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Culte se distingue de la Religion et comprend l'ensemble des cérémonies et des pratiques pour adorer la Divinité. Les Prétres sont spécialement les ministres du Culte.

Chaque Religion a son Culte, et chaque Peuple eut un Culte différent.

C'est dans le Culte surtout que se manifestèrent toutes les absurdités et toutes les folies de la crédulité populaire, tous les abus et tous les excès de la cupidité et de la domination sacerdotale. Pendant longtemps on immola des victimes humaines sur les autels de la Divinité.

Le Culte mosaïque était rempli d'innombrables cérémonies mêlées à tous les actes de la vie sociale ou civile, et les Prêtres Juifs les avaient encore étendues pour augmenter leur puissance.

Aussi nous allons voir les Prophètes accuser les Prêtres et le Culte longtemps avant Jésus, puis le Libérateur diriger tous ses efforts et toutes ses rigueurs contre les Prêtres.

SII. Cris des Prophètes sur le Culte.

Écoutez ce que disait Isaïe huit cents ans

avant Jésus:

• Toutes les sentinelles d'Israël sont des aveugles,

des ignorants et des paresseux; ce sont des chiens muets qui ne peuvent aboyer, qui se tiennent couchés, qui aiment à dormir et qui ronflent; ce sont des chiens gloulons et insatiables; ce sont des pasteurs sans intelligence. Ils se sont tous détournés pour suivre chacun sa voie. Chacun, depuis le plus grand jusqu'au plus petit, suit son intérêt, sa cupidité et son avarice. Venez, disent-ils, buvons, enivrons-nous, et demain nous boirons encore davantage ! » (Isaïe, LVI, 10 à 12. )

Écoutez le Roi Salomon sur le Temple :

« Comment est-il croyable que Dieu habite véritablement sur la Terre? Si les Cieux et le Ciel des Cieux ne peuvent vous contenir, Seigneur, comment cette maison que j'ai bâtie vous contiendrait-elle ? Que seulement vos yeux et vos oreilles soient ouverts jour et nuit sur elle, afin que vous exauciez nos prières depuis le Ciel où vous demeurez. » (I, Rois, VIII, 27 à 30.)

Et voici encore Isaïe sur le Jeúne :

« Le jeûne que j'approuve, c'est celui-ci : rompez les chaînes de l'impiété; déchargez de leurs fardeaux ceux qui en sont accablés; renvoyez libres ceux qui sont opprimés et brisez tout ce qui charge les autres; partagez votre pain avec celui qui a faim et votre logement avec les Pauvres qui ne savent où se retirer; lorsque vous verrez un homme nu, vêtissez-le et ne méprisez point votre propre chair... Alors le Seigneur vous exaucera...» (Isaïe, LVIII, 6 à 9.)

Voyons, maintenant, les excès de ces fameux Pharisiens contre lesquels nous avons déjà vu (pag. 207) et nous verrons encore tout à l'heure Jésus lancer l'anathème.

Pour mieux comprendre tout ce que Jésus dira d'eux, nous allons citer ce qu'en dit l'abbé Fleury dans son livre des Mœurs des Israelites (chap. 34).

§ III.

Pharisiens.

Leurs Mours.

« Les Pharisiens vivaient au milieu du monde, affectant l'apparence d'une vie simple et sévère, mais généralement égoïstes, ambitieux et avares. Ils se piquaient d'une extrême exactitude dans la pratique extérieure de la Loi. Ils donnaient la dime non-seulement des gros fruits, mais des moindres herbes, du cumin, de la menthe, du millet. Ils avaient un très-grand soin de se laver et de purifier leurs coupes, leur vaisselle et tous leurs meubles. Ils observaient le sabbat avec tel scrupule, qu'ils faisaient un crime à Jésus-Christ d'avoir détrempé un peu de terre au bout de son doigt, et à ses Disciples d'avoir arraché en passant quelques épis pour en manger le blé. Ils jeûnaient souvent deux fois la semaine, le lundi et le jeudi. Ils affectaient de porter les totaphoth et les zizith bien plus grandes que le commun. Les totaphoth ou théphilim sont des écriteaux contenant quelques passages de la Loi, attachés sur le front et au bras gauche, suivant le précepte d'avoir toujours la Loi de Dieu devant les yeux ou entre les mains. Les zizith sont des houppes de diverses couleurs, qu'il leur avait été ordonné de porter aux coins de leurs manteaux, pour leur être un avertissement sensible des Commandements de Dieu. Les Juifs portent encore aujourd'hui ces marques extérieures de religion quand ils vont à la Synagogue, mais les jours ouvrables seule

ment. Les jours du Sabbat et de fête, ils prétendent n'avoir pas besoin de ces avertissements.

« Les Pharisiens donnaient l'aumône en public; ils se Jaunissaient le visage pour paraitre plus grands jeûneurs. C'eût été leur faire une grande injure que de les toucher étant impur, et ils tenaient pour tels, non-seulement les Gentils et les pécheurs publics, mais tous ceux qui exerçaient des professions odieuses. Enfin la plupart ne montraient de la dévotion que par intérêt. Ils séduisaient par leurs beaux discours le Peuple ignorant et les Femmes, qui se privaient de leurs biens pour les enrichir; et sous prétexte qu'ils étaient le Peuple de Dieu et les dépositaires de sa Loi, ils méprisaient les Grecs et les Romains et toutes les Nations de la terre.

« Nous voyons encore dans les livres des Juifs ces traditions dont les Pharisiens faisaient dès lors un si grand mystère, et qui furent écrites environ cent ans après la résurrection de Jésus-Christ. Il n'est pas possible à ceux qui ont été élevés dans d'autres maximes, de s'imaginer les questions frivoles dont ces livres sont remplis, par exemple : S'il est permis, le jour du Sabbat, de monter sur un âne pour le mener boire, ou s'il faut le conduire par le licou. Si l'on peut marcher dans une terre fraîchement ensemencée, puisque l'on court hasard d'enlever avec les pieds quelques grains, et par conséquent de les semer - S'il est permis ce même jour d'écrire assez de lettres de l'alphabet pour former un sens. - S'il est permis de manger un œuf pondu ce jour-là même. — S'il faut recommencer à purifier une maison, lorsqu'on y voit passer une souris avec quelques miettes de pain. — S'il est permis de garder du papier collé ou quelque emplâtre où il entre

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de la farine. Si, après que l'on a brûlé le vieux levain, il est permis de manger ce qui a été cuit avec les charbons qui en sont restés. - Et un million d'autres cas de conscience de cette sorte, dont est rempli le Talmud avec ses Commentaires. >>

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Voilà ces Pharisiens qui critiquent tout dans Jésus, et qui le feront crucifier!

SIV. - Réforme générale du Culte par Jésus,

Jésus, qui apporte une Loi nouvelle basée sur la Fraternité, va surtout réformer le Culte. Sa nouvelle Loi de Fraternité étant infiniment simple, son nouveau Culte sera trèssimple aussi (pag. 296).

Plus de temple, plus de sacrifices, plus de superstitions, point d'images!

Seulement l'amour de Dieu, son adoration en esprit et en vérité, et surtout la pratique de la Fraternité.

Nous reviendrons tout à l'heure sur ce sujet. Auparavant, voyons Jésus attaquer les Pharisiens et leur ancien Culte.

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Les Disciples de Jean-Baptiste viennent trou

ver Jésus et lui disent :

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