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mandement de la 3o brigade de cavalerie de la même armée (les deux premières ayant déjà pour titulaires MM. les généraux d'Allonville et Cassaignolles), M. le général de brigade Ney, duc d'Elchingen, disponible.

Les œuvres posthumes de Silvio Pellico occupent en ce moment les éditeurs de Turin et les amis de cet illustre défunt. Voici, d'après son biographe Briano, les principaux ouvrages inédits qu'il a laissés :

Une tragédie intitulée les Français à Agrigente, épisode de l'histoire de Naples à l'époque de la conquête de Charles d'Anjou; une tragédie intitulée Raphaël de Sienne, où le personnage du Dante est peint, dit-on, avec une singulière vigueur; la tragédie du Corradino, dont il a été publié il y a quelques années plusieurs fragments; une partie de ses mémoires, qu'il avait appelés les Visiles, et dans lesquels, sous l'anagrame d'Olivis, il raconte sa vie après sa sortie du Spielberg; un roman inachevé, dont l'action se passe pendant la Révolution française, de 1785 à 1800; enfin, une grande quantité d'odes ou d'autres poëmes inachevés, parmi lesquels on cite deux tragédies intitulées, l'une Boèce, et l'autre Pia de Tolomei.

On lit dans le Journal de Rome du 20 mars:

«La semaine dernière, une pauvre veuve d'environ vingt-huit ans, ayant sept fils en bas âge, quitta la montagne et se rendit à Assise pour y implorer l'assistance de Mgr Landi-Vittori, évêque du diocèse. Elle se trouvait sur la place principale de la ville, lorsqu'un tourbillon furieux l'enveloppa et la renversa avec tant de force qu'elle fut jetée contre une colonne du temple antique de Minerve et tuée sur le coup. Les orphelins furent portés à l'évêque qui les reçut tous sous le manteau de sa charité en disant les paroles de l'Écriture: « Tibi derelictus est pauper et orphano tu eris adju

tor.»

Le département du Cher est en ce moment exploité par des voleurs qui s'attachent principalement aux églises.

Dernièrement, des voleurs se sont introduits pendant la nuit dans l'église d'Ineuil et en sont sortis par une petite fenêtre de la sacristie, après avoir fait sauter la barre de fer qui s'y trouvait. Ils ont forcé la porte de la sacristie et ouvert le tronc de l'église, qui pouvait contenir 7 à 8 fr. Rien autre chose n'a été soustrait. La justice de Lignière s'est rendue sur les lieux et informe.

Quelques jours après, des voleurs ont brisé le vitrail du rond-point de l'église de Vornay, et se sont introduits dans l'église; ils ont levé la serrure d'une armoire qui était dans la chapelle qui ouvre sur la place publique, et ont emporté le tronc qui était dans le chœur.

Au mois de novembre dernier, on avait déjà commis un vol sacrilége dans l'église de Vasselay. Une nouvelle tentative a eu lieu dans la nuit du 18 au 19 mars. Le tronc scellé dans le mur, et qui heureusement ne contenait rien, a été arraché au moyen d'un ciseau dont il porte l'empreinte. Ces voleurs l'ont emporté dans le cimetière, où on l'a retrouvé le lendemain. Ils s'étaient cachés la veille dans l'église au moment de l'Angelus, et sont sortis par une porte latérale qui n'est fermée que par un verrou, et que l'on a trouvée ouverte. (Le Droit commun.)

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Le Moniteur annonce que M. le comte de Montessuy a remis à MTM* la duchesse de Parme les lettres qui l'accréditent près d'elle en qualité de ministre plénipotentiaire de l'empereur.

Pour les nouvelles non signées: H. RANC.

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Nous recommandons tout particulièrement la maison Alcan à nos abonnés. Le talent, le goût chrétien, la science se trouvent réunis dans les moindres gravures sortant des magasins de cet intelligent éditeur. — L'art catholique a reçu une impulsion énorme et incontestable par les courageux et continuels efforts de cet habile publicateur; sentiment élevé partout, vérité, harmonie, tout est également à louer, et c'est justice de recommander cette maison, laquelle a soin de vulgariser par le bon marché ses admirables productions.

M. MOLLEVAULT, SUPÉRIEUR DE LA SOLITUDE, A ISSY. (2 article.)

Un membre de l'Académie impériale de Russie, savant en us ou en off; bref, une célébrité hyperboréenne, demande un savant, du nom de M. Mollevault, retiré au séminaire depuis quelques années à l'épithète de savant accolée à M. Mollevault, le concierge du séminaire, en homme capable et qui sait son monde, sourit négativement. Il y avait bien au séminaire un monsieur du nom de Mollevault; mais pour savant, foi de portier, c'était une erreur : amené à M. Duclaux, notre voyageur dit que, pendant longtemps, il a été en correspondance avec M. Mollevault sur des questions scientifiques; que c'est un homme d'un rare mérite, d'une instruction solide, variée, et qu'il est surpris que Saint-Sulpice ignore sa capacité. M. Duclaux fait descendre M. Mollevault, et lui demande s'il est vrai qu'il sait le grec. « Qu'est ce qui ne sait pas le grec? répond M. Mollevault je le lis comme tout le monde. » Pressé de questions dans tous les sens, M. Mollevault fut atteint et convaincu, outre le grec, pour l'amour duquel on l'eût embrassé, de savoir l'allemand, l'anglais, l'espagnol, l'italien; de connaître à fond ces riches littératures; d'être un protégé, un ami de Fontanes; en correspondance avec les hommes marquants des lettres et des sciences: Longtemps dans les colléges, disait-il pour s'excuser, il lui avait bien fallu savoir toutes ces petites drogues-là pour amuser les jeunes gens. » Il y en a qui s'amusent à moins!

Les supérieurs de M. Mollevault furent avertis d'un mérite caché avec soin et qu'ils apprécièrent bientôt par eux-mêmes. Il lui fut ordonné de composer, suivant l'usage, un sermon pendant ses vacances et de le faire de son mieux. Il choisit pour sujet les souffrances de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et il déploya une force, une vigueur, une onetion admirables. Le compte le plus favorable en fut rendu à la lecture spirituelle, et le vieux M. de Saint-Félix disait : « C'est notre maître à tous. »

A la fin de son séminaire, après avoir étudié le dogme sous M. Carbon, et la morale sous M. Boyer, il se décida à entrer dans la Compagnie de Saint-Sulpice. Ce fut vers 1817 qu'il

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alla à Issy. La Solitude ou noviciat était alors au no 15, dans la maison des Théologiens. MM. Chanu et Montagne en étaient les directeurs. M. Montagne, si bon théologien, qui. dans la Révolution, s'introduisait déguisé en garde national, et portait à M. Emery, à la Conciergerie, la sainte communion; puis, pour sauver le plus de livres possible de la Compagnie, devenant bouquiniste, montant son fonds avec les ouvrages qu'il dérobait à la bibliothèque, les faisant aux chalands des prix exorbitants; c'était bien le marchand le plus cher de tout Paris! Aussi, à sa grande joie, tout son fonds lui restait-il.

Ces hommes respectables transmirent à M. Mollevault l'antique héritage de piété, de bonté de Saint-Sulpice, et, avec tout cela, il se forma plutôt peut-être qu'on ne lui forma, ce caractère énergique, supérieur, qui, dans le sentier étroit et dur de la vertu, marcha), courut même où d'autres ne font que grimper.

Le nombre croissant des théologiens à Issy engagea MM. de StSulpice à placer le Noviciat dans une maison séparée, et M. Mollevault en devint supérieur ; c'est là que, trente ans durant, par la pratique des plus solides vertus, s'élevant à un baut degré de sainteté, il exerça une action forte, décisive, pour la sanctification non-seulement des jeunes solitaires, mais des prêtres de tous les diocèses de l'Eglise de France, pour lesquels il fut un maître vénéré, un directeur consommé dans l'expérience du cœur humain et des voies intérieures.

Quand vous quittez les premiers bosquets d'Issy que dessina le crayon de Le Nôtre, quand vous avez salué la vierge du Carmel et passé la voûte du grand parc, vous tournez à droite, près de ces murs élevés où règne encore le vieux jeu de paume: par un sentier légèrement courbé, et sous l'ombrage des lilas et des pommiers, vous gravissez une colline de pente rapide : bientôt des murs tapissés de pampres, une grille en fer annoncent une enceinte plus retirée, un abri plus désert. Sur la porte vous découvrez cette inscription ; ô beata solitudo; une statue de l'enfaut Jésus près de la Sainte Vierge et de saint Joseph, et au bas ces mots, doctrine et consigne de ces lieux: Et erat subditus illis, En face, une construction monastique, puis au fond, se cachant discrètement derrière les tilleuls, une chapelle gothique : vous êtes à la Solitude dont M. Faillon a été l'architecte. Une inscription marque l'emplacement de l'ancienne chapelle de la Solitude de M. Mollevault, serviteur, hôte et voisin fidèle du Dieu de ce sanctuaire.

C'était un pavillon isolé : qui ne voit encore cet escalier tournant en bois, l'antichambre orné des portraits des supérieurs généraux de Saint-Sulpice, des cartes de la Judée,

des plans de Jérusalem, de l'image de saint Vincent de Paul? à gauche, au fond, la porte bleu azur, une statue dorée de la Sainte-Vierge avec cette légende : Quodcumque dixerit vobis facite, pieuse préparation à la prière. Dans ce sanctuaire calme, pieux, quelles impressions douces, mystérieuses! Un Christ an jardin des Olives, par Lebrun, quelques esquisses de l'Enfant Jésus, de la Vierge, par ce maître, décoraient ce sanctuaire où reposait le Saint-Sacrement dans un tabernacle reculé. Des vitraux sombres, des transparents religieux, arrêtaient la lumière et ne permettaient au rayon du soleil que d'entrer à petit bruit où le demi-jour suffisait à la prière et convenait mieux à l'adoration silencieuse. Qui ne pria là, comme nulle part ailleurs? dans le lointain, à travers les arbres, les dômes, les clochers, les palais de la grande cité: l'ange de la tentation vous eùt de la proposé l'univers et ses richesses contre votre adoration : à ce sommet du temple, près du Dieu da Père Mollevault, vous sentiez que tout Paris ne valait pas une messe!

Chargé de former les ecclésiastiques que la compagnie de StSulpice destinait à ses séminaires, pénétré de l'importance de la sanctification du clergé, M. Mollevault se consacra tout entier à cette œuvre, là fut sa vie.

Les décrets du concile de Trente, les sages ordonnances du elergé de France pour l'institution du clergé, les règlements de saint Charles Borromée, les traditions de MM. Olier, Tronson, de Bretonvilliers lui traçaient les devoirs d'un directeur de séminaire. Ce n'était ni le théologien, ni le professeur, ni le pasteur, ni le prédicateur qu'il était chargé de former, mais plutôt il voulait graver en tous ce qui convenait à tous, ce qui féconderait leur ministère à tous, à savoir: l'esprit de Jésus-Christ, dans sa divine mission de sauver les nations, esprit de religion, de dévouement, de sacrifice, d'abnégation, de zèle pour la gloire de Dieu, pour les âmes, images de Dieu, esprit apostolique et divin. Ce fut donc à l'art de gouverner les âmes de ceux qui doivent les gouverner que se voua M. Mollevault, à cet art qui ne s'apprend point dans les académics, que la scolastique ignore et que la science nè révèle pas, art pratique, d'expérience, de conquête, mais qui ne se laisse conquérir que par la piété, l'humilité, c'est-à-dire la connaissance de soi et des autres, prise en Dieu et dans celui qu'il a envoyé pour mourir sur le Calvaire et revivre dans les hommes de son choix, héritiers de son sacerdoce, de son esprit et de sa croix.

M. Mollevault a semé son grain : Dieu l'a arrosé : à la moisson, on verra les gerbes dues à son labeur.

Dans cette vic inflexible comme un règlement, où le jour ressemble au jour, l'année à l'année, point d'autres événements

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que ce travail patient et secret d'une âme qui élève le mystérieux édifice de sa sanctification, et ce temple qui, plus heureux que Babel, doit toucher le ciel.

Tous les matins levé à quatre heures, à quatre heures un quart, il allait lui-même porter aux solitaires, avec la lumière et le réveil, le salut du chrétien Benedicamus Domino; puis son oraison et sa messe, précédées, tous les matins, de la discipline; c'était, à lui, sa préparation. Personne pour son service; luimême, il faisait sa chambre, son lit, son feu; lui-même, en franc solitaire, il allait quérir l'eau à la fontaine, il fendait, sciait et portait lui-même son bois; mais plus piquant était le froid, plus légère était sa charge. Il achetait lui-même ses habits, et l'étoffe la plus grossière était toujours, disait-il, trop bonne pour lui, et quand, du temps ou de l'usage, ils avaient reçu quelque outrage, lui-même il les réparait, trouvant honteux pour un homme de ne pas se suffire pour tout.

Les premiers lundis du mois, il faisait sa retraite : il partait à pied d'Issy le dimanche, à midi, allait à Paris, et passait presque toute la journée à genoux à la chapelle, ne retournant à Issy que le lundi soir.

Ce n'était pas une de ces natures dolentes et citadines, s'alarmant à la pluie, au soleil, à la bise : c'était, je parle de ses fortes années et non des dernières, un homme haut de taille, à larges épaules, à forte poitrine, d'un pied infatigable, d'un bras vigoureux, le front élevé, l'œil bleu, doux, le regard plein de calme et de piété : il y avait répandu sur toute sa physionomie je ne sais quoi de reposé, de saint, de céleste: c'étair un merveilleux assemblage d'aménité, d'affabilité, de douceur intime, s'alliant à la plus haute autorité, à l'insinuation inaperçue, et puis soudain, le trait qui portait coup, l'oracle personnel et lu

mineux.

La foule se pressait chez M. Mollevault, comme les sollici teurs chez un ministre. En outre, et souvent en dépit des séminaristes et du solitaire, on voyait les curés des villes, les directeurs de séminaires, les chefs de congrégations religieuses, les fondateurs de bonnes œuvres, d'établissements nouveaux, les maîtres de novices, les religieux de différents ordres, les missionnaires de lointains pays, les vicaires généraux, les Evèques et Archevêques de France et de l'étranger, tous venant consulter l'homme de Dieu, qui, par la sagesse de ses réponses, la grandeur de ses exemples, l'énergie de sa parole, la pénétration, la justesse de son esprit, résumant l'esprit et analysant le cœur, semblait révéler à chacun le dernier mot de Dieu sur votre âme.

Il aimait le grand air, le jardin, la bêche et le rateau: aux

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