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« Au commencement de la séance, M. le général de Grammont a tenu à prouver qu'il était digne des félicitations de M. Emile Barrault, en venant se déclarer socialiste de naissance. Décidément, ce nom, longtemps insulté et proscrit, finira par devenir à la mode. M. de Grammont lui-même ne craint pas de s'en décorer. Quelle douleur pour M. Carlier! »

On voit que M.. E. de Girardin a formé des collaborateurs aussi habiles que lui.

Nous trouvons dans une correspondance de l'Univers le fait suivant, qui complète le récit de notre propre correspondant, au sujet du miracle de Rimini.

L'auteur de la lettre, après avoir parlé de la prudence avec laquelle l'Eglise procède en ces circonstances, continue ainsi :

« Je puis vous citer, eomme preuve de cette extrême réserve, la conduite que vient de tenir, à l'occasion du fait même qui nous occupe, l'Evêque de Césène, ville voisine de Rimini. Le bruit du prodige ne tarda pas à arriver jusqu'à ce prélat, qui est d'une piété très-tendre envers la Reine des Cieux; mais il ne voulait croire qu'à des témoignages irrécusables. Il prit donc le parti d'envoyer à Rimini un chanoine de la cathédrale, avec mission de tout examiner, d'étudier soigneusement, et de lui faire ensuite son rapport selon sa conscience et son intime conviction. Le bon chanoine part pour Rimini, se rend à l'Eglise plusieurs fois, examine de son mieux, et revient en disant qu'il a entendu toute la ville affirmer le prodige, qu'il a vu des milliers de personnes qui l'ont vu de leurs yeux, mais que pour lui il doit à la vérité de déclarer qu'il n'a rien vu. L'Evêque, entendant ce langage, tombe dans une grande incertitude, et il prend le parti d'en-. voyer un autre chanoine. Celui-ci revient en publiant qu'il a vu, revu, touché en quelque sorte le miracle; qu'il n'y a pas moyen d'élever le moindre doute. L'Evêque se résout alors à aller vérifier le fait par lui-meme, et il se rend à Rîmini. · A genoux aux pieds de la Mère de miséricorde, il prie avec ferveur, et au bout de quelques instants les yeux de la Madone merveilleuse s'ouvrent, s'abaissent, se retournent et se fixent vers lui, et pendant cinq minutes, disait-il lui-même, il y a quelques jours à Rome, où il est venu, à l'un des prélats les, plus éclairés et les plus pieux, de la bouche duquel j'ai recueilli ces paroles: Pendant cinq minutes j'ai pu contempler les sept merveilles du Paradis (le sette bellezze del Paradiso) enfin j'ai dû détourner les yeux, ne pouvant plus supporter ce que je voyais. ■

Le National publie une lettre datée de Rimini, au sujet du fait miraculeux dont tous les catholiques se préoccupent.

Le correspondant du National est bien décidé à ne pas admettre là de miracle, quoiqu'il reconnaisse au bon Dieu le pouvoir d'en faire.

Malgré le témoignage de milliers de témoins qui affirment un fait public et si facile à vérifier; il ne peut y consentir, et confie à un bon prêtre que, malgré toute son attention, il n'a pu voir le mou vement des yeux. Plus de vingt fois il a, ainsi que plusieurs de ses amis, fait l'expérience, et il a été forcé de recourir à une explication des plus entortillées pour se convaincre qu'il était le jouet d'une illusion d'optique, d'une hallucination. Par exemple, il en est parfai→

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tement sûr, et si vous doutez, il vous donne le moyen de vous en ** convaincre par vous-même. Voici la recette :

• Vous fixez vos yeux sur ses yeux, et vous concentrez sur ces deux points, toute la puissance intuitive de vos regards, avec une tension continue et opiniâtre, pour saisir au vol le moment du prodige. Après quelques instants de fixité, votre rétiné éblouie commence à osciller; peu à peu vos yeux fatigués clignottent, la vue tremble, ces deux petits points, les yeux, sur lesquels vous fixez principalement vos regards, semblent trembler aussi, ils paraissent et disparais sent, ils remuent comme tous les autres objets à l'entour; c'est une illusion d'optique, une hallucination complète. ›

Il est positif que ces innombrables incrédules ont fixé leurs yeux sur ses yeux, etc., etc., et qu'ils en sont arrivés à crier miracle! Aucun doute ne peut plus exister à cet égard, dit avec un admirable aplomb le correspondant.

Il attribue aussi l'illusion d'optique aux milliers de bougies, lampes, lustres, objets resplendissants, etc., qui envoient une lumière éblouissante sur elle. Mais, d'abord, nos correspondances ne nous ont pas dit un mot de cette illumination. Où s'est-elle donc faile? Est-ce à Sainte-Claire, dans la petite chapelle, ou sur le maître-autel, ou dans la grande église de Saint-Augustin? On aurait dû ne pas oublier de nous le dire; mais peu importe, car elle n'a pas suivi l'image dans ses trois stations, et dans les trois le mouvement des yeux a élé constaté; il la même été pendant la translation de l'église de Sainte-Claire à celle de Saint-Augustin, et au moins alors elle n'était pas entourée de tous ces objets resplendissants; restait à chacun, il est vrai, la faculté de concentrer toute la puissance intuitive de ses regards, etc.

Le correspondant du National cite Mgr Bedini et M. Battistini qui sont repartis sans rien voir. C'est lui qui l'affirme. Notre correspondant, celui de l'Univers, les journaux italiens, parlent de la visite de Mgr Bedini et se taisent sur son désappointement.

D'ailleurs, si Mgr Bedini n'a rien vu, ce qui est à prouver, Mgr l'Evêque de Rimini, celui de Césène ont vu, le général autrichien a vu, les officiers ont vu, plus de soixante mille personnes ont vu, et le correspondant lui-même serait forcé de reconnaître qu'il a vu, s'il n'était parfaitement sûr d'avoir eu plus de vingt fois une hallucination.

A

Après l'explication physique vient l'explication politique, qui est.. de la même force. En voici la substance: le Pape est prisonnier des Français; comme la République sociale pouvait l'emporter à la suite de la discussion sur la loi électorale, on craignait de laisser le SaintPère entouré de nos baïonnettes, et le miracle qui faisait au Pape un devoir de se transporter en personne à Rimini pour constater de ses yeux un si grand prodige, était un moyen très-adroit de lui faire" échanger sa garde française contre une garde autrichienne.

Rien dans ce petit conte n'a l'ombré de la vraisemblance. D'abord,

un miracle opéré à Rimini ne fait pas du tout un devoir au SaintPère de s'y rendre en personne. Ce n'est pas même un devoir pour lui d'y envoyer des commissaires. Si le fait prodigieux lui est déféré, le Saint-Siége ordonne une enquête quand il le juge opportun, mais il ne prend pas l'initiative. Nous ne conviendrons donc pas que le prétexte était supéricurement imaginé, au contraire. En outre, nous n'admettons pas que le Saint-Père soit le prisonnier des Français. II en est l'ami, il leur doit son retour dans sa capitale, il compte sur eux pour intimider par leur seule présence les fauteurs de troubles qui sont restés dans la ville; il n'a aucun désir de quitter Rome, et les généraux français, qui ne sont ni les confidents, ni les agents du National, n'ont pas besoin de faire entendre que ce voyage était impossible.

En somme un amphigouri physique et des hallucinations opposés à des témoignages positifs et innombrables, un témoignage négatif et très-douteux,-un conte politique sans fondement, voilà toute la lettre du correspondant du National.

N'avons-nous pas le droit de lui renvoyer le mot qu'il cite en terminant? Egri somnia.

Nous avons déjà parlé de l'inauguration du chemin de fer de SaintQuentin. La gare de cette ville était ornée de guirlandes et de bannières; un autel s'élevait à l'extrémité. Mgr l'Evêque de Soissons a adressé au Président de la République, à son arrivée, le discours suivant :

« La religion est toujours heureuse de prêter le concours de son saint ministère, et d'associer ses bénédictions aux grandes entreprises qui intéressent le pays et la prospérité des populations; elle l'est surtout quand elle sent la puissance de son action aidée par la présence et les sentiments de foi de ceux que la Providence a placés à la tête des peuples.

<«<La solennité de ce jour, Monsieur le Président, réunit ce double et inestimable avantage; en vous rendant aux vœux unanimes de l'importante ville de Saint-Quentin, vous lui avez donné un témoignage de bienveillance dont elle est et sera toujours fière; et en voulant consacrer cette circonstance par un hommage rendu à Dieu, vous avez prouvé une fois de plus combien vous vous plaisez toujours à intéresser le ciel à tout ce qui peut contribuer à l'honneur et au bonheur de la France.

<«<< Aussi est-ce avec un vif sentiment de confiance dans l'avenir de notre belle patrie, que nous allons appeler les bénédictions d'en-haut sur un chemin de fer destiné à ouvrir à l'industrie et aux habitants de cette province, une source féconde en précieux avantages.

« Votre nom, Monsieur le Président, en s'attachant à la réalisation d'une œuvre aussi utile, concourra puissamment à en assurer la réussite, et l'histoire aimera à constater qu'en 1850 un Bonaparte a voulu honorer cette cité de sa présence, à l'occasion de l'inauguration du chemin de fer, comme, en 1801 et en 1810, son oncle, successivement premier consul et empereur, lui avait donné une preuve de son intérêt tout particulier en la visitant pour encourager et hâter les travaux mmenses du canal de Saint-Quentin.

« Cette imposante cérémonie, Monsieur le Président, sera aussi pour la postérité, nous aimons à le penser, une occasion de rendre à notre époque cette justice bien méritée, que jamais les sociétés publiques n'ont témoigné un empressement plus spontané à consacrer les droits et à réserver la part de Dieu dans les travaux et les conquêtes de l'intelligence. Quel plus illustre exemple pourrionsnous en avoir que cette nombreuse assemblée, où se trouvent si heureusement représentées toutes les grandeurs, toutes les gloires et toutes les forces de la France?

<«< Daigne le ciel, Monsieur le Président, diriger de plus en plus ce religieux instinct de notre société moderne vers le seul but qui puisse le rendre salutaire aux individus et au pays, en l'élevant jusqu'à la hauteur des pensées de l'éternité, »

Dans son discours à Saint-Quentin, M. le Président de la République a prononcé, avec une animation particulière et aux applaudissements du public qui l'écoulait, une phrase que les sténographes et les rédacteurs des journaux les plus attachés à sa personne avaient entendue et répétée ainsi qu'il suit :

«Mes amis les plus sincères et les plus dévoués ne sont pas SEULEMENT dans les palais, ils sont sous le chaume. Ils ne sont pas SEULEMENT sous les lambris dorés, ils sont dans les ateliers, sur les places publiques, dans les campagnes. »

Il paraît que ce mot SEULEMENT n'a pas été dit; et il ne se retrouve pas au Moniteur.

La phrase textuelle est donc celle-ci, qui est peut-être plus correcte au point de vue grammatical, mais qui, si l'on y cherche un sens politique, peut prêter aux interprétations fâcheuses qu'on n'a pas manqué de lui donner sur le champ:

« Mes amis les plus sincères et les plus dévoués, a dit le Président, NE SONT PAS dans les palais, ils sont sous le chaume. Ils ne sONT PAS sous les lambris dorés, ils sont dans les ateliers, sur les places publiques, dans les campagnes. »

On lit la note suivante dans l'Ordre et la Liberté, de Caen :

Un établissement d'instruction secondaire va s'ouvrir prochainement sous les auspices de Mgr l'Evêque de Bayeux. Cet établissement, situé à un kilomètre de Caen, au hameau de la Maladrerie, dans une maison vaste et commode, environnée d'un terrain spacieux, présentera, sous le rapport de la salubrité, toutes les garanties désirables. Il sera dirigé par des ecclésiastiques du diocèse, d'une capacité éprouvée et d'un mérite reconnu. Il est fondé pour répondre aux vœux des familles chrétiennes auxquelles les petits séminaires ne pourraient offrir certains avantages matériels que réclament leur position sociale et la carrière à laquelle se destinent leurs enfants. Un prospectus détaillé fera connaître ultérieurement le programme des études, le prix de la pension et les conditions que les élèves devront remplir pour être admis. »>

N. S. P. le Pape a adressé la lettre suivante à Mgr l'Archevêque de Bordeaux :

PIE IX, PAPE..

« Vénérable Frère, salut et bénédiction apostolique.

« Vous rendez en termes si touchants la joie que vous a causée Notre retour dans Notre capitale, Vénérable Frère, que rien ne pouvait Nous être plus agréa- ́ ble que la lettre que vous Nous avez écrite et le Mandement par lequel vous avez bien voulu inviter, sans retard, le troupeau confié à votre sollicitude pastorale, à rendre au Dieu immortel des actions de grâces pour ce nouveau témoignage de sa divine bonté.

‹ Déjà, dans plusieurs circonstances, Nous avions appris à connaître le zèle religieux qui distingue les catholiques de France, l'amour et le bon vouloir dont ils sont animés pour Notre personne. Néanmoins, les nouvelles marques de respect et de piété filiale que Nous en recevons chaque jour, inondent Notre cœur d'une douce joie.

Daigne le Seigneur tout-puissant et miséricordieux, qui a inspiré les conseils et secondé les efforts des puissances catholiques pour la légitime défense de Notre pouvoir temporel, les couronner d'un heureux succès, afin que, délivrés” de tout malheur, Nous puissions jouir bientôt d'une paix parfaite et d'un repos sans alarmes.

Ne cessez donc point, Vénérable Frère, d'offrir dans ce but vos prières ferventes et vos supplications au Dieu créateur et modérateur des événements et des jours. De Notre côté, Nous le conjurons jour et nuit de couvrir de sa céleste protection tout le peuple de France. En attendant, recevez, comme gage de No-tre singulière affection pour votre personne et comme garant de tout bonheur véritable, la bénédiction apostolique, que Nous donnons, du plus profond de Notre cœur, à vous, Vénérable Frère, au clergé et à tout le peuple fidèle de votre Eglise.

• Donné à Saint-Pierre de Rome, le 18 mai 1850, la quatrième année de Notre Pontificat.

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« PIE IX, Pape. >>

Nouvelles Religieuses.

ROME. Le Saint-Père a daigné donner à Mgr de Charbonnel, Evêque de Toronto, un calice en vermei!, et joindre à cette marque de paternelle affection, une somme d'argent destinée aux besoins de ce diocèse, où les catholiques, en petit nombre relativement aux protestants, sont aussi moins riches et se sont endettés pour subvenir aux premières nécessités du culte.

La procession de la Fête-Dieu a, malgré l'incertitude du temps, attiré une foule immense avide de contempler le vicaire de Jésus-Christ qui, depuis deur ans, n'avait pu prendre part à cette solennité.

La pompe si religieuse et toujours si saisissante du cortége triomphal, se développant sous les colonnades de la place de Saint Pierre, empruntait cette année. un nouvel éclat à la présence des troupes françaises.

-Le 21 mai, après l'exposition des quarante heures à Saint-Pierre, le SaintPère fit appeler les deux premiers sacristains de la basilique, et leur remit l'astensoir offert par Mgr l'Archevêque de Besançon, leur déclarant en faire don à la ̧ basilique en témoignage de sa dévotion au Prince des Apôtres. Au pied de ce chef-d'œuvre d'orfévrerie est gravée l'inscription suivante :

PIO PP. IX. EPISCOPI ET CLERUS ***

PROVINCIA VESUNTIONENSIS ANNO DOMINI MDCCCLS..

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