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teurs, et lui demanda ce que c'était.

Le serviteur lui répondit: C'est que votre frère est revenu; et votre père a tué le veau gras, parce qu'il l'a recouvré en bonne santé. Ce qui l'ayant mis en colère, il ne voulait point entrer; mais son père étant sorti, commençait à l'en prier. - Sur quoi prenant la parole, il dit à son père: Voilà déjà tant d'années que je vous sers, et je ne vous ai jamais désobéi en rien de ce que vous m'avez commandé; et cependant vous ne m'avez jamais donné un chevreau pour me réjouir avec mes amis. - Mais aussitôt que votre autre fils, qui a mangé son bien avec des femmes perdues, est revenu, vous avez tué pour lui le veau gras. Alors le père lui dit : Mon fils, vous êtes toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à vous. Ma's il fallait faire festin et nous réjouir, parce que votre frère que voici était mort et il est ressuscité; il était perdu et il est retrouvé. (Luc, XV, 11 à 32.)

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Quel tableau! quelle leçon, ou plutôt que de leçons !

Jésus ne dit pas, comme tant d'aveugles ou de menteurs le soutiennent, qu'il n'y a jamais de créature humaine qui meure de faim !

Il appelle mort celui qui se rend l'esclave de la débauche, et ressuscité celui qui s'en affranchit pour revenir à la sagesse, au devoir et à la vertu!

Il désapprouve l'égoïsme du frère qui s'est toujours bien conduit envers son père mais qui se montre sans fraternité.

Mais avec quelle complaisance il raconte en

détail la joie de ce bon père, heureux de retrouver un fils repentant de ses erreurs !

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Jean-Baptiste, annonçant Jésus, dit d'abord allégoriquement:

« Il a son van à la main et nettoiera parfaitement son aire; il amassera son blé dans le grenier, mais il brûlera la paille (inutile). » (Mat., III, 12.)

Jésus dit lui-même en Parabole:

Tout arbre qui ne produit pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu.» (Mat., VII, 19.)

Dans une autre Parabole, il représente un homme ordonnant à son vigneron de couper un figuier stérile qui occupe inutilement le terrein (Luc, XIII, 6 et 7).

Il est évident que toutes ces Paraboles désignent les oisifs dans la Société et signifient que chaque membre du Royaume de Dieu doit travailler, produire des fruits et se rendre utile.

Autrement, en effet, il exploite ses frères et viole le principe de la Fraternité.

Jésus interdit même les paroles inutiles (Mat., XII, 36), sans doute parce qu'elles empêchent des paroles utiles.

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§ XXII. Chacun doit travailler.

C'est une conséquenee du § précédent: et l'Apôtre Paul va le prescrire formellement :

« Je vous conjure, mes frères de vous avancer de plus en plus dans la charité fraternelle; de travailler de vos propres mains, afin que vous vous mettiez en état de n'avoir besoin de personne. » (Paul, It Épît. aux Thes., IV, 10 à 12.)

Ailleurs, le même Paul ajoute :

« Nous n'avons mangé gratuitement le pain de personne, mais nous avons travaillé nuit et jour avec peine et avec fatigue (notamment chez un fabricant de tentes), pour n'être à charge à aucun de vous.-Ce n'est pas que nous n'en eussions le droit; mais nous avons voulu nous donner nous-même pour modèle, afin que vous nous imitassiez. — Celui qui ne veut pas travail- L ler NE DOIT PAS MANGER.» (Paul, II* Épît. aux Thess., III, 8 à 10.)

Ainsi, c'est clair, dans le Royaume de Dieu, tout le monde devra travailler.-Et nous verrons tout-à-l'heure la question du Salaire !

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Paix aux hommes de bonne volonté ! dit l'Évangile (Luc, II, 14). Et Jésus indique bien lui-même ensuite que la bonne volonté a bien

plus de prix à ses yeux que la capacité, le talent et la puissance.

Un jour, Jésus, s'étant assis dans le temple, vis-à-vis du tronc où chacun dépose son offrande, voit des Riches qui y mettent beaucoup d'argent, puis une pauvre veuve qui n'y met que la plus petite pièce de monnaie. Et alors il appelle ses Disciples et leur dit :

« En vérité, cette pauvre veuve a plus donné que tous les Riches, car ceux-ci ont donné de leur abondance (et de leur superflu), tandis que celle-là a donné de son indigence et tout ce qui lui restait pour vivre.» (Marc, XII, 41 à 44. - Luc, XXI, 1 à 4.)

Que de conséquences à tirer de cette profonde parole de Jésus!

Le Pauvre qui donne un sou est plus généreux que tel Riche qui donnerait un million! Le vieillard ou l'infirme qui ne travaille qu'une heure, parce qu'il ne peut pas travailler davantage, travaille réellement autant que le jeune homme vigoureux qui travaille toute la journée !

Et le Prolétaire privé d'instruction et d'éducation qui fait tout ce qu'il peut, accomplit son devoir, et n'a pas moins de mérite, aux yeux de Jésus, que l'homme instruit qui donne toute sa capacité !

Et, au contraire, plus le Pécheur est puissant, plus Jésus se montre sévère.

« Un Pharisien, dit-il, un Docteur de la Loi qui pèche contre la Loi, recevra une condamnation plus rigoureuse.» (Marc, XII, 40.)

Comme le Livre de la Sagesse disait déjà :

« Les plus grands sont menacés des plus grands supplices; et c'est à vous, Rois, que je m'adresse, afin que vous appreniez la sagesse! (VI, 9 et 10.)

Ainsi, pour Jésus, les devoirs sont proportionnés à la capacité; chacun doit faire tout ce qu'il peut faire; et plus on peut faire ou donner, plus on doit donner ou faire.

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Puisque Jésus considère les hommes comme Frères, et par conséquent comme ne formant qu'une seule Famille, il ne peut manquer de recommander l'Association. Écoutez-le !

Si deux d'entre vous S'UNISSENT ensemble sur la Terre, quelque chose qu'ils demandent, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les Cieux; car, en quelque lieu que se trouvent deux ou trois personnes ASSEMBLÉES en mon nom, je m'y trouve au milieu d'elles. (Mat., XVIII, 19 et 20.)

Il est difficile d'exprimer plus énergiquement

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