§ III. Faire la volonté de Dieu.

Un pareil Dieu ne peut vouloir que le bonheur de ses enfants : rechercher quelle est sa volonté et l'accomplir, n'est-ce pas une œuvre qui donne à l'homme de la Dignité en même temps qu'elle doit le rendre heureux?

Aussi Jésus dit-il : « Celui qui fait la volonté de Dieu est mon véritable frère. » (Marc, III),

§ IV. — Verbe ou Parole de Dieu.

Jean seul parle du Verbe dans son Évangile, en disant :

« Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu; et le Verbe était Dieu. Toutes choses ont été faites par lui... En lui était la Vie. Et la Vie était la Lumière des hommes.» (Jean, I, 1 à 5.)

Nous n'examinerons pas ici le sens de ces expressions.

Jésus dit seulement que la Parole de Dieu est nécessaire à la vie de l'homme (Mat., IV, 4), que sa Doctrine est la Doctrine de Dieu, et sa Parole la Parole de Dieu (Jean, VII, 16; XII, 49.)

« Celui qui entend ma Parole, dit Jésus, et

qui croit à celui qui m'a envoyé, a la Vie éternelle. » (Jean, V, 24.)

Le Ciel et la Terre passeront, dit-il encore ailleurs; mais mes Paroles ne passeront point. (Matt., XXIV, 35; Luc, XXI, 33.)

D

Jésus ayant jeûné 40 jours et 40 nuits dans le désert, et se trouvant pressé par la faim, Satan s'approche et lui dit :

« Si vous êtes le Fils de Dieu, dites que ces pierres deviennent du pain.

Mais Jésus lui répond :

L'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu.» (Mat., IV, 1 à 3.)

Ici, Jésus distingue deux hommes dans chaque individu, l'HOMME CORPOREL ou matériel, ou charnel, ou physique, qui se nourrit et vit de pain, etc., et l'HOMME SPIRITUEL ou sa partie spirituelle et morale qui se nourrit et vit de toute Parole de Dieu, c'est-à-dire d'intelligence, de sagesse, de raison, de justice, d'amour fraternel.

Voici encore la même idée.

Parlant à la Samaritaine, qui vient puiser de l'eau naturelle dans un puits, Jésus lui dit :

• Donnez-moi à boire..... Moi, je vous donnerai de l'eau vive, qui deviendra en vous une fontaine d'eau, avec laquelle vous n'aurez plus jamais soif, et qui rejaillira jusqu'à la vie éternelle. »

Dieu est Esprit; il faut que ceux qui l'ado.. rent l'adorent en esprit et en vérité. »

Puis, ses Disciples, un moment éloignés, revenant le rejoindre et l'engageant à manger,i , il leur répond:

J'ai à manger une viande que vous ne connaissez pas... Ma nourriture est de faire la volonté de mon Père et d'accomplir son œuvre. » (Jean, IV, 1 à 34.)

Et cette volonté, de son Père, cette œuvre, qui le nourrissent comme une viande et qui font sa vie, c'est son entreprise d'amener le Règne ou le Royaume de Dieu.

Nous venons de voir Jean dire:

• En Dieu était la Vie. Et la Vie est la Lumière des hommes.

Voilà Dieu présenté comme la Lumière de l'Univers!

Jean-Baptiste annonça la Lumière; car Jésus était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme venant en ce monde. (Jean, I, 1 à 9.)

Cette Lumière n'est-elle pas la Conscience présentée comme une émanation divine?

Matthieu signale aussi l'apparition de Jésus, commençant sa prédication, comme l'apparition de la Lumière.

« Ce Peuple (à Capharnaum), qui était assis dans les ténèbres, a vu une grande Lumière, et la Lumière s'est levée sur ceux qui étaient assis dans la région de l'ombre de la Mort. » (Mat., IV, 16.)

N'est-ce pas dire que la Doctrine de Jésus est la Lumière et la Vie?

Puis, Jésus lui-même dit àu Peuple :

Je suis la Lumière du Monde : celui qui me suit aura là Lumière de la Vie. » (Jean, VIII, 22.)

Et nous avons vu tout à l'heure (pag. 247) combien ce principe que Dieu est la Lumière du monde, qu'il illumine tout et qu'il voit tout, est favorable à la Morale.

Aussi Jésus fait-il des Ténèbres extérieures le séjour de Satan et des Démons, et la punition des méchants.

§ VI.—Esprit, Matière, Chair,

Jésus ne parle pas de la Matière.

Mais il dit que Dieu est Esprit ou Intelli

gence (Jean, IV, 24), et que par conséquent l'Esprit est Dieu, et que c'est l'Esprit qui l'a envoye.

Il l'appelle Esprit saint ou le saint Esprit, et dit que le péché contre le saint Esprit est le plus grand des péchés, un péché irrémissible (Marc, III, 29;-Luc, XII, 10).

Matthieu dit que Jésus fut conçu par l'opération du saint Esprit (I, 18).

• Aussitôt que Jésus fut baptisé par JeanBaptiste, les Cieux lui furent ouverts, dit Matthieu, et il vit l'Esprit de Dieu qui descendit et vint se reposer sur lui. » — Et une voix se fit entendre qui disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection. - Alors Jésus fut conduit par l'Esprit dans le désert. (Mat., III, 16 et 17; IV, 1; Jean, I, 32.)

« L'Esprit du Seigneur s'est reposé sur moi, dit Jésus il m'a envoyé prêcher l'Evangile aux Pauvres.» (Luc., IV, 18 à 21.)

Avant la prédication de Jésus, Jean-Baptiste avait annoncé qu'il viendrait baptiser, non comme lui dans l'Eau, mais dans le saint Esprit (Mat., III, 14).

Ne vous mettez pas en peine, dit-il à ses Disciples, de ce que vous direz quand vous serez interrogés par le Juge; car ce que vous devrez dire vous sera donné sur l'heure : quand