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Tout lui paraît une Puissance supérieure à lui, un être inconnu (qu'il appelle Dieu), une Divinité utile ou nuisible, bonne ou méchante, amie ou ennemie.

Il adore comme des Dieux les astres, les éléments, les plantes, les animaux; les uns pour obtenir leurs bienfaits, les autres pour détourner leur courroux.

De là des milliers de superstitions et de folies, d'erreurs et de vices, qu'on trouve partout chez les premiers Peuples, sur la Religion et le culte, sur l'organisation sociale et politique.

Et nous ne pouvons nous en étonner; car aujourd'hui, après une longue expérience, après d'innombrables progrès en tout, que d'ignorance encore, que de crédulité, que d'extrava gance sur la question de la Divinité, que d'imperfections dans l'Organisation sociale et politique!

Les ÉGYPTIENS représentant tous les premiers Peuples, jetons sur eux un coup d'œil.

CHAP. II.

ANCIENS EGYPTIENS.

C'est 1491 ans avant Jésus-Christ, suivant les uns, et 1900 ans suivant d'autres, que Moïse sortit d'Égypte avec les Hébreux, il y a 3 à

4000 ans.

A cette époque, les Égyptiens étaient divisés en trois castes, celle des Prêtres, celle des Guerriers, et celle du Peuple... Chacune de ces castes se subdivisait en beaucoup d'autres, qui toutes avaient leur rang de supériorité et d'infériorité. La dernière classe du Peuple était, comme celle des Parias dans l'Inde, une classe maudite et proscrite.

La caste des Prêtres comprenait tous les savants, les astronomes, les physiciens, les chimistes, les médecins, les littérateurs, les jurisconsultes, les magistrats, les fonctionnaires publics et les législateurs : c'était une Aristocratie sacerdotale et scientifique. La caste des Guerriers formait une Aristocratie militaire. Le Roi appartenait à l'une de ces deux castes.

Le Gouvernement était un mélange de théocratie, d'aristocratie et de monarchie.

Le Peuple comprenait les laboureurs et les artisans, dépouillés de tous droits et de toute instruction.

La science était un mystère sacré interdit au vulgaire. Toutes les opérations scientifiques étaient appelées des miracles et considérées comme des œuvres surnaturelles ou divines.

Le territoire était partagé en trois parts, P'une pour la caste des Prêtres, l'autre pour les Guerriers, la troisième pour le Roi et les dépenses du Gouvernement. Toutes les terres étaient cultivées par la classe des laboureurs, qui n'étaient que locataires ou fermiers.

Les Prêtres formaient une espèce de Communauté, possédaient la terre en commun et vivaient en commun. C'est chez eux que Minos, Lycurgue, Pythagore, les Esséniens, prirent l'idée de la Communauté pour la porter en Crète, en Grèce, en Italie, en Judée.

Les Prêtres étaient très-instruits, mais le

Peuple était très-ignorant, comme un Peuple de nègres ou d'esclaves.

La langue des Prêtres, composée d'hieroglyphes, de dessins, de figures, d'images, d'emblèmes, de symboles, d'énigmes, était un mystère pour le Peuple.

Les Prêtres avaient une Religion plus ou moins raisonnable et épurée: mais, pour en chaîner le Peuple, ils lui avaient donné une Religion particulière et vulgaire, qui n'était qu'un amas de superstitions grossières, lui affirmant les fables les plus absurdes, les métamorphoses les plus bizarres, lui présentant des milliers de Dieux, lui faisant adorer comme des divinités, non-seulement tous les hommes extraordinaires et les Rois, mais les astres, les animaux utiles ou nuisibles, les plantes, etc., élevant des autels et des statues au veau, au taureau, à la vache, à l'agneau, au crocodile, au rat, etc., etc. Le Peuple était donc excessivement superstitieux et crédule.

Et pour perpétuer cette organisation sociale, les Prêtres la disaient imposée par les Dieux eux-mêmes et la présentaient comme la juste récompense des mérites des classes privilé

giées, et comme la juste punition des fautes des ancêtres des classes déshéritées; le Peuple était divisé en Provinces, dont chacune avait une langue et des Dieux différents; personne ne pouvait se marier que dans sa classe, ni exercer une autre profession que celle de son père; toute communication était interdite avec l'Étranger, signalé comme un barbare et un ennemi.

Et cette organisation sociale était alors celle de l'Humanité presque tout entière.

Les nombreuses Colonies qui sortirent d'Égypte pour aller s'établir tout autour de la Méditerranée, et qui se composaient de l'Opposition d'alors, des hommes les plus indépendants et les plus avancés, portèrent partout cette organisation sociale en la perfectionnant.

Mais, malgré tous les progrès, depuis trois à quatre mille ans, on en trouve encore partout d'innombrables vestiges.

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