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Deux de ses Apôtres conjurant Jésus de leur donner les premières places dans son Royaume, en les faisant asseoir à sa droite et à sa gauche, il leur répond:

« Vous ne savez pas ce que vous demandez: pouvezvous boire le calice que je boirai ? - Nous le pouvons. Mais il ne dépend pas de moi de vous donner les premières places; elles ne seront données qu'à ceux à qui mon père les aura préparées. »

Il indique par là que le Pouvoir est moins désirable qu'on le croit généralement, et qu'il ne doit être confié qu'au mérite et à la vertu. Puis, appelant ses Disciples, il leur dit :

« Vous savez que les Princes des Nations les DOMINENT et que les Grands les traitent avec EMPIRE; il ne doit pas en être de même parmi vous; mais que celui qui veut être le plus grand et le premier soit votre SERVITEUR et votre ESCLAVE, comme le Fils de l'Homme est venu pour SERVIR et SE DÉVOUER, non pour étre servi. » (Mat., XX, 21 à 28.)

« Les Rois des Nations les traitent avec empire, et ceux qui ont autorité sur elles en sont appelés les BIENFAITEURS. Mais qu'il n'en soit pas de même parmi vous! Que celui qui est le plus grand devienne comme LE MOINDRE; que celui qui gouverne devienne comme celui qui SERT.» (Luc, XXII, 25.)

Ainsi, d'après Jésus, il ne doit y avoir, dans le Royaume de Dieu, ni Grands, ni Princes, ni Rois, qui dominent et traitent avec empire; celui qui veut gouverner ou diriger doit se rendre le serviteur et l'esclave de ses frères ; et quand il remplit fidèlement sa fonction ou son minis-tère, il ne fait qu'accomplir son devoir, et n'est rien autre chose qu'un bon serviteur, un escla ve fidèle, sans mériter le titre fastueux, aristocra tique et despotique de Bienfaiteur. (Luc, XVII, 10.)

Aussi, écoutons ce que dit une autre fois Jésus à ses Disciples:

« Quand le Serviteur aura fait ce que son Maître lui aura ordonné, le Maître lui en devra-t-il de l'obligation? Quand vous aurez accompli tout ce qui vous est commandé, ajoute-t-il, dites que vous n'avez fait que ce que vous étiez obligés de faire. (Luc, XVII, 10.)

N'est-ce pas là de la Démocratie radicale et pure?

Voilà le Royaume de Dieu, la Cité de Dieu, la nouvelle Jérusalem, le Peuple de Dieu !!!

Et là, dans ce Royaume de Dieu, point de Noblesse, ni de Bourgeoisie, ni de Populace !... Point de Nobles, ni de Roturiers, ni de Vilains!...

Point de Ducs, ni de Comtes, ni de Marquis, ni de Barons!... Point d'Aristocrates, ni de Privilégiés, ni de Prolétaires !... Point d'Actifs et de Passifs; point de Cens électoral ni d'éligibilité!... Mais seulement des FRÈRES, (parmi lesquels celui qui veut gouverner doit être le SERVITEUR et l'ESCLAVE des autres !...

Et ne l'oublions jamais, c'est Jésus, c'est un Dieu qui prescrit ainsi la DÉMOCRATIE parmi tous les Chrétiens et dans l'Humanité tout entière !!!...

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Déjà, pour Moïse et pour les Juifs, Dieu était considéré comme le seul Maître et le seul Roi; les Juifs s'appelaient même le Peuple de Dieu.

Pour Jésus surtout, qui vient annoncer le Règne de Dieu, la Liberté et la plus pure Démocratie, il ne doit y avoir d'autre Maître et d'autre Roi que Dieu.

Aussi dit-il formellement que nul ne doit servir deux Maîtres qu'il ne faut servir que Dieu seul; et qu'il ne doit y avoir qu'un seul Pasteur comme un seul Troupeau.

Quand Satan voulant tenter Jésus, lui offrait tous les Royaumes de la Terre avec leur puis

sance et leur gloire s'il voulait seulement l'adorer, Jésus lui répond :

« Il est écrit: C'est le Seigneur votre Dieu que vous adorerez, et c'est lui seul qué vous servirez. (Luc, IV, 6 à 8.)

Parlant au Peuple, Jésus lui dit :

« Personne ne peut servir deux Maîtres; car ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il se soumettra à l'un et méprisera l'autre. » (Luc, XVI, 13.)

Une autre fois, s'adressant au Peuple et à ses Disciples, Jésus leur dit :

« Vous n'avez qu'UN MAITRE et vous êtes tous Frères: N'appelez personne sur la terre votre Père, parce que vous n'avez qu'un Père, qui est dans les Cieux. Et qu'on ne vous appelle point Maîtres, parcé que vous n'avez qu'UN MAITRE, qui est le Christ. Celui qui est le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Car quiconque s'élèvera sera abaissé; et quiconque s'abaissera sera élevé. » (Math., XXIII, 8 à 12.)

Quand les Juges feront arrêter les Apôtres Pierre et Jean, et leur défendront de prêcher la Doctrine de Jésus, les prisonniers répondront:

« Jugez vous-mêmes s'il est juste, devant Dieu, de VOUS OBÉIR plutôt qu'à Dieu.» (Act. des Apôt., IV, 19.)

Comme ils continuent à prêcher, et comme

les Juges, qui les font arrêter de nouveau, leur reprochent leur désobéissance, les Apôtres leur répondent :

« Il faut obéir à Dieu PLUTOT qu'aux hommes ! » (V, 29.)

Et depuis, tous les Chrétiens répéteront ce mot des Apôtres.

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Écoutez enfin Maurice et la légion Thébaine. En l'année 286, la Légion Thébaine composée de 6,600 hommes, commandée par Maurice, était tout entière chrétienne, officiers et soldats. L'Empereur Maximien voulant se servir d'elle pour détruire les Chrétiens des Gaules, Maurice et la Légion refusent d'obéir et préfèrent la mort à l'exécution d'une injustice et d'une barbarie. L'Empereur s'irrite au lieu d'admirer, et ordonne que la Légion soit décimée. On en tire donc au sort la dixième partie, 660, qui, quoique les armes à la main, se laissent exterminer et meurent avec une héroïque résignation, en présence de leurs camarades armés et immobiles.

Nouvel ordre, nouveau refus, nouvelle déci-` mation!

Puis, tout en persévérant dans leur dévoue

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