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Mais, dira-t-on, ces mesures sont des précautions contre les menées des jésuites, qui s'introduisent partout.

Vain prétexte; le gouvernement n'en voulant

pas,

il serait de son intérêt même de s'en occuper le moins possible, afin de ne pas fixer l'attention de ses sujets sur ces hommes vraiment remarquables. Les mesures imprudentes produisent toujours l'effet contraire de celui qu'on en attend. Pour vous en convaincre, jetez les yeux, N. et P. S., sur les résultats des arrêtés du 14 juin, par rapport à la défense d'étudier en pays étranger. Ces résultats, il est vrai, sont trèssatisfaisans pour les sincères amis de la liberté ainsi que pour ces hommes indépendans, qui aiment mieux encourir la disgrace d'un ministre, que de se plier sous le joug déshonorant qu'il veut leur imposer. Mais les provocateurs de ces mesures ne les trouveront pas tels. Qu'ils aillent à Brigg, à Sion, à St.-Acheul, à Stouyhorst, et qu'ensuite ils jugent par eux-mêmes du mérite et de la valeur de leur prévoyance.

Mais à quoi bon m'étendre davantage? Je n'ai pas l'espoir d'exercer sur ces hommes prévenus la moindre influence par la persuasion; et tenter le moyen de la supplique, serait me rendre indigne de défendre la plus belle des causes, celle d'une liberté sage et raisonnable pour toutes les communions, comme pour toutes les classes de nos concitoyens. D'ailleurs, quand je mets la

main sur le cœur, la conscience me répond que mon devoir est rempli.

La vérité, la vérité toute entière, je l'ai exposée à vos yeux. Si les couleurs sous lesquelles je l'ai présentée, sont fortes, c'est afin qu'elle fût

mieux aperçue.

Entraîné d'ailleurs par l'importance de la matière, il serait étonnant que ma touche ne se fût ressentie de l'émotion intérieure que j'éprouve ; mais qu'importe la forme à vous, sages et loyaux députés? vous ne vous attachez qu'au fond; et si vous le trouvez tel que je l'espère, vous ne balancerez pas à réunir vos votes au mien ; et dans la seule intention de bien servir le roi et la patrie, nous dirons, d'un commun accord: point de redressement de griefs, point d'argent.

;

Un mot du CATHOLIQUE au CONSTITUTIONNEL DES PAYS-BAS.

Le Constitutionnel des Pays-Bas réfute ou plutôt croit réfuter une partie du discours de l'honorable M. de Sasse van Ysselt, dans le discours du budjet. Il ne dit mot de l'affaire des états-provinciaux du Brabant septentrional, et passe ainsi condamnation sur un fait bien étrange. Venu de Paris depuis quelques semaines, et n'ayant vu que les rues et les boulevards de Bruxelles, il prétend qu'il n'existe pas d'espionnage contre le clergé catholique; M. de Sasse l'assure au contraire

positivement croira-t-on de préférence, et sur parole, le folliculaire libéral? Credat Judæus Apella. Au reste, nos autels et nos chaires sontils entourés ou non d'espions et d'agens de police? c'est là un fait, et nos lecteurs prononceront. Après quelques déclamations trop usées pour mériter une réponse, le journaliste assure que le fanatisme n'existe presque nulle part que dans l'Église catholique ; nous lui ferons là-dessus un petit nombre de questions. Était-ce un fervent catholiqueromain que ce Henri VIII, qui fit couler des flots de sang en Angleterre, pour ses opinions? Étaitce une catholique que la barbare Élisabeth, digne fille de Henri, qui faisait employer contre les catholiques innocents des genres de torture tels la question, la fille du boueur, les gantelets de fer, la petite-aise, etc. ( 1 ); et qui en fit mourir un si grand nombre dans les supplices? Était-ce un catholique que ce Zwingle, qui alluma la guerre civile entre les cantons suisses; ce Jean de Leyde, qui commit à Munster des horreurs inouïes; ce Calvin qui brûlait Servet à petit feu, et prouvait dans un livre qu'il faut sévir contre les sectaires et assasiner les jésuites, si l'on peut ? Est-ce un peuple catholique, dont le nom se lit en caractères de sang sur les fers de six millions d'Irlandais?

que

(1) Voyez la description de ces horribles hochets du fanatisme d'Élisabeth, dans l'histoire du docteur Lingard, tome 8, page 595 et suiv.

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Nous ne parlerons pas des Lumey et des Sonoi des massacres des inconoclastes aux Pays-Bas ; nous aimons à couvrir d'un voile les fureurs de nos pères :

Excidat illa dies ovo nec postera credant

Sæcula, nos certė sileamus et obruta multa
Nocte tegi nostræ patiamur crimina gentis.

Je n'ai soulevé qu'un coin de cet affreux tableau, et je crois que les Messieurs du Constitutionnel ne trouveront déjà que trop de matière à leurs réponses.

Le même journal publie la lettre suivante, qui lui a été adressée.

L...., 29 décembre 1826.

<< Monsieur, j'ai lu avec étonnement l'extrait que donne le Staats-Courant du 29 décembre, d'un discours de M. de Brouckere, député à la deuxième chambre des états-généraux de la province de Limbourg, où ce noble député donne un démenti à M. de Sasse van Ysselt, à l'égard de ce qu'il avait dit de l'inquisition que l'on exerce envers le clergé. M. de Brouckere assure que le clergé de sa province n'est assujéti à aucune inquisition, et qu'il ne l'a été jamais. Un fait, dont je puis vous garantir l'authenticité, pourrait servir d'appui à l'assertion de M. de Sasse van Ysselt, et démentir à son tour M. de Brouckere.

» Au commencement d'octobre de l'année

pas

sée, M. De Roosen, bourgmestre de Maestricht, proposa, selon des ordres reçus du ministère de l'intérieur, plusieurs questions aux quatre curés de la ville, entr'autres, quelle était leur opinion relativement au collége philosophique. Ils ont répondu tous quatre, d'une manière uniforme et par écrit, que leur opinion touchant ce collége, était conforme à celle de l'archevêque de Malines et de leur ordinaire, le grand-vicaire de Liége. Cette réponse franche a été renvoyée au ministre, par M. le gouverneur de Maestricht. >>

Sur laquelle le Courrier de la Meuse a fait les réflexions suivantes.

« Nous connaissons ce fait, et nous croyons pouvoir dire que, pour le fond, le récit de l'auteur de la lettre est exact. Il se trompe seulement sur le compte de M. Roosen ce fonctionnaire est échevin, et non pas bourgmestre. Le bourgmestre de la ville de Maestricht s'appelle M. J. G. C. -Van Slype.

» Le nombre des questions proposées à MM. les curés de la ville, n'était que de deux : dans la première on leur demandait s'ils n'avaient déconseillé à personne d'aller au college philosophique; l'autre est telle que l'auteur de la lettre l'a rapportée.

>> Nous ignorons si c'est d'après des ordres reçus du ministère de l'intérieur, que ces questions ont été proposées, ou si la régence de Maes

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