UN PHILOSOPHE CHRÉTIEN. VINGT-SIXIÈME LETTRE. LE MAITRE A ADOLPHE. Nous continuons, mon cher ami, l'histoire des deux écoles philosophiques. Vous allez voir comment, après avoir oublié de part et d'autre le but de la philosophie, qui est la connaissance de l'homme dans ses rapports avec le Ciel et la terre, avec Dieu et la nature, l'opposition des deux doctrines est devenue, dans les temps modernes, de plus en plus saillante. La sagesse humaine était aux abois quand le Christianisme s'établit dans le monde. Ce qu'on appelait alors philosophie n'était plus qu'un mélange de doctrines et d'opinions hétérogènes, un syncrétisme confus, où, après avoir identifié toutes les formes, on était arrivé à cette indifférence pour les formes, qu'on décore du nom d'éclectisme. C'est qu'en TOME II. 1 |