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S'il parle d'anciens trésors, le journaliste ignoret-il que les Français ont occupé plusieurs années Rome et le château de Saint-Ange? Comment s'est-il fait qu'ils aient laissé ces trésors intacts, tandis qu'ils ont dépouillé jusqu'aux autels des églises? comment s'est-il fait que les souverains pontifes mêmes aient pu les épargner, tandis que pour payer les 30 millions, injustement extorqués par les Français, après la paix de Tolentino, ils ont dû donner non-seulement l'argenterie de leur palais, mais jusqu'aux bijoux dont les souverains avaient orné l'image de la Sainte-Vierge de Lorette? S'il veut parler de trésors ramassés récemment, le stupide auteur de la lettre ne s'aperçoit-il pas qu'il se contredit lui-même ? car un pays selon lui si misérable, comment a-t-il pu fournir, en peu d'années, tout chargé de dettes faites par les gouvernemens révolutionnaires, des trésors aussi considérables? La conduite de tous les gouvernements à l'égard du Saint-Siége ne lui permet pas de dire que c'est des pays étrangers que ces trésors proviennent. Convient-il de citer les États romains comme un pays écrasé par des impôts excessifs, lorsqu'en peu d'années le gouvernement papal a diminué les charges publiques d'environ un cinquième? Je souhaite le même bonheur aux Belges.

Un ami de la vérité.

Un éditeur d'almanachs, celui de l'Almanach de Louvain pour 1827, a voulu dire aussi son

mot sur certain établissement. Mais comme le défaut des éditeurs d'almanachs n'est pas généralement celui de savoir écrire, on comprend qu'il a fallu ici un peu de secours étranger. Or, à qui notre homme s'est-il adressé? On aurait peine à le deviner. C'est M. l'abbé Félix qui a dû se faire collaborateur de P. Lansbergh; c'est un extrait du sermon prêché à Ste.-Gudule, qui a été placé derrière les éclipses et les prédictions astrologiques. Jamais peut-être homélie ne se fourra en pareil endroit ; mais jamais aussi l'industrie ne fut ce qu'elle est aujourd'hui. C'est au peuple, aux gens de campagne, aux artisans qu'il faut apprendre à haïr et à mépriser les prêtres; ces gens ne lisent pas encore les journaux, mais ils lisent déjà l'almanach; et le libéralisme s'est glissé dans l'almanach; et s'il le fallait, il se glisserait encore ailleurs. Pour venir à ses fins le libéralisme se prêtera à tout; il se laissera tourner en papillottes par le coiffeur, en cornets de papier chez l'épicier, coller au caramel chez le confiseur.

Sauve qui peut!

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Tel qu'un général qui, dans la dernière extrémité du désespoir, s'écrie: sauve qui peut ; telles les églises réformées, embarrassées des incertitudes et des contradictions sans fin qu'offrent leurs doctrines, ont fini par dire à leurs membres : << Voici la bible, prenez et lisez; faites-vous une religion pour vous-mêmes: sauve qui peut.»

BUDJET DE 1827.

Discours prononcé par M. de Sasse van
Ysselt.

NN. et PP. SS., si je ne considérais le budjet, que dans son simple rapport aux finances de l'état, je me dirais : la matière est épuisée. Mais en le soumettant à des considérations d'un ordre plus élevé, je trouve dans nos débats encore une certaine lacune, que je tâcherai de faire disparaître.

Le 14 décembre de l'année dernière, lorsque nous nous occupâmes du budjet annal, je me suis longuement étendu sur l'urgente nécessité de mettre hors d'effet les arrêtés du 14 juin, comme étant contraires aux dispositions de la loi fondamentale.

Me suis-je trompé ? S'il est vrai que l'opinion publique est le meilleur des juges, je dis non. L'empressement avec lequel elle a confirmé la réprobation que j'ai prononcée alors contre ces fatales mesures, ne laisse plus aucun doute là-dessus.

Jugez donc, nobles et puissans seigneurs, combien je dois souffrir, combien je dois avoir le cœur navré de voir le gouvernement persister dans ses projets, et s'éloigner de plus en plus des principes d'une sage liberté; de le voir errant, flottant en-dehors de la ligne constitutionnelle sans autre guide que les événemens du jour.

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Notre attachement à la patrie et notre conscience nous imposent enfin le devoir, nobles et puissans seigneurs, d'apporter remède à ce mal toujours croissant, en le coupant à la racine par le rejet de la pétition des subsides.

Dans le chapitre V, sect. XII, on nous demande, pour les dépenses éventuelles du culte catholique, cinq cent mille florins.-Dans l'hypothèse qu'un arrangement prochain pourrait se conclure avec la cour de Rome, il serait possible que cette somme obtint une application utile; mais comme il n'est pas vraisemblable qu'avec le maintien des arrêtés du 14 juin on parvienne à la conclusion d'un concordat, l'allocation de cette somme pourrait devenir, entre les mains du gouvernement, un moyen de plus pour asservir l'Église catholique-romaine dans ce royaume.

Quand le budjet ne serait entaché d'aucune autre faute que de celle d'impliquer la possibilité de ce danger, encore, je voterais contre; car telle est la méfiance des catholiques, méfiance légitimée par la conduite du gouvernement, qu'ils n'entrevoient dans les projets peut-être les plus innocens, que des intrigues dirigées con

tr'eux.

Croiriez-vous, N. et P. S., que dans ce beau pays, la terre natale de la liberté, on ose se permettre d'assujétir le clergé à un espionnage avilissant qui l'environne jusque dans l'exercice de son saint ministère ?

Croiriez-vous que les prêtres, avant de pouvoir obtenir un bénéfice quelconque, sont tenus de se laisser questionner sur leurs opinions individuelles relativement aux arrêtés du 14 juin?

Croiriez-vous cette inquisition possible, si Vous ne connaissiez, par l'histoire, à quels excès le fanatisme est capable de porter les hommes?

Quand naguères les états - provinciaux, aux termes de la loi fondamentale, se disposèrent dans leurs assemblées respectives, à instruire le gouvernement de la véritable situation des affaires, quelle peine ne s'est-on pas donnée pour leur brider la langue! Dans une province même, et c'est dans celle à laquelle je me glorifie d'appartenir, les efforts du gouvernement pour étouffer leur voix, ayant été infructueux, et les états, dans le sentiment d'une généreuse indépendance, ayant persévéré à l'éclairer malgré lui, il a déversé toute sa défaveur sur les fonctionnaires qu'il soupçonnait d'avoir été les stimulateurs de cette noble fermeté. Eh bien! c'est par de semblables aberrations de la saine politique, qu'on a tué la confiance: par l'entêtement de vouloir maintenir des mesures que l'opinion publique a frappées d'anathème, on ne la relèvera certainement pas.

Les postes aux lettres mêmes sont-elles à l'abri des mesures inquisitoriales? D'après un bruit généralement répandu, elles ne le sont pas.

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