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Sur ces 1.104 institutions, le clergé séculier et régulier en possède 379. Elles sont de beaucoup les plus considérables, les plus nombreuses et les meilleures. Sans compter les élèves des petits séminaires, dont le rapport ne donne pas le chiffre, mais qu'on a autrefois porté à 20.000, les 256 autres colléges ecclésiastiques contiennent 21,195 enfants; tandis que les 825 établissements laïques n'en possèdent que 42,462, lesquels sont loin encore de s'appliquer tous aux études secondaires. En fait, done, et cela est profondément digne de remarque, le clergé tient le premier rang parmi les écoles libres, en ce qui regarde l'enseignement classique et libéral, l'éducation littéraire et intellectuelle. Il est certain, dit le rapport, que les écoles ecclésiastiques ont fait de notables progrès depuis quatre ans. » Ajoutons que c'est à elles, en majeure partie, qu'appartiennent les 10,000 élèves qui, de plus qu'en 1850, reçoivent aujourd'hui l'instruction secondaire.

Que si maintenant on compare, pour le nombre, les écoles libres et les écoles de l'Etat, on verra que les premières comptent 63,657 élèves, plus les élèves des petits séminaires; tandis que les secondes n'en comptent que 48,981. A ce point de vue, la prééminence revient non-seulement aux établissements particuliers, mais surtout aux établissements ecclésiastiques.

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Le rapport donne peu de détails sur l'état de l'enseignement. Cela est naturel. L'inspection, en effet, n'a dù porter sur cet objet, dont la liberté est si nécessaire, que pour vérifier si la morale, la constitution et les lois sont respectées. A ce point de vue, déclare M. le ministre, il n'a inspiré des doutes que dans douze établissements. » Remarquons que, même dans ces douze établissements sur 1,084, il ne s'agit que de « doutes. Y a-t-il eu des procédures entamées? Il ne le paraît pas. M. le ministre, du moins, ne l'indique point. Il se borne à dire qu'il « aura l'honneur d'en entretenir S. M. en particulier. » En tout cas, la loi n'a pas désarmé le gouvernement; elle a établi, au contraire, un système complet d'instruction, de poursuites, de juridiction et de peines qui, en garantissant la libre défense des inculpés, prévoient et atteignent les débats de cette catégorie, et cela sans préjudice des pénalités ordinaires et de droit commun. Voilà de quoi rassurer l'opinion et satisfaire la justice.

Enfin, M. le ministre se plaît à reconnaître que la loi est généralement exécutée dans les établissements libres, sauf quelques irrégularités. Les dispositions matérielles notamment laisseraient à désirer en plusieurs maisons. Il faut évidemment tenir compte ici des difficultés inhérentes à des fondations récentes, qui n'ont eu encore ni le temps, ni les moyens nécessaires pour s'établir avec ce caractère de grandiose et de durée que peu à

per les écoles erclésiastiques surent prendre. Qu'on jette ua. coup d'œil sur l'immense majorité des bâtiments affectés anjourd'hui aux écoles dé l'Etat, et qui, pour la plupart, étaient des propriétés ecclésiastiques; qu'on examine les principales cons-tructions où se placent les pensionnats nouvellement ouverts par des associations; on ne conservera aucune crainte sur l'importance que l'Eglise attache aux conditions matérielles dés asiles qu'elle a ouverts jadis et qu'elle ouvré aujourd'hui à' la jennesse.

En résumé, de tout le rapport, des détails statistiques qu'il renferme et qui ont leur éloquence, des renseignements aussii que le Comité de l'enseignement libre nous avait antérieurement fournis dans le remarquable compte rendu de M. le comte Beu guot (1), nous sommes en droit de tirer plusieurs conclusions considérables:

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La première, c'est que la liberté proclamée par la loi de 1850 était une nécessité évidente, puisqu'elle a tourné au développement et au progrès de l'éducation en général.

C'est en effet pour le pays lui-même un honneur et une gloire d'avoir vu se multiplier, par le seal effet d'une légitime concurrence, les sources de l'étude et du savoir. En un temps de matérialisme tel que le nôtre, c'est une victoire véritable, c'est une excellente espérance que de compter dix mille jeunes gens de plus à qui est distribué l'enseignement élevé des lettres et des sciences. Ainsi tombent du premier coup sous la condamnnation de l'expérience, les craintes ridicules que les adver saires de la liberté avaient manifestées si bruyamment quand' ils parlaient de l'abaissement du niveau intellectuel, de la décadence des lettres et de la ruine des traditions scolaires I se trouve, bien au contraire, que l'ouverture des écoles libres et les lois de la concurrence ont déjà relevé ce niveau et le soutien» dront avec efficacité, rendant ainsi le plus éclatant hommage à un principe que proclamait, il y a deux cents ans, le cardinal de Richelieu, et dont l'épiscopat français a revendiqué depuis dix ans l'application avec une si unanime et si courageuse persévérance.

En second lieu, il est manifeste que si la liberté a été demandée avec ardeur par les Catholiques, par les familles et par le Clergé, ce sont les Catholiques, ce sont les familles, c'est le Clergé qui en ont profité avec le plus de loyauté et d'empres sement. Belle réponse aux accusations injustes qui s'obstinaient à ne considérer nos sollicitations que comme une arme d'opposition, que comme un prétexte d'agitation stérile, que comme

(1) Võľr l'Ami de la Religion, t. CLXII, p. 121.

une habileté de politique et une tactique de parti! Et, en même temps, grande et consolante réfutation de certaines alarmes plus ou moins sincères qui prétendaient que l'Eglise n'était pas prète au rôle de dévouement qu'elle ambitionnait, que la liberté ne serait utilisée que par les fausses doctrines, et ne serait qu'un instrument de plus aux mains de l'erreur et de la spéculation!

Nous savions bien que, pour cette pénible et difficile mission d'éducation de la jeunesse, il faut se résigner à des labeurs toujours rigoureux, presque toujours sans avantages humains; qu'il faut, pour un tel apostolat, l'abnégation, la vertu, le sacrifice, toutes choses qui ne se rencontrent guère que dans des cœurs sacerdotaux; qu'enfin, les pères et les mères, si indifférents qu'on les suppose, ont encore dans leur tendresse un guide clairvoyant et sur qui ne leur fait accorder leur confiance qu'avec une certaine précaution, et que, par conséquent, les maîtres chrétiens auraient, sous ce rapport, d inévitables préférences, ou tout au moins ceux qui, dans l'enseignement libre, ne seraient que des aventuriers ou des marchands, échoueraient vite, plus encore devant le mépris public, que devant la juste sévérité de la législation. Nous ne nous sommes pas t ompés; et l'expérience qui déja témoigne pour nous, nous réserve de plus complètes justifications encore. En réalité, et à part certaines exceptions dans les grandes villes, il n'y a de supérieur, de fort, de durable, parmi les écoles libres, que les écoles dirigées par le Clergé. La liberté a donc été le triomphe de la vérité et du bien dans l'éducation.

Grâce à cette liberté, les Evêques ont pu déployer un zèle admirable, et, presque sans ressources, restaurer et étendre leurs petits séminaires et prendre le patronage on la direction de 67 maisons nouvelles. Ils ont pu répondre aux vœux des populations qui, en beaucoup de villes, sont vennes leur offrir leurs colléges communaux, et ils ont ainsi transformé en établissements prospères, des institutions stériles et qui menaçaient ruine.

Grâce à la liberté, les congrégations religieuses ont pu reprendre ou inaugurer leur ministère de science, de talent et de piété près des jeunes générations; l'Eglise a recouvré en elles un de ses plus puissants auxiliaires, et la patrie une de ses plus sûres garanties de paix, d'ordre moral et de prospérité intellectuelle.

Grâce à la liberté, les familles ont été délivrées du joug qui opprimait la conscience chrétienne, qui anéantissait l'autorité paternelle dans l'exercice de son devoir le plus sacré. Elles ont

pu instruire et élever, selon le vœu de leur foi, ce qu'elles ont de plus précieux au monde, l'âme de leurs enfants.

Tels sont les avantages que promettait la loi de 1850; tels sont les bienfaits que cette loi, si attaquée dès son origine, entourée dans son application de tant de difficultés, vivant sous des fortunes si diverses et avec des embarras de toute nature, a cependant obtenus et réalisés. Quelque imparfaite qu'elle fùt et qu'elle soit, qu'on la compare au statu quo antérieur, au monopole encore debout en 1848, au régime oppressif qui courbait les petits séminaires sous les ordonnances de 1828, et qu'on juge si, par un zèle aveugle ou par une hostilité implacable, cette loi avait échoué, qu'on juge de l'étendue du mal perpétué et du bien inaccompli. Une teile pensée demeurera comine la plus douce satisfaction de conscience que puissent éprouver ceux qui ont participé à cette œuvre législative.

Henry DE RIANCEY.

Un nouveau projet de loi sur l'inst uction publique a été présenté au Corps Législatif dan sa séance du 20 avril.

DECRET DE LA S. CONGREGATION DE L'INDEX Sacra Congregatio Eminentissimorum ac Reverendis-imorum S Romanæ Ecclesiæ Cardinalium a SANCTISSIMO DOM.NO NOSTRO PIO PP. IX. sanctaque Sede apostolica Indici librorum pravæ doctrinæ, eorumdemque proscriptioni, expurgationi, ac permissioni in universa christiana Republica præpositorum et de'egatorum, habita in Palatio Apostolico Vaticano, damuavit et damnat, proscripsit pros ribitque, vel alias damnata atque proscripta in Indicem librorum prohibitorum referri mandavit et mandat Opera, quæ sequuntur:

Catechisano sulla creazione del Mondo, e sulla teoria della Terra, per domande e risposte del Dottore Sacerdote Leonardo Iddocchio. Sassari, 1852. Decr. 6 Aprilis 18 4.

Giochi onesti per la gioventù, ovvero il Saputello in conversazione, seconda edizione con rami. Livorno. Fratelli Viguozzi e Nipote. 1837. Decr. eod.

Auctor Operis cui titulus « Warnung vor Neuerungen und Uebertreibungen in der catholischen Kirche Deutschlands von Joseph Burkard Leu; ■ latine vero » Monitum contra innovationes et exagerationes in Ecclesia Catholica Germaniæ, auctore Josepho Burcardo Leu. Prohib. Decr. diei 13 Februarii 1354. Laudabiliter se subjecit et opus reprobavit. Itaque, etc. Datum Romæ, die 8 Aprilis 1854.

Loco + Sigilli.

$ HIERONYMUS CARD. DE ANDREA, Præfectus.

Fr. A. V. Modena-Or. Pr. S. Ind. Congr. a Secr.

LETTRE CIRCULAIRE DE Mgr L'ARCHÉVÊQUE DE PARIS SUR L'ASSOCIATION POUR L'OBSERVATION DU REPOS DU DIMANCHE.

En faisant l'acte solennel qui vient de réjouir les cœurs en

les rouvrant à de bien chères espérances, le premier pasteur du grand et important diocèse de Paris amarqué, nous u'eŋ] doutons pas, une date caractéristique du bean mouvement inprimé il y a quelques années pour le retour à la sanelaficul inn du dimanche. Ib n'hésite pas à reconnaître que la réserve avuo laquelle il avait dù procéder dans les commencements d'une entreprise dont le succès était, à Paris, si incertain, doit cesser maintenant en présence des proprès réalisés et de la bénédic tion visible que Dien a répandue sur les efforts des fondateurs de cette sainte œuvre.

Des adhésions nombreuses arrivent chaque jour et viennent grossir les listes ouvertes pour recevoir les noms de ceux qui s'engagent à ne pas travailler ou à ne pas faire travailler, à ne pas vendre ou à ne pas acheter le dimanche. Il y a là des symptômes d'un changement heureux dans les mœurs et dans l'opinion publique. Le gouvernement donne l'exemple (1) et favorise cette impulsion en faisant cesser les travaux dans les chantiers de l'Efat. Les personnes qui s'occupent de recueillir la libre adhésion des marchands ou des ouvriers trouvent partout, en général, un accueil qui les remplit de joie. Les vieux préjugés de l'irréligion se sont considérablement affaiblis. D'ailleurs, si on ne désire pas toujours la liberté du dimanche pour le sanctifier, on la désire au moins pour jouir de quelque calme et d'un peu de relâche. Enfin, sous l'influence de ces idées et de ces efforts, on cite déjà des quartiers de Paris prenant, le dimanche, une physionomie de fête et de repos qui est très-sensible; d'autres quartiers se concertent, en ce moment, pour suivre le même exemple, et il est certain que ce mouvement tend à se propager.

Assurément, un pareil début est un puissant stimulant pour le zèle de tous ceux qui sont appelés à exercer quelque inffaence, et c'est là précisément le point de départ du chaleureux appel que Mgr l'Archevêque adresse au clergé et aux fidèles de son diocèse.

Trois sortes de concours à l'avancement de cette grande et belle œuvre sont indiquées par l'éminent Prélat : la prière, l'exhortation et la participation directe aux moyens d'action qui peuvent convenir aux circonstances.

Prions, dit-il, pour que ce pauvre peuple, qui nous est si cher et qu'on abuse, comprenne enfin que Dieu, en lui commandant le repos du saint jour, a voulu sauvegarder sa dignité d'homme et de chrétien, les intéreis de son âme et de son corps contre des appétits inhumains, qui, pour se satisfaire, savent se servir de son ignorance et surtout de ses passions. Prions et faisons prier. La violation du saint jour est une espèce de sacri

· (1) Il serait à souhaiter que les administration's plus ou moins dépendantes de l'influence d'en haut se ressentissent davantage de l'efficacité de l'exemple du gouvernement. Ainsi, pour ne ekter qu'un exemple, nous avons été navré plus d'une fois en voyant exécuter les dimanches, avec une régularité désespérante, pendant un assez long espace de temps, des travaux de construction ordonnés par l'administration municipale, pour l'un desɛ grands¿colléjjets de Paris) —–—İ (AL SIMON.)

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