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noirs attentats préparés dans l'ombre du mystère, en attendant les jours sanglants de la vengeance qu'il appelle de tous ses vœux. »

L'article condamné par Mgr l'Evêque de Saint-Claude niant la divinité de Jésus-Christ, le Prélat apporte de cette vérité les preuves les plus propres à raffermir ses ouailles dans la foi; puis il termine ainsi sa pieuse et solide instruction :

• En présence de preuves aussi invincibles, s'il se trouvait encore des esprits assez mal faits pour nier la divinité de Jésus-Christ, nous leur dirions: Allez prêcher vos doctrines impies chez les peuples qui sont assis au milieu des ombres de la mort, et sur lesquels n'a pas encore lui le divin soleil des intelligences; là vous pourrez faire entendre les paroles de mensonge et d'erreur anathématisées par tous les siècles depuis l'origine du christianisme; là vous trouverez l'idolâtre abruti dont les mœurs sympathiseront avec vos enseignements. Mais fuyez les lieux où règne encore le christianisme civilisateur, où le nom de Jésus est toujours béni comme le nom du régénérateur divin de l'humanité déchue; éloignez-vous surtout des lieux chers à Marie, par le culte solennel que lui rend depuis des siècles une population fière de sa constante protection; craignez qu'une voix accusatrice ne sorte de son temple saint pour flétrir votre apostasie, ou que les pierres sacrées de de ce monument élevé par la piété de vos pères à la gloire de la Vierge Immaculée, ne se détachent pour l'honneur de leur divine Libératrice, outragée dans la personne de l'Homme-Dieu qu'elle a porté dans son chaste sein....

Pour vous, N. T. C. F. qui, vrais enfants de l'Eglise, croyez fermement que le Verbe éternel s'est fait chair, et qu'il a daigné habiter parmi nous, afin d'être la lumière des hommes, et de verser son sang pour le salut de tous, joignez vos gémissements et vos larmes aux nôtres; demandez avec nous au Père des miséricordes le pardon des blasphèmes vomis chaque jour par mille bouches impies; suppliez-le de toucher les cœurs des enfants égarés qui le méconnaissent et l'outragent, peut-être sans savoir ce qu'ils font ; que votre foi et votre piété dédommagent ce Dieu Sauveur d'une si noire ingratitude, et que votre cri de ralliement soit désormais celui de Saint-Thomas, reconnaissant avec enthousiasme sa divirité : « Vous êtes mon Seigneur et mon Dieu. >

Affranchissement de l'Église en Autriche.

Le rapport du ministre des cultes, qui a motivé l'ordonnance que nous avons rapportée dernièrement, contenait en outre plusieurs propositions qui ont été adoptées par l'Empereur.

En voici la teneur :

1° Qu'il ne soit pas mis d'obstacle à l'exécution complète des résolutions des Evêques sur les institutions théologiques des diocèses où des cloîtres, mais à la condition qu'il n'y sera fait aucun changement sans un accord avec le gouvernement, et que les établissements qui ne prendront pas pour règle ces résolutions, s'en tiendront aux dispositions qui existaient précédemment;

« 2o Que là où existera à l'avenir une Faculté de théologie, devra être créée en même temps une institution diocésaine;

◄ 3o Qu'il sera procédé de la manière proposée pour la nomination des instituteurs de religion dans les colléges de l'Etat et autres établissements moyens;

4° Que dans les Universités où ce n'est pas encore le cas, soient placés des prêtres, que choisiront les Évêques;

«< 5° Que le ministre des cultes et de l'instruction publique soit autorisé à assigner un traitement convenable aux hommes particulièrement capables de représenter consciencieusement la convictiou chrétienne dans les Facultés de philosophie.

:

(Correspondance particulière de l'AMI DE LA RELIGION.)
Séville, 24 avril 1850.

Monsieur le Rédacteur,

Le parti progressiste en Espagne serait plus exactement nommé le parti retardataire car il est encore embourbé dans le voltairianisme de la fin du siècle dernier. Avec des apparences de religion, il attaque sans pitié, comme sans relâche, tout ce qui se tente de grand et de généreux au nom de la foi. Deux choses défraient aujourd'hui sa politique de récriminations et de colère : les couvents ouverts enfin à quelques pieuses filles pour lesquelles le monde est un exil; — les engagements volontaires pour la défense du Souverain-Pontife. Il voit dans la première mesure la ruine de toutes les libertés publiques! Laisser à la conscience le choix d'un état de vie plus en rapport avec les destinées immortelles de l'âme, voilà ce qu'il appelle de la tyrannie. La liberté, la véritable et unique liberté, serait, à l'en croire, de violenter les vocations et d'enchaîner les plus pures aspirations du cœur ; il ne connaît pas, il n'admet pas d'autre liberté que celle-là.

Malheureusement, ainsi que je l'ai marqué dans une lettre précédente, ce parti est puissant par le nombre et par l'audace. Héritier de tout le bagage révolutionnaire, il s'étudie à imiter ses pères et ses modèles de France: comme eux, il a renversé le langage humain, appelant bien ce qui est mal, et mal ce qui est bien. Comme eux, il résume en deux mots le programme de la société qu'il veut substituer à l'ancienne : L'homme en haut, Dieu en bas. C'est le contre-sens du christianisme, l'aberration de la raison, la négation la plus complète et la plus effrontée de l'ordre éternel des choses. Dans la circonstance présente, il invoque des motifs trop passionnés pour ne pas émouvoir le pays : « Faites attention, dit-il toos les matins par la bouche de ses dix journaux; les communautés rétablies, la perturbation est générale: car ces biens nationaux, que nous avons conquis dans de si giorieuses campagnes, il faudra les restituer à leurs anciens propriétaires. >> Restituer! ce seul mot fait tinter les oreilles des derniers acquéreurs, de ces hommes que Balmès ne croyait pas qualifier trop sévèrement en écrivant : « Ce sont des banquiers avares, des spéculateurs immoraux, une aristocratie d'argent aux entrailles de fer. Aussi, leur opposition est si énergique, le cri de leur intérêt si menaçant, que le gouvernement semble hésiter de plus en plus dans l'accomplissement des intentions religieuses qu'il commençait à manifester. On ne voit pas encore bien clairement comment tout cela finira.

Mgr l'Archevêque de Séville, s'appuyant sur une des lois du royaume, a pu blié un long Mémoire en faveur des communautés. Je veux vous citer ce passage touchant d'une supplique adressée à Isabelle par une ancienne novice qui avait, dès 1835, donné en dot la fortune dont elle pouvait disposer, et qui, après avoir vu confisquer ses scules ressources, persévère depuis quinze ans à demander l'autorisation de prendre l'habit : « Vous-même, Madame, accablée sous le << poids de la couronne qui ceint votre auguste front, n'auriez-vous pas éprouvé << en plus d'une occasion un vif désir d'abandonner le sceptre pour vous réfugier

...

dans le silence d'une retraite où ne pénètrent plus les bruits et les agitations « de la cour? C'est là, Madame, quoique sur une plus humble échelle, ce qui «< arrive aussi à vos sujets. Il y a des personnes qui, avides de plaisirs et de sa<< tisfactions mondaines, acceptent avec joie ce que la société leur offre en ce genre; mais il en est d'autres pour qui le bonheur est de renonder à tout cela, de se retirer dans un cloître sous l'aile de la foi, et de se consacrer uniquement à l'Auteur et au souverain Maître de leur existence. Il ne serait pas juste de contraindre les premières à quitter leurs affections pour s'entermer dans l'obscurité d'un couvent, usant de violence contre elles et les poussant ‹ au désespoir d'une vie qu'elles détestent; mais aussi faut-il respecter les au« tres, et peut-on les forcer à changer la solitude de leur choix contre le tourbillon du siècle? >

Le journal qui rapporte cette lettre termine par une adresse au gouvernement dont voici le dernier paragraphe : « Nous espérons que notre voix sera entendue, et que nous pourrons donner cette consolation à une femme désolée, dont les lanes révèlent chaque jour le chagrin qui la dévore depuis quinze ans. Et on viendra, sans doute encore, nous parler des vocations forcées et des victimes du despotisme claustral !

Les cloches de la ville, mises en mouvement depuis deux heures, nous annoncent que la rentrée du Saint-Père à Rome est un fait consommé. Nos progressistes affectent une joie qui ne trompera personne; ils ont assez applaudi au triomphe momentané des mazziniens pour qu'on ne les croie pas aujourd'hui sur parole.

J'ai dit que l'idée de la formation d'une légion catholiqne les contrarie et les indigne. Ils sont dans leur rôle ; une institution de cette nature diminuera considérablement les chances d'un nouveau 16 novembre.

Pour nous, dit la Nacion de Madrid, nous savons ce que nous devons admirer le plus dans cette affaire, ou la conduite du gouvernement qui permet un pareil embauchage (sic!) contraire à notre dignité et à nos habitudes, ou l'aveuglement de ceux qui se sont imaginé qu'ils pourraient trouver dans la Péninsule, nous ne disons pas dix mille, mais dix douzaines de personnes capables de vendre leur sang au service d'une cause étrangère et hostile à nos intérêts (Agcnas). » Puis vient une sentence mielleuse et hypocrite: « La pratique des vertus chrétiennes, voilà ce qui assure la domination éternelle de notre divine religion. › Il paraitrait, en effet, que les vertus et la magnanimité de notre saint Pie IX ont arrêté le bras des sicaires de la démagogie !

Des chrétiens en sont venus à ce point, de considérer la cause du SouverainPontife comme une cause étrangère, une cause ennemie, une cause dont la défense avilit la dignité d'un peuple! Et ces hommes parlent à la catholique Espagne, à l'Espagne de saint Ferdinand, d'Isabelle-la-Catholique, de Charles-Quint et de Philippe II!

Ils ont semé tant de défiances, soulevé tant de haines et dépensé tant de sophismes, que l'enrôlement pontifical s'opère lentement et avec beaucoup de peine dans cette Espagne qui jouit encore des priviléges spirituels des Croisades plus que toute autre nation (1).

Le 26 mars dernier, on a commencé à remplir envers le clergé les obligations pécunaires du premier trimestre de 1850. On ne parle nullement de l'arriéré de deux ans et demi : nos gouvernements révolutionnaires ont une manière très

(1) Les bulles de la Cruzada suppriment la plus grande partie des jours d'absti

nence.

expéditive de payer leurs dettes. Au reste, cette mesure de souveraine équité a été accueillie comme une insigne faveur, tant la misère des prêtres était excessive! Espérons du moins qu'à l'avenir on ne verra plus se reproduire un si lâche oubli des droits les plus sacrés.

Il faut que l'on sache à quel degré de honte et d'ignominie peut tomber un prêtre apostat. M. l'abbé Châtel a été traduit ces jours derniers devant la Cour d'assises de la Seine, à raison d'un discours prononcé par lui le 11 mars, au salon de Mars, dans une réunion électorale. Voici quelques mots de cet ignoble dis

cours :

«Le christianisme est une erreur quant à la chair; la chair ne doit pas être étouffée, <«<elle doit avoir son développement légitime autant que l'esprit, et même passer avant « le bien-être matériel. La bonne chère, voilà le ceud de la situation, ainsi le veut le << Dieu de la nature et de la raison. >>

La cour, faisant droit aux réquisitions du ministère public, a condamné, par défaut, M. l'abbé Châtel à un an d'emprisonnement et 500 fr. d'annende.

Nouvelles Religieuses.

DIOCESE DE PARIS. - Mgr l'Archevêque de Paris a célébré ce matin, à NotreDame, une messe en faveur de l'OEuvre de la propagation de la Foi; une réunion nombreuse est venue unir ses prières à celles du premier pasteur du diocèse; Sa Grandeur doit être heureuse de recueillir le fruit des saints exemples qu'elle donne.

A l'issue de la sainte messe, le Rév. P. Lacordaire a prononcé un discours avec cette haute éloquence qui le distingue si éminemment parmi nos orateurs. DIOCÈSE DE DIJON. Les pieux exercices du mois de Marie ont été inaugurés à Notre-Dame, au milieu d'un nombreux concours de fidèles. Mgr l'Evêque de Dijon présidait à cette solennité.

-

-Orgeux, petit village du canton Est de Dijon, vient d'avoir une mission qui, au grand déplaisir des habitants, n'a duré que trois semaines. M. le curé d'orgeux avait fait appel aux Révérends Pères Dominicains établis à Flavigny, et c'est le Père Bourrard qui a été chargé de la Mission. L'église était trop petite pour contenir la population entière du village, qui, bien que brisée par les travaux des champs, ne laissait cependant pas que de venir accueillir en toute bâte les paroles de salut descendant de la chaire chrétienne. La station du jeune Dominicain a été close le dimanche 10 mars, par la première communion des enfants.

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DIOCÈSE DE MOULINS. Mardi, 30 avril, Mgr l'Evêque de Moulins a fait son entrée dans sa ville épiscopale. De grands préparatifs avaient été faits pour le recevoir, surtout par les ouvriers qui ont élevé spontanément un arc de triomphe à la porte de la ville. Au nombre de plus de six cents, ils ont été recevoir le Prélat, et un d'eux lui a adressé un discours, où faisant allusion aux rapports de Mgr de Brézé avec les ouvriers à Paris, il lui dit :

«La croix que nous voyons briller sur votre poitrine, Monseigneur, est une marque de l'affection qu'ils vous conservent; mais en l'acceptant, vous avez pensé à nous; cette croix, leur avez-vous dit, sera pour moi un passeport pour me présenter aux ouvriers de Moulins.

« Monseigneur, permettez que nous l'honorions, comme elle mérite de l'être, par les démonstrations de notre respect et de notre profonde reconnaissance,

et en nous unissant aux vœux de ceux qui vous l'ont offerte. Tels sont les sentiments que tous nos camarades nous ont chargés de déposer à vos pieds, en réclamant pour nos familles et pour nous votre bénédiction de père et de Prélat.

A ce discours prononcé avec une vive émotion, Mgr de Dreux-Brézé a répondu par des paroles pleines d'effusion, de charité et de bienveillance qui se résument dans cette pensée : «A Paris, les ouvriers étaient mes frères; à Moulins, ils seront mes enfants; aujourd'hui je contracte avec vous le plus solennel de tous les liens, celui de la paternité. Demain, ma première messe à Moulins sera pour

vous.

Le lendemain Mgr l'Evêque de Moulins, suivant la promesse qu'il en avait faite,' a dit sa première messe diocésaine à huit heures pour les ouvriers de la ville. Une foule compacte et recueillie remplissait la cathédrale et a assisté religieusement au Saint-Sacrifice.

Après la messe, Monseigneur est monté en chaire et s'est de nouveau adressé aux ouvriers pour les appeler à la foi, avec les paroles et l'accent d'un père qui convie ses enfants à la paix et au bonheur.

Monseigneur a ajouté, avant de descendre de la chaire, qu'il s'occupait activement d'organiser à Moulins comme il l'avait fait à Paris, des réunions d'ouvriers dans lesquelles il s'efforcerait, par des lectures et des exercices variés, de concilier l'utile et l'agréable. Il espère pouvoir, sous peu de jours, faire connaître cette organisation.

des

ETATS PONTIFICAUX. Les provinces continuent à manifester le bonheur qu'elles éprouvent à l'annonce du retour du Saint-Père dans la capitale. Partout ce sont les mêmes réjouissances, les mêmes solennités : des messes, des Te Deum pour rendre grâces à Dieu, des illuminations, feux de joie, des adresses des corps municipaux. Il n'est pas possible d'aborder ce détail sans tomber dans d'éternelles redites; qu'il nous suffise de constater que jusqu'à présent le même enthousiasme s'est montré partout.

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CANTON DU TESSIN. Mgr l'Evêque de Come ayant publié une circulaire dans laquelle il commande un triduo d'actions de grâces avec le chant du Te Deum, pour célébrer le retour du Pape, le conseil d'Etat en a défendu l'exécution dans toute l'étendue du canton. MM. les conseillers trouvaut que cette démonstration n'était pas opportune, ont fait part de leurs scrupules à l'Evêque, qui leur a répondu ne pouvoir obtempérer aux observations du conseil que d'une manière partielle et déterminée par les circonstances. Alors ces Messieurs ont déclaré que le retour du Pape est un acte plus politique que religieux; qu'un tel événement ne peut être solennellement célébré sans exciter des sentiments déplacés dans une république ; que le bon ordre et la tranquillité en pourraient souffrir; qu'à ces causes, ils défendent d'obéir à l'Evêque. Et comme plusieurs paroisses du canton appartiennent au diocèse de Milan, ils déclarent que leur prohibition s'étendra aux ordres analogues qui pourraient émaner de l'Archevêché, et que là aussi ils proscrivent le Te Deum et le triduo. Et bien leur en prend, à ces grands citoyens ! car, selon leurs prévisions, l'Archevêque de Milan publiait, le 20 avril, une circulaire dans ce sens. Quelle pitié! mais comment s'étonner des tracasseries d'un conseil d'Etat du Tessin, quand le gouvernement du Piémont leur donne un si triste exemple?

Séance de l'Assemblée.

On se rappelle que la Constituante avait, dans un de ses jours d'entraînement, voté la gratuité des Ecoles polytechnique, de Saint

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