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Un traité à part est annexé pour les quatre points suivants : 1° Abolition de la capitation (karatsch); 2o droit des chrétiens d'être admis à tester devant les tribunaux; 3° droit à la propriété foncière, sans distinction de nationalité ou de religion; 4° les droits civils des chrétiens admis dans l'armée ou dans l'administration civile. La destination des forces anglaises et françaises sera laissée à la décision du sultan.

La Russie a prohibé l'exportation des blés d'Odessa. La Turquie a également prohibé l'exportation des blés. La Porte prépare une expédition pour la Grèce. Le général Burgoyne est parti pour Schumla.

Ainsi qu'il s'y était engagé, le gouvernement anglais vient de communiquer au parlement les correspondances confidentielles relatives aux ouvertures qui lui ont été faites par la Russie, concernant l'éventualité de la dissolution de l'empire ottoman. Le Times publie la dépêche suivante :

Berlin, vendredi.

Les golfes de Bothnie et de Finlande sont encore couverts de glace. Les journaux de Suède rapportent que trente mille Russes sont employés à ouvrir un canal de Cronstadt à Sweaborg.

Enfin, nous lisons, ce matin 20 mars, dans le Moniteur :

Le général Canrobert et le premier convoi des troupes destinées à l'armée d'Orient ont quitté Marseille ce soir, à six heures.

SUR LES

Alfred DES ESSARTS.

TABLES TOURNANTES ET PARLANTES

A la fin de son Mandement pour le Carême de l'année 1854, sur les bons et les mauvais anges, Mgr l'Evêque de Marseille s'élève avec une grande force contre la pratique des expériences des tables parlantes:

Après avoir mûrement examiné la question, dit le Prélat, après avoir soigneusement interrogé même les hommes du monde qui, ayant vu et entendu, sont d'ailleurs, par leur science, les plus compétents pour nous rendre compte, soit des moyens employés afin d'obtenir ce que l'on appelle les réponses des esprits, soit de ces réponses elles-mêmes dans leurs formes variées; après avoir lu plusieurs ouvrages sérieusement écrits sur ce sujet, ainsi que les sages avertissements donnés à leurs ouailles par plusieurs de nos vénérés collègues, nous déclarons, par notre autorité d'Evêque et de Pasteur, et en vertu des pouvoirs que nous tenons de JésusChrist, défendre à nos diocésains de se prêter aux pratiques qui ont pour objet une évocation quelconque des esprits.

Nous sommes mûs dans cette déclaration par la connaissance que nous avons de l'entraînement avec lequel un trop grand nombre de personnes se livrent, parmi nous, aux pratiques dont il s'agit. On doit s'abstenir, n'importe par quel mode d'opération on agisse, soit qu'on fasse tourner des tables ou autres meubles, soit qu'on procède avec un appareil scientifique ou de toute autre façon sérieuse ou puérile, et cela, quand même on n'aurait en vue qu'un but de curiosité et de récréation. On n'est que trop fondé à croire, si l'effet provoqué s'en suit, que le démon s'est glissé à travers ces jeux, comme un serpent sous l'herbe, pour venir nuire aux téméraires qui l'ont appelé.

De son côté, Mgr l'Evêque de Verdun a joint à son Mandement de Carême l'avis suivant, adressé à son clergé :

Il s'est fait, dans ces derniers temps, un abus si odieux et si criminel des tables parlantes ou tournantes, et il y a dans ces coupables pratiques tant de périls pour la foi, pour les mœurs, pour le repos des familles et pour l'ordre social lui-même, que nous regardons comme un devoir de flétrir du blâme le plus énergique ces œuvres détestables, quelles qu'en soient la nature et l'origine. Nous enjoignons, en conséquence, à MM. les Curés, d'user de tous leurs moyens d'influence ou d'autorité pour en dětourner les fidèles. Toutefois, il nous semble prudent de n'en parler en chaire que dans les paroisses où l'abus serait devenu public et menacerait de dégénérer en scandale.

NÉCROLOGIE

La sœur Célestine, supérieure des Petites-Sœurs des pauvres, rue du Regard, no 18, a succombé hier à une attaque de petite vérole. Sa constition était déjà épuisée par ses longs travaux. C'est elle qui a fondé la maison de la rue Saint-Jacques, où sont recueillis aujourd'hui cent soixanteneuf vieillards pauvres. C'est elle aussi qui a fondé, avec le concours de la garde nationale du 10 arrondissement, la maison de la rue du Regard, où sont admis cent soixante-douze vieillards.

C'est la cinquième de ces pieuses filles qui ont jeté à Saint-Servan les fondements d'une institution si utile à la religion et à l'humanité.

Elle est pleurée par les Sœurs et par tous les vieillards, pour lesquels elle avait des soins si touchants. Tous ceux qui l'ont connue savent tout ce qu'il y avait de dévouement, de piété et d'abnégation dans cette sainte femme.

Le mairé du 10° arrondissement s'est charge des frais de ses obsèques, et le général Lawœstine, l'un des protecteurs les plus généreux de la pieuse fondation de la garde nationale, a autorisé les officiers et gardes nationaux du 10 arrondissement à se rendre en uniforme et sans armes au convoi qui a eu lieu aujourd'hui lundi, à dix heures du matin, à l'église Saint-Sulpice, avec un grand concours de peuple.

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-En moins d'une année, trois des ministres qui avaient jeté le plus d'éclat sur les règnes de Louis XVIII et de Charles X ont successivement disparu aux noms de MM. de Corbière et de Peyronnet, il faut aujourd'hu joindre sur cette liste nécrologique celui de M. de Villèle.

C'est le 13 mars, à huit heures du soir, que M. de Villèle a succombé une longue et douloureuse maladie. Nous apprenons ce triste événement par la Gazette du Languedoc et le Journal de Toulouse, qui consacrent au souvenir de cet homme d'Etat les témoignages les plus sincères du regret et d'une respectueuse sympathie.

Nous lisons dans le Journal de Toulouse du 15 mars :

« Ce matin, à neuf heures, ont eu lieu, sur la paroisse Saint-Etienne, les obsèques de M. le comte Joseph de Villèle, ancien maire de Toulouse, ancien président du conseil des ministres. Une foule innombrable, composée des parents et des amis de l'illustre mort, assistait à cette triste cérémonie. Les honneurs funèbres officiels, par suite sans doute des volontés exprimées par le défunt, ne lui ont pas été rendus.

« M. de Villèle était grand-croix de la Légion d'Honneur et décoré de

la plupart des ordres étrangers, et cependant aucun insigne ne paraissait sur son cercueil qui n'était recouvert que par un humble drap mortuaire.

Suivant les volontés exprimées par M., le comte de Villèle, ses dépouilles mortelles ont été portées dans la commune de Mourville-Basse, arrondissement de Villefranche. »>

– Le Journal de Rennes a paru ce matin encadré de noir. Cette feuille vient de perdre son gérant, M. Gislais, qui est mort en chrétien plein de foi et de résignation, avec toute la lucidité de son esprit, après avoir été muni des sacrements qui consolent et fortifient l'âme à l'heure suprême.

M. le vice-amiral comte Jacob, ancien ministre de la marine, grand cordon de l'ordre impérial de la Légion d'Honneur, vient de mourir à l'âge de 85 ans, à la suite d'une courte maladie.

H. RÀNG.

NOUVELLES RELIGIEUSES

FRANCE DIOCÈSE DE PARIS. On lit dans la Vérité :

« La congrégation de Picpus vient d'avoir une fête de famille bien touchante: elle recevait son ancien supérieur, Mgr Bonamie, archevêque de Chalcédoine.

"Il y a bientôt deux ans que Sa Grandeur s'était rendue à Rome pour déposer, entre les mains du Souverain-Pontife, sa démission de supérieur général de la Société. Sa Sainteté Pie IX, voulant donner à Mgr Bonamie un témoignage de son estime, lui a conféré, dans l'église de Saint-Jean de Latran, un canonicat dont il a pris possession avant de revenir à Paris. Cette basilique, qu'ont illustrée onze conciles, est, comme on le sait, la première de Rome; c'est là que les papes sont installés après leur élection; c'est là qu'ils prennent les rênes du monde chrétien. Les fonctions du doyen du chapitre y sont exercées par un cardinal portant le titre d'archiprêtre, et les chanoines de Saint-Jean de Latran sont, en grande partie, des évêques démissionnaires qui ont bien mérité de la religion.

«En recevant cette retraite, ils sont dispensés de la résidence, et ont la préséance sur les autres chanoines qui ne sont que prêtres; entre eux, ils prennent rang d'après le temps qu'ils ont passé dans l'épiscopat, et, comme il se trouve en ce moment que Mgr Bonamie est le plus ancien des évêques chanoines de Saint-Jean de Latran, il est le premier dans la hiérarchie du chapitre, après le cardinal-doyen.

En arrivant à Paris, Monseigneur s'est empressé de voler immédiatement au milieu de ses enfants, qui, de leur côté, l'attendaient avec une sainte impatience. Aussi son retour a-t-il fait éclater la joie. Tous les membres de la communauté, depuis le plus jeune des Frères jusqu'au plus âgé des prêtres, le supérieur général à leur tête, ont accueilli le vénérable prélat avec enthousiasme. Les élèves de théologie lui ont exprimé leurs sentiments de respect, de reconnaissance et d'a'nour,

◄ Touché de tant de marques d'attachement, Monseigneur, les yeux pleins de douces larmes, leur a témoigné le bonheur qu'il éprouvait de se retrouver au milieu d'eux et de pouvoir travailler, d'un commun accord avec la congrégation, à la gloire de Dieu et au salut des âmes. Puis, après s'être réjoui de voir à la tête de la Société le R. P. Bouchouze, dont le mérite ne peut manquer d'attirer la bénédiction du Ciel sur ceux qu'il dirige, il a exhorté tout le monde à répondre aux soins de ce digne supérieur par l'obéissance et la docilité. Enfin, il a terminé en disant que lui, il voulait

désormais vivre au sein de leur communauté, semblable à ces bons pères de famille qui, parvenus à un âge avancé, se retirent des affaires, laissent à des mains plus jeunes et plus robustes le gouvernement de la maison, et mettent tout leur bonheur à passer leurs vieux jours au milieu de leurs enfants, à applaudir à leurs succès, et à prier Dieu pour eux et avec eux. « Ces paroles ont produit la plus vive émotion; on voyait couler de tous les yeux des larmes d'attendrissement. La maison de Picpus a montré qu'elle conserve la plus sincère reconnaissance pour les services que Monseigneur lui a rendus. L'abbé Joliclerc. »

Le Bulletin des lois publie un décret, en date du 13 mars, portant rẻception du décret pontifical qui autorise l'Evêque d'Arras et ses successeurs à joindre à leur titre ceux des évêchés supprimés de Boulogne et de Saint-Omer.

Le même Bulletin publie un second décret, aussi en date du 13 mars, portant réception du décret pontifical qui autorise l'Evêque de Quimper et ses successeurs à joindre à leur titre celui de l'évêché supprimé de SaintPol-de-Léon.

NN. SS. les Evêques de Gap, d'Alger et de l'Ile Bourbon, sont arrivés à Rome.

Par décision du ministre de la marine et des colonies, M. Caron, aumônier du Charlemagne, est nommé aumônier supérieur de l'escadre de la Baltique, à bord de l'Inflexible, vaisseau amiral. M. l'abbé Nicolas, aumônier de la Belle-Poule, est nommé aumônier du Charlemagne. M. l'abbé Fournier, aumônier de l'Iéna, est nommé aumônier du Descartes, et continuera à être détaché à l'hôpital de Beïcos. M. l'abbé Carnus (Henri) est nommé aumônier de l'Iéna. M. l'abbé Montferrand (Auguste-Antoine) est nommé aumônier de l'Héliopolis (station des côtes occidentales d'Afrique).

Nous annonçons aujourd'hui un nouvel ouvrage sur les Esprits visiteurs ou Démons; il est dû à la plume de M, G. des Mousseaux, auteur du livre DIEU et les DIEUX. (Voir aux annonces.)

Magasin spécial de Thés de choix, à prix très-modérés; Chocolat fabriqué à froid. Maison Caron, 8, rue de la Bourse.

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L'un des Propriétaires-Gérant, CHARLES DE RIANCEY.

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DE SOYE ET BOUCHET, IMPRIMEURS, 2, PLACE DU PANTHÉON.

JEUDI 23 MARS 1854.

(N° 5661.)

L'AMI DE LA RELIGION

CONFÉRENCES DE NOTRE-DAME
3e CONFÉRENCE.

L'auditoire de Notre-Dame, dont les rangs, de plus en plus compactes, témoignent de la vive sympathie excitée par la parole du R. P. Félix, l'a entendu, dimanche dernier, développer cette belle thèse, qui continue la série des démonstrations précédentes : le Christianisme est Charité.

Quand on a établi que la Charité est non-seulement nécessaire, mais encore seule efficace pour guérir toutes nos misères : misères des corps, misères des cœurs, misères des âmes, une question se pose pleine de l'intérêt le plus actuel et le plus pressant: « Où est la Charité?» A cette question, l'orateur répond: « La Charité est dans le Christianisme, car le Christianisme tout entier est Charité. »

Il est Charité dans sa vie intime; Charité dans son organisation ou le fonctionnement de sa vie; Charité dans son action, manifestation dernière et complète de son énergie.

« Dieu est Charité, » a dit l'apôtre saint Jean: « Deus Charitas est. » Mais le Christianisme, dans sa notion abrégée, c'est Dieu dans l'homme; c'est la vie, la fonction, l'action divine dans l'humanité, c'est-à-dire la Charité même.

I. En effet, dans cette grande et divine chose qui se nomme le Christianisme, si nous pénétrons jusqu'à l'intime de l'être, nous y trouvons un cœur qui est le cœur même de Dieu, et, dans ce cœur, un amour qui est Charité, puisque la Charité n'est autre chose que l'amour divin posé au cœur de l'homme. Trois mystères résument en quelque sorte le Christianisme: Dieu qui se donue dans l'Incarnation; Dieu qui s'immole dans la Rédemption; Dieu qui se donne et se sacrifie tout ensemble dans un mystère qui est la perpétuité des deux autres, le mystère eucharistique. Tel est l'abrégé divin de Jésus-Christ et du Christianisme, qu'il condense en lui. Or, ces trois mystères ne sont que les trois faces d'un mystère identique, le mystère de l'amour réalisé et vivant dans un cœur divin et humain; le sacré Gœur de Jésus-Christ, Dieu-homme, centre et résumé de sa propre vie, c'est-à-dire la Charité vivante.

« Pour qui croit ce mystère, dit l'orateur, j'ai fini et je pourrais m'arrêter ici; mais on ne peut trop illuminer ces côtés sympathiques du Christianisme. Toute vie a un phénomène qui la produit, un mouvement qui l'emporte, une loi qui la dirige. Tout cela, dans le Christianisme, vous crie, comme le cœur même de l'être : « La vie chrétienne c'est la Charité.»

Quand le Christianisme fit sur la terre sa solennelle apparition, un phénomène le révéla, un signe l'annonça... c'était le feu. Le feu, symbole le plus expressif de la Charité; le feu, qui est comme l'Amour dans l'ordre physique, révélait l'Amour, qui est comme le feu dans l'ordre moral. Apparuerunt dispertitæ linguæ tanquam ignis. Ce feu tombé du ciel et précédé d'un bruit précurseur qui annonçait sa venue, était lui-même le messager divin annonçant à la terre l'avènement de la Charité. C'était elle, en effet; et ces langues ardentes, et ce vent de tempête, étaient l'étincelle et le souffle qui allumaient le feu sacré que Jésus-Christ était venu apporter sur la terre.... la Charité, c'est-à-dire l'Amour du coeur de Dieu tombé dans le cœur de l'homme.

« Aussi à peine cette vie, de Dieu s'était versée au cœur de l'homme, qu'elle se révéla d'elle-même avec tous les caractères qui accusaient la présence d'un Amour nouveau descendu sur la terre!

L'AMI DE LA RELIGION

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T. CLXIII.

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