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dres, excepté pour ceux qui sont blessés de voir un Evêque accomplir son devoir en cherchant à mettre à couvert sa conscience et celle des autres. Mais ceux-là, s'ils sont mes ennemis, ne le sont pas moins du gouvernement qui, V. E. me l'assure, est résolu à faire son devoir je ne puis donc avoir aucun sujet de crainte, et par conséquent, je ne pense pas à quitter la ville.

« En même temps que j'apprends avec plaisir que le gouvernement prétend vigoureusement protéger et maintenir le principe religieux, vous trouverez juste que je repousse la responsabilité des faits qui pourraient se produire contre ce principe, et qui ne pourraient être imputés qu'à ceux qui auraient la hardiesse d'y attenter.

Du reste, abandonné entre les bras de la divine Providence, j'ai l'honneur, etc, »>

Le clergé du canton de Genève a adressé à Mgr l'Archevêque de Turin la lettre suivante :

⚫ Monseigneur,

Le clergé du canton de Genève a appris avec une profonde douleur que V. G. a été privée de sa liberté parce qu'elle avait eru devoir. pour sauvegarder les droits et l'indépendance de l'Eglise, prescrire des mesures de discipline ecclésiastique pleines de sagesse et de prudence.

« Le clergé du canton de Genève a eu le bonheur de vous posséder au milieu de lui pendant votre séjour à Genève : Il bénit la divine Providence d'avoir donné à la métropole de Turin un pasteur dont les vertus épiscopales rappellent la fermeté d'âme et la douce patience des généreux Evêques qui, dans tous les temps, ont défendu la foi et les droits de la sainte Eglise de Dieu.

« Nous prenons une part d'autant plus vive à vos glorieuses épreuves, Monseigneur, que nous voyons Notre Evêque naguère captif à Chillon, pour des causes analogues, subir encore les douleurs de l'exil, quand tout son clergé et tous les catholiques de son diocèse l'appellent de tous leurs vœux au milieu d'eux.

Le Seigneur sanctifie son Eglise par les croix qu'il envoie à ceux de ses Pontifes dignes d'en supporter le poids. Ñ. T.-S. P. le Pape Pie IX, Notre bien-aimé Evêque et Votre Grandeur sont en ce moment d'éclatants témoignages de cette voie providentielle et miséricordieuse de Dieu.

« Le clergé du canton de Genève éprouve une grande consolation à vous offrir, Monseigneur, dans ces circonstances solennelles, les hommages de sa vénération, de son admiration et l'expression de son profond respect.

15 mai 1850. ‣

(Suivent les signatures de l'unanimité du Clergé du canton de Genève.)

Nouvelles Religieuses.

ROME. Le Saint-Père a assisté, dans la chapelle sixtine, aux premières vêpres de l'Ascension. Le jour de la fête, Sa Sainteté s'est rendue, en cortège de demi-gala, à Saint-Jean de Latran, où après avoir tenu chapelle Papale, elle a donné de la loggia la bénédiction aux troupes françaises et romaines rangées sur la place, et à l'immense multitude des habitants, heureux de voir se renouveler les anciennes solennités dont Rome avait été privée par la révolution.

Des lettres de Bologne annoncent que S. E. le cardinal Opizzoni, est très dangereusement malade.

DIOCÈSE DE PARIS. Nous avons été heureux de constater que la grande fête de la Pentecôte a été célébrée dans les églises de Paris, avec un noble apparat religieux et un concours de fidèles qui ont pu faire présager le glorieux avenir réservé à l'Eglise. Mgr l'Archevêque de Paris, assisté de ses vicaires généraux, du chapitre métropolitain et d'un nombreux clergé, a officié épiscopalement pendant toute la durée du saint jour à Notre-Dame.

— M. l'abbe Lebeau, chanoine de Meaux, a commencé hier la station du SaintSacrement qu'il prêche dans l'église Saint-Louis-en-l'Ile.

DIOCÈSE DE MOULINS.-Il vient de se fonder à Gannat, sous le haut patronage de S. E. le cardinal Archevêque de Bourges et de l'autorité diocésaine de Moulins, une maison religieuse dite des Dames de l'Immaculée Conception de Marie. Cet établissement est essentiellement consacré à l'éducation et à l'instruction des jeunes personnes.

Un pensionnat et un externat sont ouverts aux élèves qui veulent en suivre les

cours.

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DIOCESE DE VANNES. Dimanche dernier, un Te Deum a été chanté dans toutes les églises du diocèse, à l'issue de la grand'messe, pour rendre grâce à Dieu de la solennelle rentrée du Souverain-Pontife dans la capitale de ses Etats. - Ou lit dans le Lorientais:

Dans sa séance du lundi 13 mai, le comité supérieur d'instruction primaire s'est empressé d'apostiller de la manière la plus favorable, et à l'unanimité, une demande de secours adressée à M. le ministre de l'instruction publique, pour les Frères de la Doctrine chrétienne établis à Lorient.

M. le procureur de la République, présent à la séance, a chaudement appuyé cette requête :

Personne, a-t-il dit, n'est placé mieux que moi pour apprécier tout le bien produit à Lorient par l'établissement de l'Ecole des Frères. Par position, j'étais appelé chaque jour à sévir contre beaucoup de petits mauvais sujets abandonnés sur le pavé des rues, chaque jour je recevais des plaintes nombreuses contre leurs méfaits; ces plaintes ont, en grande partie, cessé, et je ne doute pas que si l'Ecole des Frères pouvait être agrandie et le nombre de leurs élèves augmenté, ces plaintes deviendraient rares de très-fréquentes qu'elles étaient. ›

Dès le lendemain de leur installation, a fait remarquer M. le curé, les Frères comptaient près de cinq cents enfants; depuis ce jour le nombre ne s'en est pas accru, faute d'un local suffisant; il s'élèverait rapidement à huit cents et mille si on pouvait les recevoir.

Une œuvre accueillie de cette façon dans une ville n'a pas besoin d'éloges :' les faits parlent assez haut d'eux-mêmes.

M. le curé, par l'initiative de la fondation d'une Ecole de Frères à Lorient, a conquis des droits incontestables à la reconnaissance de la ville entière, mais en particulier de la classe ouvrière dont il a voulu prendre les enfants sous sa protection spéciale. »>

NAPLES. La grande procession de Saint Janvier, principal protecteur de Naples, a eu lieu cette année avec le même immense concours et une dévotion encore plus grande qu'à l'ordinaire.

LL. MM. et la famille royale sont revenus de Caserte exprès pour rendre au saint patron l'hommage public de leur dévotion.

Bulletin de la politique étrangère.

ALLEMAGNE.- Le Congrès de Berlin va ou paraît devoir enfanter un nouveau Congrès. Dans une conférence tenue le 14, la Prusse en a fait la proposition, et sa proposition a rencontré un accueil favorable. Il aurait pour but la réorganisation de la confédération. Une note serait probablement adressée à l'Autriche pour protester contre le Congrès de Francfort et contre la prétention qu'a eue l'Autriche de s'attribuer la présidence.

La principale séance du Congrès de Berlin a dû avoir lieu hier, en présence de l'Union, et toutes les résolutions prises devaient y être ratifiées. Les gouvernements de l'Union ne pourront probablement envoyer avant la fin de ce mois des plénipotentiaires à Francfort. Les ministres des Etats de l'Union protestent contre l'admission à Francfort de M. de Bulow en qualité d'agent danois chargé de représenter le Holstein à la diète.

Chronique et Faits divers.

Mardi dernier, plusieurs officiers de la garnison qui ont servi en Afrique ont offert un déjeuner à Mgr Dupuch.

- On lit dans la Sentinelle de Toulon, du 17 mai:

« M. le général Gémeau a pris passage sur le Cacique parti aujourd'hui pour Civita-Vecchia.

C'est ce matin, à 11 heures précises, après que Mgr l'Evêque a eu terminé les cérémonies religieuses, qu'on a mis à l'eau le 24 Février, en présence d'une population immense, de toutes les autorités et des représentants composant la commission d'enquête de la marine.

Cette opération, qui a parfaitement réussi, s'est accomplie au milieu du plus solennel silence. Pas un cri n'a été entendu. >>

-M. le général-Baraguay-d'Hilliers, ex-commandant de l'armée romaine, représentant de la droite, est arrivé hier au soir à Paris. Il n'a pas voulu être absent du Palais-Bourbon pendant la discussion de la loi électorale.

- M. le préfet de Bordeaux vient de frapper encore un coup de vigueur. Le bataillon Pedroni, de la garde nationale de Bordeaux, est dissous, et trois jours ont été accordés pour le désarmement.

M. Buchez, ex-président de la Constituante, vient de donner sa démission des fonctions de membre de la commission municipale de Paris.

VARIÉTÉS.

Œuvres, industries et projets de charité et de zèle.

MANDEMENT DE Mgr L'ÉVÊQUE DE SAINT-Flour sur les missIONS ET LES ASSOCIATIONS De charité.

A l'occasion de sa visite pastorale dans l'archiprêtré de Murat,

Mgr l'Evêque de Saint-Flour a publié un Mandement fort remarquable et qui est une nouvelle preuve de l'ardeur et du zèle pastoral du vénérable Prélat, comme aussi de la haute et profonde vue qu'il des besoins religieux de notre époque, et des secours spéciaux que nécessitent ces immenses besoins. Nons trouvons exprimée dans ce Mandement une vérité qu'on ne saurait faire entendre trop haut, et dont l'intelligence et le sentiment, quand ils auront fortement pénétré les esprits de tous les ouvriers évangéliques et de tous les pasteurs des âmes, seront le signal parmi nous d'un nouvel essor, d'un nouveau développement du zèle, de ce zèle complet, aujourd'hui plus nécessaire que jamais, qui ne se contente pas de conserver, mais qui s'applique avec ardeur à conquérir. Cette vérité, la voici : C'est que l'action calme du ministère ordinaire des pasteurs ne suffit plus; c'est que les moyens ordinaires sont impuissants; c'est que le ministère pastoral doit emprunter désormais les ressources de l'apostolat. Paroles remarquables qui, d'un mot, indiquent la vraie nature de notre situation religieuse, et font entrevoir ce qu'il y aurait à faire pour mettre l'action du zèle sacerdotal en rapport plus efficace et plus parfait avec cette situation. Ce qu'il y aurait à faire, ce serait de tourner, de diriger de plus en plus le ministère ecclésiastique vers la conquête des âmes: et tel est aussi le but du Mandement de Mgr l'Evêque de Saint-Flour.

Le ministère ecclésiastique, en effet, a deux œuvres à faire l'œuvre de conservation et l'œuvre de conquête; la première, pour retenir les âmes que l'Eglise a déjà acquises; l'autre, pour lui gagner celles qu'elle ne possède point encore, ou pour recouvrer celles qu'elle a perdues. Ces deux parties du sacré ministère sont d'une égale importance en elles-mêmes, puisque leur fin commune est le salut des âmes. Mais, par rapport à l'application actuelle du zèle, des forces, de l'action du sacerdoce, l'une ou l'autre doit dominer et occuper la première place, selon la diversité des temps et des besoins. Au commencement de l'Eglise, c'était le soin de la conquête qui dut préoccuper surtout les hommes apostoliques, puisqu'il s'agissait alors d'établir et de propager le christianisme. Dans les siècles du milieu, lorsque les nations eurent été converties, ce fut le soin de la conservation qui, dans les pays catholiques, dut être et devint en effet le principal. Aujourd'hui qu'une si grande partie de nos malheureuses populations a perdu la foi, est devenue presque étrangère aux mœurs et aux pratiques chrétiennes, et vit dans une sorte de paganisme pratique; n'est-il pas manifeste, si l'on ne veut tout laisser périr, qu'il faut faire dominer de nouveau le zèle de la conquête, dans les préoccupations du sacerdoce, ou assigner du moins à cette importante partie du ministère sacré, une place égale à celle de l'œuvre de con

servation?

Or, pour l'organisation de cette partie du ministère sacré que nous

appelons l'Euvre de la conquête, deux moyens surtout paraissent nécessaires et sont réclamés aussi par Mgr l'Evêque de Saint-Flour: ce sont les missions et les associations de charité. Les missions qui, par leur solennité, par l'éclat des prédications, par la présence des prêtres étrangers qui viennent plusieurs ensemble évangéliser une paroisse, attirent dans nos églises et sous nos chaires, une foule d'hommes qui ne venaient jamais entendre la divine parole; et les associations de charité qui, pour le prêtre habile à manier ce puissant instrument de zèle, sont un moyen facile, naturel, pour se créer et s'adjoindre des auxiliaires nombreux et zélés, par lesquels il décuplera son action; il fera une multitude de biens qu'il n'aurait pu faire par lui-même; et, chose particulièrement à remarquer au point de vue qui nous occupe! il ira atteindre ainsi les parties mortes de la société sur lesquelles l'action du prêtre était et fût peut-être à jamais demeurée nulle sans l'emploi des auxiliaires laïques.

Mais ne cédons pas plus longtemps à l'entraînement de nos propres pensées. Laissons parler le saint et zélé Prélat :

Si les ennemis de la sainte Eglise s'agitent en tout sens, nos très-chers Frères, et mettent tout en œuvre pour ébranler dans nos montagnes l'influence tutélaire du sacerdoce et l'empire de l'antique foi, c'est un devoir pour nous de redoubler de vigilance et de zèle, et de multiplier les œuvres conservatrices des saines croyances et des habitudes religieuses au sein des populations confiées à notre sollicitude pastorale. A toutes les inventions d'une propagande astucieuse et impie pour pervertir les esprits et gâter les cœurs, il faut opposer toutes les ressources d'un zèle réglé par la prudence, mais enflammé par la charité. L'ACTION CALME DU MINISTÈRE ORDINAIRE DE VOS PASTEURS ne suffit PLUS dans ces temps difficiles pour déjouer les complots des méchants contre le Seigneur et contre son Christ, et pour réveiller de leur léthargie tant de chrétiens qui dorment leur sommeil, ou qui ne respirent que pour les affaires et les plaisirs.

Pour triompher de cet incompréhensible aveuglement, N. T.-C. F., et pour vaincre cette apathie funeste, les moyens ordinaires sont impuissants, et le zèle pastoral doit emprunter quelque chose de l'ardeur, de l'éclat et de la variété de l'apostolat, afin de proportionner les remèdes aux maux sans nombre qui travaillent la société chrétienne. Quels que soient l'activité, les talents et le zèle des pasteurs; il y a toujours un trop grand nombre de fidèles, surtout dans les villes, qui échappent à toutes les pieuses industries de leur prosély tisme pour les gagner à Dieu. Il faut donc recourir à des moyens extraordinaires pour les attirer au moins à certaines époques au pied des chaires évangéliques, et pour entretenir avec eux des rapports que la fuite de nos saintes assemblées et l'abandon de la pratique religieuse tendent à rendre de plus en plus rares, au grand détriment de la piété et des mœurs.

Des stations d'Avent et de Carême confiées de temps en temps à des ouvriers étrangers et vraiment apostoliques, des conférences et des instructions suivies données par de pieux confrères à certaines époques favorables de l'année, pardessus tout des missions et des retraites, voilà, N. T.-C. F., le grand moyen auquel ont recours les pasteurs jaloux de régénérer leurs paroisses, de rappeler leurs enfants spirituels à la ferveur de leur vocation, et de ramener au bercail les brebis errantes et exposées à la dent cruelle des loups ravisseurs. Des associations

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