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vue dans l'avenir. Portée au moment même où nos provinces furent détachées de l'empire français, cette loi retient la porte ouverte à tous les habitans des ci-devant départemens réunis, pour rentrer en France et y ACCEPTER ET OCCUPER DES FONCTIONS PUBLIQUES, sans assu

jettir leur naturalisation aux formes voulues par le code civil.

Or, quel vaste champ ne leur ouvre pas le pays conquis, où l'on parle les deux langues, où il existe une cour royale dont le ressort vaut un petit royaume,' où quatre grands évêchés soupirent après des ecclésiastiques connaissant les deux idiômes, et où déjà tant de négocians belges ont établi des fabriques et ouvert des maisons de commerce.

Mais détournons nos regards d'un avenir si peu rassurant, et rouvrons plutôt nos cœurs à l'espérance, en nous souvenant des promesses solennelles de l'auguste Monarque qui nous gouverne; n'oublions pas qu'un mot de notre Roi peut calmer toutes nos craintes et dissiper les sombres nuages qui semblent nous menacer dans le lointain; sa voix n'a qu'à se faire entendre, et les angoisses des catholiques cesseront en même temps que celles des protestans seront prévenues!

(Cath. des P.-B.)

Sur les négociations avec le Saint-Siége.

Il est d'usage, quand des négociations avec le Saint-Siége traînent en longueur, d'en rejeter la faute sur la cour de Rome. C'est ce que les princes protestans d'Allemagne firent entendre, il y a quelques années, aux catholiques de leurs pays; c'est ainsi encore qu'on a vu s'expliquer dernièrement certaines circulaires des Pays-Bas. Pour mettre tout homme impartial à même de juger ce qu'il en est, nous rappellerons ce qui s'est passé à l'occasion du concordat avec la Prusse. Depuis plusieurs années aussi, on négociait sans pouvoir rien conclure, lorsqu'en 1821, le prince de Hardenberg, ministre du roi de Prusse, se rendit lui-même à Rome, exposa au saint père les intentions de son maître, et conclut toute cette affaire dans l'espace de quatre jours. En revenant par Ratisbonne, le prince de Taxis lui demanda comment il avait pu terminer en si peu de temps une négociation aussi importante. Voici la réponse mémorable que fit le prince de Hardenberg, et qui a été publiée dans le temps par quelques journaux, notamment par le Catholique de Mayence: QUAND ON Y VA LOYALEMENT ET QU'ON A BONNE VOLONTÉ, IL EST FACILE DE TRAITER AVEC ROME, et on termine dans tre jours ce que d'autres n'ont pu tirer au clair

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dans quatre ans. J'allai trouver le pape, et je lui dis avec franchise et cordialité : « Très-saint Père, mon roi m'a envoyé pour traiter des affaires ecclésiastiques de ses sujets catholiques. avec leur chef. Mon roi veut traiter ses sujets catholiques de telle manière qu'ils ne s'aperçoivent pas qu'ils ont un souverain protestant. Voici la dotation des nouveaux archevêchés évêchés, chapitres et séminaires: 22,000 florins sont assignés à un archevêque, 16,000 à un évêque, le tout en fonds de terre. Ces biensfonds sont désignés dans le tableau ci-joint. Voilà ce que donne l'état. Pour ce qui regarde l'église et le spirituel, mon roi l'abandonne à votre sainteté sans exception. >>

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D'après cette confidence, il est permis de supposer que quand on ne peut rien conclure avec le Saint-Siége, c'est qu'on n'y va pas loyalement et qu'on n'a pas bonne volonté. Pour couron ner dignement une pareille politique, il ne manque plus que de rejeter sur la cour de Rome la mauvaise foi dont on use avec elle (1). (Mém. cath.)

(1) Que nous est-il permis d'espérer relativement aux négocia tions entamées avec le Saint-Siége? C'est une question qu'on se fait aujourd'hui avec un sentiment d'inquiétude bien prononcé. Au moins l'espérance qu'on avait conçue dernièrement, et qu'un article du journal officiel n'avait fait que fortifier, est fort diminuée. D'où vient ce changement? A-t-on reçu de mauvaises nouvelles de Rome? Nous ne le croyons pas. La crainte qu'on ressent,

Observations sur les libertés de l'Église belgique.

Tel est le titre absolument nouveau d'une brochure anonyme qui vient de paraître à Bruxelles, contre la religion de nos pères. L'éditeur, M. Th. Lejeune, est fils de M, Lejeune, assez connu par son édition des Fastes Universels et par les notes qu'il joignit à cet ouvrage. Nous croyons que cette dernière circonstance ne doit pas être négligée, et il nous paraît tout-à-fait remarquable de voir publier des Observations sur les libertés de notre église

semble avoir d'autres causes. Nous ne les examinons pas; nous nous contentons de dire que c'est le ministère qui les fournit.

Quant aux négotiations mêmes, on peut raisonner; mais qu'estce que c'est que le raisonnement, quand il s'agit de faits? Voici au reste ce qu'on peut se dire.

Les difficultés que les négociateurs ont rencontrées naturellement, ont dû se présenter dès l'ouverture; c'est tout simple. En effet, on se réunissait pour faire disparaître les obstacles, et non pour discuter sur les points qui ne pouvaient causer d'embarras.

M. le comte de Celles a donc connu les difficultés qui se sont élevées du côté du Saint - Siége, au commencement même des négociations. M. Germain, qu'il a envoyé de Rome à Bruxelles, a dû exposer au gouvernement le véritable état des affaires. Or, c'est peu après son arrivée, que le Journal de Bruxelles nous a fait espérer que bientôt le concordat serait conclu. Était-il mal instruit? a-t-il parlé légèrement? Il n'est pas permis de le croire.

Ces difficultés ne devaient donc pas paraître insurmontables. On les connaissait, et on prononçait en même temps qu'il fallait espérer. Qu'est-ce que cela signifiait ?

par le fils de celui qui nous a raconté les inepties de nos pères dans la foi, qui a signalé des entreprises ambitieuses d'une religion dont l'origine, d'après lui, ne saurait être céleste. Quoiqu'il en soit, et en attendant un examen un peu plus étendu et plus approfondi, nous exprimons nos regrets que les auteurs ou l'éditeur des observations sur nos libertés religieuses ne se soient point mis en devoir de nous prouver que l'église catholique-romaine a en Belgique, dans l'année 1827, des libertés différentes de celles dont elle jouit ailleurs, ou dont elle jouissait chez nos bons aïeux en 827, en 927 et autres années de la même ère ; car, s'il s'agit

Les difficultés ont-elles augmenté ensuite? s'en est-il présenté de nouvelles? Cela n'est guère vraisemblable. D'où vient donc que les négociations traînent en longueur? d'où vient que le ministère s'efforce de montrer chaque jour davantage que, relativement à l'instruction ecclésiastique, il n'y a pas de changement à espérer ? Nous n'y entendons rien; cela nous confond.

Au reste, nous aimons toujours à nous flatter. Si les intentions de beaucoup d'hommes qui entourent le gouvernement, nous inspirent des craintes, celles du Roi nourriront notre confiance jusqu'à la fin. Si malheureusement nous nous trompions, si les ennemis des catholiques l'emportaient, quelle sera notre position à l'avenir? sans concordat, sans modification des arrêtés du 14 juin 1825, que deviendrons-nous ? C'est une question dont nous voudrions nous occuper. Il faut montrer à ces gens qui se bercent de l'espérance de changer la religion et de régénérer les Pays-Bas, qu'ils font un très-mauvais calcul; et d'un autre côté, ils font montrer aux catholiques que, de quelque manière que les affaires tournent, ils peuvent être tranquilles, et qu'ils trouveront toujours des motifs d'espérance. Mais attendons encore; le terme fatal du silence n'est pas arrive. (C. de la M.)

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