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S XII.

Règne de la Justice.

Nous avons déjà entendu (pag. 106) Jésus, qui disait : « Cherchez le Royaume de Dieu et sa JUSTICE, et tout le reste vous sera donné par-dessus. » Mais, pour bien comprendre toute la portée de ces paroles, écoutons son discours au Peuple réuni autour de lui. En substance, il lui dit :

« Ne vous inquiétez pas pour votre nourriture et votre vêtement. - Votre Père qui vous a donné un corps et une vie, vous donnera à plus forte raison le vêtement et la nourriture qui leur sont nécessaires. · - Et ce Père qui donne la nourriture aux oiseaux du Ciel et le vêtement à l'herbe des champs, ne peut manquer de les donner à vous qui êtes bien autrement chers à son cœur. (Mat., VI, 25 à 34.)

Et c'est alors que Jésus ajoute : « Cherchez donc premièrement le Royaume de Dieu et sa Justice, et TOUT LE RESTE VOUS sera donné pardessus.

Dans cette situation, Jésus ne veut-il pas dire 1° que la Justice préside au Royaume de Dieu; 2o que dans ce Royaume la Justice assurera à tous la nourriture, le vêtement et le logement, parce qu'en effet il ne peut point y avoir de Justice à donner tout à quelques-uns et rien à la masse.

N'est-elle pas, en effet, un attentat contre la Nature et contre Dieu, Père des hommes, cette organisation sociale dans laquelle le Pauvre est moins sûr de sa nourriture et de son vêtement que les oiseaux et les herbes, et dans laquelle, à côté de l'abondance du Riche, il se trouve privé des objets nécessaires à son existence?

Aussi, Jésus dit-il encore:

« Si votre Justice n'est pas plus abondante que celle des Pharisiens, vous n'entrerez point dans le Royaume des Cieux.» (Mat. V, 20.)

Ce qui prouve que, dans l'esprit de Jésus, la Justice doit être abondante ou constamment et complétement pratiquée, et qu'elle est une des principales bases du Royaume de Dieu. Aussi, Jésus dit-il encore:

« Bienheureux ceux qui sont affamés et altérés de Justice, parce qu'ils seront rassasiés!

<< Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la Justice, parce que le Royaume des Cieux est à eux ! » (Mat., V, 6 et 10.)

Ce qui prouve toujours davantage que, pour Jésus, la JUSTICE est l'âme du Royaume de Dieu, comme la Fraternité.

Et Jésus dit ailleurs :

« Ce qu'il y a de plus important dans la Loi,

c'est la pratique de la JUSTICE, de la Miséricorde et de la Foi. » (Mat., XXIII, 23.) Et l'Apôtre Jean dit aussi :

Celui qui fait les œuvres de JUSTICE est Juste, comme Jésus-Christ. » (1TM Epît. de Jean, HI, 7.)

Justice et Fraternité, c'est donc la même chose.

Point de Justice sans Fraternité. Point de Fraternité sans Justice. La Justice, c'est la réalisation constante et complète de la Fraternité.

Et la Justice est tellement identique avec la Fraternité que Jésus est surnommé LE JUSTE, et que l'Évangile dit continuellement les Justes pour dire les hommes parfaits sous tous les rapports.

XIII.-Respectez, défendez les Femmes.

Jésus, qui aime tant l'Humanité, ne pouvait manquer d'aimer et de protéger la Femme, que Moïse représente comme une partie de l'Homme, et qui cependant est partout opprimée, partout victime des lois faites par les hommes. Aussi, s'occupe-t-il des Femmes dès le début de sa mission, en disant au Peuple assemblé :

« Vous savez qu'il a été dit aux Anciens: Vous ne commettrez point d'adultère.—Mais moi (vous apportant une Loi nouvelle) je vous dis : Quiconque aura regardé une Femme avec un regard impudique, aura déjà commis l'adultère dans son cœur.» (Mat. V, 27 et 28.)

Ainsi, Jésus, qui veut la pratique de la Fraternité envers les Femmes comme envers les hommes, et qui ne veut pas qu'un homme trouble le repos et le bonheur d'une Femme en l'entraînant dans l'adultère, ne veut pas même qu'il arrête sa pensée sur un désir coupable, et pas même qu'il arrête sur elle un regard contraire à son devoir !

Jésus, qui protége ainsi la Femme contre tous les hommes, et qui veut la protéger aussi contre son mari, ajoute:

« Il a été dit aux Anciens: Quiconque veut renvoyer sa Femme doit lui donner un écrit par lequel il déclare qu'il la répudie. Mais moi (vous apportant une Loi nouvelle) je lui défends de la répudier, si ce n'est en cas d'adultère; et s'il la répudie, je défends à tout autre homme d'épouser la Femme répudiée,» (Mat. V,31 et 32.)

Ainsi, Jésus ne veut plus que le Mari puisse répudier despotiquement sa Femme !

Et quand des Pharisiens cherchent à lui tendre un piége et à le mettre en contradiction avec la Loi, il leur répond:

• N'avez-vous pas lu : Celui qui créa l'Homme dès le commencement le créa Homme et Femme. Par cette raison, l'Homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa Femme; et ils ne seront tous deux qu'UNE SEULE CHAIR. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair; que l'Homme donc ne sépare point ce que DIEU A JOINT. » (Mat., XIX, 3 à 6.)

Et Jésus ajoute que, si Moïse a d'abord toléré la répudiation de la Femme par le Mari, c'est une dérogation à la Loi de la Nature qu'il a concédée à la dureté de cœur des hommes.

Jésus veut donc affranchir pour ainsi dire la Femme, la rétablir dans son droit naturel, et la traiter comme égale à l'homme.

Écoutez encore comme Jésus refuse de con-damner la Femme adultère !

Comme il instruit le Peuple dans le temple, à Jérusalem, les Pharisiens et les Scribes, toujours occupés à chercher un prétexte pour l'accuser, lui amènent une Femme qui vient d'être surprise en adultère et lui disent :

Maître, la Loi ordonne de lapider les adultères. que faut-il faire? --- Que celui d'entre vous qui est sans péché, répond Jésus, lui jette la première pierre! »

Mais tous sortent les uns après les autres, les vieillards les premiers; et Jésus dit à cette Femme:

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