Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

ENCYCLOPEDIE

CATHOLIQUE.

*AP

VERSAILLES. IMPRIMERIE DE BEAU JEUNE, RUE SATORY, 28.

CATHOLIQUE,

RÉPERTOIRE UNIVERSEL ET RAISONNÉ

DES SCIENCES, DES LETTRES, DES ARTS ET DES MÉTIERS,

FORMANT

UNE BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE, AVEC LA BIOGRAPHIE DES HOMMES CÉLÈBRES;

ORNÉE D'UN GRAND nombre de gravures DANS LE TEXTE ET RENFERMANT LE RÉSUMÉ de plus de dIX MILLE OUVRAGES ;

PUBLIÉE AVEC LA COLLABORATION

DES HOMMES LES PLUS ÉMINENTS DANS LES SCIENCES, LES LETTRES LES ARTS, ETC.,

[blocks in formation]

PARENT DESBARRES, ÉDITEUR DE L'HISTOIRE D'ANGLETERRE DE LINGARD, ETC., .

RUE CASSETTE, 28, PRÈS SAINT-SULPICE.

M DCCC XLVIII.

CATHOLIQUE.

ALEXANDRE - SEVÈRE (MARCUs - Aurelius - SeverusALEXANDER), empereur romain, fils de Genesius Marcianus, et de Julie Mamæa, successeur d'Heliogabale, né à Arco, en Phénicie, l'an 208 de l'ère chrétienne, avait pour nom de famille, Alexianus. Son père était Syrien, et avait été consul; il était, par sa mère, fille de Mæsa et sœur de Sæmias, cousin germain d'Héliogabale. Il reçut une education remarquable, et sa jeunesse échappa aux corruptions de la cour impériale. Ce fut surtout aux conseils et à la vigilance de sa mère, qui, disait-on, avait adopté secrètement les maximes du christianisme, que le futur héritier de l'empire dut d'être resté pur sur les marches du trône. Grâce à Mamæa, on vit se développer en lui toutes les qualites de l'esprit et du corps, dont il avait reçu le germe. Il était aimé du peuple, adoré des soldats; et lorsqu'en 221, l'empereur chercha quelque moyen de s'assurer l'affection de l'armée, il ne trouva rien de mieux a faire que de l'adopter. Il le nomma César, et changea le nom d'Alexianus en ceux d'Alexandre-Sévère. Mais bientôt il se repentit de son œuvre il avait espéré modifier à son gré le caractère et les principes d'Alexandre; il rencontra une opposition à laquelle il ne s'attendait pas, et Mamaa ellemême vint protéger son fils contre les tentatives de l'empereur. Dès lors, Heliogabale prit en haine Mamaa et Alexandre; il vit dans leur conduite une satire de ses mœurs et de son caractère: l'intégrité, la vertu, la continence d'Alexandre étaient comme un reproche vivant que le maître de l'empire ne pouvait supporter. Aussi ne tarda-t-il pas à tramer la mort de son fils adoptif. Mais les prétoriens, instruits de ses projets, couvrirent Alexandre de leur égide; la révolte éclata : il fut proclamé empereur, et Héliogabale périt misérablement massacré par ses gardes. C'était en 222; Alexandre n'avait encore que 14 ans ; mais le sénat n'en ratifia pas moins la proclamation de l'armée. On offrit à Alexandre le surnom d'Antonin; il refusa, en disant qu'il craignait de ne pas porter dignement le fardeau d'un si grand nom, soit modestie, soit défiance de ses forces. Quelques historiens ont mal à propos blâmé ce sentiment si naturel chez un enfant de cet âge. Le jeune empereur abandonna à Mamæa et à son aïeule Mæsa le soin du gouvernement de l'empire: et ce n'est pas un des faits les moins remarquables de ce règne, que la sagesse avec laquelle elles administrèrent l'État. Sous leur direction éclai rée et prudente, les emplois ne furent concédés qu'à des hommes dignes de les remplir. Ce fut ainsi qu'elles nommèrent préfet du prétoire le célèbre jurisconsulte Ulpien. Parvenu à l'empire, Alexandre-Sévère n'en suivit pas moins scrupuleusement son premier genre de vie. Il faut lire, dans Gibbon, sage et profond historien de la décadence, le portrait de cet empereur, qui semble marquer la dernière phase des beaux temps du vieil empire. On y verra quelle était cette existence si réglée, si sobre, si modeste, si philosophique.-Alexandre prenait connaissance de toutes les pétitions qui lui étaient adressées de toutes les parties du monde soumis à sa puissance, et y répondait lui-même. Il était affable pour tous, et avait des jours d'audience où le palais était ouvert à toutes les misères et à toutes les victimes. Alors, aux portes du palais, on entendait, comme aux mystères d'Eleusis, un crieur public prononcer à haute voix ces paroles: « Que nul

A

ne pénètre en ces lieux sacrés si son cœur n'est innocent et pur. » Il avait pour conseillers Paul et Ulpien. Il poursuivit sans pitié ces courtisans qu'on appelait vendeurs de fumée, et qui trafiquaient de leur crédit auprès de l'empereur. Il purgea le palais de tous ceux qui s'étaient faits les ministres des débauches d'Héliogabale; retablit en toutes choses l'ordre et l'économie.-Il se livrait à l'étude de la philosophie; la République de Platon était, avec celle de Cicéron, sa lecture favorite. Il avait une chapelle particulière dans laquelle on voyait l'image d'Abraham et l'image de Jésus-Christ. Car, bien qu'il fut païen, Alexandre avait adopté certains préceptes du christianisme, dont sa mère, sans doute, lui avait révélé l'excellence. Il répétait souvent cette maxime évangélique: Ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fit à vous-même. Hérodíen reproche à Alexandre quelques faiblesses coupables, l'éloignement de sa femme Sulpicia Memmia qu'il relégua en Afrique, et la mort de son beau-père Sulpicius, personnage consulaire; mais on sait qu'Herodien est loin d'être favorable à l'empereur, et il peut avoir omis des détails précieux, d'autant plus qu'il reconnaît lui-même que jamais Alexandre ne fit périr un innocent, que jamais personne ne fut condamné sans les formalités voulues. Quant à la mort d'Ulpien, massacré sous les yeux de l'empereur, il n'est pas prouvé qu'Alexandre n'ait pas employé tous les moyens pour empêcher ce crime on assure même que les meurtriers furent tous punis. La fuite de Dion l'historien paraît avoir aussi motivé le reproche de timidité formulé contre Alexandre, par quelques-uns de ses biographes. Mais ces reproches ne tiennent pas si l'on remarque avec quelle énergie il sut étouf fer la sédition au moment même où elle arrivait à son plus haut degré de violence; et l'on s'accorde à reconnaître que l'âge lui donna cette fermeté de caractère dont ses commencements avaient paru dépourvus, du moins dans les grandes cir- Le principal événement militaire de ce règne fut la guerre contre Artaxerce, roi de Perse, qui venait de s'emparer de l'empire des Parthes, par sa révolte contre Artaban, et qui menaçait les provinces romaines. Alexandre avait quitté Rome à la tête de son armée, et s'était mis en marche contre l'ennemi, vers l'an 232. Chose étrange, on ne sait rien de positif sur le résultat de cette expédition : les uns parlent d'une défaite, les autres d'une victoire; le fait est qu'Alexandre annonça une victoire en plein sénat, et obtint les honneurs du triomphe; ce qui ne prouve rien. Dans ce temps, où le sénat n'avait conservé de son indépendance primitive qu'une vaine apparence tout extérieure, ces honneurs, accordés au maître de l'empire, ne peuvent avoir aucun poids dans la balance de l'histoire. D'un autre côté, Artaxerce qui était entré en Mésopotamie, retourna dans ses États et s'y tint tranquille. Alexandre ne tarda pas à marcher contre les Germains, qui avaient franchi le Rhin, et qui se répandaient dans les Gaules; c'était en 234. Comme il s'avançait vers eux, le désordre se mit dans les légions de la Gaule; Alexandre entreprit de les ramener sous la discipline la plus rigoureuse. Ses efforts indisposèrent les esprits; le mécontentement se répandit autour de lui: Maximin, barbare né en Thrace, et qu'Alexandre avait fait chef d'un corps de Pannoniens, profita de cette disposition des esprits pour les porter à la révolte:

constances.

« ZurückWeiter »