Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

lui présenta le calice, il dit : O mon Père! fuis que ce calice passe loin de moi; cependant, si je dois le boire, que ta volonté soit faite. Ce fut alors que ce mot, où respire la sublimité de la douleur, échappa à sa bouche Mon âme est triste jusqu'à la mort. Ah! si la morale la plus pure et le cœur le plus tendre, si une vie passée à combattre l'erreur et à soulager les maux des hommes, sont les attributs de la divinité, qui peut nier celle de Jésus-Christ? Modèle de toutes vertus, l'amitié le voit endormi dans le sein de saint Jean, où, léguant sa mère à ce disciple, la charité l'admire dans le jugement de la femme adultère : partout la pitié le trouve bénissant les pleurs de l'infortuné; dans son amour pour les enfans, son innocence et sa candeur se décèlent ; la force de son âme brille au milieu des tourmens de la croix, et son dernier soupir est un soupir de miséricorde.

wwww

wwwww

CHAPITRE II.

CLERGÉ SÉCULIER.

Hiérarchie.

Le Christ, ayant laissé ses enseignemens à sės disciples, montà sur le Tabor, ét disparut. Dès ce moment, l'Eglise subsiste dans les apôtres elle s'établit à la fois chez les Juifs ét chez les Gentils. Saint Pierre, dans une seule prédication, convertit cinq mille hommes à Jérusalem, et saint Paul reçoit så mission pour les nations infidèles. Bientôt le prince des apôtres jette dans la capitale de l'empire romain, les fondemens de la puissance ecclésiastique (*). Les premiers Césars régnoient encore, et déjà circuloit au pied de leur trône, dans la foule, le prêtre inconnu qui devoit les remplacer au Capitole. La hiérarchie commence; Lin succède à Pierre, Clément à Lin: cette chaîne de pontifes, héritiers de l'autorité apostolique, ne

(*) Voyez la note I à la fin du volume.

s'interrompt plus pendant dix-huit siècles, et nous unit à Jésus-Christ (*).

Avec la dignité épiscopale, on voit s'établir, dès le principe, les deux autres grandes divisions de la hiérarchie, le sacerdoce et le diaconat. Saint Ignace exhorte les Magnésiens à agir en unité avec leur évêque qui tient la place de Jésus-Christ, leurs prêtres qui représentent les apôtres, et leurs diacres qui sont chargés du soin des autels (1). Pie, Clément d'Alexandrie, Origène et Tertullien confirment ces degrés (2).

Quoiqu'il ne soit fait mention, pour la première fois, des métropolitains ou des archevêques, qu'au concile de Nicée, néanmoins ce concile parle de cette dignité, comme d'un degré hiérarchique établi depuis long-temps (3). Saint Athanase (4) et saint Augustin (5) citent des métropolitains

(*) Voyez la note K à la fin du volume. (1) Ignat. Ep. ad Magnes. n. 6.

(2) Pius, ep. II. Clem. Alex. Strom. lib. VI, p. 667. Orig. Hom. II, in num. Hom. in cantic. Tertul. de monogam. c. 11. De Fuga, 41. De Baptismo, c. 17.

[blocks in formation]

(4) Athan. de Sentent. Dionys, t. I, p. 552.

(5) Aug. brevis Collat. tert. die. cap. 16.

existans avant la date de cette assemblée. Dès le second siècle, Lyon est qualifié, dans les actes civils, de ville métropolitaine, et saint Irénée qui en étoit évêque, gouvernoit toute l'Eglise (apoxov) gallicane (1).

(αροχιον)

Quelques auteurs ont pensé que les archevêques même sont d'institution apostolique (2); en effet, Eusèbe et saint Chrysostome disent que Tite, évêque, avoit la surintendance des évêques de Crète (3).

Les opinions varient sur l'origine du patriarchat Baronius, de Marca et Richerius la font remonter aux apôtres; mais il paroît néanmoins qu'il ne fut établi dans l'Eglise que vers l'an 385, quatre ans après le concile général de Constantinople.

Le nom de cardinal se donnoit d'abord indistinctement aux premiers titulaires des églises (4). Comme ces chefs du clergé étoient ordinairement des hommes dis

(1) Euseb. H. E. libr. V, cap. 23. De Пapov, nous avons fait Paroisse.

(2) Usher. de Orig. Episc. et Metrop. Bevereg. cod. can. vind. lib. II, c. 6, n. 12. Hamm. Pref. to Titus i Dissert. 4 cont. Blondel. cap. 5.

[ocr errors]

(3) Euseb. H. E. libr. III, c. 4. Chrys. Hom. I. in Tit. (4) Héricourt, Lois eccl. de Franc. p. 205.

tingués par leur science et leur vertu, les les consultoient dans les affaires déli

papes

cates; ils devinrent peu peu à peu le conseil permanent du Saint-Siége, et le droit d'élire le souverain pontife passa dans leur sein, quand la communion des fidèles devint trop nombreuse pour être assemblée.

Les mêmes causes qui avoient donné naissance aux cardinaux près des papes, produisirent les chanoines près des évêques; c'étoit un certain nombre de prêtres qui composoient la cour épiscopale. Les affaires du diocèse augmentant, les membres du Synode furent obligés de se partager le travail. Les uns furent appelés vicaires, les autres grands-vicaires, etc. selon l'étendue de leur charge. Le conseil entier prit le nom de chapitre, et les conseillers celui de chanoines, qui ne veut dire qu'administrateur canonique.

De simples prêtres, et même des laïques, nommés par les évêques à la direction. d'une communauté religieuse, furent la source de l'ordre des abbés. Nous verrons combien les abbayes furent utiles aux lettres, à l'agriculture, et en général à la civilisation de l'Europe.

« ZurückWeiter »