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DOMINATION GRECQUE. — Deux siècles après le retour de Babylone, 330 ans avant JésusChrist, la Judée devient une Province Grecque sous Alexandre, tombe en partage à l'un de ses généraux, Antiochus le Dieu, devenu Roi de Syrie, qui fait tous ses efforts pour détruire la Religion et la civilisation Judaïques, en y substituant la Religion et la civilisation Grecques ou Païennes.

Deux Partis se forment alors, un Parti Grec ou Étranger, ou Païen, qui accepte les Dieux et la domination des Grecs, et un Parti National ou de l'Indépendance.

Le Parti National résistant à la domination étrangère, Antiochus prend deux fois Jérusalem et son Temple, les pille, massacre les Patriotes Juifs, en emmène un grand nombre comme esclaves, et met une garnison Grecque dans le pays (comme fait aujourd'hui Nicolas en Pologne).

Cependant, les frères Machabée, retirés dans les montagnes avec une armée de Patriotes fidèles, soutiennent longtemps la cause de l'indépendance et battent souvent soit les Grecs, soit le Parti Juif vendu à l'Étranger.

DOMINATION ROMAINE.

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L'indépendance

triomphe enfin, mais avec l'alliance et la protection des Romains, qui bientôt, subjuguant et remplaçant les Grecs, réduisent la Judée en Province romaine, lui imposent un lourd tribut, et y envoient une garnison pour la contenir, avec un Préteur ou Gouverneur pour la gouverner souverainement, en lui donnant un Roi étranger (Hérode), qui détruit définitivement la République Judaïque, en appelant au pouvoir un nouveau Parti de l'Étranger ou Parti Romain, tandis que le Parti National ou de l'indépendance est repoussé, suspect, persécuté par les Romains et surtout par leurs complices.

Voilà donc la Judée, comme l'Espagne, la Gaule, l'Italie, la Grèce, la Syrie, l'Égypte et la Perse, sous la domination d'Auguste, de Néron et de Tibère !

INCREDULITÉ CHEZ LES JUIFS.Et quel est alors l'état des opinions religieuses, philosophi ques et sociales?

Quoique Moïse ait présenté sa Religion et ses Lois comme écrites ou dictées par Dieu luimême, les Hébreux ou les Juifs n'ont jamais été unanimes pour le croire, et toujours une partie d'entre eux, plus ou moins nombreuse, a été

incrédule, idolâtre ou païenne; beaucoup de croyants sont devenus infidèles; la Judée a souvent été couverte de temples, d'autels, d'idoles, de prêtres et de prophètes consacrés aux Dieux étrangers; bien des Rois Juifs ont été idolâtres; et souvent les dissidences religieuses ont amené des guerres, des proscriptions et des massacres, dans lesquels des Rois et des Prophètes font périr des centaines de Prophètes, tandis que des Grands-Prêtres et des Rois font assassiner des Rois ( I" liv. des Rois, XVIII, 1 à 40).

Et quand la Judée est Province grecque, puis Province romaine, on y voit le Paganisme plus encore que le Mosaïsme.

On peut dire aussi que les Juifs, transportés dans les pays voisins ou gardés chez eux par les Peuples vainqueurs, connaissent parfaitement les Religions, les Philosophies, les civilisations et les organisations sociales des Égyptiens, des Babyloniens ou des Perses, des Indiens, des Syriens ou Phéniciens, des Grecs et des Romains, c'est-à-dire toutes les Religions, toutes les Philosophies, toutes les civilisations de l'Orient ou du Monde civilisé.

ÉTAT DE L'OPINION.

Et quelle est alors l'o

pinion de ce Monde civilisé ?

Partout la Religion sert d'instrument à la Politique et joue encore le premier rôle, quoique la Philosophie commence à le lui disputer. Partout les Prêtres dominent.

Partout le Peuple est ignorant, crédule, superstitieux; partout on admet les fables les plus grossières, les contes les plus absurdes ; partout on eroit aux Dieux, aux Demi-Dieux et aux Génies, à Satan, au Diable et aux Dé. mons, aux Oracles et aux Mages, aux Augures et aux Aruspices, aux métamorphoses et aux miracles.

Partout aussi c'est la guerre, la force, la conquête et l'esclavage; partout le Peuple est opprimé, dépouillé, tyrannisé par les Rois, par les Prêtres et par l'Aristocratie; partout on dé sire un grand changement, une grande Réforme, une grande Révolution.

Partout on reconnaît et l'on sent que les anciens Dieux s'en vont; partout on croit à la fin du monde, à un jugement dernier, à une résurrection, à un règne de Dieu, à la prochaine arrivée d'un Messie ou Réformateur ou Libérateur.

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TROIS SECTES.

- Toutes ces opinions de la Perse, de l'Égypte et de la Grèce, répandues en Judée depuis la captivité de Babylone et les invasions Grecque et Romaine, y ont formé trois Sectes principales, des Sadducéens, des Pharisiens, et des Esséniens ou Thérapeutes.

Les Sadducéens sont le Parti des Rois et de la Cour, qui admet les opinions étrangères, et qui rejette la croyance à la résurrection.

Les Pharisiens sont le Parti Prêtre, qui possède le pouvoir, qui ménage les Étrangers et les Rois pour conserver la puissance, qui s'attache à la lettre et aux pratiques de la Loi Mosaïque en violant son esprit, qui repousse toute réforme, qui veut conserver les abus, et qui flatte le Peuple pour l'exploiter: c'est le Parti le plus nombreux et le plus fort; c'est aussi, avec les Sadducéens, le Parti conservateur ou ministériel,

ESSENIENS.-Les Esséniens sont le Parti des savants, des Philosophes, du progrès; ils s'attachent à l'esprit plus qu'à la lettre de la Loi, regardent le principe de la fraternité comme l'essentiel, admettent la Communauté (adoptée déjà par Minos, Lycurgue, Socrate, Pla

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