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1.

5.

10.

IXOYOCO...IONTENOCHTOPICEMŇ
ΧΡΗΣΕΛΑΒΟΝΑΜΒΡΟΤΟΝΕΝΒΡΟΤΕΟΙΟ

ΘΕΣΠΕΣΙΝΥΔΑΤ ...ΝΤΗΣΗ ΦΙΛΕΘΑΛΠΕΟΨΥΧ...
YOACINAENΑΟΙ ΠΛΟΥΤΟΔΟΤΟΥΣOΦΙΗΣ

CWTHPOCAΓΙΟ ΜΕΛΙΗΔΕΑΛΑΜΒΑΝ...

ΕΣΘΙΕΠΙΝΑΝΙΧΘΥΝΕΧΩΝΠΑΛΑΜΑIC

ΙΧΘΥΙΧΟ...ΑΡΑΛΙΛΑΙΩΔΕΣΠΟΤΑΣωτ.

ΕΥΘΥΔΟΙΜΗΤΗΡ ΕΛΙΤΑΖΟΜΕΦΤΟΘΑΝΟΝΤΩΝ

ACΧΑΝ ΔΙΕ... ΕΡΤ ΜΩΚΕ... PICMENEΘΥΜΟ

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1. Ιχθύος οὐρανίου θε]ῖον γένος, ἤτορι σεμνῷ

Χρῆσε, λαβὼν πηγὴν ἄμβροτον ἐν βροτέοις
Θεσπεσίων ὑδάτ[ω]ν. τὴν σὴν, φίλε, θάλπεο ψυχ[ήν]
Ὕδασιν ἀενάοις πλουτοδότου σοφίής.

5. Σωτῆρος ἁγίων μελιηδέα λάπβαν[ε βρῶσιν],
Ἔσθιε πινάων, ἰχθὺν ἔχων παλάμαις.

Ιχθύ: χό[ρταζ ] ἆρα, λιλαίω, δέσποτα σῶτερ.
Εὖ εὔδοι μ[ή]τηρ, σὲ λιτάζομε, φῶς τὸ θανόντων.

Ασχάνδιε [πάτ]ερ, τὠμῷ κε[χα]ρισμένε θυμῷ, 10. Σὺν μητρί γλυκερῇ καὶ ἀδελφει]οῖσιν ἐμοῖσιν,

Ι[χθύος εἰρήνῃ σέο] μνήσεο Πεκτορίους.

Race divine du céleste Ichthys, conserve un cœur saint, toi qui reçois parmi les mortels la source immortelle de l'eau divine. Ami, réchauffe ton âme dans les eaux éternelles de la sagesse qui donne la richesse. Reçois l'aliment, doux comme le miel, du Sauveur des saints. Mange avec avidité, tenant l'Ichthys dans tes mains!

Que je me rassasie de l'Ichthys, je le désire ardemment, mon Maître et mon Sauveur. Que la mère sommeille doucement, je t'en conjure, Lumière des morts!

Aschandios, père si cher à mon cœur, avec la douce mère et mes frères, dans la paix de l'Ichthys, pense à ton Pectorios.

COMMENTAIRE HISTORIQUE

COMPOSITION ET DESTINATION DE L'INSCRIPTION

I

Avant de passer à la discussion de notre inscription, considérée sous le rapport de sa rédaction et des intentions de ceux qui l'ont composée, il nous paraît utile de jeter un coup d'œil rapide sur le développement du christianisme en Gaule durant les premiers siècles. Nous serons ainsi en mesure d'apprécier exactement les hypothèses permettant d'expliquer l'existence d'un monument de la foi chrétienne aussi précieux.

On sait que la ville de Marseille, fondée par les Phocéens environ 600 ans avant l'ère chrétienne, formait depuis longtemps le lieu de concentration et de rassemblement des Grecs et des Asiatiques émigrés dans l'Europe occidentale. Comme des relations actives s'étaient ainsi établies entre l'Asie Mineure et les villes de la Gaule intérieure, le christianisme s'implanta dans ces villes en suivant cette route commerciale. Déjà en l'an 177 la sanglante persécution de Marc-Aurèle nous révèle l'existence de deux communautés chrétiennes florissantes à Lugdunum et à Vienne. Ces deux villes s'étaient élevées lors de la guerre civile qui éclata après la mort de César, sous le triumvirat d'Antoine, d'Octave et de Lépide, alors que L. Munatius Plancus, gouverneur de cette partie de la Gaule, avait reçu du Sénat l'ordre d'y établir des colonies romaines1. Lugdunum était la capitale des Ségusiaves dans la Gaule lyonnaise, Vienne celle des Allobroges dans la Gaule narbonnaise. Au nord, non loin de Lugdunum, et dans le territoire de la Gaule lyonnaise, se trouvait Augustodunum,

1. Huit inscriptions, citées par Gruter (Inscriptiones antiquae totius orbis Romanorum, Amsterdam, 1707, p. 439) en font foi.

capitale des Æduens, aujourd'hui Autun. Relevant de Lugdunum, déjà métropole sous Auguste et lieu de résidence du Préfet, Augustodunum était destiné à jouer un rôle de moindre importance. La lettre adressée par les chrétiens de Lugdunum et de Vienne aux églises d'Asie et de Phrygie, à l'occasion de la persécution de Marc-Aurèle1, nous révèle l'existence incontestable, dans cette région et dès cette époque, d'une communauté chrétienne active, prête à accepter avec joie le sacrifice de la vie. Les nombreux martyrs montrèrent aux fidèles d'Asie «< comment leurs frères furent rafraîchis et fortifiés par la fontaine de vie qui jaillit du cœur du Christ » et témoignèrent « que rien n'est redoutable en présence de l'amour du Père, que rien n'est douloureux en présence de la gloire du Christ ». Ils croyaient même, dans leur humilité, que le nom de martyr appartenait seulement au Maître de la vie, et ne se tenaient que pour de «< vils confesseurs ». C'est dans cette cruelle persécution que moururent entre autres le diacre Sanctus, Attale de Pergame, «< la colonne de la communauté », la tendre Blandine, esclave, Ponticus, âgé de quinze ans, l'évêque Pothin, vieillard de quatre-vingtdix ans, qui fit cette réponse au juge lui demandant quel était le Dieu des chrétiens : « Tu le connaîtras si tu te montres digne de lui. »

Ce vieillard martyr eut pour successeur un homme dont l'influence marqua pour plusieurs siècles son empreinte sur cette région, dans le domaine religieux, et dont l'esprit se reflète aussi dans notre inscription; nous parlons d'Irénée, disciple de Polycarpe de Smyrne, dont il a tracé lui-même le portrait, en termes émus, dans une lettre adressée à l'hérétique Florin 2. Le principal motif qui l'amena à quitter l'Asie Mineure pour se fixer en Gaule fut incontestablement le grand péril où se trouvaient les communautés de cette région par

1. Eusèbe, h. e. V, 1.

2. Ibid., V, 50.

suite du développement dangereux du gnosticisme. Beaucoup de sectateurs gnostiques s'étaient rendus en Gaule où ils s'efforçaient, par de funestes artifices de propagande, de gagner les esprits simples. Irénée lui-même nous trace un tableau vivant des agissements de l'un d'eux, l'hérésiarque Marc qui, surtout dans la région du Rhône, cherchait à conquérir, en faveur de ses desseins équivoques, les femmes riches et de rang élevé1. Cette lutte contre les gnostiques et surtout, parmi eux, contre les Valentiniens, fut la grande tâche de sa vie. Le plus éclatant témoignage de l'énergie qu'il déploya dans cette circonstance nous est donné par son ouvrage dont nous conservons une traduction latine et quelques fragments en langue grecque (Ἔλεγχος καὶ ἀνατροπὴ τῆς ψευδωνύμου γνώσεως. Adv. hæreses, libr. V). On voit par plusieurs passages de ce livre que c'était précisément la direction spirituelle de l'église asiatique qu'Irénée avait importée en Gaule 2.

C'est non seulement à l'aide de ses propres écrits que nous pouvons aujourd'hui reconnaître l'influence de ce grand docteur de l'Église mais aussi par les monuments épigraphiques de la région où s'exerçait principalement son action. Et c'est un des services que Le Blanc a rendus à la science lorsqu'il a mis ce fait en évidence 3. On sait que le gnosticisme niait la résurrection des corps ou la réduisait à une résurrection des âmes qui se consommait dans le corps matériel. Irénée s'éleva résolument contre cette doctrine; il s'efforça d'établir en divers passages, et surtout au cinquième livre de son ouvrage, l'immortalité de la partie spirituelle de l'homme et aussi la certitude de sa résurrection corporelle. Et c'est

1. Adv. haer., I, 13, 1-7, éd. Stieren, t. I, pp. 144-158. 2. Adv. haer., I, 10, 2, éd. Stieren, t. I, pp. 120-122;

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t. I, pp. 375 et 376;
t. I, pp. 378 et 379;

t. I, pp. 382 et 383.

3. Inscriptions chrétiennes de la Gaule, 2 vol., Paris, 1856-65. Cf., t. II, les dissertations des n° 467 et 478.

4. Adv. haer., V, 2 et V, 16, éd. Stieren, t. I, pp. 716-762.

précisément cette croyance à la résurrection qui resplendit, comme une indestructible espérance en un avenir meilleur après la mort, sur les pierres tumulaires de la région du Rhône où on la rencontre exprimée en diverses formules. De ces inscriptions, Vienne à elle seule en a livré neuf1, Merlas deux2, Revel-Tourdan deux3, Grenoble deux 4, Saint-Romain en Galle une elles proviennent donc toutes de la région située entre le Rhône et l'Isère. Notre monument épigraphique montre clairement la relation intime qu'Irénée s'attachait à exposer entre le dogme de la résurrection et le précepte de la communion 6. Nous allons maintenant en étudier la composition et la destination.

II

10

Un premier point à trancher est celui de savoir si la composition de cette épitaphe doit être attribuée à deux auteurs ou à un seul. Franz 7, Dübner 8, Pitra 9, Rossignol 19 et Garrucci 11 pensent que l'inscription est tout entière l'œuvre d'un seul poète. Au contraire, Wordsworth 12 estime que les six premiers vers appartiennent par leur origine à une date plus

1. Inscript. chrét. de la Gaule, n° 401, 414, 415, 418, 419, 427, 436, 439, 452. 2. Ibid., no 464 et 465.

3. Ibid., n° 467 et 468.

4. Ibid., no 470 A et 470 C.

5. Ibid., no 398.

6. Adv. haer. IV, 18, 5, éd. Stieren, t. I, p. 618: 'Hμov dè σúμpwvos & vápn τῇ εὐχαριστιᾳ, καὶ ἡ εὐχαριστία βεβαιοῖ τὴν γνώμην. Προσφέρομεν δὲ αὐτῷ τὰ ἴδια, ἐμμελῶς κοινωνίαν καὶ ἕνωσιν ἀπαγγέλλοντες, καὶ ὁμολογοῦντες σαρκὸς καὶ πνεύματος ἔγερσιν. Ὡς γὰρ ἀπὸ γῆς ἄρτος προσλαμβανόμενος τὴν ἔκκλησιν τοῦ Θεοῦ, οὐκέτι κοινὸς ἄρτος ἐστίν, ἀλλ ̓ εὐχαριστία, ἐκ δύο πραγμάτων συνεστηκυία, ἐπιγείου τε καὶ οὐρανίου· οὕτως καὶ τὰ σώματα ἡμῶν μεταλαμβάνοντα τῆς εὐχαριστίας, μηκέτι εἶναι φθαρτά, τὴν ἐλπιδα τῆς εἰς αἰῶνας ἀναστάσεως ἔχοντα. 7. Spic. sol., t. I, pp. 560 et 561.

8. Ibid., p. 564.

9. Ibid., p. 564.

10. Rev. archéol., 1856, I" partie, pp. 93-99.

11. Mél. d'épigr., 1856, pp. 35-47.

12. Spic. sol., t. I, p. 563.

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